Contes merveilleux – Tome I

Chapitre 11Le Clou

Un marchand avait fait d’excellentes affairesà la foire : il avait vendu tout ce qu’il avait commemarchandises et gonflé sa bourse de pièces d’or et d’argent. Commeil voulait être rentré chez lui avant la tombée de la nuit, ildécida de se mettre en route aussitôt, serra sa bourse dans sasacoche de selle, monta à cheval et s’en fut. Vers midi, il fitétape dans une ville ; le palefrenier, quand il lui ramena soncheval pour repartir, lui fit remarquer :

– Il lui manque un clou au fer de sonpied gauche, derrière, monsieur !

– Laisse courir, dit le marchand, pourles six lieues qu’il me reste à faire, le fer tiendra bien. Je suispressé. Au milieu de l’après-midi, alors qu’il avait fait halte denouveau et fait donner de l’avoine à sa monture, le valet del’auberge vint lui dire :

– Monsieur, il manque un fer à votrecheval, au pied gauche de derrière. Faut-il que j’aille le fairechausser ?

– Laisse, dit le marchand, je suis presséet la bête supportera bien les deux lieues qu’il me reste à faire.Il remonta en selle et continua sa route, mais peu après le chevalse mit à boiter ; et il ne boita pas longtemps avant debroncher ; et il ne broncha pas longtemps avant de faire unechute et de se casser la jambe. Aussi fallut-il que le marchanddébouclât ses sacoches et, abandonnant là son cheval, les mît surson épaule et rentrât à pied chez lui, où il n’arriva que tard dansla nuit.

– Tout cela, conclut-il c’est de la fautede ce maudit clou qui a fait tout le mal. Hâtez-vouslentement !

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