Conversation d’une petite fille avec sa poupée

 

MADAME Belmont mena un jour Mimi avec ellepour faire des visites. La petite se conduisit assez bien ;mais sa maman remarqua qu’elle répondoit toujours oui,non, tout court. Rentrée à la maison, elle lui en fit desréprimandes. Mimi pleura un peu, puis enfin elle sécha seslarmes ; et, selon son habitude, elle prit sa poupée, pourrépéter avec elle tout ce qu’elle avoit fait de bien dans sesvisites, et la gronder pour les choses auxquelles elle avoitmanqué.

Venez ici, Zozo ; j’ai bien des choses àvous dire. Vous avez bien fait, et mal fait. Savez-vous enquoi ? – Non-maman. – Eh bien ! je vais vous l’apprendre.Quand nous sommes entrées chez madame L., vous avez faitla révérence ; c’est bien. Vous avez répondu comme une bellefille, lorsque cette dame vous a souhaité le bonjour ; vousavez eu soin de vous moucher souvent ; vous avez été sage toutle temps que votre maman a été chez madame L.,vous avez remercié poliment quand cette dame vous a donné desbonbons. Tout cela est bien ; mais avez-vous vu les grandsyeux de maman, quand vous avez demandé à boire ? – J’avoisbien soif ! Il falloit attendre, ou le dire à maman bien bas,bien bas ; et puis, lorsque madame L. vous a vouludonner des confitures, vous avez dit à maman que vous aviez faim,par gourmandise, n’est-ce pas ? Vous n’osez pasrépondre ! vous vous êtes tenue fort mal ; cependantmaman vous a frappée deux fois sur le cou !

J’ai encore une chose à vous dire, Zozo ;quand on éternue, on met toujours son mouchoir ou ses mains devantsa figure, et vous ne l’avez pas fait ; aussi maman vous aregardée d’un air fâché ; vous avez bâillé, parce que lavisite de maman étoit trop longue, et c’est fort mal ; c’estimpoli ; maman vous l’a dit cent fois ; on ne bâillepas ; on ne demande pas à s’en aller, comme vous avez fait.Vous mériteriez d’être en pénitence pour cela ; vous n’êtespas polie du tout ;… vous savez que je vous ai déjà grondéepour la même chose. Quand on vous parle, vous répondez oui,non, tout court ; c’est fort mal ; on doit toujoursdire : Oui, monsieur ; non, madame.

Je vais, en vous déshabillant, vous conter unehistoire qui vous fera connoître combien il est dangereux dedésobéir sans cesse à ses parens. Écoutez-moi bien :

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