En route vers le Pôle – Au pays des boeufs musqués – Voyages, explorations, aventures – Volume 12

Chapitre 18Départ général

 

M. d’Ussonville savait que les capitainesSantarelli et Castarel voulaient l’accompagner.

C’était convenu.

Mais il ne comptait pas du tout sur lecapitaine Drivau.

Nos lecteurs, j’entends ceux des premiersvolumes, savent pourquoi ces messieurs étaient des capitaines.

Non réguliers, soit !

Mais plus capitaines que beaucoup decapitaines réguliers.

Or, voilà que d’Ussonville causant avecDrivau, chasseur passionné, l’entendit qui disait d’un airpréoccupé :

– Je me demande si mon premier piqueur,avec les autres et les valets, pourront et sauront se tirerd’affaire là-bas.

– Où, là-bas ?

– En Amérique.

– Ils vont donc en Amérique ?

– Il le faut bien.

» Ils achèteront les chiens à Montréal,où il y en a d’excellents.

» Puis ils prendront le chemin de ferjusqu’à Winipeg.

» Là, ils s’embarqueront sur le lacet ; par les autres lacs, ils gagneront le Mackensie, surlequel ils navigueront.

» Ils arriveront au fort Anderson et ilsnous y attendront.

– Ah ça, mais, vous venez donc au PôleNord ?

Drivau étonné :

– Pourquoi n’irai-je pas ?

– Vous n’en avez pas soufflé mot.

– C’est que ça allait sans dire ! Etpuis, insouciant comme je le suis, j’ai oublié d’en parler.

– Et la chasse à courre ?

– Est-ce que je ne viens pas de vous direque mon équipage partait pour l’Amérique y acheter unemeute ?

– C’est ce qui m’a donné l’éveil survotre projet.

» Alors, vous vous embarquerez avec nous,sur le Coupe-Glace ?

– Certainement.

» Comment pouvez-vous supposer que jen’étais pas désireux de chasser l’ours blanc, le loup blanc, lerenard blanc et bleu, l’ours gris dans l’Alaska, et le bœuf musquéqui foisonnent là-bas.

» J’ai lu les récits des expéditionspolaires et il paraît que l’île de Melville est le paradis duchasseur.

– Cela paraît hors de doute.

– Alors, en route pour l’île Melville etle pôle.

» D’autres y sont allés avant nous, c’estvrai, mais bien peu.

» Du reste, le grand public l’ignore, cequi est assez singulier.

» Mais nous y allons, nous, d’une façonoriginale, comme patrons d’hôtels.

» C’est très drôle.

» Et je n’en serais pas ?

» Je m’en voudrais toute mavie !

– Mon cher, je vais envoyer l’ordre devous préparer une cabine à bord de mon brise-Glace.

– C’est parfait !

» À quand le départ ?

– Lundi prochain.

» Mais j’y pense.

» Vos piqueurs vont se trouver trèsdépaysés à Montréal.

» Heuh ! heuh !

» Ville canadienne très française.

– N’importe !

» J’y ai une banque.

» J’y ai un agent sûr et dévoué.

» Je donnerai pour lui à La Feuille,votre piqueur, une lettre de recommandation très chaude.

» Et, pour plus de sûreté, je vaistélégraphier à mon agent de se procurer deux trappeurs pour servirde guides.

– Merci pour La Feuille et pour moi, maisune question, si vous le permettez.

» Que feraMlle de Pelhouër ?

» Au lieu d’aller habiter le château d’enbas que vous avez acheté, pourquoi ne resterait elle pas danscelui-ci ?

» Il est plus gai.

» Puis la maison est montée et seraitabsolument à ses ordres.

– Mon cher,Mlle de Pelhouër vient au pôle avec nous.

– Je m’en doutais.

– Mistress Morton aussi.

– Oh ! elle, c’est étonnant.

– Pas autant que vous le pensez.

» Elle a la monomanie du mariage et ellese dit :

» – Une femme qui a été au pôle n’est pasla première venue.

» »Ça peut tenter quelque vieux gentlemanamoureux d’excentricité.

» »Et puis, on ne sait pas.

» »On peut rencontrer un mari enroute.

– Un ours blanc.

Et de rire tous deux.

Au jour dit, on prenait le chemin de feret…

EN ROUTE POUR LE POLE

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