La Conspiration des milliardaires – Tome III – Le Régiment des hypnotiseurs

Chapitre 19Querelles de ménage

Cematin-là, à peine réveillée, Aurora avait sonné sa femme dechambre, s’était fait vêtir à la hâte ; et sans même prendrele temps de jeter un regard sur sa toilette, elle s’était renduechez son père.

Elle savait que, la veille au soir, il y avaiteu une réunion des milliardaires dans le grand salon de l’hôtel, etelle brûlait du désir d’apprendre ce qui s’y était passé, quellesdécisions on y avait prises.

Par les fenêtres de son cabinet de travail,Olivier Coronal l’avait vue sortir, traverser l’avenue, et pénétrerdans le grand vestibule du palais de son beau-père.

Olivier, lui aussi, savait que William Boltynavait convoqué la veille ses associés.

Il l’avait appris à la suite de l’entrevuequ’était venu lui demander le père de sa femme, entrevue où il luiavait proposé de succéder à Hattison comme directeur de leurentreprise.

« Aurora ne devrait pas agir de la sorteà mon égard, s’était dit tristement Olivier en voyant la jeunefemme disparaître dans le vestibule. Elle me garde rancune den’avoir pas accepté l’offre de son père. Mes convictions ne sontrien pour elle ; et c’est pour cela qu’elle s’empresse d’allerle voir ce matin. »

Cette mesquinerie de sentiments désolaitOlivier.

Il avait espéré, dans les premiers temps deson mariage, qu’il finirait par modifier le caractère et la manièrede voir d’Aurora, qu’il la rendrait sensible à d’autressatisfactions que celles procurées par l’or et le luxe, qu’il laferait s’intéresser à son idéal de paix et de bonheur universels.Mais il sentait bien qu’il se heurtait à des préjugés tropprofondément enracinés, et que, chaque jour, la différence de raceet de sentiments s’accuserait entre sa femme et lui.

Maintenant, assis au chevet de Léon Goupit, ilse félicitait de ce qu’Aurora fût absente.

Un peu auparavant, elle lui avait faitparvenir un mot, l’avertissant qu’elle déjeunerait avec son père.Olivier avait donc plusieurs heures devant lui pour s’occuperlibrement de Léon Goupit, dont l’état réclamait des soinsimmédiats.

Sur le divan où il était étendu, le jeunehomme entrouvrit les yeux.

– Je me suis endormi, fit-il en essayantbrusquement de se lever. Je vous demande pardon, m’sieurOlivier.

– Il ne s’agit pas de cela, fitl’inventeur en lui replaçant doucement la tête sur les coussins…Comment te trouves-tu ?

– Mais à part ma jambe qui me fait encoreun peu mal, je n’ai plus rien du tout, m’sieur Olivier, s’écriaLéon dont la mine tirée et les yeux fiévreux démentaient lesparoles. Je vais me lever.

– Non pas. Tu vas encore attendre un peu,fit Olivier. Pour le moment, tu vas boire ce verre de bordeaux, etfaire honneur à cette collation que je t’ai préparée pendant tonsommeil.

– Comme vous êtes bon, m’sieurOlivier ! Vous ne vous attendiez pas à me voir arriver !Vous me croyiez mort, n’est-ce pas ?… Il est vrai que, si jesuis encore vivant, c’est bien par miracle. Vous dire ce qu’ilm’est arrivé d’aventures incroyables !…

Malgré sa curiosité, Olivier Coronal imposasilence à son ancien serviteur.

– Mange et bois d’abord, fit-il. Cebordeaux va te remonter un peu. Tu parleras ensuite.

– Vous savez que c’est moi qui ait faitsauter Skytown et tué le vieil Hattison, commença Léon aussitôtqu’il eut pris la collation et en baissant instinctivement la voix.Vous l’avez bien appris par les journaux ?

– En effet ; et même j’ignorais ceque tu étais devenu. J’étais fort inquiet à ton sujet. Sais-tubien, malheureux, que ta tête est mise à prix par le syndicat desmilliardaires, et que ta photographie est reproduite par tous lesjournaux ?

– Je sais tout cela ; et c’estprécisément pourquoi je suis venu me réfugier ici. Je vais vousdemander les moyens de me déguiser le mieux possible ; puis jevous prierai de faire venir un cab qui me transportera à la gare,où je prendrai mon billet pour New York… Ce n’est que lorsque jeserai sur le pont du navire, en pleine mer, que je me considéreraicomme sauvé.

– Tout cela sera fait. Je suis à tadisposition, dit l’ingénieur. Mais explique-moi, de grâce, par quelcoup d’audace miraculeux tu as réussi à pénétrer dans l’arsenal deSkytown et à le détruire sans perdre la vie et sans donnerl’éveil.

– Le hasard m’a beaucoup servi, dit Léon,dont la physionomie hâve et fiévreuse s’illumina d’un sourire detriomphe.

Et il raconta sommairement à Olivier Coronalla découverte du ballon dirigeable, la mort du vieil Hattison, ladisparition des hommes de fer, le pillage et l’incendie desateliers par les ouvriers révoltés, la fuite de sa femme avec levieil Irlandais, enfin ses propres aventures à travers les bois etla rencontre du reporter-détective qui avait réussi à le murer toutvivant dans une excavation des montagnes Rocheuses. Il termina parle récit, plus merveilleux encore, de son séjour dans l’immensecaverne antédiluvienne et de son arrivée dans les jardins duspirite milliardaire.

L’ingénieur ne pressa point Léon de luiconter, par le menu, les péripéties de ses aventures.

Le temps était précieux.

En un clin d’œil, le Bellevillois eut rasé sabarbe, ne conservant que des favoris, qui lui donnaient unephysionomie très américaine.

Il fut ensuite conduit, par son ancien maître,à la salle de bains.

L’eau tiède détendit ses nerfs et diminua safièvre.

Ensuite Olivier Coronal voulut, lui-même, luicouper les cheveux.

Ainsi transformé, coiffé d’un chapeau melon àlarges bords, vêtu d’un costume d’Olivier, Léon était absolumentméconnaissable.

La blessure de sa jambe, recouverte d’untampon de ouate imbibée d’un liquide antiseptique, ne lui faisaitpresque plus mal.

Il ne restait, de son ancienne fatigue, qu’uninvincible besoin de sommeil.

Dans la crainte qu’il ne s’endormît pendant letrajet de l’hôtel à la gare, Olivier voulut monter avec lui dans lecab qu’il avait envoyé chercher et qui attendait à la petite portede l’hôtel.

À la gare, l’embarquement du fugitifs’accomplit sans encombre.

Léon remercia chaleureusement l’ingénieur dudévouement dont il venait de faire preuve à son égard, et pritplace dans un confortable sleeping-car. Quelques minutes après, ilronflait à poings fermés ; et telle était sa fatigue, qu’il nese réveilla qu’un peu avant New York.

Il trouva à l’endroit convenu, en arrivantdans cette ville, une lettre de sa chère Betty.

La bonne hôtesse qui lui remit ce message,Mme Buisson – la même qui avait logé autrefois lapetite troupe des ingénieurs français venus pour construire lesubatlantique –, assura Léon qu’elle avait, elle-même, assisté àl’embarquement de la jeune Irlandaise sur un des paquebots de laCompagnie Transatlantique.

Léon, maintenant tout à fait rentré enpossession de son énergie et de sa vigueur, se mit aussitôt enquête d’un navire en partance.

Il eut la chance de trouver un navire decommerce français qui retournait à Bordeaux avec une cargaison deblé et de cuir brut.

Il s’entendit sans difficulté avec lecapitaine du paquebot, La Ville de Bordeaux, qui devaitprendre la mer le lendemain même.

Léon s’était fait porter sur les livres dubord sous un pseudonyme bien américain.

Il put ainsi s’embarquer sans avoir étéinquiété ni même soupçonné de personne.

Quand La Ville de Bordeaux fut aularge de la gigantesque statue de la Liberté qui éclaire la rade deNew York, il ne put s’empêcher d’adresser aux Américains engénéral, et en particulier aux milliardaires un de ces gestesirrévérencieux que le langage familier dénomme« pied-de-nez ».

Le capitaine, un gros homme au nez vermeil, àl’air réjoui, fut quelque peu étonné de cette manifestation.

– Est-ce à moi que vous adressez cesgracieusetés ? demanda-t-il, moitié riant, moitié fâché.

– Ma foi non, dit Léon de son airgouailleur. C’est à des gens de New York qui ont essayé de merouler et qui n’y ont pas réussi… Je ne sais pas si vous êtes commemoi, mais les Américains je ne les aime pas du tout, mais là pas dutout !

– Ce sont pourtant vos compatriotes.

– Pensez-vous !… scanda Léon de sonaccent le plus faubourien. Non, mais voyons, vous ne m’avez doncpas regardé !

Cette idée d’être pris pour un Américainamusait tellement le jeune homme, qu’il éclata de rire, au grandébahissement du capitaine qui, du reste, finit par n’avoir plusaucun doute sur la nationalité de son passager.

Commencé sur ce ton, l’entretien ne pouvait seterminer que très cordialement.

Au bout d’un quart d’heure, Léon et lecapitaine étaient devenus de vieux amis.

La Ville de Bordeaux semblait être unexcellent marcheur et s’éloignait rapidement de la côte américainesous l’impulsion d’un bon vent d’est.

Léon était désormais à l’abri de sesennemis.

Ajoutons qu’il avait eu soin, quelquesinstants avant son départ, de faire adresser à Olivier Coronal, parl’excellente Mme Buisson, une dépêcherassurante.

L’ingénieur avait été très troublé du récitque lui avait fait Léon.

Tout un monde de réflexions s’agitait dans sonesprit pendant qu’il gagnait pédestrement, après avoir dit adieu auBellevillois, le petit pavillon qui lui servait de laboratoire àl’usine Strauss.

« Ainsi donc, se disait-il, lesmilliardaires, après l’explosion de leur arsenal, n’ont pas renoncéà leur monstrueux projet, et cette fois ils ajoutent aux engins dedestruction matériels tout l’effort de sciences mal connues, de cessciences dont l’intelligence moderne a peine à distinguer encoreles éléments, et qui pourtant sont capables de produire les plusredoutables catastrophes… L’Europe et la civilisation ne sont pointpréservées par la mort d’Hattison et l’anéantissement de sesengins… Le péril peut avoir pris une autre forme, mais il n’en estpas moins imminent, pas moins terrible.

« Ah ! pourquoi suis-je lié par cemariage, que j’ai dû accepter par reconnaissance ! Ma placen’était pas aux côtés de la fille d’un milliardaire américain… Jedevrais être maintenant auprès de mes amis, là-bas, à Paris, où ilscombattent le bon combat. »

De toute la journée, Olivier ne puttravailler.

Comme un malade en proie à l’insomnie, iltournait et retournait dans son cerveau toutes sortes d’idées et derésolutions, sans pouvoir se résoudre à en adopter aucune.

Il rentra, le soir, à son hôtel, en proie auxmêmes perplexités.

Aurora avait passé toute la journée chez sonpère.

À la grande surprise de la jeune femme, lemilliardaire lui avait semblé beaucoup plus gai que de coutume.

Il avait reçu sa fille avec quelque peu de labonne humeur de jadis.

De nouveau, l’ancienne confiance, qu’ilsavaient eue l’un pour l’autre, semblait régner.

– Quoi de nouveau, père ? demandaAurora toute souriante. Est-ce que votre réunion d’hier s’est bienpassée ?

– Admirablement.

– Tant mieux. Vous tenez de nouvellesinventions ? Vous avez découvert un nouveaudirecteur ?

– Mieux que cela.

– Des explosifs étonnants ?

– Mieux encore.

– Je ne sais pas… Un canon qui envoie desboulets jusqu’en Europe ?

– Tu es folle ! Mais ce que nousavons à notre disposition est tout aussi surprenant. Je vais te ledire, si tu me promets d’être discrète.

– Oh ! père, protesta Aurora, commeblessée d’un tel soupçon.

– Eh bien, continua le milliardaire,voici… Harry Madge, qui est véritablement un homme étonnant, adécouvert des espèces de magnétiseurs, des sorciers, appelle-lescomme tu voudras, qui lisent à des centaines de lieues de distanceles choses les plus cachées. Ils devinent même la pensée,guérissent les blessures d’un seul regard, et font pousser etfleurir des plantes en quelques minutes. Enfin, ils exécutent toutesorte de miracles.

– C’est vraiment incroyable, fitAurora.

– C’est pourtant vrai. Tu comprendsqu’avec de pareils alliés, les Européens n’ont qu’à se bien tenir.Nos voyants liront à travers les murs des ministères les documentsles plus confidentiels. Ils s’approprieront les inventions quel’Europe garde jalousement. Ils connaîtront d’avance le plan desvilles et des forts, les ressources des États, la pensée desgénéraux et des diplomates.

– Pourrai-je assister à ces expériencesmerveilleuses ? demanda timidement la jeune femme.

– Certes oui. Mais à condition, bienentendu, que tu me donnes ta parole de Yankee que ton mari n’ensaura jamais rien… Mais ce n’est pas tout. Je ne t’ai pas toutraconté.

– Il y a encore d’autres merveilles.

– Oui. Grâce à nos voyants, je vaispouvoir, avant peu, mettre la main sur l’assassin de l’ingénieurHattison. Nous avons failli l’attraper hier soir… Harry Madge l’avu, caché derrière un mur épais ; et il m’a promis de medonner demain des renseignements exacts… Léon Goupit ne peutd’ailleurs échapper d’aucune façon. Il est exténué, blessé, mourantde faim, et il doit errer dans les environs de Chicago. J’ai déjàfait télégraphier son signalement dans toutes les directions. Lesplus fins détectives sont à ses trousses. Il sera peut-être pris cesoir ou demain. Dans tous les cas, son arrestation estimminente.

– Mais, dit Aurora, dont l’intelligencetrès logique voulait à toutes choses des explications complètes,comment se fait-il que ce fugitif se trouvât si près devous ?

– Ah ! voilà ce qu’il y a demystérieux ! Nous n’avons encore pu expliquer tout à faitcomment cet homme, qui doit être extrêmement rusé, a pu connaîtrenotre réunion et pénétrer dans une propriété si bien gardée. HarryMadge prétend qu’il a été porté par le courant d’un fleuvesouterrain.

– Voilà qui est aussi surprenant que toutle reste, dit Aurora.

Le père et la fille continuèrent ainsi àcommenter les événements de la veille jusqu’à l’heure du déjeunerauquel son père voulut qu’elle assistât.

Elle ne rentra qu’assez avant dansl’après-midi, tout heureuse d’avoir reconquis en partie laconfiance paternelle.

En pénétrant dans son salon, elle y trouvaKate, sa femme de chambre, grande Yankee jaune et sèche, auxlongues et larges dents, qui, tout en feignant d’épousseter lesmeubles, affectait les mines discrètes d’une bavarde qui grilled’envie d’être interrogée.

– Mon mari est-il rentré déjeuner ?demanda Aurora.

– Non, madame, répondit perfidement lacamériste. Il est sorti en voiture avec un de ses amis.

– Ah ! dit la jeune femme, assezsurprise, car Olivier ne fréquentait personne. Qui était-ce ?Sans doute M. Strauss.

– Oh ! non madame, ce n’était pasM. Strauss… C’était un personnage fort mal mis, vêtu comme unhomme du peuple et qui avait bien la mine d’un gibier depotence.

En prononçant ces paroles, le visage de lafemme de chambre avait pris l’expression du plus profondmépris.

– Comment ! un gibier depotence ! dit Aurora, froissée. Tâchez de veiller un peu survos paroles, et sachez que votre maître ne reçoit que des personnesde toute respectabilité.

– Je n’ai pas eu l’intention d’offensermadame, fit Kate humblement.

– Que je n’aie pas l’occasion de vousadresser deux fois ce reproche. Votre maître reçoit qui il veut.Cela ne vous regarde pas. C’était sans doute quelque compatriote deM. Coronal, quelque Français tombé dans la misère, et à quimon mari a dû remettre un secours.

– Madame doit avoir raison, ditsournoisement Kate. M. Coronal est d’une générositéinépuisable. Ainsi, ce matin, il a conduit lui-même l’homme qui estvenu le voir dans la salle de bains, puis ensuite, dans son proprecabinet de toilette, où il lui a fait revêtir un de ses costumes.L’individu, qui était entré ici la barbe inculte et l’air exténuéde fatigue, en est ressorti rasé de frais, n’ayant gardé que desfavoris à la yankee et complètement transformé. Ils sont ensuitemystérieusement partis en cab en passant par la petite porte del’hôtel.

Aurora était de plus en plus étonnée.

Elle eût voulu imposer silence à sacamériste : mais le récit l’intéressait malgré elle.

Quel pouvait bien être cet individu envers quison mari avait usé de tant de familiarité ?

Cela l’intriguait.

Jamais pareil fait ne s’était produit depuisson mariage.

– Vous dites que mon mari a conduit cethomme dans la salle de bains ? demanda-t-elle.

– Oui, madame. Et même l’homme devaitêtre blessé ; car Monsieur est venu chercher la pharmaciecomme pour faire un pansement.

Aurora se tut pendant quelques minutes.

Elle marchait, à pas lents, dans le salon,sans pouvoir se décider à s’asseoir ou à sortir de la pièce.

– Et savez-vous où mon mari est alléensuite avec cet homme ? fit-elle de nouveau.

– Je n’en sais rien, répondit Kate. Simadame le désire, je pourrai le demander au lad qui est alléchercher le cab. Il le sait peut-être.

– Vous êtes stupide. Vous ai-je parlé decela ? s’écria Aurora avec colère.

La camériste venait de lui faire sentir lerôle indigne qu’elle jouait en ce moment.

Son orgueil se révoltait à l’idée d’interrogerles domestiques.

– Sortez, dit-elle. Et ne me reparlezplus de cela, si vous tenez à rester à mon service.

Kate se retira en s’excusant.

Aurora s’approcha d’un guéridon et prit unerevue qu’elle se mit à feuilleter.

Mais son esprit était ailleurs.

Elle finit par poser la brochure avec un gested’énervement.

– C’est extraordinaire, fit-elle à mivoix… Un homme exténué de fatigue et blessé… Ce sont exactement lesmêmes expressions dont mon père s’est servi tantôt en parlant del’assassin d’Hattison. Et pourquoi cette transformation complète,ce départ précipité ?

Un rapprochement se faisait dans l’esprit dela jeune femme, entre le récit que lui avait fait son père et lesévénements qui s’étaient passés durant son absence. Elle avait beause dire que ce n’était sans doute qu’une coïncidence, et – n’ayantjamais su que Léon Goupit avait été le domestique d’Olivier –penser qu’il n’y avait aucun rapport entre son mari et l’assassind’Hattison, elle ne parvenait pas à se convaincre.

Elle avait été sur le point de prévenir sonpère de ce qu’elle venait d’apprendre ; mais un dernierscrupule la retint.

Elle pouvait se tromper ; et son mari nelui pardonnerait jamais cette fausse dénonciation.

« Je vais attendre le retour d’Olivier,se dit-elle, et, sans avoir l’air d’y attacher de l’importance, jelui demanderai des explications… Si je me trompe vraiment, si cen’est pas Léon Goupit qui est venu ici, il ne se refusera pas àsatisfaire ma curiosité. Du reste, pour ne pas lui laissersoupçonner que je tiens ces renseignements de Kate, je lui diraique, des fenêtres de mon père, je l’ai vu sortir envoiture. »

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