La Faute de l’abbé Mouret

Chapitre 1

 

Après le Pater, l’abbé Mouret, s’étant incliné devantl’autel, alla du côté de l’Épître. Puis, il descendit, il vintfaire un signe de croix sur le grand Fortuné et sur la Rosalie,agenouillés côte à côte, au bord de l’estrade.

– Ego conjugo vos in matrimonium ; in nominePatris, et Filii, et Spiritus sancti.

– Amen, répondit Vincent, qui servait la messe, enregardant la mine de son grand frère, curieusement, du coin del’œil.

Fortuné et Rosalie baissaient le menton, un peu émus, bienqu’ils se fussent poussés du coude en s’agenouillant, pour se fairerire. Cependant, Vincent était allé chercher le bassin etl’aspersoir. Fortuné mit l’anneau dans le bassin, une grosse bagued’argent tout unie. Quand le prêtre l’eut béni en l’aspergeant enforme de croix, il le rendit à Fortuné qui le passa à l’annulairede Rosalie, dont la main restait verdie de taches d’herbe que lesavon n’avait pu enlever.

– Il nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti,murmura de nouveau l’abbé Mouret, en leur donnant une dernièrebénédiction.

– Amen, répondit Vincent.

Il était de grand matin. Le soleil n’entrait pas encore par leslarges fenêtres de l’église. Au-dehors, sur les branches dusorbier, dont la verdure semblait avoir enfoncé les vitres, onentendait le réveil bruyant des moineaux. La Teuse, qui n’avait paseu le temps de faire le ménage du bon Dieu, époussetait les autels,se haussait sur sa bonne jambe pour essuyer les pieds du Christbarbouillé d’ocre et de laque, rangeait les chaises le plusdiscrètement possible, s’inclinant, se signant, se frappant lapoitrine, suivant la messe, tout en ne perdant pas un seul coup deplumeau. Seule, au pied de la chaire, à quelques pas des époux, lamère Brichet assistait au mariage ; elle priait d’une façonoutrée ; elle restait à genoux, avec un balbutiement si fort,que la nef était comme pleine d’un vol de mouches. Et, à l’autrebout, à côté du confessionnal, Catherine tenait sur ses bras unenfant au maillot ; l’enfant s’étant mis à pleurer, elle avaitdû tourner le dos à l’autel, le faisant sauter, l’amusant avec lacorde de la cloche qui lui pendait juste sur le nez.

– Dominus vobiscum, dit le prêtre, se tournant,les mains élargies.

– Et cum spiritu tuo, répondit Vincent.

À ce moment, trois grandes filles entrèrent. Elles sepoussaient, pour voir, sans oser pourtant trop avancer. C’étaienttrois amies de la Rosalie, qui, en allant aux champs, venaient des’échapper, curieuses d’entendre ce que monsieur le curé dirait auxmariés. Elles avaient de gros ciseaux pendus à la ceinture. Ellesfinirent par se cacher derrière le baptistère, se pinçant, setordant avec des déhanchements de grandes vauriennes, étouffant desrires dans leurs poings fermés.

– Ah bien ! dit à demi-voix la Rousse, une fillesuperbe, qui avait des cheveux et une peau de cuivre, on ne sebattra pas à la sortie !

– Tiens ! le père Bambousse a raison, murmura Lisa,toute petite, toute noire, avec des yeux de flamme ; quand ona des vignes, on les soigne… Puisque monsieur le curé a absolumentvoulu marier Rosalie, il peut bien la marier tout seul.

L’autre, Babet, bossue, les os trop gros, ricanait.

– Il y a toujours la mère Brichet, dit-elle. Celle-là estdévote pour toute la famille… Hein ! entendez-vous comme elleronfle ! Ça va lui gagner sa journée. Elle sait ce qu’ellefait, allez !

– Elle joue de l’orgue, reprit la Rousse.

Et elles partirent de rire toutes les trois. La Teuse, de loin,les menaça de son plumeau. À l’autel, l’abbé Mouret communiait.Quand il alla du côté de l’Épître se faire verser par Vincent, surle pouce et sur l’index, le vin et l’eau de l’ablution, Lisa ditplus doucement :

– C’est bientôt fini. Il leur parlera tout à l’heure.

– Comme ça, fit remarquer la Rousse, le grand Fortunépourra encore aller à son champ, et la Rosalie n’aura pas perdu sajournée de vendange. C’est commode de se marier matin… Il a l’airbête, le grand Fortuné.

– Pardi ! murmura Babet, ça l’ennuie, ce garçon, de setenir si longtemps sur les genoux. Bien sûr que ça ne lui était pasarrivé depuis sa première communion.

Mais elles furent tout d’un coup distraites par le marmot queCatherine amusait. Il voulait la corde de la cloche, il tendait lesmains, bleu de colère, s’étranglant à crier.

– Eh ! le petit est là, dit la Rousse.

L’enfant pleurait plus haut, se débattait comme un diable.

– Mets-le sur le ventre, fais-le téter, souffla Babet àCatherine.

Celle-ci, avec son effronterie de gueuse de dix ans, leva latête et se prit à rire.

– Ça ne m’amuse pas, dit-elle, en secouant l’enfant.Veux-tu te taire, petit cochon !… Ma sœur me l’a lâché sur lesgenoux.

– Je crois bien, reprit méchamment Babet. Elle ne pouvaitpas le donner à garder à monsieur le curé, peut-être !

Cette fois, la Rousse faillit tomber à la renverse, tant elleéclata. Elle se laissa aller contre le mur, les poings aux côtes,riant à se crever. Lisa s’était jetée contre elle, se soulageantmieux, en lui prenant aux épaules et aux reins des pincées dechair. Babet avait un rire de bossue, qui passait entre ses lèvresserrées avec un bruit de scie.

– Sans le petit, continua-t-elle, monsieur le curé perdaitson eau bénite… Le père Bambousse était décidé à marier Rosalie aufils Laurent, du quartier des Figuières.

– Oui, dit la Rousse, entre deux rires, savez-vous ce qu’ilfaisait, le père Bambousse ? Il jetait des mottes de terredans le dos de Rosalie, pour empêcher le petit de venir.

– Il est joliment gros, tout de même, murmura Lisa. Lesmottes lui ont profité.

Du coup, elles se mordaient toutes trois, dans un accèsd’hilarité folle, lorsque la Teuse s’avança en boitantfurieusement. Elle était allée prendre son balai derrière l’autel.Les trois grandes filles eurent peur, reculèrent, se tinrentsages.

– Coquines ! bégaya la Teuse. Vous venez encore direvos saletés, ici !… Tu n’as pas honte, toi, la Rousse !Ta place serait là-bas, à genoux devant l’autel, comme la Rosalie…Je vous jette dehors, entendez-vous ! si vous bougez.

Les joues cuivrées de la Rousse eurent une légère rougeur,pendant que Babet lui regardait la taille, avec un ricanement.

– Et toi, continua la Teuse en se tournant vers Catherine,veux-tu laisser cet enfant tranquille ! Tu le pinces pour lefaire crier. Ne dis pas non !… Donne-le-moi.

Elle le prit, le berça un instant, le posa sur une chaise, où ildormit, dans une paix de chérubin. L’église retomba au calmetriste, que coupaient seuls les cris des moineaux, sur le sorbier.À l’autel, Vincent avait reporté le Missel à droite, l’abbé Mouretvenait de replier le corporal et de le glisser dans la bourse.Maintenant, il disait les dernières oraisons, avec un recueillementsévère, que n’avaient pu troubler ni les pleurs de l’enfant ni lesrires des grandes filles. Il paraissait ne rien entendre, être toutaux vœux qu’il adressait au ciel pour le bonheur du couple dont ilavait béni l’union. Ce matin-là, le ciel restait gris d’unepoussière de chaleur, qui noyait le soleil. Par les carreauxcassés, il n’entrait qu’une buée rousse, annonçant un jour d’orage.Le long des murs, les gravures violemment enluminées du chemin dela Croix étalaient la brutalité assombrie de leurs taches jaunes,bleues et rouges. Au fond de la nef, les boiseries séchées de latribune craquaient ; tandis que les herbes du perron, devenuesgéantes, laissaient passer sous la grand-porte de longues paillesmûres, peuplées de petites sauterelles brunes. L’horloge, dans sacaisse de bois, eut un arrachement de mécanique poitrinaire, commepour s’éclaircir la voix, et sonna sourdement le coup de six heureset demie.

– Ite, missa est, dit le prêtre, se tournant versl’église.

– Deo gratias, répondit Vincent.

Puis, après avoir baisé l’autel, l’abbé Mouret se tourna denouveau, murmurant, au-dessus de la nuque inclinée des époux, laprière finale :

– Deus Abraham, Deus Isaac, et Deus Jacob vobiscumsit…

Sa voix se perdait dans une douceur monotone.

– Voilà, il va leur parler, souffla Babet à ses deuxamies.

– Il est tout pâle, fit remarquer Lisa. Ce n’est pas commemonsieur Caffin dont la grosse figure semblait toujours rire… Mapetite sœur Rose m’a conté qu’elle n’ose rien lui dire, àconfesse.

– N’importe, murmura la Rousse, il n’est pas vilain homme.La maladie l’a un peu vieilli ; mais ça lui va bien. Il a desyeux plus grands, avec deux plis aux coins de la bouche qui luidonnent l’air d’un homme… Avant sa fièvre, il était trop fille.

– Moi, je crois qu’il a un chagrin, reprit Babet. On diraitqu’il se mine. Son visage semble mort, mais ses yeux luisent,allez ! Vous ne le voyez pas, lorsqu’il baisse lentement lespaupières, comme pour éteindre ses yeux.

La Teuse agita son balai.

– Chut ! siffla-t-elle, si énergiquement, qu’un coupde vent parut s’être engouffré dans l’église.

L’abbé Mouret s’était recueilli. Il commença à voix presquebasse :

– Mon cher frère, ma chère sœur, vous êtes unis en Jésus.L’institution du mariage est la figure de l’union sacrée de Jésuset de son Église. C’est un lien que rien ne peut rompre, que Dieuveut éternel, pour que l’homme ne sépare pas ce que le ciel ajoint. En vous faisant l’os de vos os, Dieu vous a enseigné quevous avez le devoir de marcher côte à côte, comme un couple fidèle,selon les voies préparées par sa toute puissance. Et vous devezvous aimer dans l’amour même de Dieu. La moindre amertume entrevous serait une désobéissance au Créateur qui vous a tirés d’unseul corps. Restez donc à jamais unis, à l’image de l’Église queJésus a épousée, en nous donnant à tous sa chair et son sang.

Le grand Fortuné et la Rosalie, le nez curieusement levé,écoutaient.

– Que dit-il ? demanda Lisa qui entendait mal.

– Pardi ! il dit ce qu’on dit toujours, répondit laRousse. Il a la langue bien pendue, comme tous les curés.

Cependant, l’abbé Mouret continuait à réciter, les yeux vagues,regardant, par-dessus la tête des époux, un coin perdu de l’église.Et peu à peu sa voix mollissait, il mettait un attendrissement dansces paroles, qu’il avait autrefois apprises, à l’aide d’un manueldestiné aux jeunes desservants. Il s’était légèrement tourné versla Rosalie ; il disait, ajoutant des phrases émues, lorsque lamémoire lui manquait :

– Ma chère sœur, soyez soumise à votre mari, comme l’Égliseest soumise à Jésus. Rappelez-vous que vous devez tout quitter pourle suivre, en servante fidèle. Vous abandonnerez votre père etvotre mère, vous vous attacherez à votre époux, vous lui obéirez,afin d’obéir à Dieu lui-même. Et votre joug sera un joug d’amour etde paix. Soyez son repos, sa félicité, le parfum de ses bonnesœuvres, le salut de ses heures de défaillance. Qu’il vous trouvesans cesse à son côté, ainsi qu’une grâce. Qu’il n’ait qu’à étendrela main pour rencontrer la vôtre. C’est ainsi que vous marchereztous les deux, sans jamais vous égarer, et que vous rencontrerez lebonheur dans l’accomplissement des lois divines. Oh ! ma chèresœur, ma chère fille, votre humilité est toute pleine de fruitssuaves ; elle fera pousser chez vous les vertus domestiques,les joies du foyer, les prospérités des familles pieuses. Ayez pourvotre mari les tendresses de Rachel, ayez la sagesse de Rébecca, lalongue fidélité de Sara. Dites-vous qu’une vie pure mène à tous lesbiens. Demandez à Dieu chaque matin la force de vivre en femme quirespecte ses devoirs ; car la punition serait terrible, vousperdriez votre amour. Oh ! vivre sans amour, arracher la chairde sa chair, n’être plus à celui qui est la moitié de vous-même,agoniser loin de ce qu’on a aimé ! Vous tendriez les bras, etil se détournerait de vous. Vous chercheriez vos joies, et vous netrouveriez que de la honte au fond de votre cœur. Entendez-moi, mafille, c’est en vous, dans la soumission, dans la pureté, dansl’amour, que Dieu a mis la force de votre union.

À ce moment, il y eut un rire, à l’autre bout de l’église.L’enfant venait de se réveiller sur la chaise où l’avait couché laTeuse. Mais il n’était plus méchant ; il riait tout seul,ayant enfoncé son maillot, laissant passer des petits pieds rosesqu’il agitait en l’air. Et c’étaient ses petits pieds qui lefaisaient rire.

Rosalie, que l’allocution du prêtre ennuyait, tourna vivement latête, souriant à l’enfant. Mais quand elle le vit gigotant sur lachaise, elle eut peur ; elle jeta un regard terrible àCatherine.

– Va, tu peux me regarder, murmura celle-ci. Je ne lereprends pas… Pour qu’il crie encore !

Et elle alla, sous la tribune, guetter un trou de fourmis, dansl’encoignure cassée d’une dalle.

– Monsieur Caffin n’en racontait pas tant, dit la Rousse.Lorsqu’il a marié la belle Miette, il ne lui a donné que deux tapessur la joue, en lui disant d’être sage.

– Mon cher frère, reprit l’abbé Mouret, à demi tourné versle grand Fortuné, c’est Dieu qui vous accorde aujourd’hui unecompagne ; car il n’a pas voulu que l’homme vécût solitaire.Mais, s’il a décidé qu’elle serait votre servante, il exige de vousque vous soyez un maître plein de douceur et d’affection. Vousl’aimerez, parce qu’elle est votre chair elle-même, votre sang etvos os. Vous la protégerez, parce que Dieu ne vous a donné vos brasforts que pour les étendre au-dessus de sa tête, aux heures dedanger. Rappelez-vous qu’elle vous est confiée ; elle est lasoumission et la faiblesse dont vous ne sauriez abuser sans crime.Oh ! mon cher frère, quelle fierté heureuse doit être lavôtre ! Désormais, vous ne vivrez plus dans l’égoïsme de lasolitude. À toute heure, vous aurez un devoir adorable. Rien n’estmeilleur que d’aimer, si ce n’est de protéger ceux qu’on aime.Votre cœur s’y élargira, vos forces d’homme s’y centupleront.Oh ! être un soutien, recevoir une tendresse en garde, voirune enfant s’anéantir en vous, en disant : « Prends-moi,fais de moi ce qu’il te plaira ; j’ai confiance dans taloyauté ! » Et que vous soyez damné, si vous ladélaissiez jamais ! Ce serait le plus lâche abandon que Dieueût à punir. Dès qu’elle s’est donnée, elle est vôtre, pourtoujours. Emportez-la plutôt entre vos bras, ne la posez à terreque lorsqu’elle devra y être en sûreté. Quittez tout, mon cherfrère…

L’abbé Mouret, la voix profondément altérée, ne fit plusentendre qu’un murmure indistinct. Il avait baissé complètement lespaupières, la figure toute blanche, parlant avec une émotion sidouloureuse, que le grand Fortuné lui-même pleurait, sanscomprendre.

– Il n’est pas encore remis, dit Lisa. Il a tort de sefatiguer… Tiens ! Fortuné qui pleure !

– Les hommes, c’est plus tendre que les femmes, murmuraBabet…

– Il a bien parlé tout de même, conclut la Rousse. Cescurés, ça va chercher un tas de choses auxquelles personne nesonge.

– Chut ! cria la Teuse, qui s’apprêtait déjà àéteindre les cierges.

Mais l’abbé Mouret balbutiait, tâchait de trouver les phrasesfinales.

– C’est pourquoi, mon cher frère, ma chère sœur, vous devezvivre dans la foi catholique, qui seule peut assurer la paix devotre foyer. Vos familles vous ont certainement appris à aimerDieu, à le prier matin et soir, à ne compter que sur les dons de samiséricorde…

Il n’acheva pas. Il se tourna pour prendre le calice surl’autel, et rentra à la sacristie, la tête penchée, précédé deVincent, qui faillit laisser tomber les burettes et le manuterge,en cherchant à voir ce que Catherine faisait, au fond del’église.

– Oh ! la sans-cœur ! dit Rosalie, qui planta làson mari pour venir prendre son enfant entre les bras.

L’enfant riait. Elle le baisa, elle rattacha son maillot, touten menaçant du poing Catherine.

– S’il était tombé, je t’aurais allongé une belle paire desoufflets.

Le grand Fortuné arrivait, en se dandinant. Les trois filless’étaient avancées, avec des pincements de lèvres.

– Le voilà fier, maintenant, murmura Babet à l’oreille desdeux autres. Ce gueux-là, il a gagné les écus du père Bamboussedans le foin, derrière le moulin… Je le voyais tous les soirs s’enaller avec Rosalie, à quatre pattes, le long du petit mur.

Elles ricanèrent. Le grand Fortuné, debout devant elles, ricanaplus haut. Il pinça la Rousse, se laissa traiter de bête par Lisa.C’était un garçon solide et qui se moquait du monde. Le curél’avait ennuyé.

– Hé ! la mère ! appela-t-il de sa grossevoix.

Mais la vieille Brichet mendiait à la porte de la sacristie.Elle se tenait là, toute pleurarde, toute maigre, devant la Teuse,qui lui glissait des œufs dans les poches de son tablier. Fortunén’eut pas la moindre honte. Il cligna les yeux, endisant :

– Elle est futée, la mère !… Dame ! puisque lecuré veut du monde dans son église !

Cependant, Rosalie s’était calmée. Avant de s’en aller, elledemanda à Fortuné s’il avait prié monsieur le curé de venir le soirbénir leur chambre, selon l’usage du pays. Alors, Fortuné courut àla sacristie, traversant la nef à gros coups de talon, comme ilaurait traversé un champ. Et il reparut, en criant que le curéviendrait. La Teuse, scandalisée du tapage de ces gens, quisemblaient se croire sur une grande route, tapait légèrement dansses mains, les poussait vers la porte.

– C’est fini, disait-elle, retirez-vous, allez autravail.

Et elle les croyait tous dehors, lorsqu’elle aperçut Catherine,que Vincent était venu rejoindre. Tous les deux se penchaientanxieusement au-dessus du trou de fourmis. Catherine, avec unelongue paille, fouillait dans le trou, si violemment, qu’un flot defourmis effarées coulait sur la dalle. Et Vincent disait qu’ilfallait aller jusqu’au fond, pour trouver la reine.

– Ah ! les brigands ! cria la Teuse. Qu’est-ceque vous faites là ? Voulez-vous bien laisser ces bêtestranquilles !… C’est le trou de fourmis à mademoiselleDésirée. Elle serait contente, si elle vous voyait.

Les enfants se sauvèrent.

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