La Fée aux Miettes

VI.

Où la Fée aux Miettes est représentée au naturel, avec de beaux détails sur la pêche aux coques, et sur les ingrédients propres à les accommoder, pour servir de supplément à la Cuisinière bourgeoise.

Il n’y avait pas un écolier à Granville qui n’aimât la Fée aux Miettes, continua Michel, mais elle m’inspirait dès ma douzième année un penchant de vénération tendre et de soumission presque religieuse qui tenait à un autre ordre d’idées et de sentiments. Était-il l’effet d’une reconnaissance profondément sentie, ou le résultat de cette éducation privée qui m’avait fait contracter de bonne heure, dans la conversation de mon oncle André, le goût de l’extraordinaire et du surnaturel, c’est ce que je ne saurais démêler. Il est vrai, cependant, qu’elle m’affectionnait elle-même entre tous mes camarades, et que, si je l’avais voulu, j’aurais toujours été le premier de l’école. Je ne le désirais point, parce que cet avantage qu’on prend sur les autres est une des raisons qui nous en font haïr, et que je regardais l’amitié comme un avantage bien plus doux que ceux qui résultent de la supériorité de l’instruction et du talent. C’était donc pour mon propre bonheur, et il y a bien peu de mérite à cela, que dans les fréquentes conférences où nous admettait la Fée aux Miettes, sous le porche de l’église, avant d’entrer à la messe ou aux vêpres, je lui disais le plus souvent, en la tirant un peu en particulier : — J’ai eu du temps cette semaine pour travailler à ma composition, et je la crois aussi bonne que je puisse la faire, en m’aidant, à part moi, des conseils que j’ai reçus de vous jusqu’ici ; mais voilà Jacques Pellevey que ses parents veulent mettre dans les ordres, et Didier Orry dont le père est bien malade, et recevrait une grande consolation de voir Didier réussir dans ses études. Comme j’ai fait tout ce qu’il fallait pour contenter mon oncle et mes professeurs, je ne désire maintenant que de voir Jacques et Didier alterner à la première place jusqu’à la fin de l’année. Je vous prie aussi de soutenir un peu Nabot, le fils du receveur, quoique je sache bien qu’il ne m’aime pas, et qu’il me battrait s’il en avait la force ; mais parce qu’il me semble qu’il aurait moins d’aigreur dans le caractère, s’il n’était pas si malheureux dans ses études, et que le dépit d’être toujours le dernier n’eût pas altéré son naturel.

— Je ferai ce que tu me demandes, me répondait la Fée aux Miettes en prenant un petit air soucieux, et je ne suis pas étonnée que tu me l’aies demandé, parce que je connais ton bon cœur ; mais il me serait possible, si je réussissais, que tu n’eusses pas le grand prix à la Saint-Michel. — Alors, lui répondis-je, cela me serait égal. — Et à moi aussi, reprenait la Fée aux Miettes, avec un sourire doux et significatif que je n’ai jamais connu qu’à elle.

J’eus pourtant le grand prix cette année-là, avec Jacques, qui entra au séminaire, et Didier, dont le père guérit. Nabot mérita l’accessit au grand étonnement de tout le monde, mais il m’en a longtemps voulu, parce qu’il regarda comme une injustice la préférence qu’on m’avait donnée sur lui.

— Avez-vous eu d’autres ennemis au monde, Michel ?…

— Je ne crois pas, monsieur.

Jusqu’ici je ne vous ai parlé que de l’âge et de la taille de la Fée aux Miettes. Vous ne la connaissez pas encore. Je vous ai dit, si je ne me trompe, qu’elle était assez svelte dans sa tournure, mais cela ne peut s’entendre que d’une très vieille femme qui a conservé, par bonheur ou par régime, quelque souplesse et quelque élégance de formes. Elle prêtait souvent cependant à l’idée que nous nous faisions de la décrépitude, en s’appuyant toute courbée sur une petite béquille de bois du Liban, surmontée d’une forte poignée de je ne sais quel métal inconnu, mais qui avait l’éclat et l’apparence du vieil or. C’est cette baguette curieuse, dont elle n’avait jamais voulu se défaire en faveur des juifs dans sa plus grande indigence, qui lui fit décerner bien avant nous, par les petites écoles de Granville, ses titres de féerie. Il est vrai qu’elle lui venait de sa mère, ou même de sa grand’mère, si la chronologie du monde permet cette supposition, et je vous demande si ces deux respectables personnes devaient avoir été de grandes princesses. Il faut bien passer quelque vanité aux pauvres gens. C’est le seul dédommagement de leurs misères.

Aussi n’était-ce pas ce petit travers qui tourmentait ma vive et sincère amitié pour la Fée aux Miettes. Elle en avait un autre, la bonne femme, qui m’affligeait mille fois davantage, le souvenir d’une ancienne beauté qu’elle ne croyait pas tout à fait effacée, et dont elle parlait en se rengorgeant, avec une complaisance qu’on ne pouvait s’empêcher de trouver risible. Je n’étais pas des derniers à m’en égayer en sa présence, car autrement je ne me le serais jamais permis. Je lui avais trop d’obligations pour cela. — Tu as beau plaisanter, méchant sournois, disait-elle alors en me frappant gentiment de sa béquille… il arrivera un jour où mes charmes auront assez d’empire sur le beau Michel pour le faire extravaguer d’amour … — De l’amour pour vous, Fée aux Miettes ! m’écriais-je en riant ; ni plus ni moins, en vérité, que pour ma bisaïeule, si elle ressuscitait aujourd’hui avec un siècle de plus sur la tête ; – et notre dialogue était bientôt couvert par les acclamations de toute la brigade joyeuse qui dansait en rond autour d’elle en chantant : Ah ! qu’elle est belle, la Fée aux Miettes !… Mais nous finissions par la cajoler un peu, et elle s’en allait contente…

Ce n’est pas que la caducité de la Fée aux Miettes eût rien de repoussant. Ses grands yeux brillants qui roulaient avec un feu incomparable entre deux paupières fines et allongées comme celles des gazelles ; son front d’ivoire où les rides étaient creusées avec des flexions si douces et si pures, qu’on les aurait prises pour des embellissements ajustés par la main d’un artiste ; ses joues, surtout, éclatantes comme une pomme de grenade coupée en deux, avaient un attrait d’éternelle jeunesse qu’il est plus facile de sentir que d’exprimer ; ses dents mêmes auraient paru trop blanches et trop bien rangées pour son âge, si, aux deux coins de sa lèvre supérieure, sa bouche fraîche et rose encore n’en avait laissé échapper deux, qui étaient à la vérité plus blanches et plus polies que des touches de clavecin, mais qui s’allongeaient assez disgracieusement d’un pouce et demi au-dessous du menton.

Et je me surprenais quelquefois à dire tout seul : Pourquoi la Fée aux Miettes ne s’est-elle pas fait arracher ces deux diables de dents ?…

La Fée aux Miettes ne montrait jamais ses cheveux, probablement parce qu’ils auraient contrasté avec l’ébène de ses sourcils. Ils étaient ramassés sous un bandeau d’une blancheur éblouissante, surmonté d’un fichu également blanc, plié en carré à plusieurs doubles, et posé horizontalement sur la tête comme la plinthe ou le tailloir du chapiteau corinthien. Cette coiffure, qui est celle des femmes de Granville, de temps immémorial, et dont on ne fait usage en aucune partie de la France, quoiqu’elle soit merveilleuse dans sa simplicité, passe pour avoir été apportée chez nous par la Fée aux Miettes, de ses voyages d’outre-mer, et nos antiquaires conviennent qu’ils seraient fort embarrassés de lui assigner une origine plus vraisemblable. Le reste de son costume se composait d’une espèce de juste blanc serré au corps, mais dont les manches larges et pendantes soutenaient au-dessous de l’avant-bras d’amples garnitures d’une étoffe un peu plus fine, découpée à grands festons, et d’une jupe courte et légère de la même couleur, bordée à la hauteur du genou de garnitures pareilles, qui tombaient assez bas pour laisser à peine entrevoir un pied fort mignon, chaussé de petites babouches aussi nettes que galantes. L’habit complet paraissait, je vous jure, plus frais, à telle heure et en tel endroit qu’on la rencontrât, que s’il venait de sortir des mains d’une lingère soigneuse ; et ce n’est pas ce qu’il y avait de moins extraordinaire dans la Fée aux Miettes, car elle était si pauvre, comme vous savez, qu’on ne lui connaissait de ressources que dans la charité des bonnes gens, et d’autre logement que le porche du grand portail. Il est vrai que les coureurs nocturnes prétendaient qu’on ne l’y rencontrait jamais quand minuit avait sonné, mais on n’ignorait pas qu’elle passait souvent ses nuits en prière à l’hermitage Saint-Paterne, ou à celui du fondateur de la belle basilique de Saint-Michel, dans le péril de la mer, sur le rocher où l’on voit encore empreint le pied d’un ange.

Comme mon histoire est pleine de tant d’événements incroyables que j’ai déjà quelque pudeur à les raconter, je me garderai bien d’ajouter à l’invraisemblance des faits qui n’ont d’autre garant que ma sincérité, l’invraisemblance des vaines conjectures populaires. La seule chose que je puisse attester sans crainte d’être contredit des personnes qui ont vu la Fée aux Miettes, et qui n’a pas vu la Fée aux Miettes à Granville !… c’est qu’il ne s’est jamais trouvé sur terre une petite vieille plus blanchette, plus proprette et plus parfaite en tout point.

Les seules distractions que je prenais alors, car j’étais fort affectionné au travail, c’était la recherche des papillons, des mouches singulières, des jolies plantes de nos parages, mais plus souvent la pêche aux coques, dont il faut, si vous le permettez, que je vous dise quelque chose.

Les grèves du mont Saint-Michel, alternativement couvertes et délaissées par les eaux, ont cela de particulier, qu’elles changent tous les jours d’aspect, de forme et d’étendue, et que le sable menu dont elles sont composées conserve l’apparence des récifs et des bas-fonds de la mer, avec toutes les embûches de cet élément, de sorte qu’elles ont en leur absence leurs vagues, leurs écueils et leurs abîmes. Ce n’est pas sans une certaine habitude qu’on peut y marcher hardiment, sans s’exposer, jusqu’au rocher pyramidal sur lequel Saint Michel a permis à l’audace des hommes de bâtir son église miraculeuse. Si un voyageur inexpérimenté s’égare de quelques pas, le sable trompeur le saisit, l’aspire, l’enveloppe, l’engloutit, avant que la vigie du château et la cloche du port aient eu le temps d’envoyer le peuple à son secours. Cet horrible phénomène a quelquefois dévoré jusqu’à des vaisseaux abandonnés par le reflux.

La nature est si bonne pour sa création, qu’elle a semé dans cette arène mobile une ressource plus abondante que la manne du désert. C’est cette petite coquille à sillons profonds et rayonnants dont les valves rebondies, et comme lavées d’un incarnat pâle, ornent si souvent le camail grossier du pèlerin. On l’appelle la coque, et sa recherche est devenue pour les habitants du rivage une de ces innocentes industries qui n’offensent au moins le regard de l’homme sensible, ni par l’effusion du sang, ni par la palpitation des chairs vivantes. L’attirail du pêcheur est tout simple. Il se réduit à une résille à mailles serrées qui pend sur son épaule, et dans laquelle il jette par douzaines son gibier retentissant ; et puis, à un bâton armé d’une pointe de fer peu crochue qui sert à la fois à sonder le sable et à le retourner. Un petit trou cylindrique, seul vestige de vie que les vagues aient respecté en se retirant, lui indique le séjour de la coque, et d’un seul coup de pic, il la découvre ou l’enlève. C’est de là qu’il montait à la face de l’Océan, le pauvre petit animal, sur une de ses écailles voguant en chaloupe, et sous l’autre, dressée comme une voile. Il y a aussi là-dedans une âme et un Dieu, comme dans toute la nature ; mais l’habitude a si vite appris aux enfants que rien n’est délicieux comme la coque, fricassée avec du beurre d’Avranches et des fines herbes !

Il y a loin de Granville aux grèves de Saint-Michel, et le chemin le plus court n’est pas le plus sûr à beaucoup près ; mais je m’y engageais volontiers quand j’avais trois jours de vacances devant moi, ce qui se présente souvent à l’époque des grandes fêtes, et mon oncle était enchanté de me voir essayer sans danger réel les fortunes du voyageur de mer. J’ai dit qu’on rencontrait quelquefois la Fée aux Miettes sur cette route, parce qu’elle avait une grande dévotion à Saint-Michel, et cette rencontre m’était toujours agréable, la Fée aux Miettes ayant des trésors de souvenirs qui rendaient sa conversation la plus intéressante et la plus profitable du monde. Je ne saurais dire comment cela se faisait, mais j’apprenais plus de choses utiles dans une heure de son entretien que les livres ne m’en auraient appris en un mois, ses courses lointaines et son bon jugement naturel l’ayant familiarisée avec toutes les études, comme avec toutes les langues. Elle joignait à cela une manière si saisissante et si lumineuse de communiquer ses idées, que j’étais étonné de les voir apparaître subitement dans mon intelligence, aussi claires que si elles s’étaient réfléchies sur la glace d’un miroir. D’ailleurs, la marche de la Fée aux Miettes ne retardait jamais la mienne ; si accablée qu’elle était du fardeau des ans, vous auriez dit qu’elle glissait sur le sable, plutôt que d’y imprimer ses pieds ; et, pendant que je mesurais de l’œil pour elle un rocher difficile à l’escalade, il m’arrivait quelquefois de l’apercevoir au sommet, et de l’entendre crier, en riant au éclats : « Eh bien, brave Michel, faut-il que je te tende la main ? »

Un jour que nous revenions ensemble ainsi, en causant des petites conquêtes d’histoire naturelle que j’avais faites la veille, et qu’elle s’amusait à me décrire aussi exactement qu’une bonne iconographie aurait pu le faire, les arbres à grandes fleurs des forêts de l’Amérique, et les papillons de lapis et d’or des deux presqu’îles de l’Inde : — Comment est-il donc advenu, Fée aux Miettes, lui dis-je, que vos voyages aient abouti à Granville où je me plais, parce que j’y suis né et que mes affections d’enfance y étaient, mais qui ne saurait vous offrir cet attrait de la patrie dont toutes choses s’embellissent ? Je vous avouerai que cela m’embarrasse un peu. — C’est précisément, répondit-elle, cet attrait de la patrie dont tu parles, qui me fait rechercher avec empressement les ports d’où la route d’Orient m’est toujours ouverte ; je comptais obtenir, tôt ou tard, de la charité des marins, mon passage sur quelque bâtiment, et les longues guerres qui viennent de finir m’ont, durant tout le temps de ton enfance, privée de cet avantage. Combien, si je ne t’avais connu, n’aurais-je pas regretté d’avoir quitté Greenock, où cette occasion se présente tous les jours, et où je n’étais du moins pas obligée de coucher sur la pierre froide, sous un porche battu du vent, car j’y avais et j’y ai encore, si Dieu l’a permis, une jolie maisonnette appuyée contre les murs de l’arsenal. Une autre raison, continua-t-elle en minaudant, et en me flattant du geste et du regard, c’est l’amour que j’ai conçu pour un petit cruel qui ne reconnaît pas ma tendresse. – Et puis, comme par un fâcheux retour sur elle-même, elle baissa les yeux, soupira, et parut repousser du dos de la main une larme prête à couler.

— Laissons, laissons, repris-je, cette plaisanterie hors de saison qui ne va pas à votre âge ni au mien ; une femme aussi pieuse et aussi sensée que vous êtes peut s’en faire un jeu innocent, mais elle viendrait mal dans une conversation sérieuse. Maintenant que la paix est faite, il n’y a rien de plus aisé que de vous assurer, avec vingt louis d’or de mes épargnes, un bon passage pour Greenock, qui n’est pas au bout du monde, mais qui doit être, si je ne me trompe, à six ou sept lieues plein ouest de Glasgow, dans le comté de Renfrew. Voyez, ma bonne mère, si cela vous accommode, et pour peu que vous pensiez y être plus heureuse qu’à Granville, je vous dispenserai avec plaisir de recourir à la générosité des mariniers.

— Et de qui veux-tu que j’accepte ce bienfait, Michel ? de toi, dont la fortune est peut-être perdue à jamais, au moment où tu y penses le moins ?

— Je ne sais, dis-je, Fée aux Miettes, mais la fortune réelle d’un maître ouvrier n’est jamais perdue, tant qu’il a des bras et du courage ; mon éducation est finie, mon aptitude au travail éprouvée, ma constitution vigoureuse, et mon âme ferme. L’avenir ne peut m’enlever désormais que ce qu’il plairait à la Providence de me ravir, et je suis tout résigné d’avance à ses volontés, parce qu’elle sait mieux ce qui nous convient que nous ne le savons nous-mêmes.

— Je te sais gré de ta générosité, repartit la Fée aux Miettes, mais tu comprends qu’elle n’inquiète pas médiocrement ma pudeur et ma délicatesse. Passe encore si tu me laissais l’espérance de partager un jour ma petite fortune avec la tienne et de devenir ton heureuse femme !

— Oh ! oh ! Fée aux Miettes, que ce ne soit pas cela qui vous arrête, dis-je à mon tour, en lui cachant le mieux que je le pus le fou rire dont sa proposition faillit me faire éclater. Je suis, à la vérité, fort loin de penser aujourd’hui à un établissement aussi grave que le mariage, mais tout vient à son temps dans la vie ; nous sommes gens de revue, s’il plaît à Dieu, et je ne réponds de rien, si nous nous retrouvons quelque part, quand je serai mûr pour prendre le parti que vous dites. Au moins puis-je vous répondre que je n’ai contracté jusqu’ici aucun engagement qui m’en empêche !

— Tu me combles de joie, mon cher Michel, et il n’y a plus qu’une chose qui m’arrête. J’ai eu le bonheur de te servir quelquefois de mon expérience et de mes conseils, et tu n’es pas encore arrivé au point de t’en passer toujours. Si tu me procures le moyen de retourner à Greenock, ne te manquera-t-il rien quand je serai partie ?

— De vous savoir heureuse, Fée aux Miettes.

En prononçant ces paroles, je serrai cordialement sa petite main qui tremblait dans la mienne, et je rencontrai ses yeux animés, en se fixant sur moi, d’un feu extraordinaire que je n’avais jamais vu briller dans ceux d’une femme.

Serait-il possible, en effet, me demandai-je en la quittant, que cette pauvre vieille m’aimât ?

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