La Fée aux Miettes

XI.

Qui contient le récit d’une tempête incroyable, avec la rencontre de Michel et de la Fée aux Miettes en pleine mer, et ce qui en arriva.

Ce fut là, monsieur, un voyage extraordinaire, et dont aucune aventure de mer ne vous donnerait l’idée. Nous commençâmes à cingler, par un beau temps fixe, avec une rapidité si incroyable, qu’il nous fallait filer plus de nœuds par heure que jamais fin voilier de la côte n’en avait compté dans un jour. Le matin du lendemain, le temps se brouilla, et l’horizon devint si confus qu’il nous était impossible de déterminer la hauteur du soleil. Bientôt l’aiguille de la boussole se mit à tourner sur son pivot d’une manière extravagante, au point qu’elle s’effaçait à l’œil comme le rayon d’un char emporté par des chevaux effrayés. Tous les rhumbs de vent couraient les uns sur les autres, comme si l’atmosphère n’avait été qu’une trombe, et le vaisseau, avec ses voiles carguées, sifflait horriblement en roulant sur l’Océan comme une toupie gigantesque. Des oiseaux d’une figure épouvantable se prenaient dans les mailles de nos bastringues, des poissons monstrueux tombaient en bondissant sur le tillac, et le feu Saint-Elme jaillissait de toutes les pointes de nos mâts et de nos manœuvres, en flammes si pressées qu’on aurait dit la gerbe épouvantable d’un volcan. Ce qui m’étonnait le plus dans ce spectacle, c’est que le capitaine fumait paisiblement sa pipe sur le pont, sans prendre garde aux phénomènes de la mer et du ciel, et que l’équipage dormait tranquille autour de lui, quand tout s’abîma.

Je fus un moment couvert par les flots, et quand je revins à la surface, je n’aperçus rien que le ciel, qui me paraissait plus pur qu’à notre départ, et une côte peu éloignée qu’il n’était pas impossible de gagner à la nage. J’étais près d’y atteindre, lorsqu’il me sembla que je voyais à quelque distance de moi une espèce de sac alternativement poussé et repoussé par les eaux, mais qui perdait progressivement de l’espace, et que la première vague devait infailliblement reporter en pleine mer. Je ne me serais pas détourné pour m’en saisir, si je n’y avais soupçonné que de vaines dépouilles de notre naufrage, car mes forces commençaient à s’affaiblir, mais il me sembla qu’il avait un mouvement qui lui était propre, et qui manifestait la résistance et les efforts d’un être vivant. Je me confirmai dans cette pensée au moment de le saisir, tant il bondissait étrangement sur les flots, et je me hâtai de me glisser dessous, en le retenant fortement d’une main, pendant que je nageais de l’autre pour arriver à la plage, qui était par bonheur la plus accessible et la plus douce du monde. J’y fus déposé si mollement que je n’aurais pas choisi moi-même un lit plus commode où me reposer de mes fatigues, si je n’avais pensé avant tout à remercier Dieu de mon salut, et à rendre des soins qui pouvaient être pressants à la pauvre créature qu’il venait de me permettre de sauver. Vous jugerez de mon étonnement, monsieur, quand, après avoir ouvert le sac avec précaution, j’en vis sortir la Fée aux Miettes, qui, sans prendre garde à moi, se sécha de la tête aux pieds, en deux ou trois pirouettes au soleil, et vint s’asseoir ensuite à mes côtés sur le sable où j’étais retombé, en riant, mais plus blanche, plus proprement ajustée, et plus agaçante encore que de coutume.

— Ô Fée aux Miettes ! lui dis-je, que le ciel m’est favorable de me faire trouver partout où vous avez besoin de moi pour vous retirer des périls de la mer ! Vous en avez encore échappé une belle, cette fois ; mais aussi qu’aviez-vous à faire de retarder pendant deux ans votre voyage à Greenock ?

— C’est ainsi, répondit-elle, que parlent ceux qui n’aiment pas. Crois-tu qu’il soit si aisé de se séparer de l’être adoré auquel on a lié sa vie, et dont on attend son bonheur ? Que savais-je d’ailleurs si tu trouverais les ressources que je t’avais un peu légèrement promises, et si tu n’aurais pas plus d’une fois besoin de l’or dont ta générosité t’avait engagé à te dessaisir pour moi ! Je te suivais donc, sans me laisser voir, dans les villes que tu habitais, toujours prête à te secourir en cas de nécessité, car les aumônes que je recevais en chemin suffisaient abondamment à ma subsistance. Quand j’appris enfin que tu étais muni d’assez bonnes économies, et que tu avais d’ailleurs ton passage franc pour Greenock, où tu dois m’épouser dans un an, selon ta promesse, à pareil jour qu’hier, touchée de cette marque de ton souvenir et de ta fidélité, je me décidai à faire route sur le même bâtiment que toi ; mais, pour ne pas te tourmenter d’une poursuite importune, je me cachai soigneusement à un coin de l’entrepont, dans le sac qu’une heureuse inspiration t’a porté à sauver du naufrage, afin que je te dusse encore une fois la vie.

— Permettez, Fée aux Miettes ! il y a ici quelque chose qui m’embarrasse, et qui fait trop d’honneur à mon exactitude de fiancé pour que j’accepte vos éloges sans explication. Je ne savais point que ce bâtiment fît voile pour Greenock, et je pensais même que sa destination était ignorée de tout l’équipage.

— Cela est possible, reprit la Fée aux Miettes, et je ne répondrais pas moi-même qu’il ne fût entré quelque erreur de sentiment dans les calculs de mon amour. Tu comprendras un peu plus tard, mon cher Michel, ces tendres surprises de la passion quand tu les auras éprouvées !

— Je le crois, Fée aux Miettes, mais nous n’en sommes pas encore là, puisque je n’ai que vingt ans, qu’une année de plus peut vous apporter des réflexions sérieuses, et que mon cœur n’est, grâce au ciel, pas plus ouvert aux impressions de l’amour, sur cette rive inconnue, qu’il ne l’était il y a deux ans sur les grèves du mont Saint-Michel, où vous faillîtes vous engloutir, et où vous dansâtes si bien ! Mais vous, qui savez toutes choses, ne sauriez-vous pas, Fée aux Miettes, en quel endroit nous sommes si aventureusement débarqués ?

— Si je me suis bien orientée, et tu ne saurais croire combien cela est difficile dans un sac, nous devons être tout à fait à l’est des îles Britanniques, à très peu de distance d’une ville riche et bien peuplée, où tu ne manqueras pas de moyen d’existence pour réparer la perte de tes nippes et de ton argent. Quant à moi, qui avais malheureusement payé d’avance les frais de mon passage, et qui m’estime à plus de cinquante lieues de ma petite maison de Greenock, il faut que je renonce à y rentrer jamais ! –

Cette horrible perspective contrista si horriblement la Fée aux Miettes, qu’elle fut obligée de presser sa lèvre inférieure de ses deux grandes dents, et de toutes les jolies petites dents qui les séparaient, pour ne pas laisser échapper un soupir.

— Voici qui tourne bien mieux que vous ne pouviez l’imaginer, dis-je gaiement à la Fée aux Miettes. Mes nippes, qui sont de peu de valeur, consistent en quelque linge que je porte dans ce havresac, et mon argent, auquel vous me faites penser, ne doit pas être sorti de cette ceinture. –

En parlant ainsi, je la déroulai sur le sable, et il en tomba ma bourse de vingt louis d’or.

— Prenez donc hardiment, continuai-je, et retournez sans vous fatiguer, par des voitures commodes, à votre petite maison de Greenock, pour que le faible service que j’ai voulu vous rendre deux fois en ma vie, ne reste pas imparfait. Puisque nous ne sommes pas loin d’une ville, je ne suis pas embarrassé de gagner honnêtement ce qu’il faut pour ne pas mourir de faim, et je me flatte qu’il n’y a point de charpentier dans toute la Grande-Bretagne qui ne se trouve heureux de m’avoir à ce prix ; quant à cet argent, qui ne représente dans mes mains que le triste besoin des jours de paresse, il me ferait horreur si vous m’obligiez de le garder comme un avare, pendant qu’une amie dont les conseils m’ont été si utiles en a besoin. Prenez, prenez, je vous le répète, et ne vous mettez en peine de rien que du devoir d’exécuter les volontés d’un fiancé qui sera dans un an votre époux. C’est à cette marque d’obéissance, ajoutai-je avec une gravité burlesque, c’est à elle seule, Fée aux Miettes, que je puis mesurer la foi que j’ai mise en vos engagements, et dans la promesse que vous m’avez faite de vivre à notre ménage en femme soumise et respectueuse.

— Souffre au moins, dit la Fée aux Miettes qui s’était relevée en ramassant ma bourse, et qui sautillait à l’ordinaire sur sa béquille : souffre, avant cette cruelle et dernière séparation, que je te laisse un gage de ma tendresse, dont la vue puisse adoucir ton impatience amoureuse. C’est mon portrait, poursuivit-elle, en tirant de son sein un médaillon suspendu à une chaîne. Qu’il te souvienne seulement de ne jamais l’offrir aux regards d’un homme, car je connais son funeste effet sur les cœurs ; il trouble du premier abord les raisons les plus éprouvées, et ce n’est que pour toi, mon bien-aimé, qu’il est sans danger de contracter cette folie, dont la prochaine possession de ma main te guérira. –

J’avoue que l’heureuse confiance avec laquelle la Fée aux Miettes débitait ces sornettes, me jeta, comme à l’ordinaire, en des transports de gaîté impossibles à contenir ; mais elle était si disposée à juger d’elle avantageusement, qu’elle ne s’en aperçut que pour y prendre part, dans la pensée, comme j’imagine, que c’était la délicieuse perspective de notre union qui commençait à me faire extravaguer.

— Regarde, regarde ce portrait, reprit-elle en me montrant le ressort qui servait à le découvrir ; regarde, je te prie, et ne t’afflige pas si la ressemblance en est un peu altérée. Il était frappant, quand il fut fait par un artiste inimitable ; mais il est probable que le temps a donné à mes traits une expression plus sérieuse ; et peut-être, si je ne me trompe, un certain air de majesté qui n’est pas moins séant à un beau visage que la grâce coquette des jeunes filles. Cependant, je ne suis pas fâchée que tu me voies telle que j’étais alors, et que tu m’en dises ton avis. –

Je me taisais…, ou je laissais à peine échapper quelques exclamations confuses, comme les balbutiements d’un homme endormi qui se croit frappé d’une apparition…

— Ô miracle du ciel ! m’écriai-je enfin, l’âme attachée tout entière à cette image, Dieu a plus fait en vous produisant de sa parole, ange adorable entre tous les anges, qu’en faisant éclore du chaos le reste de sa création !… Prodige de grâce et de beauté, ravissante Belkiss, où êtes-vous ?

— Elle est devant tes yeux, répondit la Fée aux Miettes ; ne la reconnais-tu pas ?… –

Je détachai en effet mes regards du portrait magique pour savoir si ce miracle ne s’était pas opéré ; mais je ne vis que la Fée aux Miettes, qui prenait pour elle de si bonne foi les éclats de mon admiration, qu’elle ne pouvait plus résister à l’instinct pétulant de ses inclinations dansantes, et qu’elle sautait sur elle-même avec une élasticité incroyable, comme une balle sur la raquette, mais en augmentant progressivement, et suivant une sorte d’ordre chromatique, la portée de son élan vertical, au point de me faire craindre encore qu’elle finît par ne plus redescendre.

— Pour Dieu, Fée aux Miettes, lui dis-je en imposant fermement mes deux mains sur ses épaules, afin de la retenir au bond, ne vous obstinez donc pas à faire des tours de force pareils, si vous ne voulez vous estropier de manière à ne jamais vous trouver au rendez-vous nuptial !

— Oh ! j’y serai, j’y serai, j’y serai, dit la Fée aux Miettes en me narguant de sa béquille. Tu verras comme j’y serai !… –

Cependant, je ne l’écoutais plus, je ne la voyais plus. Je ne voyais, je n’entendais que ce portrait de femme qui parlait pour la première fois à un sens de mon âme, nouvellement révélé. Je ne sais comment cela se faisait, mais j’éprouvais que le sentiment même de ma vie venait de se transformer en quelque chose qui n’était plus moi, et qui m’était plus cher que moi ?… Ce n’était pas une femme comme je l’avais comprise ; ce n’était pas non plus une divinité, comme je l’avais imaginée. C’était cette divinité, revêtue d’un extérieur où elle daignait s’assortir à la faiblesse de mes organes, sous des apparences qui troublent sans faire tout à fait mourir. C’était cette femme radieuse d’une expression indéfinissable, et dont la vue comblait mon cœur d’une félicité plus achevée et plus parfaite que toutes les félicités fantastiques de l’imagination. Et je me perdais dans cette contemplation, comme le dévot extatique pour qui le ciel des mystères vient de s’ouvrir.

Tout à coup une de mes mains faisant tomber un peu d’ombre sur le médaillon, du côté d’où provenait la lumière du soleil, je m’aperçus que les pierres qui le bordaient jetaient une petite clarté qui leur était propre, et qui tremblait dans mes doigts, à la manière de ces lueurs phosphoriques dont on voit scintiller le feu bleuâtre sur les anneaux du ver luisant. Cela me rappela les escarboucles dont les anciens et les voyageurs ont si souvent parlé, et je m’avisai que ce médaillon devait être une chose fort précieuse, d’autant plus que je reconnus à l’instant qu’il était d’or pur. Cette idée me tira de la préoccupation passionnée où j’étais plongé, et ramena mon esprit à la Fée aux Miettes, sans distraire entièrement mes regards de l’image délicieuse de Belkiss.

— Sur ma foi de chrétien, Fée aux Miettes, pour une femme intelligente, savante, prudente, et en qui l’âge au moins n’a pas manqué à l’expérience, il faut que vous ayez été bien maladroitement chanceuse dans toutes vos aventures, puisque vous voilà pauvre et mendiante, depuis je ne sais combien d’années, avec un médaillon que le lapidaire du roi ne pourrait certainement pas payer, mais sur lequel il vous aurait fondé de belles rentes qui vous donneraient maison de ville, maison de campagne, un carrosse à quatre chevaux, et huit laquais galonnés sur toutes les coutures. Hâtez-vous donc de me reprendre, non pas ce portrait qui m’est plus précieux que la vie, mais ce médaillon qui vaut intrinsèquement mieux que votre maison de Greenock, même quand on vous rendrait l’arsenal et la ville avec ! –

La Fée aux Miettes ne répondant pas à cette allocution, je la cherchai des yeux à mes côtés, et je vis qu’elle était à plus de deux cents pas au détour que faisait la grève, tant j’avais été absorbé longtemps dans mes réflexions, ou tant la Fée aux Miettes allait vite quand elle était pressée. Je me pris sur-le-champ à courir de toutes mes forces, en l’appelant à grands cris, mais elle avait déjà disparu. Le besoin de me défaire le plus tôt possible d’un trésor dont elle ne connaissait pas le prix, me donnait des ailes aux talons, et je ne doutais pas de la rejoindre à l’instant, lorsqu’en arrivant à un autre angle de la côte d’où l’on découvrait plus de demi-lieue d’étendue, je l’aperçus tout au sommet d’une petite montée qui fermait fort nettement l’horizon, et sur laquelle elle sautillait, la béquille en arrêt d’une main, l’autre bras étendu en balancier, et la jupe arrondie au vent, comme vous avez vu, sur la corde des marionnettes, la gracieuse Pretty, l’objet des passions illégitimes de Master Punck. J’aurais eu beau crier pour la retenir, mais je précipitai cette fois ma course avec tant d’impétuosité qu’un de nos bons chevaux de Normandie aurait eu peine à me suivre, et que je me réjouissais de tomber à ses côtés comme une bombe à la première descente, quand je me trouvai au-dessus d’une route d’une lieue en ligne droite qui était terminée au point où ses deux parallèles allaient se rejoindre, en vertu de la perspective et en dépit de la géométrie, par une petite figure toute blanche, si preste, si leste et si modeste qu’on n’en vit jamais de plus avenante, et qui ressemblait comme deux gouttes d’eau à la Fée aux Miettes, regardée par le grand verre d’une lorgnette d’opéra.

Là je m’assis d’accablement, en calculant que, dans la même progression, la Fée aux Miettes se retrouverait nécessairement derrière moi avant que j’eusse parcouru la circonférence de la terre, et en me consolant, dans l’intérêt de cette pauvre femme, par la pensée qu’un bijou si rare, et si longtemps exposé à tant de hasards, fût au moins tombé dans des mains fidèles.

— Je ne suis pas en peine, dis-je, de lui faire parvenir sûrement ce médaillon à Greenock, avec une lettre où je lui en expliquerai la valeur, puisque ce genre de connaissances paraît être le seul qui ait échappé à l’immense étendue de son esprit.

Quant au portrait qu’elle m’a donné, je le garderai, si elle le permet !… — S’il faut y renoncer, ajoutai-je les yeux collés sur le cristal, les lèvres tremblantes, et le cœur gonflé, s’il faut y renoncer, je mourrai !… –

Je ne cessai de contempler le portrait de Belkiss jusqu’à la ville que la Fée aux Miettes m’avait annoncée, et comme elle m’avait appris que nous étions dans les îles britanniques, je me proposais de m’informer en anglais à la première personne qui se rencontrerait sur ma route de l’endroit où j’arrivais. Ce fut une jolie petite fille, toute roulée, à cause du froid, dans un plaid quadrillé, et qui regagnait le pays sur des jambes aussi blanches qu’ivoire, en piétinant comme un oiseau de rivage.

— By God, me dit-elle en me frappant légèrement du bout de son plaid, comme pour me punir d’une plaisanterie de mauvais goût, il faut, beau charpentier, que mistress Speaker n’ait pas mis aujourd’hui d’eau dans votre vin, ou que l’honnête Finewood, votre maître, vous ait régalé lui-même d’un peu plus d’ale que de coutume, pour que vous ayez oublié le nom de votre petite Folly Girlfree.

— Ce n’était pas cela que je vous demandais, Folly, répondis-je en riant à cette méprise de ressemblance ; c’est le nom de cette ville où nous entrons ensemble, et que j’ai oublié, je ne sais comment, quoique je n’aie bu aujourd’hui ni le vin de mistress Speaker, ni l’ale de l’honnête Finewood, mais une eau maussade et salée qui m’a peut-être troublé la mémoire…

— Le nom de Greenock ! s’écria Folly en arrêtant sur moi ses deux yeux ronds et noirs. Vous êtes donc fou, mon ami !

— Greenock, dites-vous !… serait-ce là Greenock !… –

Et au chemin que la Fée aux Miettes m’avait fait faire, je me doutais bien que j’avais gagné beaucoup de terrain. – Mais cent cinquante lieues, c’était un peu fort.

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