Le Meneur de loups

VII. Le garçon du moulin.

Thibault, voyant qu’il lui était impossible decouper ou d’arracher le cheveu maudit, résolut de le cacher dumieux qu’il lui serait possible en l’enfouissant sous lesautres.

Tout le monde n’aurait peut-être pas les yeuxd’Agnelette.

Au reste, Thibault avait, comme nous l’avonsdit, une fort belle chevelure noire, et, en faisant une raie sur lecôté, en donnant une certaine tournure à sa touffe, il espérait quele cheveu passerait inaperçu.

Il envia fort les jeunes seigneurs qu’il avaitvus à la cour de madame de Maintenon, et qui portaient de la poudresous laquelle ils pouvaient cacher la couleur de leurs cheveux,quelle qu’elle fût.

Malheureusement, il n’y avait pas moyen deporter de la poudre ; les lois somptuaires du moment ne lepermettaient pas.

Son cheveu rouge artistement caché sous lesautres à l’aide d’un habile coup de peigne, Thibault résolutd’aller faire sa visite à la belle meunière.

Seulement, cette fois-ci, de peur derencontrer Agnelette, il se garda bien de suivre le même chemin,et, au lieu d’appuyer à gauche, il appuya à droite.

Il en résulta qu’il déboucha à la route de laFerté-Milon et prit à travers les champs un petit sentier qui leconduisit droit à Pisseleu.

Une fois à Pisseleu, il descendit dans lavallée qui conduit à Coyolles.

Il n’y était pas depuis cinq minutes, qu’ilaperçut, marchant devant lui et conduisant deux ânes chargés deblé, un grand garçon qu’il reconnut pour un sien cousin, nomméLandry. Le cousin Landry était premier garçon de moulin chez labelle meunière.

Comme Thibault ne connaissait la veuve Poletqu’indirectement, il avait compté sur Landry pour être sonintroducteur au moulin.

C’était donc une bonne fortune que sarencontre.

Thibault doubla le pas et rejoignitLandry.

En entendant le bruit des pas qui emboîtaientles siens, Landry se retourna et reconnut Thibault.

Thibault, qui avait toujours trouvé dansLandry un bon compagnon de joyeuse humeur, fut tout étonné de luivoir cette fois la physionomie triste et chagrine.

Landry s’arrêta, tandis que ses ânescontinuaient leur route, et attendit Thibault.

Ce fut celui-ci qui, le premier, lui adressala parole.

– Eh bien, demanda-t-il, cousin Landry,qu’est-ce que cela ? Je me dérange, je quitte mon atelier pourvenir serrer la main à un parent et à un ami que je n’ai pas vudepuis plus de six semaines, et voilà la mine que tu mefais !

– Eh ! mon pauvre Thibault, réponditLandry, que veux-tu ! je te fais la mine que j’ai, etcependant, tu me croiras si tu veux, mais au fond je suis bienjoyeux de te voir.

– Au fond, oui, mais pas à lasurface.

– Comment cela ?

– Tu me dis que tu es joyeux d’un ton àporter le diable en terre. Jadis, mon cher Landry, tu étais gai etsautillant comme le tic-tac de ton moulin, que tes chansonsaccompagnaient toujours ; aujourd’hui, tu es morne comme lescroix du cimetière. Ah çà ! l’eau ne fait donc plus tourner lameule ?

– Oh ! si fait, Thibault !l’eau ne manque pas ; non, tout au contraire, l’eau vientmieux que jamais et l’écluse ne chôme pas ; mais, au lieu defroment, vois-tu, c’est mon cœur qui est sous la meule, et cettemeule tourne tant et si bien que mon cœur est tout broyé et qu’iln’en reste que poudre.

– Bon ! Es-tu donc si malheureux quecela dans le moulin de la Polet ?

– Ah ! plût à Dieu que je fussetombé sous sa roue le jour où j’y ai mis le pied pour la premièrefois !

– Ah çà ! mais tu m’effrayes,Landry !… Raconte-moi tes peines, mon garçon.

Landry poussa un gros soupir.

– Nous sommes fils de frère et de sœur,continua Thibault, et, que diable ! si je suis trop pauvrepour te bailler quelques écus si tu es dans un embarras d’argent,je puis au moins te donner quelque bon conseil si tu es pris par unchagrin de cœur.

– Merci, Thibault ; mais ce quej’ai, ni conseils ni argent n’y peuvent faire.

– Dis toujours ce que tu as ; celasoulage de raconter sa peine.

– Eh ! non ! tu auras beaufaire, je ne parlerai pas.

Thibault se mit à rire.

– Tu ris ? lui demanda Landry d’unair étonné et fâché à la fois ; mon chagrin te faitrire ?

– Je ne ris pas de ton chagrin,Landry ; je ris de ce que tu espères m’en cacher la cause,quand rien n’est plus facile que de la deviner.

– Alors, devine.

– Eh bien, tu es amoureux, pardieu !Ce n’est pas plus difficile que cela.

– Moi, amoureux ! s’écria Landry. Etqui est-ce qui t’a fait ce mensonge-là ?

– Ce n’est pas un mensonge, c’est unevérité.

Landry poussa un second soupir plus grosencore de désespoir que le premier.

– Eh bien, oui ! dit-il, là !c’est vrai, je suis amoureux !

– Ah ! c’est bien heureux !voilà le grand mot lâché ! dit Thibault avec un certainbattement de cœur, car il pressentait un rival dans son cousin. Etde qui es-tu amoureux, Landry ?

– De qui je suis amoureux ?

– Oui, je te le demande.

– Quant à cela, cousin Thibault, tum’arracheras plutôt le cœur de la poitrine que de me le fairedire.

– Tu me l’as dit.

– Comment ! je te l’ai dit ?s’écria Landry en fixant sur le sabotier des yeux stupéfaits.

– Sans doute.

– Ah ! par exemple !

– N’as-tu pas dit que mieux eût valu quetu tombasses sous la roue du moulin, le jour où tu es venu demanderdu service à la Polet, que d’être accepté par elle comme premiergarçon ? Tu es malheureux dans le moulin, tu esamoureux ; donc, c’est de la meunière que tu es amoureux, etc’est cet amour qui cause ton malheur.

– Ah ! tais-toi donc,Thibault ! Si elle nous entendait !…

– Bon ! et comment pourrait-ellenous entendre ? Où veux-tu donc qu’elle soit, à moins qu’ellen’ait le don de se rendre invisible ou de se changer en papillon ouen fleur ?

– N’importe, Thibault,tais-toi !

– Elle est donc sévère, la meunière, ellen’a donc pas pitié de ton désespoir, pauvre garçon ? répliquaThibault.

Il est vrai que ces paroles pleines decommisération en apparence étaient empreintes d’une certaine nuancede satisfaction et de raillerie.

– Ah ! je le crois bien qu’elle estsévère ! dit Landry. Dans le principe, je m’étais imaginéqu’elle ne repoussait pas mon amour… Toute la journée, je ladévorais des yeux, et, de temps en temps aussi, son regard, à elle,se fixait sur moi, et, après m’avoir regardé, elle souriait…Hélas ! mon pauvre Thibault, j’étais si heureux de ces regardset de ces sourires là !… Mon Dieu ! pourquoi ne m’ensuis-je pas toujours contenté ?

– Ah ! voilà, dit philosophiquementThibault ; l’homme est insatiable !

– Hélas ! oui : j’ai oublié quej’avais affaire à plus huppé que moi, j’ai parlé. Alors madamePolet est entrée dans une grande colère ; elle m’a dit quej’étais un petit gueux et un grand insolent, et que, la semaineprochaine, elle me jetterait à la porte.

– Ouf ! fit Thibault ; etcombien y a-t-il de cela ?

– Il y a trois semaines à peu près.

– Et la semaine prochaine est encore àvenir ? demanda le sabotier, qui, connaissant mieux les femmesque son cousin Landry, sentait revenir ses inquiétudes un momentamorties.

Puis, après un instant de silence :

– Allons, allons, dit-il, tu n’es pas simalheureux que je le croyais.

– Pas si malheureux que tucroyais !

– Non.

– Ah ! si tu savais quelle vie estla mienne ! Plus de regards, plus de sourires ! Quandelle me rencontre, elle se détourne, et, lorsque je vais pour luirendre compte de ce qui s’est passé au moulin, elle m’écoute d’unair si dédaigneux, qu’au lieu de lui parler de son, de blé, deseigle, d’orge ou d’avoine, de coupe et de recoupe, je me mets àpleurer, et alors elle m’adresse des « Prenezgarde ! » si menaçants, que je me sauve et cours memettre derrière mes blutoirs…

– Mais aussi pourquoi t’adresser à tabourgeoise ? Il ne manque pas de filles dans le canton, qui nedemanderaient pas mieux que de t’avoir pour galant.

– Ah ! c’est bien malgré moi que jel’ai aimée, va !

– Prends une autre bonne amie, et nepense plus à elle.

– Je ne saurais.

– Bon ! essaye toujours. D’abord, ilse pourrait que de te voir donner ton cœur à une autre, cela rendîtla meunière jalouse, et qu’alors elle courût après toi commemaintenant tu cours après elle. Les femmes sont sisingulières !

– Oh ! si j’étais sûr de cela,j’essayerais tout de suite… quoique maintenant…

Et Landry secoua la tête.

– Eh bien, quoi… maintenant ?

– Quoique maintenant, après ce qui s’estpassé ; tout est inutile.

– Que s’est-il donc passé ? demandaThibault, qui tenait à tout savoir.

– Oh ! quant à cela, rien, réponditLandry, et je n’ose pas même en parler.

– Pourquoi ?

– Parce que, comme on dit chez nous,quand le malheur dort, il ne faut pas l’éveiller.

Thibault eût bien insisté pour savoir de quelmalheur parlait Landry ; mais on approchait du moulin, et uneexplication, en supposant qu’elle eût eu son commencement, n’auraitpas eu sa fin.

D’ailleurs, Thibault, à son avis, en savaitassez.

Landry aimait la belle meunière, mais la bellemeunière n’aimait pas Landry.

Et, en effet, un tel rival lui semblait peudangereux.

Il comparait avec un certain orgueil, suivid’une satisfaction intérieure, la mine enfantine et chétive de soncousin, jeune gars de dix-huit ans, avec ses cinq pieds six pouceset sa taille bien prise ; ce qui l’amenait tout naturellementà penser que, pour peu que madame Polet fût une femme de goût,l’insuccès de Landry était une raison pour que sa réussite, à lui,fût infaillible.

Le moulin de Coyolles est situé dans uneposition charmante au fond d’une fraîche vallée ; l’eau quil’alimente, et qui forme un petit étang, est ombragée par dessaules aux têtes monstrueuses et par des peupliers élancés ;les arbres nains et les arbres géants sont reliés entre eux par demagnifiques aunes et par d’immenses noyers au feuillageodoriférant. Après avoir fait tourner la roue du moulin, l’eauécumeuse s’écoule par un petit ruisseau qui chante son hymneéternel en bondissant sur les cailloux de son lit et enconstellant, des diamants liquides qui jaillissent de sescascatelles, les fleurs qui se penchent coquettement pour se mirerdans les eaux.

Quant au moulin, il est si bien perdu dans unbouquet de plantes, de sycomores et de saules pleureurs, qu’à centpas de distance on n’en aperçoit que la cheminée, d’où sort lafumée en montant à travers les arbres comme une colonne d’albâtreazurée.

Le site, quoique bien connu de Thibault, luicausa cette fois un enchantement qu’il n’avait jamais éprouvé.

C’est que jamais il ne l’avait regardé dansles conditions où il se trouvait ; il avait déjà en lui cettesatisfaction égoïste du propriétaire qui visite un domaine qu’il aacquis par procuration.

Mais sa joie fut bien autre quand il entradans la cour et que le tableau s’anima.

Les pigeons au cou d’azur et de pourpreroucoulaient sur les toits, les canards criaient en faisant milleévolutions dans le ruisseau, les poules gloussaient sur le fumier,les dindons se rengorgeaient en faisant la roue près de leursfemelles, de belles vaches brunes et blanches revenaient des champsles mamelles gonflées de lait ; ici, on déchargeait unecharrette ; là, on ôtait le harnais à deux beaux chevaux duPerche, qui, en hennissant, tendaient vers leurs râteliers leursbonnes têtes dégagées d’entraves ; un garçon montait un sac augrenier, une fille apportait un sac de croûtes et d’eau devaisselle à un énorme porc qui se chauffait au soleil en attendantsa transformation en petit-salé, en saucisses, en boudin ;tous les animaux de l’arche, depuis l’âne brayant jusqu’au coqchantant, mêlaient leurs voix discordantes à ce concert champêtre,tandis que le tic-tac du moulin, en battant la mesure, semblait enrégler le rythme.

Thibault en eut un éblouissement.

Il se vit d’avance le propriétaire de toutcela, et il se frotta si allègrement les mains, que biencertainement Landry eût remarqué cette joie que rien ne motivait,s’il n’eût pas été absorbé dans sa douleur, qui augmentait au furet à mesure qu’il approchait du logis.

La veuve, de la salle à manger où elle setenait, les apercevait au seuil de la porte.

Elle paraissait tout intriguée de savoir quelétait l’étranger qui revenait avec son premier garçon.

Thibault traversa la cour, s’approcha desbâtiments d’habitation d’un air dégagé, se nomma, et expliqua à lameunière comment le désir de visiter Landry, son unique parent,l’avait décidé à se présenter chez elle.

La meunière se montra fort courtoise.

Elle engagea le nouveau venu à passer lajournée au moulin, avec un sourire que celui-ci trouva du meilleuraugure.

Thibault venait avec son cadeau.

Tout en traversant la forêt, il avait décrochéquelques grives qu’il avait trouvées pendues à des collets amorcésde sorbiers.

La meunière les donna à plumer à l’instantmême, en disant qu’elle espérait bien que Thibault en mangerait sapart.

Cependant Thibault remarqua que, tout encausant avec lui, la belle meunière semblait chercher desdistractions pardessus son épaule.

Il se retourna vivement, et reconnut quel’objet de la préoccupation de la belle meunière, c’était Landry,qui déchargeait les deux ânes.

Madame Polet, voyant que sa préoccupationn’avait pas échappé à Thibault, devint rouge comme une cerise.

Puis, se remettant aussitôt :

– Monsieur Thibault, dit-elle à sanouvelle connaissance, il serait charitable à vous qui paraissez sivigoureux, d’assister votre cousin ; vous voyez bien qu’un telouvrage est trop fort pour lui tout seul.

Et elle rentra dans la maison.

– Diable ! diable ! fitThibault en suivant la meunière du regard et en reportant ensuiteles yeux sur Landry, ce gaillard-là serait-il plus heureux qu’il nes’en doute lui-même, et faudra-t-il que, pour me débarrasser delui, j’appelle le loup noir à mon aide ?

Thibault n’en fit pas moins ce dont l’avaitprié la meunière. Comme il se doutait bien que, par quelqueouverture de rideau, la belle veuve le regardait, il employa toutesses forces et développa toutes ses grâces dans l’accomplissement dela besogne à laquelle il coopérait.

L’ouvrage terminé, on se réunit dans lachambre, où une fille de charge était occupée à dresser latable.

La table mise, la veuve s’assit à la placed’honneur et fit asseoir Thibault à sa droite.

Madame Polet fut pleine de soins etd’attentions pour ce dernier ; si bien que Thibault, qui avaitdouté un instant, reprit cœur à la joie et à l’espérance.

La meunière, comme pour faire honneur auprésent de Thibault, avait elle-même accommodé les grives avec desbaies de genièvre, et, ainsi préparées, elles étaient bien devenuesle meilleur manger qui pût chatouiller un palais.

Cependant, tout en riant aux drôleries que luicontait Thibault, elle jetait de temps en temps à la dérobée uncoup d’œil sur Landry, et elle s’aperçut qu’il n’avait pas encoretouché à ce qu’elle-même avait placé sur l’assiette du pauvregarçon.

Elle s’aperçut, en outre, que de grosseslarmes roulaient le long de ses joues et venaient grossir la sauceau genièvre des grives, intactes dans son assiette.

Cette douleur muette la toucha.

Son regard devint presque tendre, et elle fitde la tête un geste qui voulait dire, tant elle y mitd’expression :

– Mangez, Landry, je vous en prie.

Il y avait tout un monde de promesses d’amourdans cette petite pantomime.

Landry comprit la belle meunière, car ilfaillit s’étrangler en avalant son oisillon d’une seule bouchée,tant il mit d’empressement à obéir aux ordres de sa maîtresse.

Rien de tout cela n’échappa à Thibault.

– Par la rate-Dieu ! murmura-t-il(c’était un juron qu’il avait entendu dire au prince Jean, et,maintenant qu’il était l’ami du diable, il croyait pouvoir parlerla langue des grands seigneurs) ; par la rate-Dieu !est-ce qu’elle serait décidément amoureuse du garçonnet ? Ceserait une preuve de bien mauvais goût, sans compter que cela neferait pas le moins du monde mon affaire. Non, non, ce qu’il vousfaut, ma belle meunière, c’est un gaillard qui puisse facilementdiriger les affaires du moulin, et ce gaillard, ce sera moi, ou leloup noir y perdra son latin.

Puis, remarquant presque immédiatement que lameunière avait repris les anciennes traditions d’yeux en coulisseet de sourires que Landry lui avait signalées :

– Allons, continua-t-il, je vois qu’il vafalloir en venir aux grands moyens, car il est impossible que je lalaisse échapper ; c’est dans tout le pays le seul parti qui meconvienne. Oui, mais aussi que faire du cousin Landry ? Sonamour dérange mes projets ; mais, en vérité, je ne puisréellement pour si peu l’envoyer rejoindre dans l’autre monde lepauvre Marcotte. Ah ! par ma foi, je suis bien bon de medétraquer le cerveau à chercher une invention ! Cela ne meregarde pas ; cela regarde le loup noir.

Puis, tout bas :

– Loup noir, dit-il, arrange-toi demanière, mon ami, à ce que, sans qu’il lui arrive accident nimalheur, je sois débarrassé de mon cousin Landry.

Il n’avait pas achevé cette prière, qu’ilaperçut, descendant de la montagne et se dirigeant vers le moulin,une petite troupe de quatre ou cinq hommes vêtus de costumesmilitaires. Landry les aperçut aussi ; car il jeta un grandcri, se leva pour fuir, mais retomba sur sa chaise, comme si lesforces lui manquaient.

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