Clitandre

Scène II

Rosidor,Caliste

 

Rosidor

Ah ! que ce grand courroux sensiblementm’afflige !

Caliste

C’est ainsi que le roi, te refusant,t’oblige :

Il te donne beaucoup en ce qu’ilt’interdit,

Et tu gagnes beaucoup d’y perdre toncrédit.

On voit dans ces refus une marque certaine

Que contre Rosidor toute prière est vaine.

Ses violents transports sont d’assuréstémoins

Qu’il t’écouterait mieux s’il te chérissaitmoins.

Mais un plus long séjour pourrait ici tenuire :

Ne perdons plus de temps ; laisse-moi teconduire

Jusque dans l’antichambre où Lysarquet’attend,

Et montre désormais un esprit pluscontent.

Rosidor

Si près de te quitter…

Caliste

N’achève pas ta plainte.

Tous deux nous ressentons cette communeatteinte ;

Mais d’un fâcheux respect la tyranniqueloi

M’appelle chez la reine et m’éloigne detoi.

Il me lui faut conter comme l’on m’asurprise,

Excuser mon absence en accusantDorise ;

Et lui dire comment, par un cruel destin,

Mon devoir auprès d’elle a manqué cematin.

Rosidor

Va donc, et quand son âme, après la chosesue,

Fera voir la pitié qu’elle en aura conçue,

Figure-lui si bien Clitandre tel qu’il est

Qu’elle n’ose en ses feux prendre plusd’intérêt.

Caliste

Ne crains pas désormais que mon amours’oublie ;

Répare seulement ta vigueuraffaiblie :

Sache bien te servir de la faveur du roi,

Et pour tout le surplus repose-t’en surmoi.

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