La Vampire

Chapitre 27ADDHÉMA

C’était, nous venons de le dire, une beautémerveilleuse, et je ne sais comment exprimer cela : les débrisde paille qui souillaient sa chevelure en désordre lui seyaientcomme une parure, ses vêtements affaissés dessinaient mieuxl’adorable perfection de ses formes.

Elle était pâle, mais son visage et son seinn’avaient point cette lividité qui dénote l’absence de la vie. Lablessure qui l’avait tuée formait un trou rond à la tempe, ets’entourait d’un petit cercle bleuâtre à peine visible.

Un regard semblait glisser entre ses paupièresdemi closes.

Germain se mit à la contempler. Saphysionomie, marquée au sceau de l’intelligence la plus vive,disait sa pensée comme une parole.

Et sa pensée, ou plutôt l’impression qu’ilsubissait, était si complexe et si subtile, que lui-même peut-êtren’aurait pas su l’exprimer.

Du moins ne se l’avouait-il point àlui-même.

Il y avait un grand trouble en lui…

Le plus grand trouble, le premier peut-êtrequ’il eût éprouvé en sa vie, mises à part les émotions de lascience.

Son pouls battait la fièvre, et il s’étonnaitde l’oppression qui pesait sur sa poitrine.

Au bout de quelques minutes, et sans savoir cequ’il faisait, il enleva brin à brin la paille accrochée auxcheveux ou prise dans les plis des vêtements. Il fut longtemps àfaire cette toilette.

Quand il eut achevé, il poussa un grandsoupir.

– Il n’y a pas au monde de femme si belle,murmura-t-il.

À l’aide du propre mouchoir de la comtesse,une fine batiste dont la broderie sortait à demi de la poche de sarobe, il essuya son front amoureusement.

Ce premier contact lui procura une sensationsi violente, qu’il eut peur de se trouver mal.

Elle était froide, – elle était morte, – etcependant tout le corps du jeune homme vibra sous cetattouchement.

Malgré lui, il porta le mouchoir à seslèvres.

Un doux parfum s’en exhalait avec unemystérieuse ivresse.

Le mouchoir se déplia et montra un écussonbrodé autour duquel courait une devise, et Germain lut, en pointsclairs sur le fond mat : In vita mors, in mortevita.

Le mouchoir s’échappa de ses doigts.

Il approcha un siège, car ses jambesdéfaillaient sous son corps.

Il s’assit.

Le vent de mars soufflait de dehors etpleurait dans les vitres de la croisée.

D’en bas montait la musique vive et criarded’une guinguette voisine où des étudiants dansaient.

Germain resta un instant faible et cherchantsa pensée qui le fuyait.

Sa pensée était la science. Il avait sacrifiéses livres, ses chers livres, pour chercher jusqu’au fond d’unétrange secret : tous ses livres, jusqu’à l’Organonde Samuel Hahnemann, dont la lecture avait été pour lui une secondenaissance.

Il croyait fermement que sa pensée était lascience, et il répétait comme on murmure malgré soi-même un entêtérefrain :

– Vais-je savoir ?… vais-je enfinsavoir ?…

Il rouvrit sa trousse avec un grand soupir ety choisit le plus affilé de ses scalpels.

Le contact de l’acier lui donna unfrisson.

– La vie dans la mort, dit-il, la mort dans lavie ! Y a-t-il là une erreur décrépite ou une prodigieuseréalité ? Le mystère est là, sous cette soie, derrière ce seinadorable, dans ce cœur qui ne bat plus et pourtant conserve unevitalité terrible et latente. Je puis trancher la vie, ouvrir lesein, questionner le cœur…

Et c’était là, songez-y, pour lui chose toutesimple, occupation quotidienne. L’anatomie n’avait déjà plus pourlui de secrets.

Pourquoi la sueur froide baignait-elle ainsises tempes ?

Sans y penser, il étancha son front mouilléavec la même batiste qui venait d’essuyer le beau visage de lamorte.

On dit qu’un roi de France devint fou d’amouren respirant ainsi les subtils parfums d’un voile qui gardait lesémanations du corps divin de Diane de Poitiers.

Germain ferma ses yeux éblouis.

Mais c’était un enfant résolu. Il eut honte etserra convulsivement le manche de son scalpel.

– Je veux ! fit-il. Je veuxsavoir !

Il trancha la soie de la robe d’un gestebrusque, il trancha la chemise et mit à nu l’exquise perfection dusein.

Il se leva, oscillant comme un homme ivre,afin de porter le premier coup.

Mais cette carnation dévoilée était siénergiquement vivante, que le scalpel sauta hors de ses doigts.

Il étreignait sa tête à deux mains, épouvantéde son propre transport…

– Est-ce que je l’aime ? pensa-t-il touthaut.

Une voix qui ne sortait point des lèvresimmobiles de la morte, une voix faible qui semblait lointaine, maisdistincte, répondit :

– Tu m’aimes !

Un flux glacé courut par les veines del’étudiant.

Il se crut fou.

– Qui a parlé ? demanda-t-il.

La voix, plus lointaine et moins nette,répondit :

– C’est moi, Addhéma…

Le vent de mars secoua les châssis de lacroisée, et d’en bas la guinguette envoya de stridents éclats derire.

Germain, éveillé par ces bruits extérieurs,fit sur lui-même un violent effort, et appliqua le creux de sa maindroite sur le sein, à la place où le cœur aurait dû battre.

C’était froid ; cela ne battait plus.

Germain ne sentit rien, sinon les pulsationsde ses propres artères qui se précipitaient avec extravagance.

Il ne sentit rien, car le verbe sentir exprimeun fait net et positif, – mais il éprouva quelque chosed’extraordinaire et de puissant qu’il compara lui-même à uneprofonde magnétisation.

Tout son être chancela en lui, comme si laséparation allait se faire entre l’âme et le corps. Pour lapremière fois depuis qu’il vivait, pour la dernière fois peut-êtrejusqu’à l’heure de son décès, il eut conscience des deux principescomposant sa propre entité.

Il reconnut, par une perception passagère,mais robuste, la matière ici, là l’esprit.

Ce fut un déchirement plein de douleur, enquelque sorte voluptueux.

Cela ne dura qu’un instant : le temps quemet une lampe à jeter ce grand éclat qui précède sa fin.

Puis, tout devint vague. Il chercha son âmecomme tout à l’heure il cherchait sa pensée.

Il voulut retirer sa main, il ne put ;les muscles de son bras étaient de pierre.

Ce cœur ne battait pas, cette chair étaitinerte et froide, mais un sourd fluide s’en épandait à flot.

Germain reconnut qu’il allait s’endormir toutdebout qu’il était et tomber en catalepsie.

Il essaya de résister ; un écrasementirrésistible et ironique refoula son effort.

Ses yeux voyaient déjà autrement cette blanchestatue si splendidement belle. Elle semblait pour lui se détacherdu lit et nager dans l’espace.

La lumière qui glissait entre les cils fermésdevenait plus brillante, s’allongeait et remontait vers lui commeun regard.

Et la voix, – la voix qui avait dit :« Tu m’aimes, » arrivant de partout à la fois et l’enveloppantcomme une atmosphère parlante, murmurait en lui et au dehors de luides mots qu’il fut longtemps à comprendre.

Cette voix disait :

– Tue-moi, tue-moi, je t’en supplie, au nom duPère, du Fils et du Saint-Esprit ! Ma souffrance la plusterrible est de vivre dans cette mort et de mourir dans cette vie…Tue-moi !

Ces paroles étranges semblaient aller et veniren raillant.

Du dehors on n’entendait plus rien, ni laplainte du vent, ni la gaieté de la taverne.

Tout ce qui était dans la chambre se prit àremuer, comme si c’eût été la cabine d’un navire tourmenté par lalame.

La morte seule restait immobile, dans lasérénité de son suprême sommeil, suspendue par un pouvoir occulteau-dessus du lit, qui ne la supportait plus.

Elle montait ainsi lentement, soulevée dans levide.

Germain devinait que sa bouche allait bientôtvenir au niveau de ses lèvres.

Et la voix disait, toujours pluslointaine :

– Pour me tuer, il faut me brûler le cœur, jesuis la vampire dont la mort est une vie, la vie une mort.Tue-moi ! Mon supplice est de vivre, mon salut serait demourir. Tue-moi, tue-moi !

Ces mots riaient amèrement autour des oreillesde l’étudiant.

Et la blanche statue montait.

Quand le visage de la morte fut tout près dusien, à lui, Germain, il vit une goutte de sang vermeil et liquidequi sortait de la blessure.

Et une haleine ardente le brûla.

Et sa lèvre fut touchée par cette bouche quilui sembla de feu.

Il reçut un choc dont aucun mot ne peut rendrel’étourdissante violence. Ce fut sa dernière sensation. Ilentrevit, béant, le gouffre sans fond qu’on nomme l’éternité. Il ytomba… Le lendemain matin, au grand jour, il s’éveilla, couché entravers sur son lit et le visage contre les couvertures.

Le corps de la comtesse Marcian Gregoryi avaitdisparu.

La pensée voulut naître en lui qu’il avait étéle jouet d’un rêve affreux.

Mais il tenait encore à la main sonscalpel ; le sac de grosse toile était là aussi, la pailleaussi, le mouchoir de fine batiste où les points clairs dessinaientla devise latine, – et sur le drap, juste à l’endroit où naguère secollaient ses lèvres, il y avait une tache ronde et rouge, quiétait la goutte de sang…

Ils racontent là-bas, en moissonnant leurslarges champs de maïs, de Semlin jusqu’à Temesvar et jusqu’àSzegedin, ils racontent la grande orgie nocturne des ruines deBangkeli.

Notre histoire a eu déjà son dénouement réel.Ceci est peut-être le dénouement fantasque de notre histoire.

Bangkeli était un château chrétien, flanqué dehuit tours turques, qui regardaient la Save du haut d’une montagnenue. C’était vaste comme une ville. Les ruines l’attestent.

Il y avait des siècles que l’eau du cielinondait les salles magnifiques à travers les toits désemparés,lorsque eut lieu l’orgie des vampires.

Lila avait menti en disant à René de Kervozque le dernier comte était un général de l’armée du prince Charles,lors des guerres de Bonaparte.

Le dernier comte fut un voyvode célèbre etpuissant, au temps de Mathias Corvinus, le fils épique de JeanHunyade.

Il fut tué par sa femme Addhéma, qui letrahissait pour le révolté Szandor.

Et pendant de longues années, Szandor etAddhéma, maîtres de l’immense domaine, effrayèrent le pays du bruitde leurs crimes.

Tous deux étaient vampires.

Dans les âges suivants, leurs tombes, d’oùsortait le malheur, furent l’épouvante et le deuil de lacontrée.

À eux deux, à eux seuls, ils sont toute lalégende des bords de la Save.

Une nuit, on ne dit pas quand au juste, maisce fut vers le commencement de ce siècle, les bateliers serbesavaient vu le soleil plus rouge se mirer dans les carreaux brisésdes corps de logis drapés de lierre. Vous eussiez dit unincendie.

Le soleil disparut, cependant, derrière lesplaines sans fin qui vont vers le golfe Adriatique, et les vitresde l’antique forteresse restèrent rouges.

Plus rouges. Il y avait un grand feu àl’intérieur.

Les bateliers du la Save se signèrent,disant :

– Le comte Szandor va vendre une nuit d’amourà sa femme Addhéma.

Et ils pesèrent sur leurs avirons pourdescendre vitement vers Belgrade.

Au prix d’un trésor, nul n’aurait vouluapprocher de la forteresse maudite.

Qui donc raconta ce qui s’y passa cettenuit ? qui le premier ? On ne sait, mais cela seraconte.

Ainsi sont faites toujours les traditionspopulaires.

Et peut-être trouveriez-vous là l’origine dela foi qu’elles inspirent. On y croit parce que personne ne peutdire le nom du menteur qui les imagina.

La grande salle du château de Bangkeli étaitpompeusement illuminée. Les peintures murales, déteintes etsouillées, semblaient revivre aux feux des lustres. Les vieillesarmures des chevaliers renvoyaient en faisceaux les sourdesétincelles, et les galeries sarrasines, ajoutées à l’antiqueconstruction romane, étalaient coquettement la légèreté de leursdentelles polychromes.

Sur une table dressée et couverte des mets lesplus exquis, les vins de Hongrie, de Grèce et de France mêlaientleurs flacons. C’est, là-bas, le climat de l’Italie, plus beaupeut-être et plus généreux. Les alberges dorées montaient enpyramides parmi des collines de cédrats, d’oranges et de raisin,tandis que les pastèques, à la verte enveloppe, saignaient sous lecouteau.

On ne saurait dire d’où étaient venus lescoussins soyeux et les tapis magnifiques qui ornaient, cette nuit,la seigneuriale demeure, abandonnée et déserte depuis dessiècles.

Sur les coussins, auprès de la table, où lesplats en désordre et les flacons décoiffés annonçaient là fin dufestin, un jeune homme et une jeune femme, beaux tous les deuxjusqu’à éblouir le regard, étaient demi couchés.

Non loin d’eux il y avait un monceau de piècesd’or, à côté d’un coffre vite.

– Monseigneur, dit la jeune femme en livrantson doux front, couronné de boucles blondes, aux baisers de soncompagnon, cet or a coûté bien du sang.

Le jeune homme répondit :

– Il faut du sang pour amasser l’or, et l’orqu’on prodigue fait couler le sang. Il y a un lien mystique entrele sang et l’or. Ce troupeau stupide qui peuple le monde, leshommes, nous appelle des vampires. Ils ont horreur de nous ettendent sans défiance, leurs veines à ces autres vampires qu’onnomme les habiles, les heureux, les forts, sans songer quel’opulence d’un seul, ou la puissance d’un seul, ou sa gloire nepeut jamais être faite qu’avec le sang de tous : sang, sueurmoelle, pensée, vaillance. Des milliers travaillent, un seulprofite…

– Monseigneur, murmura la jeune femme, vousêtes éloquent ; monseigneur, vous êtes beau ;monseigneur, vous ressemblez à un dieu, mais daignez abaisser unregard vers votre petite servante Addhéma, qui languit d’amour pourvous.

Le superbe Szandor la regarda en effet.

– Tu as droit à une nuit de plaisir,répliqua-t-il ; tu l’as achetée. Je suis ici pour gagner cemonceau d’or… Mais quand tu vas être morte, Addhéma, avec cet orj’achèterai un sérail de princesses ; j’éblouirai Paris, d’oùtu viens, Londres, Vienne ou Naples la divine ; je disputeraiRome aux cardinaux, Stamboul au padischah, Mysore aux proconsulsmalades de la conquête anglaise. Partout où je suis les autresvampires pâlissent et s’éclipsent…

Il y avait une lueur étrange dans les beauxyeux d’Addhéma.

– Un baiser ! Szandor, mon amant !Un baiser ! Szandor, mon seigneur !

Le superbe Szandor concéda : il fallaitbien que le marché fût accompli.

Les conteurs riverains de la Save disent quece baiser, dont le prix était de plusieurs millions, fut entendu lelong du fleuve, dans la plaine et au fond des forêts. L’amour destigres fait grand bruit : c’est une bataille. Il y eut deshurlements et des grincements de dents ; les lueurs rougess’agitèrent, l’antique forteresse trembla sur ses fondements dixfois séculaires.

Puis, les deux monstres à visage d’angesrestèrent immobiles, vaincus par la fatigue voluptueuse.

Le vin coula, mettant ses rubis sur leurslèvres pâlies.

Le regard d’Addhéma brûlait sourdement.

– Conte-moi l’histoire de ces boucles d’or quicouronnent ton front, ma fiancée, dit Szandor réconcilié ;cette nuit, je te trouve belle.

– Toujours je te trouve beau, répliqua lavampire.

Elle appuya sa tête charmante sur le sein deson amant et poursuivit :

– Il y avait sur la route une belle petitefille qui demandait son pain. Je l’ai rencontrée entre Vienne etPresbourg. Elle souriait si doucement que je l’ai prise arec moidans ma voiture. Pendant deux jours elle a été bien heureuse, et jel’entendais qui remerciait Dieu d’avoir trouvé une maîtresse sigénéreuse et si bonne. Ce soir, avant de venir, j’ai senti que monsang refroidissait dans mes veines. Il me fallait être jeune etbelle. J’ai pris l’enfant sur mes genoux, elle s’est endormie, jel’ai tuée…

Tandis qu’elle parlait ainsi, sa voix étaitsuave comme un chant.

Les mains de Szandor se baignaient dans cescheveux soyeux et doux qui étaient le prix d’un meurtre. Le contelui sembla piquant et réveilla son caprice endormi.

La lutte d’amour recommença, sauvage etsemblable aux ébats des bêtes féroces qui effrayent la solitude deshalliers.

Puis ce fut le tour de l’orgie.

Et encore et toujours !

Les lueurs du matin éclairèrent la suprêmebataille, au milieu des flacons brisés, de l’or éparpillé, destapis souillés de vin et de fange.

Dans le foyer un brasier brûlait ;au-dessus du brasier, un bassin de fer contenait du métal enfusion.

Parmi les charbons ardents une barre de ferrougissait.

Addhéma dit :

– Je ne veux pas voir le soleil se lever. Otoi que j’ai aimé, vivante et morte, Szandor, mon roi, mondieu ! tu m’as promis que je mourrais de ta main, après cettenuit de délices. Tu sais comment mettre un terme à mes souffrances,car mon supplice est de vivre, et j’aspire au bienheureux sommeilde la mort.

– J’ai promis, je tiendrai, ma toute belle,répliqua Szandor sans trop d’émotion. Aussi bien, voici le jour etil faut que je me mette en route. Il y a de belles filles à Prague.Je veux être à Prague avant la nuit… Es-tu prête, monamour ?

– Je suis prête, répliqua Addhéma.

Szandor mouilla un mouchoir de soie pourentourer l’extrémité du fer rougi.

Addhéma suivait tous ses mouvements d’unregard inquiet et sombre, guettant sur ses traits une traced’émotion.

Mais Szandor songeait aux belles jeunes fillesde Prague et souriait en fredonnant une chanson à boire.

L’œil d’Addhéma brûla.

Szandor retira du foyer la barre de fer quirendit des étincelles.

– Elle est à point ! dit-il avec unegaieté sinistre.

– Elle est à point ! répéta Addhéma.Szandor, mon bien-aimé, adieu.

– Adieu, ma charmante…

Szandor leva le bras.

Mais Addhéma lui dit :

– Je ne veux pas te voir me frapper, ange dema vie. Donne, je me percerai le sein moi-même ; tu verserasseulement le plomb fondu.

– À ton aise, répliqua Szandor. Les femmes ontdes caprices.

Et il lui passa le fer rouge.

Addhéma le prit et le lui plongea dans le cœursi violemment que la tige brûlante traversa sa poitrine de part enpart.

Le monstre tomba, balbutiant un blasphèmeinachevé.

– Les jeunes filles de Prague peuventt’attendre ! murmura la vampire, redressant sa taillemagnifique et souriant avec triomphe.

Elle retira le fer de la plaie. Il resta untrou énorme, dans lequel elle versa le métal en fusion que lebassin contenait.

Puis elle baisa le front livide de sonmonstrueux amant et se mit dans le cœur le fer qui était rougeencore.

Ce matin-là il y eut un orage comme jamais laterre de Hongrie n’en avait vu. Le château de Bangkeli, vingt foisfoudroyé, ne garda pas pierre sur pierre.

Dans les hautes herbes qui croissent parmi lesdécombres, on montre deux squelettes dont les ossements entrelacéss’unissent en un baiser funèbre.

FIN

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