Le Dossier 113

Chapitre 9

 

Clameran avait dit à Raoul :

– Surtout, soigne ton entrée, ton aspect seul doit tout dire etéviter des explications impossibles.

La recommandation était inutile.

Raoul, en entrant dans le petit salon, était si pâle et sidéfait, ses yeux avaient une telle expression d’égarement, qu’enl’apercevant Mme Fauvel ne put retenir un cri.

– Raoul !… Quel malheur t’est arrivé ?

– Le malheur qui m’arrive, répondit-il, sera le dernier, mamère !…

Mme Fauvel ne l’avait jamais vu ainsi ; elle se leva émue,palpitante, et vint se placer près de lui, son visage touchantpresque le sien, comme si en le fixant de toutes les forces de savolonté, elle eût pu lire jusqu’au fond de son âme.

– Qu’y a-t-il ? insista-t-elle. Raoul, mon fils,réponds-moi.

Il la repoussa doucement.

– Ce qu’il y a, répondit-il d’une voix étouffée, et quicependant faisait vibrer les entrailles de Mme Fauvel, il y a, mamère, que je suis indigne de toi, indigne de mon noble et généreuxpère.

Elle fit un signe de tête, comme pour essayer de protester.

– Oh ! continua-t-il, je me connais et je me juge. Personnene saurait me reprocher l’infamie de ma conduite aussi cruellementque me la reproche ma conscience. Je n’étais pas né mauvais,cependant, je ne suis qu’un misérable fou. Il y a des heures où,frappé de vertige, je ne sais plus ce que je fais. Ah ! je neserais pas ainsi, ma mère, si je t’avais eue près de moi, dans monenfance. Mais élevé parmi des étrangers, livré à moi-même, sansautres conseillers que mes instincts, je me suis abandonné sanslutte à toutes mes passions. N’ayant rien, portant un nom volé, jesuis vaniteux et dévoré d’ambition. Pauvre, sans autres ressourcesque tes secours, j’ai les goûts et les vices des fils demillionnaires. Hélas ! quand je t’ai retrouvée, le mal étaitfait. Ton affection, tes maternelles tendresses, qui m’ont donnémes seuls jours de bonheur vrai ici-bas, n’ont pas pu m’arrêter.Moi qui ai tant souffert, qui ai enduré tant de privations, qui aimanqué de pain, j’ai été affolé par le luxe si nouveau pour moi quetu me donnais. Je me suis rué sur les plaisirs, comme l’ivrognelongtemps privé de vin sur les liqueurs fortes…

Raoul s’exprimait avec l’accent d’une conviction si profonde,avec un tel entraînement, que Mme Fauvel ne songeait pas àl’interrompre.

Elle écoutait, muette, terrifiée, n’osant interroger, certainequ’elle allait apprendre quelque chose d’affreux.

Lui, cependant, poursuivait :

– Oui, j’ai été un insensé. Le bonheur a passé près de moi, etje n’ai pas su étendre la main pour le retenir. J’ai repoussé laréalité délicieuse, pour m’élancer à la poursuite d’un fantôme. Moiqui aurais dû passer ma vie à tes genoux, inventer des témoignagesnouveaux de reconnaissance, j’ai comme pris à tâche de te porterles coups les plus cruels, de te désoler, de te rendre la plusinfortunée des créatures… Ah ! j’étais un misérable quand,pour une créature que je méprisais, je jetais au vent une fortunedont chaque pièce d’or te coûtait une larme. C’est près de toiqu’était le bonheur, je le reconnais trop tard.

Il s’interrompit, comme s’il eût été accablé par le sentiment deses torts ; il semblait près de fondre en larmes.

– Il n’est jamais trop tard pour se repentir, mon fils, murmuraMme Fauvel, pour racheter ses torts.

– Ah ! si je pouvais !… s’écria Raoul ; maisnon !… il n’est plus temps. Sais-je d’ailleurs ce quedureraient mes bonnes résolutions ! Ce n’est pas d’aujourd’huique je me condamne sans pitié. Saisi de remords à chaque fautenouvelle, je me jurais de reconquérir ma propre estime.Hélas ! à quoi ont-ils abouti, mes repentirspériodiques ? À la première occasion, j’oubliais mes hontes etmes serments. Tu me crois un homme, je ne suis qu’un pauvre enfantsans consistance. Je suis faible et lâche, et tu n’es pas assezforte pour dominer ma faiblesse, pour diriger ma volontévacillante. J’ai les meilleures intentions du monde et mes actessont ceux d’un scélérat. Entre ma position et mes désirs, ladisproportion est trop grande pour que je puisse me résigner. Quisait d’ailleurs où me conduirait mon déplorable caractère.

Il eut un geste d’affreuse insouciance et ajouta :

– Mais je saurai me faire justice !…

Mme Fauvel était bien trop cruellement agitée pour suivre leshabiles transitions de Raoul.

– Parle ! s’écria-t-elle, explique-toi, ne suis-je pas tamère ? Tu me dois la vérité, je puis tout entendre.

Il parut hésiter, comme s’il eût été épouvanté du coup terriblequ’il allait porter à sa mère. Enfin d’une voix sourde il répondit:

– Je suis perdu !

– Perdu !…

– Oui, et je n’ai plus rien à attendre ni à espérer. Je suisdéshonoré, et par ma faute, par ma très grande faute.

– Raoul !…

– C’est ainsi. Mais ne crains rien, ma mère, je ne traînerai pasdans la boue le nom que tu m’as donné. J’aurai au moins le vulgairecourage de ne pas survivre à mon déshonneur. Va, ma mère… ne meplains pas… Je suis de ceux après lesquels s’acharne la destinée,et qui n’ont de refuge que la mort. Je suis un être fatal. N’as-tupas été condamnée à maudire ma naissance ? Longtemps monsouvenir a hanté comme un remords tes nuits sans sommeil. Plustard, je te retrouve, et pour prix de ton dévouement, j’apportedans ta vie un élément funeste…

– Ingrat !… t’ai-je jamais fait de reproche ?

– Jamais. Aussi, est-ce en te bénissant et ton nom chéri sur leslèvres que va mourir ton Raoul.

– Mourir, toi !…

– Il le faut, ma mère, l’honneur commande ; je suiscondamné par des juges sans appel, ma volonté et ma conscience.

Une heure plus tôt, Mme Fauvel eût juré que Raoul lui avait faitsouffrir tout ce que peut endurer une femme, et voici que cependantil lui apportait une douleur nouvelle, si aiguë, que les autres, encomparaison, ne lui semblaient plus rien.

– Qu’as-tu donc fait ? balbutia-t-elle.

– On m’a confié de l’argent ; j’ai joué, je l’ai perdu.

– C’est donc une somme énorme ?

– Non, mais ni toi ni moi ne saurions la trouver. Pauvremère ! ne t’ai-je pas tout pris ? Ne m’as-tu pas donnéjusqu’à ton dernier bijou ?

– Mais monsieur de Clameran est riche, il a mis sa fortune à madisposition, je vais faire atteler et aller le trouver…

– Monsieur de Clameran, ma mère, est absent pour huit jours, etc’est ce soir que je dois être sauvé ou perdu. Va ! j’ai songéà tout avant de me décider. On tient à la vie, à vingt ans.

Il sortit à demi le pistolet qu’il avait dans sa poche, etajouta avec un sourire forcé :

– Voilà qui arrange tout.

Mme Fauvel était trop hors de soi pour réfléchir à l’horreur dela conduite de Raoul, pour reconnaître dans ses horribles menacesun suprême expédient.

Oubliant le passé, sans souci de l’avenir, tout entière à lasituation présente, elle ne voyait qu’une chose, c’est que son filsallait mourir, se tuer, et qu’elle ne pouvait rien pour l’arracherau suicide.

– Je veux que tu attendes, dit-elle. André va rentrer, je luidirai que j’ai besoin de… Combien t’avait-on confié ?

– Trente mille francs.

– Tu les auras demain.

– C’est ce soir qu’il me les faut.

Elle se sentait devenir folle, elle se tordait les mains dedésespoir.

– Ce soir, disait-elle, que n’es-tu venu plus tôt ?Manquais-tu donc de confiance en moi ?… Ce soir, il n’y a pluspersonne à la caisse… sans cela !…

Ce mot, Raoul l’attendait, il le saisit au passage ; il eutune exclamation de joie comme si une lueur eût éclairé les ténèbresd’un désespoir réel.

– La caisse ! s’écria-t-il, mais tu sais où est laclé ?

– Oui, elle est là.

– Eh bien !…

Il regardait Mme Fauvel avec une si infernale audace qu’ellebaissa les yeux.

– Donne-la-moi, mère, supplia-t-il.

– Malheureux !…

– C’est la vie que je te demande.

Cette prière la décida, elle prit un des flambeaux, passarapidement dans sa chambre, ouvrit le secrétaire et y trouva la cléde M. Fauvel…

Mais, au moment de la remettre à Raoul, la raison luirevint.

– Non, balbutia-t-elle, non, ce n’est pas possible.

Il n’insista pas et même parut vouloir se retirer.

– En effet, dit-il… alors, mère, un dernier baiser.

Elle l’arrêta.

– Que feras-tu de la clé, Raoul ? as-tu le mot ?

– Non, mais on peut essayer.

– Ne sais-tu pas qu’il n’y a jamais d’argent encaisse ?

– Essayons toujours. Si j’ouvre, par miracle, s’il y a del’argent en caisse, c’est que Dieu aura eu pitié de nous.

– Et si tu ne réussis pas ? Me jures-tu d’attendre jusqu’àdemain ?

– Sur la mémoire de mon père, je le jure.

– Alors, voici la clé, viens.

Pâles et tremblants, Raoul et Mme Fauvel traversèrent le cabinetdu banquier et s’engagèrent dans l’étroit escalier tournant qui meten communication les appartements et les bureaux.

Raoul marchait le premier, tenant la lumière, serrant entre sesdoigts crispés la clé de la caisse.

En ce moment, Mme Fauvel était convaincue que la tentative deRaoul serait inutile.

Elle était donc presque rassurée sur les suites de cetterévoltante entreprise, et elle ne redoutait guère que le désespoirde Raoul après un échec.

Si elle prêtait les mains à une action dont la pensée luiparaissait affreuse, si elle avait livré la clé, c’est qu’elle sefiait à la parole de Raoul, et qu’elle voulait surtout gagner dutemps.

Quand il aura reconnu l’inanité de ses espérances et de sesefforts, pensait-elle, il attendra, il me l’a juré, jusqu’à demain,et moi, alors, demain… demain…

Ce qu’elle ferait, le lendemain, elle l’ignorait et ne se ledemandait même pas. Mais dans les situations extrêmes, le moindredélai rend l’espérance, comme si un court répit était le salutdéfinitif.

Ils étaient arrivés dans le bureau de Prosper, et Raoul avaitplacé la lampe sur une tablette assez élevée pour que, malgrél’abat-jour, elle éclairât toute la pièce.

Il avait alors recouvré sinon tout son sang-froid, au moinscette précision mécanique des mouvements presque indépendante de lavolonté, et que les hommes accoutumés au péril trouvent à leurservice, alors qu’il est le plus pressant.

Rapidement, avec la dextérité de l’expérience, il plaçasuccessivement les cinq boutons du coffre-fort sur les lettrescomposant le nom de Gypsy.

Ami intime de Prosper, étant venu le voir, le chercher cinquantefois, à la fermeture des bureaux, Raoul savait parfaitement, pourl’avoir étudié et même essayé – c’était un garçon prévoyant –comment il fallait manœuvrer la clé dans la serrure.

Il l’introduisit doucement, donna un tour ; la poussadavantage, tourna une seconde fois ; l’enfonça tout à faitavec une secousse et tourna encore. Il avait des battements de cœursi violents que Mme Fauvel eût pu les entendre.

Le mot n’avait pas été changé ; la caisse s’ouvrit.

Raoul et sa mère, en même temps, laissèrent échapper un cri,elle de terreur, lui de triomphe.

– Referme !… s’écria Mme Fauvel, épouvantée de ce résultatinexplicable, incompréhensible… laisse… reviens…

Et, à moitié folle, elle se précipita sur Raoul, s’accrochadésespérément à son bras et le tira à elle avec une telle violenceque la clé sortit de la serrure, glissa le long de la porte ducoffre et y traça une longue et profonde éraillure.

Mais Raoul avait eu le temps d’apercevoir sur la tablettesupérieure de la caisse trois liasses de billets de banque. Il lessaisit de la main gauche et les glissa sous son paletot entre songilet et sa chemise.

Épuisée par l’effort qu’elle venait de faire, succombant à laviolence de ses émotions, Mme Fauvel avait lâché le bras de Raoul,et, pour ne pas tomber, se soutenait au dossier du fauteuil deProsper.

– Grâce, Raoul, disait-elle, je t’en conjure, remets ces billetsde banque dans la caisse, j’en aurai demain, je te le jure, dixfois plus, et je te les donnerai, mon fils, je t’en prie, aie pitiéde ta mère !

Il ne l’écoutait pas ; il examinait l’éraillure laissée surle battant ; cette trace du vol était très visible etl’inquiétait.

– Au moins, poursuivait Mme Fauvel, ne prends pas tout, gardejuste ce qu’il te faut pour te sauver, et laisse le reste.

– À quoi bon ? La soustraction en sera-t-elle moinsdécouverte ?

– Oui, parce que moi, vois-tu bien, j’arrangerai tout.Laisse-moi faire, je saurai bien trouver une explication plausible,je dirai à André que c’est moi qui ai eu besoin d’argent…

Avec mille précautions, Raoul avait refermé le coffre-fort.

– Viens, dit-il à sa mère, retirons-nous, on peut noussurprendre, un domestique peut entrer dans le salon, ne pas nous ytrouver et s’étonner.

Cette cruelle indifférence, cette faculté de calcul dans un telmoment transportèrent Mme Fauvel d’indignation. Elle se croyaitencore quelque influence sur son fils, elle croyait à la puissancede ses prières et de ses larmes.

– Eh bien ! répondit-elle, tant mieux ! Qu’on noussurprenne, et je serai contente. Alors tout sera fini, André mechassera comme une misérable, mais je ne sacrifierai pas desinnocents. C’est Prosper qu’on accusera demain ; Clameran luia pris la femme qu’il aimait, tu prétends, toi, lui voler sonhonneur, je ne veux plus.

Elle parlait très haut, d’une voix si éclatante que Raoul eutpeur. Il savait qu’un garçon de bureau passait la nuit dans lapièce voisine. Ce garçon, bien qu’il ne fût pas tard, pouvait fortbien être couché et tout entendre.

– Remontons ! dit-il en saisissant Mme Fauvel par lebras.

Mais elle se débattit ; elle s’était accrochée à une tablepour mieux résister.

– J’ai déjà été assez lâche pour sacrifier Madeleine,répétait-elle, je ne sacrifierai pas Prosper.

Raoul comprit qu’un argument victorieux briserait seul larésolution de Mme Fauvel.

– Eh ! fit-il avec un rire cynique, tu ne comprends doncpas que je suis d’accord avec Prosper et qu’il m’attend pourpartager.

– C’est impossible !…

– Allons, bon ! tu t’imagines alors que le hasard seul m’asoufflé le mot et a rempli la caisse ?

– Prosper est honnête.

– Certainement, et moi aussi. Seulement nous manquionsd’argent.

– Tu mens.

– Non, chère mère, Madeleine a chassé Prosper, et, dame !il se console comme il peut, ce pauvre garçon, et les consolationssont hors de prix.

Il avait repris la lampe, et doucement, mais avec une vigueurextraordinaire, il poussait Mme Fauvel vers l’escalier.

Elle se laissait faire maintenant, plus confondue de ce qu’ellevenait d’entendre que d’avoir vu la caisse s’ouvrir.

– Quoi ! murmurait-elle, Prosper serait unvoleur !…

– Il faut remettre la clé dans le secrétaire, dit Raoul, dèsqu’ils furent dans la chambre à coucher.

Mais elle ne parut pas l’entendre, et c’est lui qui replaça laclé de la caisse là où il l’avait vue prendre.

Il reconduisit alors, ou plutôt il porta Mme Fauvel dans lepetit salon où elle se tenait, lorsqu’il était arrivé, et ill’assit dans un fauteuil.

Telle était la prostration de la malheureuse femme, ses yeuxfixes et son expression décelaient si bien le trouble affreux deson esprit, que Raoul, effrayé, se demanda si elle ne devenait pasfolle.

– Raoul, murmurait-elle, mon fils, tu m’as tuée !…

Sa voix avait une douceur si pénétrante, son accent exprimait sibien le plus affreux désespoir, que Raoul, remué jusqu’au fond del’âme, eut un bon mouvement : il eut envie de restituer ce qu’ilvenait de voler. La pensée de Clameran l’arrêta.

Alors voyant que Mme Fauvel restait anéantie, mourante, sur sonfauteuil, tremblant de voir entrer soit M. Fauvel, soit Madeleinequi demanderaient des explications, il déposa un baiser sur lefront de sa mère et s’enfuit.

Au restaurant, dans le cabinet où ils avaient dîné, Clameran,torturé par l’incertitude, attendait son complice.

Lors donc que Raoul parut, il se dressa brusquement, pâled’angoisse, et c’est d’une voix à peine distincte qu’il demanda:

– Eh bien ?

– C’est fini, mon oncle, grâce à toi ; je suis maintenantle dernier des misérables.

– Sois satisfait, voici cette somme qui va coûter l’honneur etpeut-être la vie à trois personnes.

Clameran ne releva pas l’injure. D’une main fiévreuse il avaitsaisi les billets de banque, et il les maniait comme pour se bienconvaincre de la réalité du succès.

– Maintenant, disait-il, Madeleine est à moi !

Raoul se taisait, le spectacle de cette joie après les scènes detout à l’heure le révoltait et l’humiliait. Mais Louis se mépritsur les causes de cette tristesse.

– C’a été dur ? demanda-t-il avec un sourire.

– Je te défends ! s’écria Raoul hors de soi, je te défends,entends-tu bien, de me reparler de cette soirée. Je veuxl’oublier…

À cette explosion de colère, Clameran haussa imperceptiblementles épaules.

– À ton aise, prononça-t-il d’un ton goguenard, oublie, mon beauneveu, oublie. J’aime à croire, cependant, que tu ne refuseras pasde prendre, en manière de souvenir, ces trois cent cinquante millefrancs. Garde-les, ils sont à toi.

Cette générosité ne sembla ni surprendre ni satisfaireRaoul.

– D’après nos conventions, dit-il, j’ai droit à biendavantage.

– Aussi, n’est-ce qu’un acompte.

– Et quand aurai-je le reste, s’il vous plaît ?

– Le jour de mon mariage avec Madeleine, mon beau neveu ;pas avant. Tu es un auxiliaire trop précieux pour que je songe à mepriver de tes services, et, tu sais, si je ne me défie pas de toi,je ne suis pas tout à fait sûr de ton affection sincère.

Raoul réfléchissait que commettre un crime et n’en tirer aucunprofit serait aussi par trop niais. Venu avec l’intention de rompreavec Clameran, il se décidait à n’abandonner la fortune de soncomplice que lorsqu’il n’aurait plus rien à en espérer.

– Soit, fit-il, j’accepte l’acompte, mais plus de commissionscomme celle de ce soir ; je refuserais.

Clameran eut un éclat de rire.

– Bien, répondit-il, très bien. Tu deviens honnête, c’est le bonmoment, puisque te voici riche. Que la conscience timorée serassure, je n’aurai plus à te demander d’insignifiants services dedétail. Rentre dans la coulisse, mon rôle commence.

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