Le Roman de Miraut – Chien de chasse

Chapitre 9

 

 

Sur le conseil motivé de Philomen, Lisée serésolut à enfermer Miraut chaque fois qu’il ne pourrait surveillerefficacement ses faits et gestes, car chez les animaux comme chezles humains, les premiers actes déterminent toujours des habitudeset d’autant plus tyranniques chez les premiers que les sens ontplus de part à leur création.

De même qu’une vache qui a découvert unpassage à travers une haie essaiera, chaque fois qu’elle en aural’occasion, d’y passer à nouveau, de même Miraut ne reverrait pasde lapins sans éprouver le vif désir de les faire encore tourner enrond comme au premier jour, et les poules avec lui n’auraient,elles aussi, qu’à se bien tenir. Les raclées et corrections qu’ilavait reçues à ce sujet ne seraient pas suffisantes pour l’empêcherde recommencer, et cela se conçoit aisément, car, à l’idée de lapinet de poule, s’associaient bien plus vivement en lui les idées deplaisir, de jeu, de course, de lutte, de capture et de repas que lesouvenir de la rossée subie pour ses méfaits. Le premier actevenait de lui, était actif et quasi volontaire, le second n’étaitque passif et ne pouvait se rattacher au premier que par des lienstrès ténus dont le plus fort était celui de consécutivité. Encoreles coups de pied dont la Guélotte, sans raison, l’avait gratifiéprécédemment ôtaient-ils toute valeur éducatrice à ce châtiment.C’est pourquoi, dès qu’il aperçut une poule, il ne songea plus qu’àlui donner la chasse.

Pour l’instant, claquemuré dans sa remise, sursa botte de paille, parmi les objets hétéroclites que son activitéavait rassemblés, il n’aspirait qu’à un but : sortir.

Mais Lisée n’était point là. La porte del’écurie, solidement réparée par ses soins, ne semblait pluspermettre aucune incursion de ce côté. Restait la rue à laquelle onne pouvait accéder qu’en rongeant la porte qui donnait sur la courou en escaladant la fenêtre, et cette ouverture se trouvait percéeà cinq bons pieds au-dessus du sol.

Miraut, prompt à l’action, n’hésita point etchercha d’abord à atteindre la fenêtre ; il tenta plusieursélans inutiles, accrocha tout de même une fois le bout de sespattes au rebord intérieur de l’embrasure, mais, entraîné par sonpoids, retomba lourdement à terre.

Las de cet exercice, il attaqua la porte. Elleétait de chêne et massive, mais peu importait à Miraut l’essence debois dans laquelle on l’avait taillée.

Un travail qui, à un humain raisonnable,paraît colossal, démesurément long, impossible, et le décourageraitdevant l’à quoi bon, n’arrête pas un chien, un chien qui lutte poursa liberté, un chien jeune qui a besoin de mouvement et ne saitrien encore ou presque rien des contraintes domestiques.

Miraut mordit le coin gauche du bas de laporte, juste à l’endroit où il sentait quelques filets d’airglisser entre le seuil et le cadre de bois.

Dure besogne, car c’est par côtés surtoutqu’un chien peut mordre et ronger efficacement. La petitesse dupoint attaquable le gênait énormément. Il fallait qu’il travaillâtavec les dents de devant, les incisives, et, pour ce, trousser lesbabines et garer son nez, cet organe tellement sensible et sidélicat chez le chat comme chez le chien qu’il n’y faut jamaistoucher si l’on ne veut point les faire souffrir et diminuer leuradmirable flair.

Miraut cependant commença et mordilla lacoupante arête, amollissant par la salive et rongeant par lesdents. Au bout d’une heure il en avait à peine ébréché uncentimètre lorsqu’il entendit claquer la porte de la cuisine.

Prudent, il quitta le chantier et regagna sabotte. Il savait déjà ou plutôt il sentait que ce qu’il faisaitétait opposé à la volonté des maîtres auxquels il devaitobéissance ; s’ils eussent été là, il se fût abstenu ; enleur absence et loin du châtiment, il s’appliquait, tous instinctsdébridés et tendus, à contre-carrer une décision qu’il jugeaitinjuste. Le bruit entendu lui rappelant que le manche à balai estun instrument redoutable, il s’était arrêté, mais dès qu’il neperçut plus rien, il retourna vivement besogner.

Accroupi, il travaillait avec tant d’ardeur,tout à son idée, qu’il n’entendit pas la porte s’ouvrir unedeuxième fois. Il bondit en arrière en hurlant sous le coup debaguette que la Guélotte furibonde venait de lui flanquer, tandisqu’elle repartait, beuglant à pleine gorge :

– Viens voir maintenant ce qu’il fait :il est en train de ronger la porte de dehors.

Lisée, arrivant, ne put que se rendre comptedu dégât. Évidemment, on ne pouvait nier ; il para la querelleen déclarant qu’il allait recouvrir l’arête et le coin attaquésd’une bande de fer-blanc, ainsi qu’il avait déjà fait pour la portede l’écurie.

Il s’y mit immédiatement et laissa Mirautsortir et se promener dans la cour sous sa surveillance. Mais lebraconnier avait l’œil et, dès qu’il voyait le chien écarter lesnarines en s’approchant d’une poule, il le rappelait bien vite ausentiment du devoir, prononçant son nom, Miraut, sur un ton tel quel’animal, obéissant et craintif, revenait apeuré auprès de lui etlui léchait les mains et, la figure pour témoigner sa soumission oudemander un pardon qui lui était accordé d’un hochement de tête àla fois amical et grave.

Cela n’empêcha point que, le lendemain, uncarreau de la croisée de la remise fut bel et bien cassé par lejeune chien qui, ne pouvant plus s’attaquer à la porte, avaitréussi, Dieu sait comment ! à atteindre la fenêtre et àprendre par cette voie la clef des champs.

Et deux heures après, tous les gamins du payscernaient Miraut, qui venait de jeter l’épouvante et la terreurparmi le troupeau picorant des poules de la Phémie, laquellegueulait comme un putois qu’il lui en manquait trois ou quatre etque ce sauvage-là lui en avait sûrement mangé une, puisqu’il avaitencore les pattes rouges de sang.

Le fait en lui-même était exact : Mirautavait une patte ensanglantée. Il y eut une scène nouvelle entre laGuélotte et la Phémie et Lisée qui rentrait : chacune desfemmes voulant crier plus fort que l’autre.

Les gamins bientôt ramenèrent le coupable, quiopposait la plus énergique résistance, se faisant littéralementtraîner, et le chasseur alors s’aperçut que son chien avait lapatte coupée.

Furieux à son tour, croyant qu’on avait voulului tuer son Miraut, il se préparait, sans autre préambule, àgifler la Phémie lorsque sa femme, s’interposant à temps, luiapprit que c’était le chien lui-même qui s’était coupé en cassantla vitre de la fenêtre de la remise.

– Alors, riposta Lisée, qu’est-ce qu’ellechante, cette vieille déplumée, ce n’est pas d’avoir mangé unepoule, qu’il s’est ensaigné. Va les compter d’abord, tesgratteuses, et tu viendras grogner après.

Renseignements pris, toutes les poules de laPhémie se retrouvèrent. Il est vrai que, dans cette affaire, s’iln’y avait pas eu de morts, ce n’était point de la faute àMiraut.

Cette fois, la Guélotte ne tempêta point etn’invectiva personne. Fine mouche, profitant de l’expérienceacquise, elle essaya de prendre son mari par la douceur.

Lisée, agité de sentiments contradictoires,ayant à la fois l’envie de corriger et de plaindre, lavaitcependant avec de l’eau salée et pansait minutieusement la plaie dupetit chien, qui se plaignait et aurait bien voulu qu’on le laissâtse lécher tout seul.

– Écoute, Lisée, disait la femme, tu vois bienque nous ne pouvons pas garder cette bête : elle va nous fairearriver toutes sortes d’histoires. Voilà déjà pour plus de sixfrancs de poules qu’il nous coûte, et maintenant qu’il a commencé,quand veut-il s’arrêter ? Je ne parle pas pour les nôtres,mais pour celles des voisins : tu auras beau les payer pluscher qu’elles ne valent, ils t’en voudront quand même et croirontt’avoir fait un grand cadeau en acceptant ton argent. Je t’ensupplie, débarrasse-t’en ! c’est ce qu’il y a de mieux àfaire, crois-moi. Tue-le ! Fiche-lui dans les côtes une bonnecartouche de quatre, puisque tu dis que tu ne peux pas le vendre etque ce serait faire injure à Pépé et au gros.

– Ce ne serait pas plus propre de le tuer, etil est jeune, on peut le corriger, atermoyait Lisée, fermementdécidé au fond à ne pas s’en séparer. Attendons un peu ! Jevais avoir l’œil sur lui dorénavant et, dès que je le verrailoucher du côté des gélines, je lui flanquerai la correction pourbien lui faire comprendre qu’il n’y doit pas toucher.

Philomen arrivait, ému par la rumeur publiqueet les bruits contradictoires qui affinaient d’une part que Mirautavait étranglé toutes les poules de la Phémie, de l’autre quequelqu’un (on ne disait pas qui) lui avait tranché une patte d’uncoup de serpe.

Lisée remit les choses au point, et Philomenréfléchit.

– Mon vieux, exposa-t-il sans autre préambule,cette histoire-là est bien emm…bêtante. Dès qu’il manquera unepoule quelque part, tu peux être sûr qu’on accusera ton chien, etil aura beau être innocent, tu pourras prouver qu’il n’est pourrien là dedans, que ce n’est pas possible, on voudra absolument quece soit lui qui ait fait le coup. J’en connais même qui seraientassez fripouilles pour zigouiller les poules du voisin ou même lesleurs, les boulotter et venir ensuite accuser ton chien dumassacre.

– Tu vois bien que tout chacun va nous tomberdessus, appuya la Guélotte.

– Oui, mon vieux, tâche d’avoir l’œil. Mais,tu sais, d’un autre côté, il est bien rare qu’un jeune chien, unchien de race, un chien qui a du feu, ne se mette pas, si l’on n’yprend garde, à courir après quelque bête : les uns, c’est leschats, ça n’a pas grande importance parce qu’ils savent se défendreet peuvent grimper aux arbres ; d’autres préfèrent les lapins,et ils te nettoient les clapiers rasibus ; d’autres se mettentaux moutons, et ça c’est plus dangereux, car, quand ils sont biendécidés, ils peuvent t’en ficher par terre pour plus de cent francsd’un seul coup ; en somme, il vaut encore mieux qu’il ne setourne que sur les gélines. Voici ce que je te conseille defaire : comme on ne peut pas le laisser tout le jour enfermé,que ça le rendrait malade ; comme, d’un autre côté, quand onne le surveille pas, il « course » la volaille, tu n’asqu’à lui mettre une muselière lorsque tu voudras le lâcher. Léonira demain à Vercel ; dis-lui qu’il t’en prenne une près deChacha le bourrelier ; pour une pièce de quarante sous, tu enverras les marionnettes et tu seras tranquille.

– Las, moi ! quarante sous encore dejetés loin pour cette charogne, ragea la Guélotte furieuse, quiespérait une solution plus radicale et comptait sur l’appui dePhilomen.

Lisée se rendit au conseil de son ami, et lesurlendemain matin, après un jour de claustration préparatoire, onmit la muselière à Miraut. Comme ce fut le maître qui opéra, il selaissa faire sans trop de résistance, un peu ahuri toutefois detoutes ces courroies qui lui barraient le nez et lui sanglaient lagueule.

Parce qu’elles sentaient bon le cuir neuf, ilessaya immédiatement de les mordre et ne put naturellement pasbouger les mâchoires.

Lisée alors lui ouvrit la porte, pensant qu’ilse précipiterait aussitôt dans la cour, mais il n’essaya point degagner le dehors : quelque chose le préoccupait et legênait.

Il porta la patte à son nez et tâchad’accrocher une courroie, mais la griffe ne fit qu’éraflerlégèrement le cuir et retomba.

Bien qu’il louchât affreusement, il ne pouvaitse rendre compte de ce qu’il avait autour du museau et desbajoues ; mais il sentait bien, au toucher, que c’étaitquelque chose d’embarrassant, et, au nez, que c’était une substancequ’il serait agréable de mastiquer avec les dents ; toutefois,l’impression de gêne domina bien vite tout le reste, et il ne rêvabientôt plus qu’à faire sauter cette entrave agaçante.

Il alla flatter Lisée et se frôler à lui commepour lui demander de vouloir bien retirer cet engin encombrant,mais naturellement Lisée n’accéda point à son désir.

– Voilà ce que c’est, mon vieux, que devouloir bouffer les poules !

Miraut, qui ne comprenait point ou ne voulaitpoint comprendre, se plaignît et pleura et cria : on le laissacrier et pleurer et se plaindre.

C’est alors qu’il essaya, par ses seuls moyensà lui, de faire sauter la muselière. D’abord il se gratta auxangles des buffets, aux embrasures des portes, aux pieds de latable, à toutes les arêtes vives ; il se cogna le nez, essayaencore de mordre, puis se remit à travailler de la patte,s’accroupissant à terre, le museau sur le sol pour avoir un plussolide point d’appui, tirant, pleurant, frottant, s’excitant,s’énervant, hurlant, devenant comme fou de désespoir.

À la fin, il se jeta sur le dos, et de sesdeux pattes de devant se mit à se piocher les bajoues à une allurevertigineuse, pour tâcher de faire sauter ou céder les terriblesbandes de cuir qui lui laçaient si impitoyablement lesmâchoires.

En moins d’une heure, il se pela entièrementles deux côtés de la tête, si bien qu’en quelques endroits même lapeau était absolument à vif et ensanglantée ; il gratta plushaut à une autre lanière ; il grattait avec frénésie, ilaurait gratté encore si Lisée, qui rentrait, s’apercevant qu’ils’abîmait le « portrait », et craignant qu’il ne devîntfou, ne lui eût enlevé enfin sa muselière.

« C’est assez pour aujourd’hui,pensa-t-il. Demain je la lui remettrai, et il s’habituera petit àpetit. » Mais, le jour suivant, dès qu’on lui eut rebouclé lescourroies derrière la tête, il recommença de plus belle à segriffer la gueule en hurlant.

On ne pouvait évidemment le laisserainsi : il se serait plutôt saigné. Lisée, fort ennuyé, la luiretira tout à fait en se disant :

« Bah ! je reste iciaujourd’hui ; je vais le surveiller. »

Et il se mit à arracher les choux de sonjardin tandis que le chien rôdait autour de lui, heureux d’êtreenfin débarrassé et libre.

Longtemps il resta là à gratter le sol, àmordre les tiges de pomme de terre, à transporter les bouts deperches de haricots, si bien que le braconnier, tranquillisé, nepensait plus à s’assurer de sa présence et continuait paisiblementson travail en fumant sa pipe, lorsque, telle une sorcière, laPhémie apparut dans le sentier de l’enclos, une poule morte, tuée,d’une main, de l’autre ramenant Miraut qui tirait sur uneficelle.

Cette fois, Lisée sentit la moutarde luimonter au nez : il devint tout pâle, cassa le bout de sa pipeen serrant les dents et assura, comme une massue dans sa main, lechou qu’il venait d’arracher.

La Phémie eut peur. Elle se garda bien degueuler et de maudire, et, devenue blême à son tour, elle balbutia,comme pour s’excuser :

– Je te le ramène. Ce n’en est pas une desmiennes, c’en est une de la cure. Nous l’avons vu quand il laserrait, la servante et moi, mais nous sommes arrivées trop tard.Elle m’a dit de te l’apporter pour que tu voies et que tu lecorriges : je ne sais pas si on te la fera payer.

– Je te remercie, proféra sèchement Lisée.

Et, sans dire autre chose, attrapant le chienpar le collier, lâchant son chou pour saisir de l’autre main lapoule morte, avec cette cravache d’un nouveau genre, corps même dudélit, il administra à Miraut une volée fantastique et terrible,frappant d’ailleurs et prudemment aux bons endroits, de façon qu’ilsentît bien, tout en ne courant aucun danger, que les coupsvenaient de la poule et qu’il serait dangereux pour sa peau, àl’avenir, de s’attaquer encore à ces bestioles-là.

Mais quand il eut fait, ce ne fut pastout.

– Ah, cochon ! tu aimes les poules ;eh bien ! tu la traîneras celle-ci, tu la traîneras plus quetu ne voudras, et puisque tu en aimes l’odeur, tu la sentiras aussiplus qu’à ton saoul ! Attends un peu.

Lors, au moyen d’une forte ficelle de chanvre,il noua la volaille sur le poitrail du chien, le cou entrant dansle collier, les pattes passant entre les jambes de devant ; ilattacha ces pattes à une autre ficelle qui se nouait elle-même surle dos et, dans cet appareil, condamna Miraut, trois jours durantau moins, à traîner la poule devant tout le monde et les autreschiens y compris, lui, Lisée, étant toujours présent pour lui fairehonte et lui rappeler en grondant qu’il n’était qu’un méchant azorde rien du tout, un jeanfoutre de viôce qui ne valait pas la cordepour le pendre, ou la cartouche pour l’occire, un sale salaud de m…à qui il en ficherait jusqu’à ce qu’il en crève s’il s’avisait derecommencer jamais.

Trois jours, comme il en avait été décidé,Miraut en laisse, et la poule en bandoulière, dut suivre Lisée, àqui les gosses faisaient cortège et qui ricanaient en interpellantle chien. Miraut était honteux, car les chiens connaissent la hontes’ils ignorent la pudeur, et ils sentent très bien la raillerie. Ilbaissait le nez, s’embarrassait dans les jambes du maître,regardait avec des yeux navrés et, quand il n’était pas observé,cherchait à se débarrasser de son encombrant fardeau. Mais il neparvenait point à couper les ficelles et, s’enfonçant le nez dansla plume qui le chatouillait, il éternuait et il pleurait.

Lisée fut inflexible.

– Tu la traîneras, mon cochon, répétait-il,jusqu’à ce qu’elle pourrisse et qu’elle pue comme un vieux munster,ça t’apprendra. C’est moi qui jugerai quand tu devras en avoirassez.

De dégoût pour la bestiole qu’il promenaittoujours, comme un forçat traîne son boulet, agacé du contact,écœuré par l’odeur, Miraut, pour ne point la toucher, marchait enécartant les pattes, et, pour ne pas la sentir, levait le nez enl’air autant qu’il lui était possible de le faire.

Le quatrième matin, des griffes et des pattes,dans le mystère et le silence, il réussit, on ne sut jamaiscomment, à s’en dépêtrer enfin. Lisée, allant le prendre à saremise, trouva dans un coin la poule intacte, aussi éloignée quepossible du chien, qui jetait des regards inquiets tantôt sur elleet tantôt sur son maître.

Après qu’il se fut bien rendu compte qu’il n’yavait point mordu, le chasseur, revenu près de Miraut, se laissaenfin émouvoir par le pauvre toutou, qui se leva hésitant et,timidement, se hasarda à lécher les grosses mains rudes pendant lelong des cuisses sur le pantalon de droguet.

– Tu tâcheras de recommencer, proféra-t-ilfortement, mais sans colère ni menace, en désignant la géline d’unindex sévère.

Et ce fut ainsi que la paix fut faite entreLisée et Miraut et que ce dernier fut radicalement corrigé de lasotte manie de courir la poule, gibier qui était en effet bienindigne du nez fameux du célèbre chien de chasse qu’il devait êtreun jour.

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