CXIX
LE comte Roland, quand il voit Samson mort,sachez qu’il en eut une très grande douleur. Il pique son cheval,court sus au païen à toute force. Il tient Durendal, qui vaut mieuxque l’or pur. Il va, le preux, et le frappe tant qu’il peut sur sonheaume dont les pierreries sont serties d’or. Il fend la tête, etla brogne, et le tronc, et la bonne selle gemmée, et au cheval ilfend l’échine profondément ; et, le blâme, le loue quivoudra ! les tue tous deux. Les païens disent : « Cecoup nous est cruel ! » Roland répond : « Je nepuis aimer les vôtres. L’orgeuil est devers vous et letort. »