CCL
CHARLEMAGNE le roi est rempli de douleur,quand devant lui il voit Naimes blessé et son sang qui tombe clairsur l’herbe verte. Il lui dit, penché sur lui : « Beausire Naimes, chevauchez à mon côté. Il est mort, le truand qui vouspressait ; je lui ai mis au corps mon épieu pour cettefois. » Le duc répond : « Sire, je me repose envous ; si je survis, vous n’y perdrez pas. » Puis, entout amour, en toute foi, ils vont côte à côte ; avec eux,vingt mille Français : il n’en est pas un qui ne tranche et netaille.