CCI
LES païens d’Arabie sont sortis des nefs, puissont montés sur les chevaux et les mulets. Ils commencent leurchevauchée, qu’ont-ils à faire d’autre ? Et l’émir, qui les atous mis en branle, appelle Gemalfin, l’un de ses fidèles :« Je te confie toutes mes armées. » Puis il se met enselle sur un sien destrier bai. Avec lui il emmène quatre ducs. Ila tant chevauché qu’il arrive à Saragosse. A un perron de marbre ilmet pied à terre, et quatre comtes lui ont tenu l’étrier. Par lesdegrés il monte au palais. Et Bramimonde accourt à sa rencontre etlui dit : « Chétive, et née à la malheure, sire, j’aiperdu mon seigneur, et si honteusement ! » Elle choit àses pieds, l’émir l’a relevée, et tous deux vers la chambremontent, pleins de douleur.