La mort dans les nuages Agatha Christie

Elle était toute vibrante d’une violente indignation patriotique. Son mari dit alors :

— Le souvenir de ce crime me poursuit, monsieur Poirot. Chaque fois que je prends mon service, j’éprouve une nervosité extraordinaire. Et cet inspecteur de Scotland Yard qui ne cessait de me demander si rien d’anormal ne s’était produit durant le trajet ? J’ai l’impression d’avoir oublié quelque chose. Pourtant non ! Ce voyage a été tout à fait normal… jusqu’à la macabre découverte.

— Des chalumeaux et des dards… moi j’appelle ça des armes de païens ! déclara Mrs. Mitchell.

— Vous avez raison, madame, lui dit Poirot, la considérant d’un air admiratif, comme s’il était frappé de la justesse de cette remarque. Un Anglais ne se sert point de telles armes.

— Vous avez raison, monsieur.

— Savez-vous, madame Mitchell, que je pourrais presque deviner de quelle partie de l’Angleterre vous venez ?

— Du Dorset, monsieur, je suis née aux environs de Bridport.

— J’en étais sûr. C’est un des plus beaux coins du monde.

— N’est-ce pas ? Londres n’est rien à côté. Ma famille habite le Dorset depuis plus de deux siècles… Le sang du Dorset coule dans mes veines, comme vous diriez.

— On le voit, madame.

De nouveau, Poirot se tourna vers le mari :

— Je désire vous poser une petite question, Mitchell.

L’homme secoua la tête.

— J’ai dit tout ce que je savais, je vous l’assure, monsieur.

— Bien, bien, cela n’a d’ailleurs guère d’importance. Je voudrais simplement savoir si vous avez remarqué quelque désordre sur la table de Mme Giselle ?

— Quand… quand j’ai constaté que cette dame ne remuait plus ?

— Oui. Les cuillers, les fourchettes, la salière… ou quelque autre objet avait-il changé de place ?

— Il ne restait plus, sur les tables, que les tasses à café, on avait déjà débarrassé le reste. Non, je n’ai rien remarqué. J’aurais peut-être dû faire attention, mais j’étais tellement bouleversé ! Les policiers pourraient peut-être mieux vous renseigner que moi : ils ont fouillé l’avion de fond en comble.

— Après tout, peu importe ! Je souhaiterais dire à l’occasion un mot à votre collègue, Davis.

— Pour le moment, il fait partie de l’équipe du matin et prend son service à huit heures quarante-cinq.

— Cette affaire l’a-t-elle beaucoup impressionné ?

— Oh ! vous savez, monsieur, il est jeune. Tout cela l’amuse plutôt, d’autant plus qu’on lui paie à boire pour l’entendre débiter l’histoire.

— Peut-être a-t-il une bonne amie ? demanda Poirot. Le fait de le voir mêlé à un crime a dû procurer à celle-ci une forte émotion ?

— Il courtise la fille au vieux Johnson, le patron de l’auberge de La Couronne et les Plumes, annonça Mrs. Mitchell. Une fille sérieuse qui a la tête solidement plantée sur ses épaules. Elle n’approuve pas son fiancé de tirer parti de ce scandale.

— Voilà au moins une personne raisonnable, décréta Poirot en se levant. Je vous remercie beaucoup, monsieur Mitchell, et vous aussi, madame Mitchell… et, je vous en supplie, ne vous tracassez plus.

Lorsqu’il fut dehors, Mitchell confia à sa femme :

— Ces idiots de jurés au tribunal d’enquête l’accusaient du crime. Quant à moi, je le soupçonne plutôt de faire partie de la secrète.

— Si tu veux connaître mon opinion, dit Mrs. Mitchell, il y a du bolchevisme là-dessous.

Poirot avait formulé son intention de voir, à l’occasion, Davis, l’autre garçon de restaurant. En réalité, cela ne tarda guère, et l’entrevue se produisit quelque heures plus tard dans l’auberge de La Couronne et les Plumes.

Davis dut répondre aux questions déjà posées à Mitchell.

— Vous désirez savoir s’il y avait quelque chose de dérangé ? Vous voulez peut-être dire de renversé ?…

— Je désirerais savoir si quelque objet manquait sur la table… ou s’il s’en trouvait qui ne devait pas y être normalement.

Davis répondit d’une voix lente :

— J’ai noté un détail en rangeant la vaisselle après le départ des policiers… mais je ne pense pas qu’il présente beaucoup d’intérêt pour vous. Voici : la morte avait deux cuillers à café dans sa soucoupe. L’un de nous a pu se tromper en se hâtant de faire le service. Le fait m’a frappé parce qu’on dit chez nous : « Deux cuillers dans une soucoupe annoncent un mariage. »

— Manquait-il une cuiller dans une des autres soucoupes ?

— Non, monsieur, du moins pas à ma connaissance, Mitchell et moi avons enlevé les tasses et les soucoupes sans y prêter attention… Comme je viens de le dire, ces distractions se produisent parfois au plus fort du service. Ainsi la semaine dernière, j’ai mis deux fourchettes et deux couteaux à poisson à côté d’une assiette. Cela vaut mieux que de ne pas en mettre du tout ; vous devez alors interrompre votre travail pour rapporter la fourchette ou le couteau manquant.

Poirot lui posa encore une question… plutôt indiscrète, celle-là :

— Davis, que pensez-vous des Françaises ?

— Moi, je me contente des Anglaises, monsieur. Et il adressa un sourire à une jeune blonde, bien rondelette, debout derrière le comptoir.

CHAPITRE XVIII : Dans Queen Victoria Street

Mr. James Ryder fut plutôt surpris lorsqu’on lui remit la carte de visite de M. Hercule Poirot.

Ce nom lui semblait familier, mais pour l’instant, il ne le situait point. Enfin sa mémoire lui revint :

— Ah ! oui ! c’est le petit homme aux moustaches ! Et il ordonna à son employé d’introduire le visiteur.

M. Hercule Poirot avait l’air pimpant : canne à la main et fleur à la boutonnière.

— Veuillez m’excuser si je vous dérange, monsieur. Je viens ici pour cette affaire de meurtre de Mme Giselle.

— Ah ? Quoi de nouveau ? Asseyez-vous, je vous prie, et prenez un cigare.

— Non, merci. Je ne fume que mes cigarettes. Voulez-vous en accepter une ?

Ryder considéra les minuscules cigarettes de Poirot d’un œil critique.

— Non. Si cela ne vous ennuie pas, je prendrai une des miennes. Je pourrais avaler une de celles-là par erreur, dit-il en riant. L’inspecteur est venu me voir il y a quelques jours, poursuivit Mr. Ryder lorsqu’il eut enfin réussi à faire fonctionner son briquet. Ces gens-là fourrent leur nez partout. Ils feraient bien mieux de s’occuper de leurs propres affaires.

— Il faut bien qu’ils se renseignent, risqua doucement Poirot.

— Ils devraient au moins conserver un minimum de tact. Chacun a son amour-propre… et doit songer à sa réputation.

— Vous êtes sans doute un peu trop susceptible.

— Vous comprenez, ma situation est des plus délicate. J’étais assis juste devant cette femme… ce n’est pas ma faute. Si j’avais pu prévoir qu’elle serait assassinée, je n’aurais pas pris cet avion. Peut-être que si, tout de même…

Il demeura un moment pensif.

— En est-il résulté quelque bien pour vous ? demanda Poirot en souriant.

— Pourquoi me posez-vous cette question ? Eh bien, oui et non. On m’a dérangé, tourmenté. On a insinué des tas d’infamies. Et pourquoi moi ? Pourquoi pas plutôt le docteur Hubbard… Bryant, veux-je dire ? Les médecins sont plus à même que quiconque de se procurer ces poisons ultra-violents. Comment aurais-je pu mettre la main sur du venin de serpent ? Je vous le demande !

— Vous disiez que malgré vos nombreux ennuis…

— L’affaire avait eu son bon côté. Je vous avouerai sans honte que j’ai obtenu une somme rondelette des journaux. Songez donc. Les impressions d’un témoin oculaire… encore qu’en réalité les reporters aient pas mal brodé sur mon récit, mais cela c’est une autre histoire.

— Il est intéressant de constater à quel degré un crime affecte parfois l’existence des gens qui n’y sont pour rien. Vous, par exemple, gagnez de l’argent de façon inattendue… de l’argent peut-être le bienvenu.

— L’argent est toujours le bienvenu, répliqua Mr. Ryder, en lançant à Poirot un regard perçant.

— Le besoin s’en fait plus ou moins sentir à certains moments. Pour s’en procurer, les hommes n’hésitent pas à se lancer dans des malversations, des spéculations frauduleuses… Ensuite surgissent une foule de complications.

— Allons, ne brossons pas ainsi le tableau en noir.

— En effet, monsieur Ryder, pourquoi n’envisager que le côté tragique de la situation ? Votre argent est tombé à pic, puisque vous n’aviez pu réussir à contracter un emprunt à Paris…

— Comment diable savez-vous cela ? demanda Ryder, furibond.

Hercule Poirot sourit.

— Qu’importe ? N’est-ce pas la vérité ?

— Si, mais je ne voudrais pas que vous le criiez sur les toits.

— Comptez sur moi. Je suis la discrétion même.

— Savez-vous que, faute d’une somme d’argent insignifiante, un homme peut être irrémédiablement précipité dans la ruine ?… une somme infinitésimale, capable de le tirer d’un mauvais pas… s’il ne parvient point à mettre la main dessus, c’en est fini de lui, de son crédit. Ah ! la vie vous réserve parfois de cruelles surprises, monsieur Poirot !

— Très juste.

— A propos, à quel sujet venez-vous me voir ?

— La question est un peu délicate. Il m’est venu aux oreilles – dans l’exercice de ma profession, bien entendu — qu’en dépit de vos dénégations, vous étiez en relations d’affaires avec Mme Giselle.

— Qui vous l’a dit ? C’est un mensonge… un odieux mensonge ! Je n’ai jamais vu cette femme.

— Voilà qui est bizarre !

— Bizarre ! Moi j’appelle cela une calomnie.

Poirot le regarda pensivement.

— Ah ! Il me reste à vérifier ce point.

— Qu’entendez-vous par là ?

— Ne vous fâchez pas… une erreur a dû sûrement se produire.

— Et comment ! Je ne suis pas bête au point de m’adresser aux usurières à l’usage des gens de la haute. Des femmes du monde qui s’endettent au jeu : voilà de quoi se compose leur clientèle. Poirot se leva :

— Excusez-moi de m’être si mal renseigné. (A la porte, il ajouta 🙂 A titre de simple curiosité, j’aimerais savoir pourquoi tout à l’heure vous avez appelé le docteur Bryant, docteur Hubbard ?

— Le sais-je moi-même ? Attendez… Ah ! oui ;… à cause de sa flûte. Un ancien souvenir d’enfance… une berceuse : Le chien de la mère Hubbard… Quand la vieille revint, il jouait de la flûte… C’est drôle, comme on peut embrouiller les noms !

— Ah ! parfaitement, la flûte… Ces associations d’idées me passionnent, du point de vue psychologique.

Mr. Ryder grommela en entendant ce dernier mot. Il évoquait dans son esprit cette idiotie qu’était, à son avis, la psycho-analyse.

Il fixa sur Poirot qui s’en allait un regard charge de méfiance.

CHAPITRE XIX : Entrée et sortie de Mr. Robinson

Dans sa résidence londonienne, au 315, Grosvenor Square, la comtesse d’Horbury s’attardait dans sa chambre à coucher. Assise devant une table de toilette garnie luxueusement de brosses, de boîtes, de flacons et de pots de crèmes de beauté, Cicely, les lèvres sèches et les joues couvertes de plaques rouges disgracieuses, lisait une lettre pour la quatrième fois :

Madame,

Je suis en possession de certains documents ayant préalablement appartenu à feu Mme Giselle. Si vous ou Mr. Barraclough désirez en prendre connaissance, je serais heureux de vous rendre visite pour discuter cette affaire.

Peut-être préférez-vous que je m’adresse directement à votre mari ?

A vous fidèlement,

John Robinson.

« Il est ridicule de lire et relire continuellement ce papier… Comme si les mots allaient changer de sens ! »

Elle prit l’enveloppe… les deux enveloppes : l’une portant la mention « Personnelle » et l’autre « Privée et très confidentielle ».

« Privée et très confidentielle… » La brute… l’infâme brute… Et dire que cette vieille menteuse de Giselle avait juré que « toutes dispositions étaient prises pour la protection de ses clients en cas de mort subite de sa part ! »

Comme elle lui en voulait, à cette Française de malheur ! La vie devenait un enfer… un véritable enfer.

— Oh ! mes nerfs ! s’exclama Cicely. C’est affreux ! affreux !

Elle allongea sa main tremblante vers un flacon au bouchon doré.

— Cela me calmera, me donnera un peu de force… Elle prisa un peu de poudre blanche.

Voilà. A présent, elle pouvait réfléchir ! Que faire ? Voir cet homme, naturellement. Mais où dénicher de l’argent ?… Elle tenterait la chance auprès d’une personne qu’elle connaissait, dans Carlos Street.

Mais elle songerait à cela plus tard. Il importait tout d’abord de voir cet individu et d’apprendre ce qu’il savait.

Elle se dirigea vers son secrétaire et traça de sa grande écriture informe :

La comtesse d’Horbury présente ses salutations à Mr. John Robinson. Elle le recevra volontiers demain dans la matinée à onze heures.

— Comment me trouvez-vous ? demanda Norman.

Il rougit légèrement sous le regard de Poirot.

— Nom de nom ! s’écria Hercule Poirot. Quel genre de comédie comptez-vous jouer ?

Norman Gaile s’empourpra davantage. Il marmotta :

— Ne disiez-vous pas qu’un petit déguisement serait utile ?

Poirot poussa un soupir, prit le jeune homme par le bras et le conduisit devant l’armoire à glace.

— Regardez-vous ! C’est tout ce que je vous demande. Non, mais de quoi avez-vous l’air ? D’un bonhomme Noël pour amuser les enfants ! Votre barbe n’est pas blanche, non. Elle est noire… la couleur des traîtres. Mais quelle barbe… barbe de quatre sous, mon ami, et encore mal mise… Et pourquoi ces faux sourcils ? Vous avez donc la manie des faux poils ? Vous puez la colle à dix mètres à la ronde et si vous croyez qu’on ne découvrira pas ce morceau de plâtre collé sur une de vos dents, vous vous fourvoyez. Décidément, mon ami, vous êtes loin de connaître le métier.

— J’ai joué autrefois dans les théâtres d’amateurs, répondit Norman Gaile avec raideur.

— On ne le dirait guère. Quoi qu’il en soit, j’espère qu’on ne vous laissait pas vous maquiller à votre guise. Même aux lumières de la rampe, votre aspect serait grotesque. En plein jour, dans Grosvenor Square…

Poirot haussa éloquemment les épaules comme pour achever sa phrase.

— Non, mon ami, poursuivit-il, vous êtes un maître chanteur et non un cabotin. Je veux que la comtesse ait peur de vous, et non pas qu’elle éclate de rire à votre aspect. Si mes paroles vous offensent, je m’en excuse, mais, en ce moment, seule la franchise est de mise. Prenez ceci et passez dans la salle de bains. Finissons-en avec cette mascarade.

Il lui tendit un flacon d’eau de toilette.

Humilié, Norman Gaile obéit. Lorsqu’il reparut, un quart d’heure plus tard, le visage rouge couleur brique, Poirot approuva d’un signe de tête :

— Très bien. La comédie est jouée, passons aux affaires sérieuses. Je vous permets une petite moustache, mais c’est moi-même qui la fixerai. Là… À présent, les cheveux. Je déplace simplement votre raie et cela suffit. Voyons si vous connaissez votre rôle par cœur. Poirot écouta avec attention.

— Parfait ! en avant !… et bonne chance !

— Je le souhaite. Je trouverai probablement chez la dame un mari furieux et deux policiers.

Poirot le rassura.

— Ne craignez rien. Tout marchera comme sur des roulettes.

— C’est vous qui le dites, répliqua Norman, révolté.

Le moral au plus bas, il s’éloigna pour remplir cette mission exécrable.

A Grosvenor Square, on l’introduisit dans une pièce au premier étage. Au bout d’une minute ou deux, lady Horbury entra.

Norman Gaile rassembla tout son courage. A tout prix, il fallait ne pas avoir l’air novice en ce métier.

— Mr. Robinson ? dit Cicely.

— Lui-même, à votre service, madame. Il s’inclina profondément.

« Sapristi ! j’ai tout l’air d’un chef de rayon. C’est la frousse », se dit Norman, écœuré de sa maladresse.

— J’ai reçu votre lettre, disait Cicely.

Norman retrouva bientôt toute son assurance.

« Ce vieux maboul qui me croyait incapable de tenir un rôle ! » songea-t-il. Puis, tout haut, il dit d’un ton presque insolent :

— Bien. Et alors, que comptez-vous faire, lady Horbury ?

— Expliquez-vous, monsieur.

— Inutile, ce me semble, d’entrer dans les détails. Chacun sait qu’il est fort agréable de… disons le mot… de passer seule une fin de semaine au bord de la mer ; mais les maris se montrent rarement de cet avis. Vous n’ignorez pas, j’en suis certain, la nature compromettante des documents que possédait Mme Giselle… une femme étonnante ! Elle ne se trompait pas de porte. Les renseignements fournis par les hôteliers… sont indiscutables. Maintenant, la question est de savoir qui en a le plus besoin : vous ou lord Horbury ?

Elle l’écoutait, tremblante.

— Je suis vendeur, poursuivit Norman, d’une voix plus vulgaire et se jetant corps et âme dans le rôle de Mr. Robinson. Etes-vous acheteuse ? Telle est la question.

— Comment êtes-vous entré en possession de ces renseignements ?

— Lady Horbury, vous déplacez le sujet de la conversation. Je les ai, voilà l’essentiel.

— Je n’en crois pas un mot. Montrez-les moi. Norman secoua négativement la tête et prononça avec un sourire moqueur :

— Oh ! non, je ne les ai pas sur moi. Me prenez-vous pour un débutant ? Si nous nous entendons, c’est une autre affaire. Vous les verrez avant de me remettre le fric. Tout sera fait dans les règles.

— Euh… combien ?

— Dix mille livres sterling.

— Impossible ! Jamais je ne pourrai trouver pareille somme.

— Donnez-vous simplement la peine d’essayer. Les bijoux ont quelque peu perdu de leur valeur, mais les perles restent des perles. Ecoutez, pour obliger une lady je descendrai à huit mille livres. C’est mon dernier chiffre et je vous donne deux jours pour réfléchir.

— Je vous répète que je ne puis trouver cet argent. Norman haussa les épaules.

— Après tout, lord Horbury a bien le droit de savoir ce qui se passe. Si je ne me trompe, une femme divorcée ne reçoit pas de pension alimentaire… et Mr. Barraclough, malgré tout son talent de jeune premier, ne touche pas encore de gros cachets. Là-dessus, je vous laisse. Songez à ce que je viens de vous dire… Je parle le plus sérieusement du monde. Il fit une pause, puis ajouta :

— Je serai inexorable, tout comme l’était Mme Giselle.

Vivement, sans donner à la malheureuse femme le temps de répondre, il quitta la pièce.

— Ouf ! soupira Norman en regagnant la rue. Dieu merci, c’est fini.

Il s’épongea le front.

Une heure s’était à peine écoulée, qu’une carte fut remise à lady Horbury.

M. HERCULE POIROT

Elle posa la carte sur une table.

— Qui est ce monsieur ? Je ne connais pas ce nom-là.

— Il dit, milady, qu’il vient de la part de M. Raymond Barraclough.

— Oh ! Bien, faites-le entrer.

Le valet de chambre sortit, puis reparut.

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