La mort dans les nuages Agatha Christie

Il se surprit à sourire.

« J’ai l’impression que tout finira par s’arranger. Je ne lui suis point indifférent… elle patientera… Je partirai, s’il le faut, au Canada. Oui, c’est cela… au Canada, pour faire fortune. »

Miss Ross revint dans la pièce.

— C’est Mrs. Lorrie. Elle s’excuse…

— … de devoir partir pour Tombouctou, acheva Norman. Je connais ça ! Vivent les rats ! Miss Ross, vous feriez bien de chercher un nouvel emploi. Le bateau sombre.

— Oh ! monsieur Gaile, je n’ai pas du tout l’intention de vous quitter.

— Vous êtes gentille… Vous, au moins, vous n’êtes pas un rat. Mais je parle sérieusement. Si rien ne vient d’ici peu éclaircir la situation, il ne me reste plus qu’à fermer boutique.

— Il faudrait agir ! déclara miss Ross avec énergie. La police ne bouge pas. C’est scandaleux !

Norman se mit à rire.

— Elle fait de son mieux.

— Vous croyez ? On n’en constate guère les effets.

— Ma foi, j’ai pensé à tenter moi-même quelque chose… mais je ne sais pas encore quoi.

— A votre place, j’essaierais, monsieur Gaile. Vous êtes si intelligent !

« Je suis un héros à ses yeux, songea Norman Gaile. Elle m’aiderait à sortir d’embarras si je l’en priais. Toutefois, j’ai une autre associée en vue »

Ce même soir, Norman Gaile dînait en compagnie de Jane. Il affecta d’être tout à fait gai et de belle humeur, mais Jane était trop fine pour ne point remarquer parfois le léger froncement de ses sourcils, le pli amer et las de sa bouche.

Elle lui dit enfin :

— Norman, comment vont les affaires ?

Il lui lança un coup d’œil, puis détourna son regard.

— Pas trop bien. C’est le mauvais moment de l’année.

— Ne soyez pas ridicule, coupa Jane d’un ton bref.

— Jane !

— Je sais ce que je dis. Croyez-vous que je ne devine pas votre tristesse ?

— Je ne suis pas triste… tout au plus légèrement ennuyé.

— Je sais ce que vous allez me dire : les gens redoutent…

— … de se faire arracher les dents par un assassin ? C’est exact.

— Comme le sort est injuste !

— Vous l’avez dit. En toute sincérité, je suis un assez bon dentiste et nullement un criminel.

— C’est affreux. Quelqu’un devrait prendre une décision.

— Miss Ross, ma secrétaire, me tenait le même langage ce matin.

— Comment est-elle ?

— Qui ça ? Miss Ross ?

— Oui.

— Oh ! je n’en sais trop rien. Une grande bringue… toute en os… avec un nez comme un quart de brie… mais, au demeurant, extrêmement capable.

— Ce portrait me semble sympathique, observa Jane d’un ton gracieux.

Norman se félicita de sa diplomatie. En réalité, la charpente de miss Ross n’était pas si énorme qu’il l’avait prétendu, et elle possédait une admirable chevelure rousse, mais il crut bon, et à juste titre, de ne pas mentionner ce dernier détail devant Jane.

— Je voudrais tenter quelque chose. Si j’étais un héros de roman, je flairerais une piste et filerais quelqu’un.

Soudain, Jane le tira par la manche.

— Regardez donc. Voici Mr. Clancy… l’auteur… Il est seul, assis à côté du mur. Nous pourrions le suivre.

— Ne devions-nous pas aller au théâtre ?

— Ce sera pour une autre fois. J’ai un vague pressentiment que la chance nous favorise. Vous exprimiez à l’instant le désir de filer quelqu’un, et voici justement l’occasion qui se présente. Sait-on jamais ? Nous pourrions faire une découverte.

L’enthousiasme de Jane était communicatif. Norman se laissa entraîner sans hésitation.

— Comme vous dites, on ne sait jamais. Où en est-il de son repas ? Je ne puis bien le voir sans tourner la tête.

— Il en est au même point que nous. Nous devrions nous presser et régler l’addition pour être prêts à le suivre dès qu’il sortira.

Ils adoptèrent cette tactique. Dès que le petit Mr. Clancy se leva et sortit dans Dean Street, Norman et Jane marchèrent sur ses traces.

— Peut-être va-t-il prendre un taxi ? risqua Jane. Mais Mr. Clancy ne prit point de taxi. Portant son pardessus sur son bras (et le laissant traîner de temps à autre sur le sol) il s’en alla pédestrement dans les rues de Londres. Il semblait marcher à l’aventure. Tantôt il avançait d’un pas rapide, tantôt il ralentissait son allure ou bien s’arrêtait brusquement. Une fois, au moment de traverser une rue, il s’immobilisa au bord du trottoir, un pied en l’air au-dessus de la chaussée : on eût dit une vue cinématographique au ralenti. A un certain moment, il vira si souvent à angles droits qu’il parcourut deux fois les mêmes rues. Jane en conçut de l’espoir.

— Vous voyez, dit-elle, très émue. Il craint d’être suivi et s’efforce de nous « semer ».

— Le croyez-vous ?

— Bien sûr. Pourquoi ferait-il tous ces détours ? Après avoir tourné précipitamment le coin d’une rue, ils faillirent heurter en plein le brave Mr. Clancy. Debout devant une boucherie, fermée à cette heure tardive, le promeneur fantasque semblait s’intéresser au premier étage de l’immeuble.

Il prononça tout haut :

« Parfait ! Exactement cela ! En voilà une veine ! » Il tira de sa poche un calepin et y inscrivit une annotation avec soin. Puis il reprit sa marche d’un pas alerte, en fredonnant un petit air.

Il se dirigea vers Bloomsbury. De temps à autre, il détournait la tête, et les deux jeunes gens remarquèrent qu’il remuait les lèvres.

— Il y a sûrement du nouveau chez cet homme, observa Jane. Il me semble obsédé par une idée fixe. Il parle tout seul et ne paraît guère savoir ce qu’il fait.

Au moment où Mr. Clancy stationnait au bord du trottoir avant de traverser la chaussée, nos deux détectives amateurs arrivèrent à sa hauteur et purent l’observer de près.

Le visage pâle et les yeux hagards, l’écrivain disait, assez haut pour être entendu de Jane et de Norman :

— Pourquoi ne parle-t-elle pas ? Pourquoi ? Il y a une raison.

Les signaux de la circulation étaient verts à présent, et les piétons franchirent la chaussée. Parvenu sur l’autre trottoir, Mr. Clancy soliloqua de nouveau :

— Ah ! Maintenant, je comprends pourquoi on empêche cette femme de parler !

Jane pinça violemment le bras de son compagnon.

Mr. Clancy repartit de son pas rapide, son pardessus traînant toujours lamentablement. A grandes enjambées, il s’éloigna sans remarquer, du moins en apparence, les deux personnages qui le suivaient.

Brusquement, il s’arrêta devant une maison, ouvrit la porte à l’aide d’une clé et entra.

Norman et Jane s’entre-regardèrent.

— Il habite là, dit Norman, 47, Cardington Square. Il a donné cette adresse au juge le jour de l’enquête.

— Peut-être va-t-il ressortir bientôt. En tout cas nous avons entendu quelque chose. Une personne – une femme — est réduite au silence… et une autre refuse de parler. Oh ! ne dirait-on pas un roman policier ?

Une voix perça les ténèbres.

— Bonsoir !

L’homme à qui appartenait cette voix s’avança et une magnifique paire de moustaches apparut en pleine lumière.

— Eh bien ! dit Hercule Poirot, voilà, si je ne me trompe, une soirée idéale pour la chasse !

CHAPITRE XV : Dans le quartier de Bloomsbury

Norman Gaile revint le premier de sa surprise.

— Ah ! Mais ! C’est M. Poirot ! Etes-vous toujours décidé à prouver votre innocence, monsieur Poirot ?

— Vous vous souvenez donc de notre petite conversation ? Et c’est ce pauvre Mr. Clancy que vous suspectez ?

— Vous aussi, répliqua Jane, sans quoi vous ne seriez pas ici à cette heure.

Il l’observa longuement :

— Avez-vous parfois réfléchi aux conséquences d’un meurtre, mademoiselle ? Je veux dire d’une manière abstraite… de sang-froid et sans passion.

— Je crois n’y avoir jamais songé jusqu’ici, dit Jane.

— Evidemment, vous y pensez à présent, parce que vous êtes affectée personnellement par un crime. Mais moi, Hercule Poirot, j’étudie cette question depuis des années et je considère les choses à ma façon. Quelle est la préoccupation qui s’impose à notre esprit à l’annonce d’un meurtre ?

— Trouver le coupable, fit Jane.

— L’idée de justice, dit Norman Gaile.

Poirot secoua la tête.

— Il est une chose plus importante que de découvrir l’assassin. La justice, mot superbe, mais dont le sens exact demeure parfois difficile à définir suivant le cas. Selon moi, le point capital consiste à disculper les innocents.

— Cela va sans dire, si quelqu’un est accusé à tort…

— Point n’est besoin d’être accusé. Tant que le coupable n’est pas reconnu, sans aucun doute possible, tous ceux qui, de près ou de loin, touchent au crime, en souffrent à des degrés différents.

Norman Gaile proféra avec conviction :

— Ce que vous dites là est bien vrai !

— Nous le savons par expérience, ajouta Jane.

Poirot les regarda l’un après l’autre.

— Je comprends. Vous en constatez déjà les effets. Soudain, il s’anima :

— Maintenant, aux affaires sérieuses ! Puisque tous trois nous poursuivons le même dessein, conjuguons nos efforts pour réussir. Je songeais précisément à faire une visite à notre ami, Mr. Clancy. Mademoiselle pourrait m’accompagner… en qualité de secrétaire. Tenez, mademoiselle, voici un carnet et un crayon pour prendre des notes sténographiques.

— J’ignore la sténographie, soupira Jane.

— Mais vous avez de l’initiative, de l’intelligence. Ne pouvez-vous griffonner sur ce carnet des signes ressemblant vaguement à des sténogrammes ? Tout marchera bien. Quant à Mr. Gaile, il viendra nous rejoindre, d’ici une heure environ, au restaurant Monseigneur, dans la salle du premier étage. C’est entendu, n’est-ce pas ? Nous pourrons alors échanger nos points de vue.

Là-dessus, il s’approcha de la porte et appuya sur le bouton électrique.

Légèrement éberluée, Jane le suivit, serrant entre ses doigts le carnet et le crayon.

Gaile ouvrit la bouche pour protester, mais il s’en abstint.

— Bien, dit-il. Dans une heure au Monseigneur.

Une vieille femme vêtue de noir et à l’air plutôt rébarbatif ouvrit la porte.

— Mr. Clancy ? demanda Poirot.

Elle se rangea de côté pour laisser entrer Jane et Poirot.

— Qui faut-il annoncer, monsieur ?

— M. Hercule Poirot.

La vieille femme les conduisit au premier étage et pénétra dans une grande pièce.

— M. Airkoule Prott, prononça-t-elle.

Poirot comprit alors, dans toute sa portée, la déposition de Mr. Clancy à Croydon. En effet, comment retrouver un objet de la taille d’un chalumeau dans un capharnaüm ? La pièce, tout en longueur, avait trois fenêtres ; d’un côté, des étagères et des bibliothèques garnissaient les murs. Çà et là on remarquait des papiers, des cartons verts, des bananes, des bouteilles de bière, des livres, des coussins, un trombone, des porcelaines, des esquisses et un étonnant assortiment de stylos.

Au milieu de ce chaos, Mr. Clancy s’énervait, un appareil photographique et un rouleau de pellicules entre les mains.

— Ah ! par exemple ! s’écria Mr. Clancy, levant la tête quand furent annoncés les visiteurs.

Il posa l’appareil sur la table et la bobine de film tomba à terre en se déroulant. L’écrivain s’avança, la main tendue :

— Je suis très heureux de vous revoir !

— Vous me reconnaissez, je l’espère ? dit Poirot. Je vous présente ma secrétaire, miss Grey.

— Bonjour, mademoiselle, dit Mr. Clancy, puis, se tournant vers Poirot :

— Si je vous reconnais ? Bien sûr ! Où donc nous sommes-nous rencontrés la dernière fois ? Etait-ce au club de la Tête de Mort ?

— Nous avons voyagé ensemble de Paris à Londres en avion dans une circonstance tragique.

— Ah ! Mais oui ! Miss Grey aussi ! Seulement, j’ignorais qu’elle fût votre secrétaire. De fait, je m’étais imaginé qu’elle travaillait dans un salon de beauté ou quelque chose de ce genre.

Jane tourna vers Poirot un regard inquiet. Celui-ci se montra à la hauteur de la situation.

— Parfaitement. La secrétaire d’un détective est appelée de temps à autre à assurer certaines fonctions d’un caractère provisoire… Vous saisissez ?

— Bien sûr ! s’exclama Mr. Clancy. J’oubliais. Vous êtes un détective… un vrai ! Pas un homme de Scotland Yard mais un détective privé. Veuillez vous asseoir, miss Grey. Non pas là, il y a du jus d’orange sur cette chaise. Tout à l’heure, je vais embrouiller mes papiers… Oh ! malheur ! A présent, tout est pêle-mêle. Tant pis ! Asseyez-vous ici, monsieur Poirot… c’est bien Poirot, n’est-ce pas ? Le dossier n’est pas cassé. Il crie un peu lorsqu’on s’appuie dessus, aussi feriez-vous bien de ne pas trop vous pencher en arrière. Alors, vous êtes un détective privé, comme mon Wilbraham Rice ? Mes lecteurs adorent Wilbraham Rice. Il se ronge les ongles et avale quantité de bananes. Je ne sais pourquoi j’ai commencé à lui faire ronger ses ongles : c’est une détestable habitude. Mais comment y remédier ? Il est trop tard à présent. Il faut qu’il continue. Tant pis ! Ce procédé devient monotone. Tandis que les bananes, cela amuse : les criminels glissent parfois sur la peau. Je suis moi-même un fort amateur de bananes ! Voici ce qui m’a donné cette idée. Mais, heureusement je ne me ronge pas les ongles. Voulez-vous de la bière ?

— Non, merci.

Mr. Clancy soupira, s’assit et considéra Poirot avec curiosité.

— C’est le meurtre de Mme Giselle qui me vaut l’honneur de votre visite, n’est-ce pas ? J’ai moi-même beaucoup réfléchi à ce sujet étonnant ! Songez donc ! Lancer dans un aéroplane un dard empoisonné au moyen d’un chalumeau ! J’ai déjà exploité ce truc dans un roman et dans une nouvelle. Evidemment, il s’agit là d’un crime horrible, mais, je l’avoue, monsieur Poirot, il me passionne au plus haut degré.

— Du point de vue professionnel, je conçois tout l’intérêt suscité en vous par ce meurtre peu ordinaire !

Mr. Clancy rayonnait.

— Certes ! Et vous pensez que tout le monde – y compris les membres de la police officielle — comprendrait cela ? Pas du tout. L’inspecteur, de même que le jury d’enquête, ne m’ont témoigné que de la basse méfiance. Je me suis dérangé pour me rendre au tribunal et ces imbéciles me remercient en me suspectant de façon ignoble.

— Allons, monsieur Clancy, je vois que vous ne prenez pas la chose trop au sérieux.

— C’est que j’ai ma méthode, mon cher Watson. Excusez-moi si je vous appelle Watson, je n’y mets aucune mauvaise intention. Il est curieux de constater, en passant, combien la ficelle de l’ami stupide a pris dans le public. Personnellement, je crois que les histoires de Sherlock Holmes ont été surfaites. Quelles erreurs grossières ont pu se glisser dans ses romans ! Mais que vous disais-je ?

— Vous parliez de votre méthode.

— Ah ! oui ! (Mr. Clancy se pencha en avant.) Je vais fourrer cet inspecteur – il s’appelle bien Japp, n’est-ce pas ?

— Je vais le fourrer dans mon prochain livre. Vous verrez de quelle façon le traitera Wilbraham Rice.

— Entre deux bananes.

— C’est cela ! Entre deux bananes ! Excellent !

Mr. Clancy éclata de dire.

— Votre profession d’homme de lettres vous procure un avantage appréciable, lui dit Poirot. Vous pouvez soulager votre humeur par la parole écrite. Sur vos ennemis, vous avez la puissance de la plume.

Mr. Clancy se balançait nonchalamment sur sa chaise.

— Je commence à croire que ce meurtre tournera bien pour moi. Je suis en train d’écrire un bouquin dans lequel je relate l’affaire telle qu’elle s’est passée… d’une façon romancée, bien entendu. J’intitulerai cette œuvre : Le Mystère de l’avion. J’y dépeins fidèlement tous les voyageurs. Mon roman se vendra comme des petits pains… si toutefois je le publie à temps.

— Ne craignez-vous pas d’être poursuivi pour diffamation ? demanda Jane.

Mr. Clancy tourna vers elle un visage souriant :

— Non, ma chère mademoiselle. Ah ! si je désignais comme coupable un des passagers, on pourrait exiger des dommages, mais voilà où réside ma force… au dernier chapitre, j’apporte un dénouement tout à fait inattendu.

Poirot ouvrit de grands yeux et se pencha vers l’écrivain.

— Peut-on connaître ce dénouement ?

— Ingénieux, dit-il, et des plus sensationnel. Déguisée en pilote, une jeune fille monte dans l’avion au Bourget et se cache sous le siège de Mme Giselle. Elle emporte avec elle une ampoule d’un nouveau gaz. Lorsqu’elle laisse partir ce gaz, tout le monde tombe dans l’inconscience pendant trois minutes. Elle sort de sa cachette, lance le dard empoisonné, puis quitte l’aéroplane au moyen d’un parachute.

Jane et Poirot clignotèrent des yeux.

— Pourquoi échappe-t-elle à l’effet du gaz ? demanda Jane.

— Elle possède un masque, expliqua Mr. Clancy.

— Et elle descend dans la Manche ?

— Pas nécessairement. Je la ferai atterrir sur la côte française.

— Cette personne ne peut se dissimuler sous un siège ; il n’y a pas suffisamment de place.

— Dans mon avion, il y en aura suffisamment, affirma Mr. Clancy, péremptoirement.

— Epatant ! s’exclama le petit Belge. Et pour quel mobile la jeune fille tuera-t-elle ?

— Je ne suis pas encore bien fixé, Giselle aura probablement ruiné son amoureux qui s’est suicidé ensuite.

— Et comment s’est-elle procuré le poison ?

— Voilà précisément où réside l’art du romancier. J’ai fait de ma jeune fille une charmeuse de serpents, et pour commettre le meurtre elle extrait le venin de son cobra préféré.

— Mon Dieu ! s’écria Hercule Poirot. Ne redoutez-vous pas que la dose ne soit un tantinet… forcée ?

— Un bon écrivain ne force jamais la dose, déclara Mr. Clancy d’une voix ferme, surtout quand il introduit dans son roman des fléchettes empoisonnées en usage chez les Indiens de l’Amérique du Sud. Je sais bien qu’il s’agit ici de venin de serpent ; mais le principe reste le même. Vous ne voudriez tout de même pas qu’un roman policier ressemblât à la vie réelle. Consultez un peu les journaux, les crimes y sont d’une monotonie désespérante.

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