La mort dans les nuages Agatha Christie

Japp éclata de rire, heureux de sa plaisanterie. Poirot sourit avec indulgence. L’homme de Scotland Yard reprit :

BRYANT : Probabilités et possibilités toutes deux bonnes.

CLANCY : Motif douteux ; probabilités et possibilités excellentes.

RYDER : Probabilités incertaines ; possibilités assez bonnes.

LES DEUX DUPONT : Probabilités médiocres quant aux motifs, bonnes quant au moyen d’obtenir le poison. Possibilités bonnes.

— Voilà, il me semble, un résumé assez clair de la situation. Il nous reste à procéder à l’enquête, selon la manière ordinaire. Je m’occupe d’abord de Clancy et de Bryant ; il conviendrait de sonder leur passé et de voir si récemment ils n’ont pas eu besoin d’argent… puis je me renseignerai sur leurs faits et gestes durant l’année dernière. Idem pour Ryder, sans oublier entièrement les autres. Je chargerai Wilson de fourrer le nez dans leurs antécédents. M. Fournier prendra en main les Dupont.

L’homme de la Sûreté générale acquiesça.

— Entendu. Comptez sur moi. Je retourne à Paris dès ce soir. Sans doute sera-t-il possible de faire parler Elise, la bonne de Mme Giselle, maintenant que nous sommes au courant de bien des choses. Je vérifierai également les allées et venues de Mme Giselle ces derniers temps… où elle a passé l’été. Elle s’est rendue une ou deux fois au Pinet. Je verrai quelles personnes anglaises elle a pu y rencontrer. Ah ! il y a du pain sur la planche !

Tous deux regardèrent Poirot, absorbé dans ses pensées.

— Et vous, monsieur Poirot, vous ne nous apportez pas votre concours ?

Poirot sembla sortir d’un rêve.

— Si, j’aimerais accompagner M. Fournier à Paris.

— Enchanté, dit le Français.

— Eh bien, mon cher Poirot, à quoi songez-vous ? demanda Japp. Votre mine m’intrigue. Vous avez quelque petit problème en tête, hein ?

— Un ou deux, mais bien difficile à résoudre.

— Dites-nous un peu de quoi il s’agit.

— Ce qui me tracasse, c’est l’endroit où fut retrouvé le chalumeau.

— Parbleu ! Un peu plus on vous coffrait parce que cet instrument a été ramassé à votre place.

Poirot secoua la tête.

— Ce n’est pas le fait qu’on l’ait fourré derrière mon siège qui me tracasse, mais pourquoi a-t-on choisi ce genre de cachette ?

— Peuh ! C’est très simple. Il fallait bien dissimuler l’objet quelque part. Le meurtrier ne pouvait risquer qu’on le découvrît sur lui.

— Evidemment. Mais vous avez peut-être remarqué, en examinant l’avion, que si les fenêtres ne s’ouvrent pas, chacune d’elles est munie, pour la ventilation, d’un cercle de petits trous ronds que l’on ouvre ou que l’on ferme en tournant une plaque de verre. Ces orifices sont suffisamment grands pour y passer le chalumeau. Quoi de plus facile que de se débarrasser ainsi de cet instrument ? Il tombe à terre et il y a des chances qu’il ne sera jamais retrouvé.

— J’y vois une objection : le meurtrier craignait d’être surpris pendant qu’il essayait d’introduire le chalumeau dans les trous du ventilateur.

— Allons donc ! s’exclama Poirot. S’est-il gêné pour porter le chalumeau à ses lèvres et envoyer le dard mortel ?

— Admettons que mon hypothèse soit absurde, reconnut Japp. Toujours est-il qu’on a découvert le chalumeau derrière le coussin d’un siège. Il n’y a pas à sortir de là.

Poirot ne répondit pas. Le Français le questionna :

— Est-ce que cela vous fournit une idée ?

— Ces faits me suggèrent du moins une nouvelle façon de voir.

De ses longs doigts distraits, il redressa l’encrier que la main nerveuse de Japp avait légèrement déplacé.

Levant brusquement la tête, le petit Belge demanda :

— A propos, mon cher Japp, avez-vous dressé la liste détaillée de tous les objets appartenant aux passagers ? Vous me l’aviez promise…

CHAPITRE VIII La liste

— Je suis un homme de parole, dit Japp.

Avec un sourire, il fourra sa main dans sa poche et en retira un paquet de feuilles dactylographiées.

— Voici la liste. Tout y est… jusqu’au moindre détail. J’avoue que j’y ai découvert une chose assez curieuse. Je vous en parlerai lorsque vous aurez lu jusqu’au bout.

Poirot étala les feuilles sur la table et en commença la lecture. Fournier s’approcha et lut, par-dessus son épaule.

JAMES RYDER :

Poches.

— Mouchoir de toile marqué J. Un porte-billets en peau de porc… sept billets d’une livre sterling et trois cartes de firmes commerciales… Lettre de son associé, George Elbermann, formulant l’espoir que « l’emprunt sera négocié avec succès… sans quoi nous nous trouverons dans de vilains draps »… Lettre signée « Maud » donnant rendez-vous au restaurant du Trocadéro pour le lendemain soir (papier bon marché, écriture de personne dénuée d’instruction). Etui à cigarettes en argent. Boîte d’allumettes. Stylographe, trousseau de clefs. Monnaie d’appoint française et anglaise.

Valise.

— Liasse de papiers concernant la construction en ciment. Une boîte de pastilles « radicales contre le rhume ».

DOCTEUR BRYANT :

Poches.

— Deux mouchoirs de toile. Porte-billets contenant 20 livres sterling et 500 francs. Monnaie d’appoint anglaise et française. Agenda. Etui à cigarettes. Briquet. Stylographe. Clef de sûreté Yale. Trousseau de clefs.

Flûte dans son étui.

Les Mémoires de Benvenuto Cellini et Les Maux de l’Oreille.

NORMAN GAILE :

Poches.

— Mouchoirs de soie. Portefeuille renfermant une liasse de livres sterling et 600 francs. Petite monnaie. Deux cartes de maisons françaises spécialisées dans la fabrication d’instruments de chirurgie dentaire. Une boîte d’allumettes-bougies, vide. Briquet en argent. Pipe de bruyère. Blague à tabac en caoutchouc. Clef de sûreté Yale.

Valise.

— Veste de toile blanche. Deux petits miroirs dentaires. Rouleaux d’ouate. La Vie parisienne. Le Strand Magazine. L’autocar.

ARMAND DUPONT :

Poches.

— Portefeuille contenant 1.000 francs et 10 livres sterling. Lunettes dans un étui. Petite monnaie française. Mouchoir de coton. Paquet de cigarettes. Boîte d’allumettes. Cartes de visite. Cure-dents.

Valise.

— Manuscrit d’une allocution destinée à la Société Royale des Recherches Orientales. Deux publications allemandes d’archéologie. Deux feuilles d’esquisses de poteries. Tubes décorés (tuyaux de pipe kurdes). Petit plateau en vannerie. Neuf photographies toutes de poteries.

JEAN DUPONT :

Poches.

— Portefeuille contenant 5 livres sterling et 300 francs. Etui à cigarettes. Porte-cigarette en ivoire. Briquet. Stylographe. Deux crayons. Petit agenda couvert de notes. Lettre en anglais d’un nommé L. Mariner, avec invitation à déjeuner au restaurant près de Tottenham Court Road. Monnaie d’appoint française.

DANIEL CLANCY :

Poches.

— Mouchoir taché d’encre. Stylographe qui fuit. Portefeuille contenant 4 livres sterling et 100 francs. Trois coupures de journaux relatant des crimes récents (un empoisonnement par l’arsenic et deux abus de confiance). Deux lettres d’agents de location donnant des détails sur des propriétés de campagne. Agenda. Quatre crayons. Canif. Trois factures acquittées et quatre non payées. Une lettre signée « Gordon » avec en-tête du S. S. Minautor. Mots croisés du Times, non achevés. Carnet de notes contenant des idées de romans. Monnaies d’appoint italienne, française, suisse et anglaise. Note d’hôtel acquittée, de Naples. Gros trousseau de clefs.

Poches de manteau.

— Notes manuscrites du Meurtre sur le Vésuve. Indicateur Bradshaw. Balle de golf. Paires de chaussettes. Brosse à dents. Note d’hôtel acquittée de Paris.

MISS KERR :

Sac à main.

— Rouge à lèvres. Deux porte-cigarette, un en ivoire et l’autre en jade. Boîte à poudre. Etui à cigarettes. Boîte d’allumettes. Mouchoir. Deux billets de 2 livres sterling, de la petite monnaie. Une lettre de crédit. Des clefs.

Mallette.

— Intérieur en peau de chagrin. Flacons, brosses, peignes, etc., nécessaire de manucure. Sac de toilette contenant une brosse à dents, une éponge, une boîte à poudre, du savon. Deux paires de ciseaux. Cinq lettres de parents et amis d’Angleterre. Deux romans de la collection Tauchnitz. Photographie de deux épagneuls.

Un numéro de Vogue et de Good Housekeeping.

MISS GREY :

Sac à main.

— Bâton de rouge et poudrier. Clef Yale et clef de malle. Crayon. Etui à cigarettes. Porte-cigarette. Boîte d’allumettes. Deux mouchoirs. Note d’hôtel du Pinet, acquittée. Petits livres de Phrases françaises. Porte-monnaie contenant 100 francs et 10 shillings. Petite monnaie anglaise et française. Un jeton de Casino de 5 francs.

Poche du manteau de voyage.

— Six cartes postales de Paris, deux mouchoirs, une écharpe de soie. Lettre signée « Gladys ». Tube d’aspirine.

LADY HORBURY :

Sac à main.

— Deux bâtons de rouge et poudrier. Mouchoir. Trois billets de 1000 francs. 6 livres sterling. Menue monnaie française. Une bague en diamant. Cinq timbres-poste français. Deux porte-cigarette. Un briquet, dans un étui.

Mallette.

— Trousse complète de maquillage. Nécessaire à ongles de luxe (or). Petite bouteille avec étiquette écrite à l’encre « Acide borique ».

Comme Poirot arrivait à la fin de la liste, Japp posa le doigt sur ce dernier article.

— Un de nos limiers a eu le nez fin. Il jugeait que cette simple bouteille cadrait mal avec le reste. Pas plus d’acide borique là-dedans que sur cette feuille : la poudre blanche était de la cocaïne.

Poirot ouvrit de grands yeux et hocha lentement la tête.

— Ce détail n’a peut-être rien à voir avec le cas qui nous occupe, dit Japp. Toutefois on peut alléguer qu’une personne s’adonnant à la cocaïne a perdu tout sens moral et lady Horbury me paraît femme à ne reculer devant aucun obstacle pour satisfaire ses désirs. Je doute cependant qu’elle possède le cran nécessaire pour mener jusqu’au bout une affaire de ce genre ; de plus, il lui était matériellement impossible de commettre le crime. C’est à n’y rien comprendre.

Poirot rassembla les feuilles dactylographiées et les parcourut une seconde fois, puis il les posa sur la table en poussant un soupir.

— A première vue, tout semble désigner clairement le coupable, mais je ne discerne pas son mobile ni même comment il s’y serait pris.

Japp regarda fixement Poirot.

— Prétendez-vous que la lecture de ces papiers vous permette de désigner le meurtrier ?

— Je le crois, dit Poirot.

Japp prit les feuilles et les relut entièrement. Quand il eut terminé, il les lança sur la table.

— Monsieur Poirot, vous moqueriez-vous de moi, par hasard ?

— Non, pas du tout. Quelle idée !

— Et vous, monsieur Fournier, qu’en pensez-vous ?

Le Français hocha la tête.

— Je suis peut-être un imbécile, dit-il, mais je ne vois pas en quoi cette liste nous avance.

— Pas en elle-même, observa Poirot, mais prise en considération avec certains détails du crime. Après tout, je puis me tromper…

— Quoi qu’il en soit, il m’intéresserait infiniment de vous entendre exposer votre hypothèse.

— Comme vous le dites, ce n’est qu’une hypothèse… une simple hypothèse. J’espérais relever sur cette liste un certain objet. Eh bien, il y figure ; mais cette découverte semble m’égarer sur une mauvaise piste, me faire accuser à faux un innocent. Ah ! Notre tâche est rude et je vous avoue que bien des points demeurent encore obscurs pour moi. Je ne m’y reconnais plus : cependant certains faits se détachent de l’ensemble et paraissent vouloir diriger nos recherches. N’est-ce point votre avis ? Ah ! non ! je vois que vous n’avez pas saisi. Que chacun travaille donc seul et selon sa propre initiative. Jusqu’ici, je n’affirme rien, je me borne à des suppositions…

— M’est avis que vous parlez pour ne rien dire, remarqua Japp en se levant. Restons-en là pour aujourd’hui. Demain, je m’occuperai de l’affaire du côté de Londres. Vous, Fournier, vous retournez à Paris. Et vous, monsieur Poirot ?

— Je désire toujours accompagner M. Fournier à Paris. A présent plus que jamais…

— Plus que jamais ?… je voudrais bien savoir quel asticot vous trotte par la cervelle ?

— Quel asticot ! Fi ! le vilain mot, Japp ?

Fournier serra la main de Poirot.

— Bonsoir, monsieur, et merci de votre charmante hospitalité. Nous nous retrouverons à Croydon demain matin, n’est-ce pas ?

— Entendu, à demain ! Fournier et Japp sortirent.

Demeuré seul, Poirot sembla un moment plongé dans un rêve. Puis il se leva, effaça les quelques traces de désordre, vida les cendriers et remit les chaises en place.

Il se dirigea vers un guéridon et prit un numéro du Sketch. Il tourna les pages jusqu’à ce qu’il rencontre ce qu’il cherchait.

« Deux adorateurs du soleil », disait la légende « Lady Horbury et Mr. Raymond Barraclough au Pinet ».

Il regarda les deux personnages en costume de bain, les bras enlacés.

« Ma foi… Il y aurait peut-être quelque chose à faire de ce côté… On peut toujours essayer… », songea Poirot.

CHAPITRE IX : Elise Grandier

Le lendemain, le temps était si beau qu’Hercule Poirot lui-même ne ressentit aucun malaise à l’estomac durant le voyage de Croydon au Bourget.

Ils prirent l’avion de huit heures quarante-cinq du matin. Outre Poirot et Fournier, il y avait dans le compartiment sept ou huit passagers. Le Français en profita pour se livrer à quelques expériences. Tirant de sa poche un petit tube de bambou, il le porta à ses lèvres et le pointa vers une certaine direction. Il exécuta cette manœuvre en se penchant sur le côté de son siège, puis en tournant légèrement la tête et en revenant du lavabo ; à chaque fois il surprit un ou plusieurs des passagers l’observant avec un étonnement amusé. La dernière fois, tous les regards étaient braqués sur lui.

Découragé, Fournier s’affala sur son siège. Le joyeux sourire de Poirot était loin de le réconforter.

— Cela vous amuse, mon ami ? Admettez-vous cependant qu’on doive tenter quelques expériences ?

— Evidemment ! En réalité, j’admire votre conscience professionnelle. Rien de tel que la démonstration visuelle. Vous jouez le rôle du meurtrier armé du chalumeau. Le résultat saute aux yeux : tout le monde vous voit.

— Pas tout le monde, répliqua Fournier.

— En un sens, non. A chaque fois, certaines personnes ne vous voient pas. Pour réussir son crime, le meurtrier devait être assuré d’agir à l’abri de tous les regards.

— Chose impossible dans les conditions ordinaires, dit Fournier. J’en reviens à mon hypothèse du « moment psychologique » ; il a dû se produire un fait extraordinaire qui a concentré ailleurs l’attention de tous les passagers.

— Notre ami Japp va entreprendre une enquête minutieuse sur ce point.

— Ne partagez-vous pas mon avis, monsieur Poirot ?

Poirot hésita une seconde, puis il s’expliqua lentement :

— Je vous accorde qu’une « raison psychologique » a pu empêcher les passagers du compartiment de prendre le meurtrier sur le fait… Mais nos idées suivent des directions tout à fait différentes. Dans le cas qui nous occupe, les faits visibles sont trompeurs. Fermez les yeux, mon ami, au lieu de les ouvrir tout grands. Fiez-vous aux yeux de l’esprit, et non à ceux du corps. Faites fonctionner les petites cellules grises de votre cerveau… Qu’elles s’évertuent à vous révéler comment le drame s’est réellement passé.

Fournier le considérait d’un air intrigué.

— Je ne saisis pas très bien, monsieur Poirot.

— Parce que vous appuyez vos déductions sur votre témoignage visuel. Rien ne peut être aussi fallacieux que ce genre d’observation.

Fournier hocha la tête et allongea les mains devant lui.

— Je renonce à vous comprendre, monsieur Poirot.

— Notre ami Giraud vous recommanderait de ne point tenir compte de mes divagations. « Debout et à l’œuvre ! s’exclamait-il. S’installer dans un fauteuil et réfléchir, c’est la méthode d’un vieillard sénile. » A quoi je réponds : « Un jeune chien de chasse court si vite sur la piste qu’il passe très souvent près du gibier sans le voir… » Je vous ai donné un bon conseil ; à vous d’en profiter.

Et, s’appuyant au dossier de son fauteuil, Poirot ferma les paupières, peut-être pour réfléchir ; le fait est qu’au bout de cinq minutes il dormait profondément.

Arrivés à Paris, les deux hommes se dirigèrent tout droit au numéro 3 de la rue Joliette.

Cette rue, située sur la rive gauche de la Seine, n’offrait rien de particulier, et rien ne distinguait le numéro 3 des autres maisons. Un vieux concierge les reçut et salua Fournier d’un air bourru.

— Encore ces messieurs de la police ? Que d’ennuis, mon Dieu ! Voilà qui fera du tort à l’immeuble.

Il rentra dans sa loge en grognant.

— Montons d’abord au bureau de Mme Giselle, au premier étage.

Tout en parlant, Fournier tira une clef de sa poche et expliqua que la police française avait pris la précaution de fermer la porte à clef et d’y mettre les scellés en attendant le résultat de l’enquête en Angleterre.

— Non pas que je compte trouver ici quelque chose qui puisse nous aider, ajouta-t-il.

Il enleva les scellés, ouvrit la porte et tous deux entrèrent dans une pièce de dimensions restreintes. Dans un coin se trouvait un coffre-fort d’un modèle suranné. Un bureau et quelques fauteuils recouverts de tapisserie râpée complétaient l’ameublement. L’unique fenêtre était sale et, selon toute probabilité, n’avait jamais été ouverte.

Fournier haussa les épaules en jetant un coup d’œil autour de lui.

— Vous voyez ? dit-il. Rien, absolument rien. Poirot passa derrière le bureau et s’assit à la place qu’avait occupée la femme d’affaires. Il regarda Fournier debout en face de lui, caressa la surface du bois, puis passa la main dessous.

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