La San-Felice – Tome II

LIX – OÙ SA MAJESTÉ COMMENCE PAR NE RIENCOMPRENDRE ET FINIT PAR N’AVOIR RIEN COMPRIS.

Le personnage qui attendait le roi dans sonappartement et qui par hasard se trouvait à San-Leucio quand le roil’avait demandé, c’était le cardinal Ruffo, c’est-à-dire celuiauquel le roi avait toujours recouru dans les cas extrêmes.

Or, au cas extrême dans lequel se trouvait leroi à son arrivée, s’était jointe une complication inattendue quilui faisait encore désirer davantage de consulter son conseil.

Aussi le roi s’élança-t-il dans sa chambre encriant :

– Où est-il ? où est-il ?

– Me voilà, sire, répondit le cardinal envenant au-devant de Ferdinand.

– Avant tout, pardon, mon cher cardinal, devous avoir fait éveiller à deux heures du matin.

– Du moment que ma vie elle-même appartient àSa Majesté, mes nuits comme mes jours sont à elle.

– C’est que, voyez-vous, mon éminentissime,jamais je n’ai eu plus besoin du dévouement de mes amis qu’à cetteheure.

– Je suis heureux et fier que le roi me metteau nombre de ceux sur le dévouement desquels il peut compter.

– En me voyant revenir d’une manière siinattendue, vous vous doutez de ce qui arrive, n’est-cepas ?

– Le général Mack s’est fait battre, jeprésume.

– Ah ! ç’a été lestement fait,allez ! en une seule fois et d’un seul coup. Nos quarantemille Napolitains, à ce qu’il paraît, et c’est le cas de le dire,n’y ont vu que du feu.

– Ai-je besoin de dire à Votre Majesté que jem’y attendais ?

– Mais, alors, pourquoi m’avez-vous conseilléla guerre ?

– Votre Majesté se rappellera que c’était àune condition seulement que je lui donnais ce conseil-là.

– Laquelle ?

– C’est que l’empereur d’Autriche marcheraitsur le Mincio en même temps que Votre Majesté marcherait surRome ; mais il paraît que l’empereur n’a point marché.

– Vous touchez là un bien autre mystère, monéminentissime.

– Comment ?

– Vous vous rappelez parfaitement la lettrepar laquelle l’empereur me disait qu’aussitôt que je serais à Rome,il se mettrait en campagne, n’est-ce pas ?

– Parfaitement ; nous l’avons lue,examinée et paraphrasée ensemble.

– Je dois justement l’avoir ici dans monporte-feuille particulier.

– Eh bien, sire ? demanda lecardinal.

– Eh bien, prenez connaissance de cette autrelettre que j’ai reçue à Rome au moment où je mettais le pied àl’étrier, et que je n’ai lue entièrement que ce soir, et, si vous ycomprenez quelque chose, je déclare non-seulement que vous êtesplus fin que moi, ce qui n’est pas bien difficile, mais encore quevous êtes sorcier.

– Sire, ce serait une déclaration que je vousprierais de garder pour vous. Je ne suis pas déjà si bien en courde Rome.

– Lisez, Lisez.

Le cardinal prit la lettre et lut :

« Mon cher frère et cousin, oncle etbeau-père, allié et confédéré… »

– Ah ! dit le cardinal en s’interrompant,celle-là est de la main tout entière de l’empereur.

– Lisez, lisez, fit le roi.

Le cardinal lut :

« Laissez-moi d’abord vous féliciter devotre entrée triomphale à Rome. Le dieu des batailles vous aprotégé, et je lui rends grâces de la protection qu’il vous aaccordée ; cela est d’autant plus heureux qu’il paraît s’êtrefait entre nous un grand malentendu… »

Le cardinal regarda le roi.

– Oh ! vous allez voir, monéminentissime ; vous n’êtes pas au bout, je vous enréponds.

Le cardinal continua.

« Vous me dites, dans la lettre que vousme faites l’honneur de m’écrire pour m’annoncer vos victoires, queje n’ai plus, de mon côté, qu’à tenir ma promesse, comme vous aveztenu les vôtres ; et vous me dites clairement que cettepromesse que je vous ai faite était d’entrer en campagne aussitôtque vous seriez à Rome… »

– Vous vous rappelez parfaitement, n’est-cepas, mon éminentissime, que l’empereur mon neveu avait pris cetengagement ?

– Il me semble que c’est écrit en touteslettres dans sa dépêche.

– D’ailleurs, continua le roi, qui, tandis quele cardinal lisait la première partie de la lettre de l’empereur,avait ouvert son portefeuille et y avait retrouvé la premièremissive, nous allons en juger : voici la lettre de mon cherneveu ; nous la comparerons à celle-ci, et nous verrons bienqui, de lui ou de moi, a tort. Continuez, continuez.

Le cardinal, en effet, continua :

« Non-seulement je ne vous ai pas promiscela, mais je vous ai, au contraire, positivement écrit que je neme mettrais en campagne qu’à l’arrivée du général Souvorov et deses quarante mille Russes, c’est-à-dire vers le mois d’avrilprochain… »

– Vous comprenez, mon éminentissime, reprit leroi, qu’un de nous deux est fou.

– Je dirai même un de nous trois, reprit lecardinal, car je l’ai lu comme Votre Majesté.

– Eh bien, alors, continuez.

Le cardinal se remit à sa lecture.

« Je suis d’autant plus sûr de ce que jevous dis, mon cher oncle et beau-père, que, selon la recommandationque Votre Majesté m’en avait faite j’ai écrit la lettre que j’ai eul’honneur de lui adresser tout entière de ma main… »

– Vous entendez ? de sa main !

– Oui ; mais je dirais comme VotreMajesté, que je n’y comprends absolument rien.

– Vous allez voir, Éminence, qu’il n’y a del’auguste main de mon neveu, au contraire, que l’adresse, l’en-têteet la salutation.

– Je me rappelle tout cela parfaitement.

– Continuez, alors.

Le cardinal reprit :

« Et que, pour ne m’écarter en rien de ceque j’avais l’honneur de dire à Votre Majesté, j’en ai fait prendrecopie par mon secrétaire ; cette copie, je vous l’envoie afinque vous la compariez à l’original et que vous vous assuriez devisu qu’il ne pouvait y avoir, dans mes phrases, aucuneambiguïté qui vous induisit en pareille erreur… »

Le cardinal regarda le roi.

– Y comprenez-vous quelque chose ?demanda Ferdinand.

– Pas plus que vous, sire ; maispermettez que j’aille jusqu’au bout.

– Allez, allez ! ah ! nous sommesdans de beaux draps, mon cher cardinal !

« Et, comme j’avais l’honneur de le direà Votre Majesté, continua Ruffo, je suis doublement heureux que laProvidence ait béni ses armes ; car, si au lieu d’êtrevictorieuse, elle eût été battue, il m’eût été impossible, sansmanquer aux engagements pris par moi envers les puissancesconfédérées, d’aller à son secours, et j’eusse été obligé, à mongrand regret, de l’abandonner à sa mauvaise fortune ; ce quieût été pour mon cœur un grand désespoir que, par bonheur, laProvidence m’a épargné en lui accordant la victoire… »

– Oui, la victoire, dit le roi, elle estbelle, la victoire !

« Et maintenant, recevez, mon cher frèreet cousin, oncle et beau-père… »

– Et cœtera, et cœtera !interrompit le roi. Ah !… Et maintenant, mon cher cardinal,voyons la copie de la prétendue lettre, dont, par bonheur, j’aiconservé l’original.

Cette copie était effectivement incluse dansla lettre. Ruffo la tenait, il la lut. C’était bien celle de ladépêche qui avait été décachetée par la reine et Acton, et qui,leur ayant paru mal seconder leur désir, avait été remplacée par lalettre falsifiée que le roi tenait à la main, prêt à la comparer àla copie que lui envoyait François II.

Quand nous aurons remis sous les yeux de noslecteurs cette copie de la véritable lettre, – comme nous croyonsla chose nécessaire à la clarté de notre récit, – on jugera del’étonnement où elle devait jeter le roi.

« Château de Schœnbrünn, 28 septembre1798.

» Très-excellent frère, cousin et oncle,allié et confédéré,

» Je réponds à Votre Majesté de ma main,comme elle m’a écrit de la sienne.

» Mon avis, d’accord avec celui duconseil aulique, est que nous ne devons commencer la guerre contrela France que quand nous aurons réuni toutes nos chances desuccès ; et une des chances sur lesquelles il m’est permis decompter, c’est la coopération des 40,000 hommes de troupes russesconduites par le feld-maréchal Souvorov, à qui je compte donner lecommandement en chef de nos armées ; or, ces 40,000 hommes neseront ici qu’à la fin de mars. Temporisez donc, mon très-excellentfrère, cousin et oncle ; retardez par tous les moyenspossibles l’ouverture des hostilités ; je ne crois pas que laFrance soit plus que nous désireuse de faire la guerre ;profitez de ses dispositions pacifiques ; donnez quelqueraison, bonne ou mauvaise, de ce qui s’est passé ; et, au moisd’avril, nous entrerons en campagne avec tous nos moyens.

» Sur ce, et la présente n’étant à autrefin, je prie, mon très-cher frère, cousin et oncle, allié etconfédéré, que Dieu vous ait en sa sainte et digne garde.

» FRANÇOIS. »

– Et, maintenant que vous venez de lire laprétendue copie, dit le roi, lisez l’original, et vous verrez s’ilne dit pas tout le contraire.

Et il passa au cardinal la lettre falsifiéepar Acton et par la reine, lettre qu’il lut tout haut, comme ilavait fait de la première.

Comme la première, elle doit être mise sousles yeux de nos lecteurs, qui se souviennent peut-être du sens,mais qui, à coup sûr, ont oublié le texte :

La voici :

« Château de Schœnbrünn, 28 septembre1798.

» Très-excellent frère, cousin et oncle,allié et confédéré,

» Rien ne pouvait m’être plus agréableque la lettre que vous m’écrivez et dans laquelle vous me promettezde vous soumettre en tout point à mon avis. Les nouvelles quim’arrivent de Rome me disent que l’armée française est dansl’abattement le plus complet ; il en est tout autant del’armée de la haute Italie.

» Chargez-vous donc de l’une, montrès-excellent frère, cousin et oncle, allié et confédéré ; jeme chargerai de l’autre. À peine aurai-je appris que vous êtes àRome, que, de mon côté, j’entre en campagne avec 140,000hommes ; vous en avez de votre côté 60,000 ; j’attends40,000 Russes ; c’est plus qu’il n’en faut pour que leprochain traité de paix, au lieu de s’appeler le traité deCampo-Formio, s’appelle le traité de Paris.

» Sur ce, et la présente n’étant à autrefin, je prie, mon très-cher frère, cousin et oncle, allié etconfédéré, que Dieu vous ait en sa sainte et digne garde.

» FRANÇOIS. »

Le cardinal demeura pensif après avoir achevésa lecture.

– Eh bien, éminentissime, que pensez-vous decela ? dit le roi.

– Que l’empereur a raison, mais que VotreMajesté n’a pas tort.

– Ce qui signifie ?

– Qu’il y a là-dessous, comme l’a dit VotreMajesté, quelque mystère terrible peut-être ; plus qu’unmystère, une trahison.

– Une trahison ! Et qui avait intérêt àme trahir ?

– C’est me demander le nom des coupables, sireet je ne les connais pas.

– Mais ne pourrait-on pas lesconnaître ?

– Cherchons-les, je ne demande pas mieux qued’être le limier de Votre Majesté ; Jupiter a bien trouvéFerrari… Et tenez, à propos de Ferrari, sire, il serait bon del’interroger.

– Cela a été ma première pensée ; aussilui ai-je fait dire de se tenir prêt.

– Alors, que Votre Majesté le fasse venir.

Le roi sonna ; le même valet de pied quiétait venu lui parler à table parut.

– Ferrari ! demanda le roi.

– Il attend dans l’antichambre, sire.

– Fais-le entrer.

– Votre Majesté m’a dit qu’elle était sûre decet homme.

– C’est à dire, Éminence, que je vous ai ditque je croyais en être sûr.

– Eh bien, j’irai plus loin que Votre Majesté,j’en suis sûr, moi.

Ferrari parut à la porte, botté, éperonné,prêt à partir.

– Viens ici, mon brave, lui dit le roi.

– Aux ordres de Votre Majesté. Mes dépêches,sire ?

– Il ne s’agit pas de dépêches ce soir, monami, dit le roi ; il s’agit seulement de répondre à nosquestions.

– Je suis prêt, sire.

– Interrogez, cardinal.

– Mon ami, dit Ruffo au courrier, le roi a laplus grande confiance en vous.

– Je crois l’avoir méritée par quinze ans debons et loyaux services, monseigneur.

– C’est pourquoi le roi vous prie de rappelertous vos souvenirs, et il veut bien vous prévenir par ma voix qu’ils’agit d’une affaire très-importante.

– J’attends votre bon plaisir, monseigneur,dit Ferrari.

– Vous vous rappelez bien les moindrescirconstances de votre voyage à Vienne, n’est-ce pas ? demandale cardinal.

– Comme si j’en arrivais, monseigneur.

– C’est bien l’empereur qui vous a remislui-même la lettre que vous avez apportée au roi ?

– Lui-même, oui, monseigneur, et j’ai déjà eul’honneur de le dire à Sa Majesté.

– Sa Majesté désirerait en recevoir uneseconde fois l’assurance de votre bouche.

– J’ai l’honneur de la lui donner.

– Où avez-vous mis la lettre del’empereur ?

– Dans cette poche-là, dit Ferrari en ouvrantsa veste.

– Où vous êtes-vous arrêté ?

– Nulle part, excepté pour changer decheval.

– Où avez-vous dormi ?

– Je n’ai pas dormi.

– Hum ! fit le cardinal ; mais j’aientendu dire – vous nous avez même dit – qu’il vous était arrivé unaccident.

– Dans la cour du château, monseigneur ;j’ai fait tourner mon cheval trop court, il s’est abattu des quatrepieds, ma tête a porté contre une borne, et je me suis évanoui.

– Où avez-vous repris vos sens ?

– Dans la pharmacie.

– Combien de temps êtes-vous resté sansconnaissance ?

– C’est facile à calculer, monseigneur. Moncheval s’est abattu vers une heure ou une heure et demie du matin,et, quand j’ai rouvert les yeux, il commençait à faire jour.

– Au commencement d’octobre, il fait jour verscinq heures et demie du matin, six heures peut-être, c’est doncpendant quatre heures environ que vous êtes restéévanoui ?

– Environ, oui, monseigneur.

– Qui était près de vous quand vous avezrouvert les yeux ?

– Le secrétaire de Son Excellence le capitainegénéral, M. Richard, et le chirurgien de Santa-Maria.

– Vous n’avez aucun soupçon que l’on aittouché à la lettre qui était dans votre poche ?

– Quand je me suis réveillé, la première choseque j’ai faite a été d’y porter la main, elle y était toujours.J’ai examiné le cachet et l’enveloppe, ils m’ont paru intacts.

– Vous aviez donc quelques doutes ?

– Non, monseigneur, j’ai agiinstinctivement.

– Et ensuite ?

– Ensuite, monseigneur, comme le chirurgien deSanta-Maria m’avait pansé pendant mon évanouissement, on m’a faitprendre un bouillon ; je suis parti, et j’ai remis ma lettre àSa Majesté. Du reste, vous étiez là, monseigneur.

– Oui, mon cher Ferrari, et je crois pouvoiraffirmer au roi que, dans toute cette affaire, vous vous êtesconduit en bon et loyal serviteur. Voilà tout ce que l’on désiraitsavoir de vous ; n’est-ce pas, sire ?

– Oui, répondit Ferdinand.

– Sa Majesté vous permet donc de vous retirer,mon ami, et de prendre un repos dont vous devez avoir grandbesoin.

– Oserai-je demander à Sa Majesté si j’aidémérité en rien de ses bontés ?

– Au contraire, mon cher Ferrari, dit le roi,au contraire, et tu es plus que jamais l’homme de ma confiance.

– Voilà tout ce que je désirais savoir,sire ; car c’est la seule récompense que j’ambitionne.

Et il se retira heureux de l’assurance que luidonnait le roi.

– Eh bien ? demanda Ferdinand.

– Eh bien, sire, s’il y a eu substitution delettre, ou changement fait à la lettre, c’est pendantl’évanouissement de ce malheureux que la chose a eu lieu.

– Mais, comme il vous l’a dit, monéminentissime, le cachet et l’enveloppe étaient intacts.

– Une empreinte de cachet est facile àprendre.

– On aurait donc contrefait la signature del’empereur ? Dans tous les cas, celui qui aurait fait le coupserait un habile faussaire.

– On n’a pas eu besoin de contrefaire lasignature de l’empereur, sire.

– Comment s’y est-on pris, alors ?

– Remarquez, sire, que je ne vous dis pas ceque l’on a fait.

– Que me dites-vous donc ?

– Je dis à Votre Majesté ce que l’on aurait pufaire.

– Voyons.

– Supposez, sire, que l’on se soit procuré ouque l’on ait fait faire un cachet représentant la tête deMarc-Aurèle.

– Après ?

– On aurait pu amollir la cire du cachet en laplaçant au-dessus d’une bougie, ouvrir la lettre, la plierainsi…

Et Ruffo la plia, en effet, comme avait faitActon.

– Pour quoi faire la plier ainsi ?demanda le roi.

– Pour sauvegarder l’en-tête et lasignature ; puis, avec un acide quelconque, enleverl’écriture, et, à la place de ce qui y était alors, mettre ce qu’ily a aujourd’hui.

– Vous croyez cela possible,Éminence ?

– Rien de plus facile ; je dirai même quecela expliquerait parfaitement, vous en conviendrez, sire, unelettre d’une écriture étrangère entre un entête et une salutationde l’écriture de l’empereur.

– Cardinal ! cardinal ! dit le roiaprès avoir examiné la lettre avec attention, vous êtes un bienhabile homme.

Le cardinal s’inclina.

– Et maintenant, qu’y a-t-il à faire, à votreavis ? demanda le roi.

– Laissez-moi le reste de la nuit pour ypenser, répliqua le cardinal, et, demain, nous en reparlerons.

– Mon cher Ruffo, dit le roi, n’oubliez pasque, si je ne vous fais pas premier ministre, c’est que je ne suispas le maître.

– J’en suis si bien convaincu, sire, que, touten ne l’étant pas, j’en ai la même reconnaissance à Votre Majestéque si je l’étais.

Et, saluant le roi avec son respect accoutumé,le cardinal sortit, laissant Sa Majesté pénétrée d’admiration pourlui.

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