Scène VIII
Daphnis
D’aise et d’étonnement je demeureimmobile.
D’où lui vient cette humeur de m’être sifacile ?
D’où me vient ce bonheur où je n’osaispenser ?
Florame, il m’est permis de terécompenser ;
Et sans plus déguiser ce qu’un pèreautorise,
Je puis me revancher du don de tafranchise ;
Ton mérite le rend, malgré ton peu debiens,
Indulgent à mes feux, et favorable auxtiens :
Il trouve en tes vertus des richesses plusbelles.
Mais est-il vrai, mes sens ? m’êtes-voussi fidèles ?
Mon heur me rend confuse, et ma confusion
Me fait tout soupçonner de quelqueillusion.
Je ne me trompe point, ton mérite et tarace
Auprès des gens d’honneur sont trop dignes degrâce.
Florame, il est tout vrai, dès lors que je tevis,
Un battement de cœur me fit de cetavis ;
Et mon père aujourd’hui souffre que dans sonâme
Les mêmes sentiments…