L’Amérique mystérieuse – Todd Marvel Détective Milliardaire – Tome II

CHAPITRE III – PREMIÈRES DIFFICULTÉS

Pendant ce temps, Todd Marvel et Floridoravaient pris place dans l’auto que pilotait le Noir, et filaientvers Paris.

La voiture ne s’arrêta que devant un somptueuximmeuble du quartier des Invalides, à la porte duquel on lisait enlettres d’or, sur une plaque de marbre noir :

POLICE PRIVÉE

Vols, Mariages, Surveillance,

Recherches dans l’intérêt des Familles,

Protection contre le Chantage, etc.

Les bureaux de l’agence étaient installés aupremier étage, auquel on accédait par un escalier de marbre àdouble révolution, orné de cariatides et de vases remplisd’arbustes rares.

Todd Marvel et Floridor pénétrèrent dansl’antichambre tendue d’une étoffe couleur carmélite d’un tonsévère, et demandèrent le directeur, M. Roguin.

Ce personnage les reçut dans un cabinet detravail, dont le luxe de bon goût ne sentait en rien la misère deslouches officines.

Grave, toujours vêtu de noir, le visage rasé,les cheveux grisonnants, M. Roguin faisait tout ce qu’ilpouvait pour ressembler à un notaire, ou à un banquier.

Des boutons de diamants scintillaient à sesmanchettes et un diamant, plus gros, ornait la bague qu’il portaità son doigt.

Ce fut avec les plus vives démonstrations decourtoisie, et même d’affabilité, qu’il pria son riche client, etle secrétaire de celui-ci, de prendre place dans de moelleuxfauteuils, placés en face de son bureau.

Aux premières questions de Todd Marvel, ilhocha la tête, et sa physionomie sévère exprima une sincèrecontrariété.

– Je suis désolé, murmura-t-il, malgrétout le zèle qu’ont déployé mes meilleurs agents, je suis obligé devous avouer que l’affaire n’a pas avancé d’un pas.

– Très regrettable, dit le milliardaireavec beaucoup de calme.

« Peut-être désirez-vous que je vousfasse une nouvelle avance de fonds ?

Todd Marvel s’attendait à une réponseaffirmative.

À sa grande surprise, M. Roguin eut unhochement de tête négatif, et se redressant sur son fauteuil, lespouces dans les poches de son gilet, il répondit d’un ton qu’ilessayait de rendre aussi solennel que possible.

– J’ai pour principe d’être envers mesclients d’une franchise absolue, et quelquefois brutale.

« J’aime mieux vous dire tout de suiteque tout l’argent que vous pourriez me donner serait dépensé enpure perte.

« C’est de ma part une question deprobité ; d’autres à ma place s’arrangeraient de façon à vouslaisser quelque espoir de succès, pour gonfler d’autant la note deshonoraires.

« Il n’est pas dans mes habitudes d’agirde la sorte.

« Je préfère vous déclarer, toutsimplement, que l’affaire est trop ancienne – tous les témoinsintéressants sont morts ou disparus – pour qu’il soit possibled’arriver à un résultat. Il n’y a rien, absolument rien àfaire.

« Grâce à ma grande expérience de cessortes d’enquêtes, je puis vous affirmer que, dussiez-vous dépenserdes millions, vous n’arriverez à rien.

– C’est votre dernier mot ? demandaTodd Marvel.

– Absolument !

– C’est bien, je n’insiste pas. Vousdois-je encore quelque chose ?

– Rien du tout. J’ajouterai que je vousprie d’agréer mes remerciements pour la façon libérale dont vousavez réglé mes honoraires, et ceux de mes agents.

Le milliardaire était demeuré impassible.

– Vos scrupules vous font honneur, fit-ilen se levant pour prendre congé. J’espère que si vous appreniezquelque chose de nouveau, vous m’en feriez part.

– Je m’empresserais de vous prévenir.

Et M. Roguin se leva, et reconduisitcérémonieusement ses clients, jusque sur le palier.

Todd Marvel et Floridor avaient repris placedans l’auto.

– Où faut-il vous conduire ? demandale Noir Peter David.

– À la préfecture de police.

L’auto démarra.

– Ce M. Roguin a l’air d’un honnêtehomme, déclara le Canadien après un silence de quelquesminutes.

Todd Marvel eut un sourire pleind’indulgence.

– Mon pauvre Floridor, dit-il, tu serasdonc toujours aussi naïf, vraiment tu es par trophonnête !

« Ce Roguin est un fourbe de la pireespèce ; sa physionomie sue la fausseté et l’hypocrisie.

– Bah ! murmura Floridor stupéfait,il aurait pu cependant encore nous demander de l’argent ?

– Il n’aurait pas manqué de le faire siç’avait été possible.

« Sais-tu ce que j’ai conclu de laconversation que nous venons d’avoir avec lui ?

– Ma foi, non !

– Tout simplement ceci : c’est queKlaus Kristian est à Paris, qu’il nous espionne et que, de façon oud’autre, il a trouvé moyen d’empêcher M. Roguin de continuerses recherches.

– Je n’avais pas pensé à cela, grommelale Canadien abasourdi.

« Quand même il y a dans toute cetteaffaire quelque chose d’obscur.

« Que diable ! quand on a la chanced’avoir pour client un véritable milliardaire, on ne le quitte passans raison !…

L’auto venait de stopper en face des grillesdorées du Palais de Justice. Todd Marvel et Floridor traversèrentle boulevard et pénétrèrent dans la grande cour d’honneur surlaquelle donnent les appartements du préfet de police.

Après avoir gravi d’étroits escaliers, s’êtreégarés dans un labyrinthe de couloirs, ils pénétrèrent dans uneantichambre, tendue de vert, où un huissier septuagénaire, auximmenses favoris blancs, reçut leur carte.

Presque aussitôt, ils furent introduits dansle cabinet d’un secrétaire, tout ému et plein d’empressement, ensongeant qu’il recevait ce fameux Todd Marvel, dont la réputationétait venue jusqu’en Europe et sur lequel couraient millelégendes.

Avec une bonne volonté presque obséquieuse, ilse mit à la disposition de son illustre visiteur.

Successivement, il téléphona à la policejudiciaire, aux archives, au service des recherches, et même à unvieux juge d’instruction, M. Gourin, qui, dans quelques mois,allait prendre sa retraite, c’était lui qui, quelque vingt ansauparavant, avait été chargé de l’enquête sur le mystérieux dramede Ville-d’Avray.

Il y eut des allées et venues d’agents,d’inspecteurs, de chefs de service, des coups de téléphoneinnombrables.

Todd Marvel et Floridor attendaientpatiemment.

Leur déconvenue fut amère quand le secrétairetrès ennuyé dut leur avouer avec toutes sortes de circonlocutionsqu’on n’avait rien trouvé, absolument rien, sur l’affaire deVille-d’Avray.

– Au moment de la Grande Guerre,expliqua-t-il, avec un visible embarras, on a détruit un grandnombre de dossiers qui devenaient encombrants, et qui paraissaientne plus offrir d’intérêt.

« Il est probable, que dans les journauxdu temps, et en employant des détectives privés, vous pourrezreconstituer assez facilement le drame qui vous intéresse.

– Je vous remercie infiniment, dit ToddMarvel avec le plus grand calme. Excusez-moi de vous avoirdérangé.

– Croyez que je suis désolé, balbutia lesecrétaire, mais je me trouve ici en présence d’un cas de forcemajeure… C’est tellement loin cette histoire !…

Todd Marvel avait déjà franchi le seuil dubureau, lorsque le secrétaire qui était évidemment animé desmeilleures intentions, le rappela.

– Permettez-moi de vous donner unconseil, dit-il. Adressez-vous à une agence. Quelquefois, là où lapolice officielle ne peut intervenir, les détectives privésréussissent.

Todd Marvel ne put s’empêcher desourire :

– Je prends bonne note de votre idée,murmura-t-il, quoique je craigne bien que cela ne me serve àgrand-chose…

« J’avais oublié une chose importante. Yaurait-il quelque inconvénient à ce que je consulte la liste desAméricains arrivés à Paris depuis un mois ?

– À votre service ; je vais vousconduire moi-même au bureau des passeports.

La liste des Américains récemment arrivés àParis était très courte.

Elle ne comprenait que quelques noms.

Plusieurs étaient ceux de gens d’affaires, debanquiers que Todd Marvel connaissait personnellement.

Trois seulement lui parurent suspects. Ceux deMr Lyx Hardan, ingénieur, de son secrétaire, Mr Brooks,et du sous-ingénieur, Jok Turnip.

Le milliardaire demanda à voir la photographiede ces trois personnages, et l’on s’empressa d’accéder à sondésir.

L’ingénieur Lyx Hardan, la face ensevelie sousune barbe envahissante, les yeux protégés par de grosses lunettesd’écaille ressemblait à n’importe quel Germano-Américain.

Todd Marvel prit la seconde photographie, maiscette fois, il s’arma d’une forte loupe, qu’il portait toujoursdans la poche intérieure de son veston.

Son examen dura longtemps, mais quand il l’eutterminé, son visage était rayonnant de satisfaction.

– Regarde, dit-il, en passant la loupe àFloridor.

« Ce personnage s’est fait une têted’Américain du Sud, avec des favoris et des moustaches noires commede l’encre.

« Ne tiens pas compte de ce détail, etdis-moi à qui il ressemble !

– On dirait Toby Groggan, murmura leCanadien, au bout d’une minute.

– Tu ne t’es pas trompé, et maintenantque je l’ai identifié, il ne m’est pas difficile de reconnaîtreKlaus Kristian, sous la barbiche ondoyante de l’ingénieur LyxHardan.

– Alors, le sous-ingénieur Jok Turnip estcertainement notre vieille connaissance, Petit Dadd.

– C’est sûr : nous allons vérifierla chose tout de suite.

Bien que Dadd, avant de se fairephotographier, eût jugé bon d’agrémenter sa physionomie d’unepetite barbiche en pointe, et de moustaches à la Charlot – sansoublier le fameux monocle –, Todd Marvel et Floridor lereconnurent, grâce à son nez énorme, et d’une forme tout à faitcaractéristique.

– Que t’ai-je dit, s’écria triomphalementle milliardaire. Toute la bande est à Paris et lancée sur notrepiste. Je m’explique maintenant la façon d’agir deM. Roguin ! Qui sait même si cet infernal docteur nepossède pas certaines influences à la Préfecture depolice ?

L’ingénieur Hardan et ses acolytes étaientdescendus au Ritz Palace.

Todd Marvel prit rapidement congé de l’aimablefonctionnaire qui avait fait son possible pour le renseigner, etremonta en auto.

Dix minutes plus tard, la voiture s’arrêtaitplace Vendôme, en face du Ritz.

Au bureau de l’hôtel, on répondit auxquestions de Todd Marvel que l’ingénieur et ses deux aides, étaientpartis la veille au soir, pour l’Auvergne, où ils comptaientacheter des terrains pétrolifères. Il n’avait laissé aucuneadresse.

– Nous sommes roulés, déclaraFloridor ; je suis certain que la bande n’a pas quittéParis.

« À l’heure qu’il est, tous ont dûchanger de tête, de costume, et d’état civil, et nous auronscertainement beaucoup de mal à les retrouver.

Todd Marvel ne répondit pas. Il était trèsmécontent de sa journée.

Chaque fois qu’il avait tenté une démarche quiaurait pu être efficace, il s’était trouvé arrêté par d’invisiblesobstacles.

On reprit le chemin de Ville-d’Avray.

La moitié de la distance fut franchie sans quele milliardaire eût prononcé un mot.

– Pourquoi n’allez-vous pas voir notrepropriétaire, qui est en même temps notre voisin ? dit tout àcoup Floridor. Il sait tout, lui !

– Cette visite m’ennuie…

« Je me suis déjà présenté trois foischez M. Garsonnet, sans pouvoir être reçu par lui.

« Il passe pour un vieux maniaque, tout àfait inabordable, et je doute fort qu’il en sache plus long que lesautres.

– Cependant !… La villa qu’il habiteet qui est contiguë à la nôtre est bâtie sur les ruines mêmes de lamaison qui fut incendiée après l’assassinat de votre père.

– Eh bien, soit !allons-y !

La villa de M. Garsonnet, beaucoup moinssomptueuse que celle qu’il louait à Todd Marvel, n’était séparée decette dernière, que par une épaisse haie d’acacias et d’épinesroses, en ce moment en pleine floraison.

La maison élevée d’un seul étage, et entouréed’un jardin en friche offrait un aspect de tristesse et d’abandondont Todd Marvel fut frappé.

Des rideaux déchirés pendaient aux fenêtres,et les vitres couvertes de poussière semblaient ne pas avoir étélavées depuis longtemps.

Comme les hommes, les édifices ont leurphysionomie, leur personnalité, et peut-être leur âme.

Floridor avait eu la même impression.

– Ce n’est pas ici la maison d’un hommeheureux, murmura-t-il, en franchissant la grille, dont la peintureécaillée par la pluie et le soleil, laissait apparaître des tachesde rouille.

– Pourtant on le dit très riche…

– Ce n’est pas toujours une raison.

Une bonne d’une vingtaine d’années, aux jouesroses et rebondies, aux grands yeux noirs, accourait au-devant desvisiteurs, mais elle semblait inquiète ; il y avait quelquechose d’effaré et de craintif dans son allure.

– Je voudrais voir M. Garsonnet, ditle milliardaire.

– De la part de qui ?

– De Mr Joe Johnson, sonlocataire.

En s’adressant au propriétaire de la maisonmême, où avait eu lieu le drame de la Ville-d’Avray, lemilliardaire s’était trouvé dans l’obligation de dissimuler savéritable personnalité.

Il avait dû prendre un pseudonyme.

C’était d’ailleurs, sans doute, le seul moyend’apprendre quelque chose.

M. Marius Garsonnet, retraité comme chefde bureau d’un ministère, était un petit vieillard d’unesoixantaine d’années, au regard vif et pétillant, à la moustacheblanche, et à la mine encore jeune, malgré la calvitie qui avaitdépouillé son crâne, luisant comme une bille d’ivoire.

Il reçut Todd Marvel avec la politesse quel’on doit à un locataire qui paie sans discussion trois ou quatrefois le prix ordinaire, et le fit pénétrer dans un petit salon,dont le meuble d’acajou, de style démodé, était couvert depoussière.

Des fleurs desséchées pourrissaient dans desvases et, sous son globe, la pendule Empire, arrêtée, n’avait pasdû marcher depuis de longues années.

Le milliardaire observa que M. MariusGarsonnet, dont la physionomie avait dû être autrefois très gaie,paraissait amaigri par quelque chagrin secret ; il y avaitdans ses traits une expression douloureuse et distraite.

Il était visible qu’il faisait un grand effortpour recevoir convenablement ses hôtes.

– Y a-t-il quelque chose qui ne marchepas à la villa ? demanda-t-il avec une affectation decordialité, certainement factice. Vous voudriez peut-être desréparations ?

– Il n’est pas question de cela, réponditTodd Marvel, dont la voix était devenue grave.

« Je vous ai loué cette villa sous le nomde Joe Johnson.

« Ce nom n’est pas le mien…

– Vous êtes Mr Todd Marvel,interrompit le petit vieillard, sans le moindre étonnement.

– Qui a pu vous dire ?

Le vieillard imposa silence à soninterlocuteur, d’un geste plein de fatigue.

– Écoutez, dit-il. Le jour même de votrearrivée j’ai reçu des lettres anonymes, des lettres menaçantes, oùon me révélait votre véritable personnalité, et où on me défendait,sous peine de mort, de vous fournir le moindre renseignement sur ledrame dont cette villa a été le théâtre.

« D’ailleurs, ajouta-t-ilmélancoliquement, je ne vous apprendrais pas grand-chose, et vousen savez sans doute autant que moi.

M. Garsonnet avait parlé d’un tel ton queson interlocuteur comprit qu’il serait inutile d’insister.

Silencieusement, il se leva, et reconduisitses visiteurs jusqu’à la grille.

– Croyez bien, ajouta-t-il en lesquittant, que je ne vous dirais rien d’intéressant.

« Ce n’est pas que les lettres de menacesm’aient intimidé, mais j’ai pour mon propre compte de si gravesennuis, que je ne peux pas – véritablement pas – compliquer encorema vie… Puis je ne sais rien !…

Il y avait dans la gravité et dans latristesse avec laquelle ces paroles avaient été prononcées quelquechose d’impressionnant.

Todd Marvel et Floridor se retirèrent ensilence.

– Nous ne tirerons jamais rien de cebonhomme, dit le Canadien, lorsqu’ils furent arrivés à quelquedistance de la villa.

– J’en ai peur, murmura Todd Marvel.

Comme il pénétrait dans le jardin de sa villa,le milliardaire fut tout à coup arraché à ses préoccupations, etdevant le spectacle qu’il aperçut, tous ses soucis furentmomentanément oubliés et s’envolèrent comme une nuée de papillonsnoirs.

Sur la pelouse située en face du perron, MissElsie accompagnée de Betty, du banquier Rabington et de MissVirginia, était en train d’étaler les trésors botaniques qu’elleavait rapportés de sa promenade.

– Nous avons fait des trouvaillesmerveilleuses, s’écria-t-elle, en battant des mains.

« J’ai de jolies jacinthes dont lesclochettes bleues vont s’ouvrir dans quelques jours, j’ai dumuguet, et une belle plante aux fleurettes blanches qui luiressemble, et qu’on m’a dit s’appeler le sceau de Salomon ; etvoici des iris de toute beauté, que nous planterons au bord de lapièce d’eau où ils ne tarderont pas à fleurir.

Le banquier venait de déposer à terre unpanier rempli de petits marronniers d’Inde, de petits sapins et depetits platanes, qui au dire de Virginia, feraient une superbeavenue avant une dizaine d’années.

La petite négresse, couronnée de clématitessauvages, et chargée d’un véritable fagot d’aubépine en fleurs,ressemblait à une divinité champêtre.

Elle avait rapporté jusqu’à de grands morceauxde mousse, verts comme de l’émeraude, et plus doux au toucher quedu velours.

Tout le monde était enchanté de cettepromenade dans les bois, sauf cependant le banquier qui suait sanget eau, et avait hâte d’aller prendre quelque boisson glacée.

On prit place à la table installée sous unbosquet de lilas, et Miss Elsie contre son ordinaire, y fit preuvedu plus bel appétit.

Après un instant de découragement, lemilliardaire avait repris confiance dans l’avenir ; il étaitde ceux dont les échecs ne peuvent entamer la volonté, et tout ens’entretenant gaiement avec sa fiancée, et ses amis, il esquissaitdéjà, dans sa pensée, un nouveau plan qui cette fois devaitl’amener à la découverte de la vérité.

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