Les Mohicans de Babel

Chapitre 9LE THÉ CHEZ DANIEL

Godefroi de Saint-Chabert, comte de Martin l’Aiguille, occupait,dans la société parisienne, une place de premier plan. Héritierd’une très grosse fortune qu’il avait entièrement dilapidée, ils’était lancé dans les affaires, avait prêté son nom à des sociétésd’autos en formation, à des marques de pneumatiques, de moteurspour avions, entreprises qui avaient plus ou moins bien réussi,mais qui lui avaient permis de conserver son petit hôtel del’avenue de Breteuil, sa petite maison de Noisy-le-Sec, sespropriétés en Normandie, ses chasses en Sologne. Souvent, onl’avait cru à la côte et puis soudain il se montrait au club,jouant un jeu d’enfer à se demander où il prenait l’argent. Noussavons que Milon-Lauenbourg l’avait enrôlé dans ses conseilsd’administration où il apportait sa note et ses notes de grandseigneur.

À l’U. R. B., il avait son bureau non loin de celui deMilon avec un titre de « directeur de la Propagande »,qui ne signifiait rien, ou qui signifiait beaucoup de choses. Onl’y voyait généralement entre trois et quatre heures. Courteconférence avec Lauenbourg ; il voyait aussi quelques chefs deservice, allait serrer la main de ce bon monsieur Barnabé et serejetait dans le « tourbillon parisien », comme on ditencore en province.

Pour échapper à la banalité des thés de cinq heures ouverts àtout venant ou à l’ennui des réceptions trop fermées, Godefroiavait imaginé « le thé chez Daniel ». C’est lui qui enfaisait tous les frais, qu’il y vînt ou qu’il n’y vînt pas. C’estlui qui veillait à ce qu’on n’y manquât jamais de champagne, devins d’Espagne, de petits gâteaux et de tous les ingrédientsnécessaires à la fabrication des cocktails. On agitait ferme lesgobelets autour du bar que David avait installé dans un de sesplacards. Chacun se servait. Entre cinq et sept heures et demie,pas de domestiques dans le petit rez-de-chaussée de l’avenueMatignon.

On pouvait parler en toute liberté, et il y avait souvent desconversations d’un intérêt insoupçonné de ceux qui n’étaient point« de la maison », dans les coins, au fond de quelquepièce reculée, tandis qu’un amateur s’étais mis au piano pour fairedanser les dames. Il en venait de charmantes ; de jeunesartistes qui avaient brillamment débuté et qui cherchaient à sepousser dans le monde de la haute noce, de la finance, desaffaires, apportaient là la fraîcheur de leurs vingt ans en quêted’un quadragénaire sérieux. La réunion était souvent très gaie,mais toujours de bon ton. En tout il y a la manière. Parmi lesjeunes gens, de jolies petites crapules avec des têtes d’ange,quelques-uns de ces « snobs » que l’on voyait le matin,retour du bois, au Cambridge, ou le soir, au sortir du théâtre,chez Roxelane. Quelques-uns avaient peut-être déjà assassiné ;pas tous, car ils n’étaient pas tous braves, mais tous dansaient àla perfection. Des hommes de lettres de la dernière Revue, despoètes, des échotiers, des romancières toujours prêtes à travaillersur le vif, furieusement desséchées avant l’âge par lapsychanalyse. Elles étaient sincères et elles avaient du talent.C’était moins drôle, mais plus dangereux.

On pense bien que cet après-midi-là, la réunion était nombreusechez Daniel. Les événements de la nuit chez Lauenbourg, lesscandales politiques en perspective étaient l’objet de toutes lesconversations. C’est en vain que la pianiste faisait résonner soninstrument. La danse était momentanément abandonnée pour lacuriosité qu’éveillait tout arrivant. Il était généralement porteurdes dernières nouvelles.

Au Palais, toute la matinée et tout l’après-midi, les couloirs,les escaliers qui conduisent chez les juges d’instruction avaientété envahis par une foule élégante, bruyante, rieuse, enchantée del’aventure qui lui était arrivée la nuit même chez le ministre duTrésor.

Beaucoup n’avaient pas attendu la convocation du juged’instruction chargé de l’enquête, ils voulaient dire ce qu’ilsavaient vu, entendu, ils voulaient en être ! Ils voulaient queTout-Paris sût qu’ils en avaient été !

La gent judiciaire qui, en dehors de ses fonctions, est d’unnaturel plaisant, n’avait pas été la dernière à prendre sa part decette petite fête mondaine. Les jeunes avocats et mêmes les vieuxqui savaient être galants avec dignité mêlaient leurs robes àtoutes ces élégantes, tenaient à se faire voir avec les bellesclientes, leur faisaient les honneurs du buffet. On buvait àM. Legrand depuis que l’on était sûr que c’était Lauenbourgqui paierait ! « Vous allez voir que l’on va retrouverles bijoux ! Au fond, ils ont dû s’arranger entreeux !… » Sur ces entrefaites était arrivé au PalaisClaude Corbières.

« Il n’avait pas l’air d’en mener large » jetait àDaniel Mme de Cibriac, qui venait d’arriveravec son flirt de la nuit, le petit Schannon (garage Schannon,Champs-Élysées) qui, lui aussi, avait eu à déposer.

– Il a une bien mauvaise presse ! surenchérissaitSchannon. Si c’est lui qui a enlevé la petite, il a manqué dedoigté !

– Tout le monde s’est écarté devant lui ! compléta unenouvelle venue, Mme de Millière, personne nelui a adressé la parole. Il a fait passer sa carte au juged’instruction. M. Talboche lui a fait répondre qu’ill’entendrait l’après-midi à trois heures.

– À trois heures, ricana Daniel. Le juge savait ce qu’ilfaisait. À trois heures, Corbières aurait dû se trouver à laChambre… l’interpellation Toutain sur la Ligueantiparlementaire.

– Oui ! eh bien ! à trois heures, repritSchannon, il était encore au Palais. M’est avis que s’il avait euquelque chose à dire à la Chambre, quelque chose de sérieux, s’ilavait pu sortir le fameux dossier Lauenbourg, il ne serait pasresté dans l’antichambre du juge, échoué au coin d’une banquette,comme un petit garçon ! Mais il n’a rien ! Et il savaitcomment il aurait été accueilli là-bas, les mains vides !

– Attention, vous autres, prévint en douceur la petiteGhil, voilà Roxelane ! C’est Cœur de Lion qui l’envoie. Unbouchon !

Schannon, avant d’emmener sa danseuse, se pencha à l’oreille deDaniel :

– J’ai vu Palafox, ce matin, au Cambridge, il cherche lapetite.

– La petite, je m’en f…, lui répliqua Daniel entre sesdents, c’est la brocante qui m’intéresse. Je viens de téléphonerchez la Taupe, pas de nouvelles, je commence à être inquiet.

Schannon lâcha Mme de Cibriac, conduisitDaniel dans sa chambre.

– N… de D… ! Tu es sûr de la Taupe ?

– Tu penses ! mais est-ce qu’on sait jamais ?D’ordinaire, elle téléphone de Calais.

Schannon mit la main aux épaules de Daniel :

– Mon vieux ! Pourvu qu’elle n’ait pas étérefaite ! cette fois, le coup est trop gros, ça ne passeraitpas ! ni pour elle, ni pour toi !… Je connais l’étatd’esprit des snobs, en ce moment. Ils ne savent plus oùils en sont avec toutes vos histoires, à toi, à Martin l’Aiguilleet à Roger Dumont. D’une façon générale, ils trouvent que chez toi,ça pue trop le Roger Dumont depuis quelque temps, mais après tout,ils s’en f… ! pourvu qu’on casque et qu’ils ne soient pasrefaits !… Tiens-le-toi pour dit !

– Merci, Schannon, tout ce que tu me dis là part d’un bonnaturel.

– On ne te demande pas de boniments ! on te demande dupèze… un point c’est tout !

Il alla retrouver Mme de Cibriac. Tout lemonde dansait dans le studio ; les couples étaient tellementtassés qu’ils ne dansaient plus qu’avec leurs épaules, tournantautour de la table, vidant les coupes et mangeant les petitsgâteaux sans interrompre le rythme, riant, s’interpellant, ougoûtant un plaisir muet, comme la grosse Millière, pâmée aux brasdu grand Rafa (Raphaël-César de Peano ; ex-masseur du fameuxétablissement de bains).

Cependant, Roxelane ne dansait pas. Elle dressait sa beautétranquille entre le studio et le salon, semblant chercher quelqu’unau milieu de ces pantins et lui souriant à l’avance.

– Vous attendez Richard ? lui demanda Schannon enfaisant fox-trotter la Cibriac.

Elle fit non de la tête, sans même le regarder et sourianttoujours au lointain.

– C’est un genre ! fit la Cibriac. Elle sait que cesourire lui va bien. Elle ne le lâche pas ! Moi, je la trouvebête, cette femme !

– Il y a un peu de çà, acquiesça Schannon. On n’est pasaussi belle sans être un peu bête. Toutefois, ne la croyez passtupide !

– On dit qu’elle ne sait pas lire…

– Oui, on dit ça !… et Palafox le croit. Eh bien, machère, elle sait lire !…

– Vous en avez la preuve ?

– Oui !… dans la Ruhr… elle nous a rendu quelquesservices dans les palaces ; je ne veux pas préciser. Porteuse,un jour, d’un billet d’importance, elle s’est laissée surprendre.Elle a avalé le billet. Eh bien, elle a dit au chef ce qu’il yavait sur le billet qu’elle avait avalé.

– Alors, elle trompe Palafox ?

– Non. C’est la police qu’elle trompe pour Palafox !Elle crèverait Roger Dumont pour Palafox. Celui-ci se ruine pourelle !…

– Oh ! se ruine !…

– Enfin, ruine les autres, car il l’aime et en est trèsfier !… et il la veut parée comme une reine. C’est un type etpeut-être le plus chic de nous tous… bien qu’il ait des trous.Ainsi, il n’a jamais voulu recevoir d’argent d’une femme, cequi est stupide, quand on s’aime…

– Évidemment, soupira Mme de Cibriac,qui comprit du coup ce que cette nouvelle liaison allait encore luicoûter.

– N. de D… ! gronda Schannon en laissant tomberMme de Cibriac et en se jetant dans levestibule… la Taupe !… Qu’est-ce que là Taupe vient faireici ? nous sommes refaits ! j’en étais sûr !Ah ! les cochons !…

La Taupe avait aperçu Daniel par la porte de la chambreentrouverte sur le vestibule ; elle s’y glissa, croyant letrouver seul, mais dans le même moment, à l’autre porte de lachambre, apparaissait Schannon, le regard mauvais.

– Pas d’histoires ! commanda Daniel, ferme les portes,Schannon, et raconte, la Taupe. Qu’est-il arrivé ?

– Oh ! mon vieux, une sale aventure. Je ne sais pascomment je suis là ! C’est Roger Dumont qui a donné l’ordre deme relâcher.

– Mais, enfin, la brocante ! s’écria Daniel.

– Oh ! ils l’ont ! avoua tout de suite la Taupe.Ils nous sont tombés dessus, et comment ! Je ne sais pas qui abien pu les prévenir.

Schannon écumait, il avait envie de sauter à la gorge des deuxcomplices. Il n’y tint plus, courut à la porte qui donnait dans lestudio et lança la phrase du grand secours : « Unecigarette anglaise, s. v. p. ? » Troisvoix lui répondirent aussitôt : « Birds’eyes ou ThreeCastles ? » Et l’on vit, d’un même mouvement, Ghil,Ghersain et le grand Rafa s’avancer jusqu’au seuil de la chambre,la main sur la poche de l’étui à cigarettes.

– Entrez donc, on rigole ici ! commanda Schannon. Etil referma la porte sur eux.

Il y eut des cris, des protestations : « Ah ! leslâcheurs ! » Mmes de Cibriac, de Millièreétaient furieuses : « Ah ! ici, vous savez, on faitce qu’on veut ! Ce ne sont pas les danseurs quimanquent !… »

La petite Rikiki survint sur ces entrefaites. Elle semblaitavoir été fabriquée avec une boîte d’allumettes. Étoile deMusic-hall, décorée des palmes académiques, elle arrivait de laChambre :

– Vous savez qu’il y a un chahut à tout casserlà-bas ! On a fait évacuer les tribunes ! Ils sont entrain de nommer Roger Dumont ministre de la police ! Paraîtqu’il a juré qu’il ne ferait qu’une bouchée de M. Legrand. Enattendant il a déjà retrouvé les bijoux !

Il n’y eut qu’un cri : « C’est lui qui les avaitvolés ! »

Dans la chambre, la scène avait pris tout de suite une alluretragique.

Birds’eyes ! avait répliqué Schannon et en fait decigarettes anglaises, les trois snobs avaient sorti leursrevolvers.

Daniel ne se démonta pas.

– Tas d’idiots, ce scandale-là, tu me le paieras,Schannon !… On n’est pas plus bête, rentrez vosinstruments !

– Pas avant que la Taupe nous ait dit ce qu’elle a fait desbijoux, prononça, rageur, Schannon.

– Mais b… d’imbécile ! C’est à Roger Dumont qu’il fautdemander cela. Et encore, c’est bien inutile ! Roger Dumont adéjà rendu les bibelots à Lauenbourg qui le fait nommer ministre dela police aujourd’hui même ! avec cinquante millions de fondssecrets ! Eh bien ! ne me regardez pas comme ça, tasd’emplâtres ! Oui, la Taupe et moi nous avons marché mais nousavons marché pour nous tous ! vous en êtes ! on ne vouslâche pas ! Restez sur vos positions mais comprenez quemaintenant vous allez vivre comme coqs en pâte, avec un fixe quiferait loucher des ambassadeurs ! et du travail sur laplanche ! et vous saurez au moins pour qui voustravaillez ! Avez-vous compris ? F…-moi la paix avec vosrigolos ! Vous croyez-vous au cinéma ? Pensez-vous quevous allez m’assassiner, comme ça, chez moi et vous sauver par lafenêtre ! Alors, ne faites pas les gosses ! et puis, vousallez me faire le plaisir de rentrer dans la salle avec la Taupequi brûle de raconter ses malheurs.

Il les poussa dehors.

Enfin seul dans sa chambre, Daniel s’habillait pour lasoirée.

Spartacus vint avertir son maître que « le monsieur dumatin » faisait demander quand il pourrait être reçu sansdéranger personne. Et Spartacus, Fils magnifique de la Numidie,ajouta tout de suite : « Compris, moussi, moi f… lecamp ! »

– Tu iras m’attendre avec l’auto, à la porte duCambridge.

Spartacus parti, Daniel alla ouvrir la porte qui donnait sur lejardin. Une figure plus falote que jamais sortit d’un manteau.C’était Roger Dumont. Il paraissait très calme, trop calme. Daniels’était remis à son nœud de cravate.

– Vous allez dîner avec Rikiki ? questionna lepolicier.

– Oui ! je la conduis au théâtre et je rentre mecoucher. J’en ai ma claque !

– De Rikiki ?

– Non, de vous, de Martin l’Aiguille, de tous !

– Vous débutez dans la vie, mon cher Daniel ! Quecette petite histoire vous serve ! Que dirais-je, moi, qui aifait une pareille école à mon âge !… Mais je ne lâche pas lemorceau pour si peu. Nous allons nous retrouver, Lauenbourg et moi,avant quarante-huit heures. Il m’avait donné sa parole ! Je meserais méfié si je l’avais cru honnête homme, mais un bandit commelui qui donne sa parole à un homme comme moi c’était tellementsérieux que j’y ai cru… Il m’avait dit : « Vous serezministre demain !… » Moi, j’ai voulu l’en récompenser lejour même… Trois heures après, il avait les bijoux… Il savait oùétait sa fille… Il profitait aussitôt du terrain que je lui avaispréparé pour écraser, à la Chambre Claude Corbières, retenu chez lejuge d’instruction ! Il avait beau jeu pour se poser envictime d’une machination infâme, qui visait, du reste, les deuxtiers de la Chambre : « Voilà l’homme, s’écriait-il, quiest à la tête de la Ligue antiparlementaire !… etl’on voudrait que nous mettions en branle, pour cet homme-là, lesolennel appareil d’une haute cour de justice… laissons donc fairele juge d’instruction ! » Un succès énorme, qui nefaisait pas mon affaire, à moi !… à moi qui attendais tout despoursuites immédiates contre les « antiparlementaires »,tout de la haute cour à laquelle j’accrochais l’affaire duministère de la police.

« Je compris que Lauenbourg me lâchait… je lui envoyai unmot des plus menaçants… Il monta à la tribune, et me donna lasatisfaction de plaider en faveur d’une réorganisation complète desservices de la police… « Comment voulez-vous que les impôtsrentrent quand le pays est mis au pillage par des bandes commecelles qui sont venues opérer jusque dans mon hôtel ? »etc., vous voyez l’antienne… Mais le coup de gueule qu’il m’avaitpromis sur « la République en danger », sur la nécessitéde créer un ministère de la police de salut public… Il lui estresté dans la gorge !

– Dame ! il a eu peur de vous faire trop puissant,monsieur Roger Dumont !

– Ah ! Daniel ! mon petit Daniel ! jesais bien pourquoi il a si peur de moi ! mais je te jurequ’avant quarante-huit heures il aura compris qu’il faut qu’il mefasse aussi puissant que lui ! ou je le balaie commepoussière, tout Milon qu’il est !

– En attendant, fit Daniel, après un dernier coup de brosseà ses cheveux, mes cent billets sont dans le scieau ! Dureste, je n’y ai jamais cru ; c’était trop beau ! C’estencore Rikiki qui réglerais note ce soir ! Vous me faitesfaire un joli métier, monsieur Dumont !

– Je te les ferai gagner, tes cent billets… et mêmedavantage ! Tu vas voir comme je vais leur lâcher le Corbièresdans les jambes ! D’abord, je le fais blanc comme neige, ducôté de Mlle Lauenbourg… et libre, par conséquent,de se retourner sur le Palais-Bourbon. Ce jour-là, je te prie decroire qu’il aura quelque chose dans sa serviette !

– Les documents ?

– Tous…

– Erreur ! Martin l’Aiguille ne les lâcherapas !

– Fais-moi l’honneur, mon petit, de me croire aussi bienrenseigné que toi… Les talons de chèques et la liste des 75 sont àl’abri des tentations de Martin l’Aiguille…

– Chez qui ?

– Chez ce bon M. Barnabé !

Il y eut un silence, mais Roger Dumont fixait Daniel d’un regardpointu qui pénétrait le jeune homme comme une aiguille…

– N… de D… ! s’écria Daniel, vous n’allez pas me fairecambrioler papa ?

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