L’Hôtel Hanté

Chapitre 4

 

 

Le 14, les directeurs et leurs conseillers seréunirent pour entendre la lecture du rapport. En voici letexte :

Personnel et confidentiel.

« Nous avons l’honneur d’informer lesdirecteurs que nous sommes arrivés à Venise le 6 décembre 1860. Lemême jour nous nous présentâmes au palais que lord Montbarryhabitait au moment de sa dernière maladie.

» Nous fûmes reçus avec toute lacourtoisie possible, par le frère de lady Montbarry, M. lebaron Rivar.

» – Ma sœur seule a prodigué ses soins àson mari pendant tout le cours de sa maladie, nous dit-il. Elle estaccablée de fatigue et de douleur… sans quoi elle eût été ici pourvous recevoir. Que désirez-vous, messieurs ? et que puis-jefaire pour vous à la place de milady ?

» Suivant nos instructions, nousrépondîmes que la mort et l’enterrement de lord Montbarry àl’étranger nous obligeait à prendre quelques informations sur samaladie, et sur les circonstances qui s’y rattachaient,informations qui ne pouvaient être recueillies que de vive voix.Nous expliquâmes que la loi accordait aux compagnies d’assurancesun certain temps avant le paiement de la prime et nous exprimâmesnotre désir de conduire l’enquête avec la plus respectueuseconsidération pour les sentiments de douleur de lady Montbarry etde tous les autres membres de la famille habitant la maison.

» Le baron répondit :

» – Je suis le seul membre de la famillerésidant ici, mais je suis à votre entière disposition et vouspouvez vous regarder dans le palais comme chez vous.

» Du commencement à la fin, nous avonstrouvé ce monsieur d’une franchise parfaite, et il nous a offerttrès gracieusement de nous aider en tout.

» À l’exception de la chambre de milady,nous avons visité chacune des pièces du palais le jour même. C’estun édifice immense, non entièrement meublé. Le premier étage et unepartie du second contiennent les pièces qui avaient été occupéespar lord Montbarry et les gens de sa maison. Nous avons vu, à uneextrémité du palais, la chambre à coucher dans laquelle « SaSeigneurie » est morte, et nous avons également examiné lapetite chambre y attenant, dont le défunt s’est servi comme d’uncabinet de travail. À côté se trouve une grande salle dont illaissait habituellement les portes fermées à clef, et où il allait,comme on nous l’a dit, travailler quelquefois quand il voulait uneparfaite tranquillité et une solitude absolue. De l’autre côté decette grande salle se trouvent la chambre à coucher occupée par laveuve, et un boudoir-cabinet de toilette où dormait la femme dechambre avant son départ pour l’Angleterre. Outre ces pièces, il ya encore les salles à manger et les salles de réception, ouvrantsur une antichambre qui donne accès au grand escalier dupalais.

» Au deuxième étage, les chambressont : le cabinet d’études, la chambre à coucher du baronRivar et un peu plus loin, une autre pièce, qui a servi de logementau courrier Ferraris.

» Les salles du troisième étage et durez-de-chaussée étaient, lorsqu’on nous les a montrées, absolumentvides et entièrement délabrées. Nous demandâmes s’il y avaitquelque autre chose à visiter au-dessous. On nous réponditsur-le-champ qu’il restait les caves que nous étions libres deparcourir.

» Nous y descendîmes afin de ne laisseraucun endroit inexploré : les caveaux avaient servi,disait-on, de cachots autrefois, il y a plusieurs siècles. L’air etla lumière ne pénètrent qu’à peine dans ces sombres lieux, par deuxespèces de puits étroits et profonds qui communiquent avec une coursituée derrière le palais ; leurs orifices élevés fortau-dessus du sol sont obstrués par d’épaisses grilles de fer.L’escalier en pierre conduisant dans les caveaux se ferme au moyend’une lourde trappe que nous trouvâmes ouverte. Le baron descenditdevant nous. Nous fîmes la remarque qu’il serait désagréable que latrappe, en retombant, vint à nous couper la retraite. Le baronsourit à cette idée.

» – Soyez sans crainte, messieurs,dit-il, la porte tient bon. J’avais grand intérêt à y veillermoi-même, lorsque nous sommes venus nous installer ici. La chimieexpérimentale est mon étude favorite et mon laboratoire, depuis quenous sommes à Venise, est ici.

» Cette dernière phrase nous expliqua uneodeur bizarre répandue dans les caveaux, odeur qui nous frappa aumoment où nous y entrâmes. Cette odeur était pour ainsi dire d’unedouble essence, elle semblait tout d’abord légèrement aromatique,mais ensuite on s’apercevait d’une senteur âcre qui saisissait à lagorge. Les fourneaux, les appareils du baron et tous les autresustensiles bizarres que nous vîmes parlaient par eux-mêmes ainsique les paquets de produits chimiques qui portaient trèslisiblement sur l’étiquette le nom et l’adresse desfournisseurs.

» – Ce n’est pas un endroit agréable pourtravailler, nous dit le baron, mais ma sœur est très peureuse, ellea horreur des odeurs de produits chimiques et des explosions ;aussi m’a-t-elle relégué dans ces régions souterraines, afin de nes’apercevoir en aucune façon de mes expériences.

» Il étendit les mains sur lesquellesnous avions déjà remarqué des gants.

» – Il arrive quelquefois des accidents,quelque précaution qu’on puisse prendre, ajouta-t-il ; ainsi,l’autre jour je me suis brûlé les mains en essayant un nouveaumélange, mais elles commencent à se guérir maintenant.

» Si nous insistons sur tous ces détails,qui semblent n’avoir aucune importance, c’est pour montrer quenotre visite du palais n’a été entravée en aucune façon. Nous avonsmême été admis dans la chambre particulière de lady Montbarry,pendant qu’elle était sortie quelques instants pour prendre l’air.Nous avons été spécialement chargés d’examiner avec soin larésidence du lord, parce que l’extrême isolement de sa vie àVenise, et l’étonnant départ des deux seuls domestiques de lamaison pouvaient peut-être avoir un certain rapport avec son décèsinattendu. Nous n’avons rien trouvé qui justifiât l’ombre d’unsoupçon.

» Quant à la vie retirée que menait lordMontbarry, nous en avons parlé avec le consul d’Angleterre et lebanquier de la famille, les deux seules personnes qui aient été enrapport avec lui. Il se présenta lui-même une fois à la maison debanque pour se faire remettre de l’argent sur une lettre de crédit,et refusa d’accepter l’invitation que lui fit le banquier de venirpasser quelques heures à sa résidence particulière, invoquant sonétat de santé. Lord Montbarry écrivit la même chose au consul, enlui envoyant sa carte pour s’excuser de ne pas rendrepersonnellement la visite qui lui avait été faite au palais. Nousavons eu la lettre entre les mains, et nous sommes heureux depouvoir en donner la copie suivante :

« Les années que j’ai passées dans lesIndes ont fortement ébranlé ma constitution ; j’ai cesséd’aller dans le monde, ma seule occupation maintenant est l’étudede la littérature orientale, le climat de l’Italie est meilleurpour ma santé que celui de l’Angleterre, sans cela je n’auraisjamais quitté mon pays, je vous prie donc de vouloir bien accepterles excuses d’un malade qui ne trouve de soulagement que dansl’étude. Ma vie d’homme du monde est terminéemaintenant. »

» La réclusion volontaire de lordMontbarry nous parait expliquée par ces quelques lignes ; nousn’avons néanmoins épargné ni nos peines ni nos recherches surd’autres pistes. Nous n’avons rien trouvé qui puisse faire naîtrele plus léger soupçon.

» Quant au départ de la femme de chambre,nous avons vu le reçu de ses gages, dans lequel elle déclareexpressément qu’elle quitte le service de lady Montbarry, parcequ’elle n’aime pas le continent et qu’elle veut retourner dans sonpays. Ce qui s’est passé là n’a rien d’étrange et arrive fortsouvent quand on emmène des domestiques anglais à l’étranger.

» Lady Montbarry nous a appris qu’ellen’a pas cherché à remplacer sa femme de chambre, à cause del’extrême antipathie qu’avait son mari pour les figures nouvelles,surtout depuis que son état de santé s’était aggravé.

» La disparition du courrier Ferraris estévidemment un fait extraordinaire. Ni lady Montbarry ni le baron nepeuvent l’expliquer ; aucune recherche de notre part n’a amenéle moindre éclaircissement à ce mystère, mais nous n’avons rientrouvé non plus qui puisse faire rattacher ce fait de près ou deloin à la cause spéciale de notre enquête. Nous avons été jusqu’àexaminer la malle que Ferraris a laissée. Elle ne contient que deseffets et du linge. La malle est entre les mains de la police.

» Nous avons eu aussi occasion de parleren particulier à la vieille femme qui fait les chambres qu’occupentla veuve et le baron. Elle a été prise sur la recommandation dupropriétaire du restaurant qui fournit le repas à la famille. Saréputation est excellente, malheureusement son intelligence obtuseen fait un témoin de nulle valeur pour nous. Nous avons mis toutela patience et tout le soin possibles à la questionner : elles’est montrée pleine de bonne volonté, mais nous n’en avons rientiré qui vaille la peine d’être reproduit dans le présentrapport.

» Le second jour de notre arrivée, nouseûmes l’honneur d’une entrevue avec lady Montbarry. Elle avaitl’air complètement abattue, très souffrante, et semblait ne pascomprendre ce que nous lui voulions. Le baron Rivar, qui nousintroduisit auprès d’elle, expliqua la cause de notre séjour àVenise, et fit de son mieux pour la convaincre que nous ne faisionsque remplir une formalité. Après cette explication, le baron seretira.

» Les questions que nous adressâmes àlady Montbarry avaient surtout rapport, bien entendu, à la maladiedu lord. Elle nous répondit par saccades, d’une manière trèsnerveuse, mais, en apparence du moins, sans la moindre réserve.Voici le résultat de notre conversation avec elle :

» La santé de lord Montbarry n’était plusla même depuis quelque temps ; il se montrait nerveux etirritable. Le 13 novembre dernier, il se plaignit d’avoir attrapéfroid, la nuit fut mauvaise, le jour suivant il garda le lit.Milady proposa d’aller chercher un médecin. Il s’y refusa, disantqu’il pouvait parfaitement se soigner lui-même pour un rhume. À sademande, on lui fit de la limonade chaude, pour le fairetranspirer. La femme de chambre de lady Montbarry était déjà partieà cette époque, le courrier Ferraris restait donc seul commedomestique : ce fut lui qui alla acheter des citrons.

Lady Montbarry fit la boisson de ses propresmains. Elle eut le résultat qu’on en attendait : le lord eutquelques heures de sommeil. Dans la journée, lady Montbarry ayantbesoin de Ferraris le sonna. Il ne répondit pas à cet appel. Lebaron Rivar le chercha en vain dans le palais et dans la ville. Àpartir de ce moment on n’a pu découvrir aucune trace de Ferraris.Ceci se passa le 14 novembre.

» Dans la nuit du 14, les symptômes defièvre qui s’étaient déjà manifestés reprirent avec plus deforce : on attribua cette recrudescence de la maladie àl’ennui et à l’inquiétude causée par la disparition mystérieuse deFerraris. Il avait été impossible de la cacher au lord, quidemandait fort souvent le courrier, insistant pour que l’hommeremplaçât à son chevet lady Montbarry ou le baron.

» Le 15, le jour où la vieille femme vintpour la première fois faire le ménage, le lord se plaignit d’unviolent mal de gorge et d’un sentiment d’oppression sur lapoitrine. Ce jour-là et le lendemain 16, lady Montbarry et le barontâchèrent de le décider à voir un docteur, mais il s’y refusa denouveau.

» – Je ne veux pas voir de visagesétrangers ; mon rhume suivra son cours, les médecins n’ypeuvent rien.

» Telle fut sa réponse.

» Le 17, il allait bien plus mal ;aussi envoya-t-on chercher un médecin sans le consulter. Le baronRivar, sur la recommandation du consul, alla prévenir la docteurBruno, bien connu à Venise pour un homme de talent ; il avaithabité l’Angleterre, dont il connaît les mœurs et leshabitudes.

» Jusqu’ici, nous n’avons fait quereproduire ce que lady Montbarry nous a révélé sur la maladie deson époux.

» Maintenant nous allons copiertextuellement le rapport qu’a bien voulu nous communiquer lemédecin :

« Mon agenda m’apprend que je fus appelépour la première fois auprès du lord anglais Montbarry le 17novembre. Il souffrait d’une violente bronchite. On avait déjàperdu un temps précieux à cause de son refus de faire appeler unmédecin. Il me fit l’effet d’être d’une constitution délicate. Ilavait une désorganisation du système nerveux : il était à lafois timide et taquin. Quand je lui parlais en anglais, ilrépondait en italien ; quand je lui parlais en italien, ilrépondait en anglais. Ces détails n’ont aucune importanced’ailleurs, car la maladie avait déjà fait de tels progrès, qu’ilpouvait à peine prononcer quelques mots à voix basse.

» Sur-le-champ, je prescrivis les remèdesnécessaires. Des copies de mes ordonnances avec la traduction enanglais accompagnent le présent rapport et parlentd’elles-mêmes.

» Pendant les trois jours suivants, je nequittai pas mon malade. Il suivit de point en point mes remèdes quiproduisirent un excellent effet. En toute assurance, je pus dire àlady Montbarry que tout danger était conjuré. Mais c’est en vainque j’essayai de lui faire accepter les services d’une garde-maladeexpérimentée. Milady ne voulut permettre à personne de soigner sonmari. Nuit et jour elle était à son chevet. Pendant qu’elle prenaitquelques courts moments de repos, son frère veillait le malade à saplace. Je dois dire que j’ai trouvé ce frère de très bonnecompagnie dans les rares intervalles où nous avons pu causerensemble. Il s’occupait de chimie, tripotait quelques expériencesdans les sous-sols du palais bâti sur pilotis et voulait me faireassister à ses expériences ; mais j’ai assez de m’occuper dechimie en étudiant pour mon compte, et je refusai. Il prit la chosefort gaiement.

» Mais je m’éloigne de mon sujet.Revenons à notre malade.

» Jusqu’au 20, les choses allèrent assezbien. Je n’étais nullement préparé au triste événement quis’annonça le 21 au matin quand je fis ma visite à lord Montbarry.Son état s’était aggravé et sérieusement. En l’examinant, jedécouvris des symptômes de pneumonie, – ce qui veut dire en languevulgaire, inflammation de la substance des poumons. Il respiraitavec difficulté et les quintes de toux ne parvenaient à le soulagerqu’en partie. Je m’inquiétai de ce qui avait pu se passer. Je fis àcet égard une véritable enquête qui n’eut d’autre résultat que deme convaincre que mes ordonnances avaient été suivies avecautant de soin que par le passé, et qu’il n’avait été exposé àaucun changement de température. Ce fut à mon grand regret qu’il mefallut augmenter le chagrin de lady Montbarry, mais je dus,lorsqu’elle me parla de faire appeler un second médecin enconsultation, lui avouer que ce n’était réellement pas la peine.Milady me pria de ne rien épargner et de demander l’avis du pluscélèbre médecin d’Italie. Heureusement nous n’avions pas à allerbien loin. Le premier des médecins italiens est Torello, de Padoue.J’envoyai un exprès pour le demander. Il arriva dans la soirée du21, et confirma en tous points mon opinion sur la pneumonie ;Il ajouta que la vie de notre malade était en danger. Je lui disquel avait été mon traitement, et il l’approuva sans réserve. Ilfit de précieuses recommandations et, à la prière de ladyMontbarry, consentit à différer son retour à Padoue jusqu’aulendemain matin.

» Nous vîmes tous deux le malade àplusieurs reprises dans la nuit. La maladie s’aggravait d’heure enheure malgré tous nos soins. Le matin, le docteur Torello pritcongé de nous.

» – Cet homme est perdu, rien n’yfera ; on devrait le prévenir, me dit-il.

» Dans la journée, je prévins le lordaussi doucement que je pus, que sa dernière heure était arrivée. Onm’assure qu’il y a de sérieuses raisons pour que je dise tout cequi se passa entre nous à ce sujet. Le voici donc :

» Lord Montbarry reçut la nouvelle de samort prochaine avec résignation, mais sans y croire absolument. Ilme fit signe de m’approcher et murmura faiblement ces mots à monoreille : » – Puis-je avoir confiance envous ? » Je lui répondis :

» Vous pouvez avoir pleine et entièreconfiance en moi.

» Il attendit un peu, respirant à peine,et reprit à voix basse :

» – Cherchez sous mon oreiller.

» Je trouvai une lettre cachetée etaffranchie, prête à être mise à la poste. C’est à peine si jel’entendis prononcer les paroles suivantes :

» – Mettez-la vous-même à la poste.

» Je répondis que je le ferais, et je lefis. Je regardai l’adresse : elle était pour une dame deLondres. Je ne me souviens pas de la rue, mais je me rappelleparfaitement le nom ; c’était un nom italien :Mme Ferraris.

» Cette nuit-là « SaSeigneurie » mourut ; la congestion pulmonaire commença.Je le fis aller encore quelques heures, et, le lendemain matin, jevis dans ses yeux qu’il me comprenait quand je lui dis que j’avaismis sa lettre à la poste. Ce fut le dernier signe de connaissancequ’il donna. Quand je le revis, il était pour ainsi dire tombé enléthargie. Il languit dans un état d’insensibilité complète,soutenu pour ainsi dire par des moyens artificiels, jusqu’au 23 et,mourut le soir sans connaissance.

» Quant à une cause de sa mort, étrangèreà celles que je viens d’indiquer, il est, si je puis m’exprimerainsi, absurde de vouloir la découvrir. Une bronchite se terminantpar une pneumonie, c’est tout ; il n’y a pas autrechose ; telle fut la maladie dont il mourut, c’est aussicertain que deux et deux font quatre. Je joins ici une note dudocteur Torello lui-même, qui vient à l’appui de mon opinion, afin,comme on me l’a demandé, de satisfaire pleinement les compagniesanglaises qui ont assuré la vie de lord Montbarry. Ces compagniesd’assurances ont été sans nul doute fondées par ce saint si célèbrepar son incrédulité dont parle le Nouveau Testament, et qui a nom,si je ne me trompe, saint-Thomas ! »

» Ici se termine la déposition du docteurBruno.

» Revenons pour un instant aux questionsque nous avons faites à lady Montbarry : il nous reste àajouter qu’elle n’a pu nous donner aucun renseignement au sujet dela lettre que le docteur a mise à la poste, à la demande de lordMontbarry. Quand le lord l’a-t-il écrite ? Quecontenait-elle ? Pourquoi la cachait-il à sa femme et à sonbeau-frère ? Pourquoi pouvait-il écrire à la femme ducourrier ? Telles furent les demandes auxquelles elle futincapable de nous répondre. La chose mérite d’être éclaircie commetout mystère encore inexpliqué. Quant à nous, cette lettre sousl’oreiller du lord nous semble en tous points inexplicable ;mais une question : Mme Ferraris peut toutapprendre. On aura facilement son adresse à Londres, au bureau descourriers italiens, dans Golden square.

» Arrivé à la fin du présent rapport,nous devons attirer votre attention sur sa conclusion, qui estjustifiée par le résultat de nos recherches.

» La question que se posent lesdirecteurs et nous-mêmes est celle-ci : L’enquête a-t-ellerévélé quelque circonstance extraordinaire qui rende suspecte lamort de lord Montbarry ?

» L’enquête a sans nul doute révélé descirconstances extraordinaires, telles que la disparition deFerraris, l’absence absolue de train de maison et de domestiqueschez lord Montbarry, la lettre mystérieuse que le lord a demandé audocteur de mettre à la poste. Mais, où y a-t-il dans tout cela lapreuve qu’aucune de ces circonstances se rapporte directement ouindirectement à la seule chose qui nous intéresse, la mort de lordMontbarry ?

» En l’absence de toute preuve et devantle témoignage de deux éminents médecins, il est impossible deprétendre que la fin du lord ne soit pas naturelle ; noussommes donc obligés de conclure qu’il n’y a aucune cause pouvantmotiver le refus de payer la somme pour laquelle lord Montbarryétait assuré.

» Le présent rapport partira par la postede demain 10 décembre. On aura le temps de nous envoyer denouvelles instructions, – si on le juge nécessaire, – en réponse ànotre dépêche de ce soir annonçant la conclusion del’enquête. »

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