La Chanson de Roland

CCIX

 

« AMI Roland, vaillant, belle jeunesse,quand je serai à Aix, en ma chapelle, les vassaux viendront,demanderont les nouvelles. Je les leur dirai, étranges etrudes : « Il est mort, mon neveu, celui qui me fitconquérir tant de terres. » Contre moi se rebelleront lesSaxons et les Hongrois et les Bulgares et tant de peuples maudits,les Romains et ceux de la Pouille et tous ceux de Palerne, ceuxd’Afrique et ceux de Califerne [… ] Qui conduira aussi puissammentmes armées, quand il est mort, celui qui toujours nousguidait ? Ah ! France, comme tu restes dépeuplée !Mon deuil est si grand, je voudrais ne plus être ! » Iltire sa barbe blanche, de ses deux mains arrache les cheveux de satête. Cent mille Français se pâment contre terre.

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