La Quittance de minuit – Tome II – La Galerie du géant

XIII – LE BLESSÉ

Jermyn resta un instant penché sur la serrure.On eût dit que son regard prétendait percer, à force de vouloir,l’obstacle qui était devant sa vue. Le trou ne se débouchaitpoint ; Jermyn se releva. Ses sourcils étaient froncésviolemment.

Qu’avait-il besoin de voir ? Il étaitsûr. Ce n’était point dans une des pauvres cabanes dispersées surle flanc des Mamturks que se cachait le major Percy Mortimer :c’était là, tout près de lui, derrière cette planche, dans lachambre de l’Héritière.

Il le savait ; il en eût juré sur sonsalut.

Tout sert d’indice à la jalousie. Lesdistractions d’Ellen pendant la prière avaient excité les premierssoupçons de Jermyn. Ces soupçons s’étaient accrus par la fuitesoudaine et silencieuse de l’Héritière ; mais ce qui les avaitconfirmés surtout, c’était l’obstination des deux chiens demontagne à garder cette porte en menaçant et en grondant.

L’instinct des animaux obéit à la haine deshommes. En Australie, des limiers anglais font la chasse auxanciens possesseurs du pays ; en Irlande, au contraire, leschiens flairent de loin l’uniforme anglais, montrent les dents etse ramassent, prêts à bondir, quand un habit rouge approche, commes’il sentait les fumées du loup.

Jermyn avait compris le manège des deux chiensde montagne aussi bien que s’ils lui eussent dit en bon irlandaisdu Connaught : Il y a là un soldat saxon !

Ce fut un coup de massue. Le désir lui vint deconfondre en un même châtiment le major et l’Héritièreelle-même.

Mais il recula épouvanté, devant cette idéedont les traditions de famille faisaient un sacrilège. S’attaquer àla fille des rois ! à la noble vierge que les enfants deDiarmid entouraient de respects pareils à un culte !

C’était un pauvre enfant, battu par unepassion qui eût été trop forte contre le cœur robuste d’unhomme !

Oh ! qu’il eût été bon, qu’il eût étévaillant, et capable d’héroïques dévouements, si Ellen l’eûtaimé ! Comme il eût trouvé de nobles élans au fond de son cœurressuscité par le bonheur !

Hélas ! il souffrait trop ! Depuisque la jeunesse avait clos les heures insoucieuses de son enfance,il ne se souvenait point d’avoir goûté un jour de tranquillité.

Si parfois quelqu’un de ces beaux espoirs quidorent les rêves de l’adolescence était venu le visiter, il avaitdû le repousser bien vite et lui fermer la porte de son cœur.

Les deux chiens se taisaient, mais ilsgardaient aux deux côtés du seuil leur position menaçante. Jermynétait entre eux et il veillait.

De temps en temps, son regard retombait versla serrure, qui ne laissait plus passer ses lueurs faibles,indiquant un passage au regard.

De l’autre côté de la porte, Ellen étaitdebout, veillant aussi et guettant, effrayée, les bruits de lasalle commune.

Elle avait entendu les chiens, et quelquemystérieuse intuition lui avait dénoncé la présence de Jermyn àquelques pas d’elle. La paume de sa main s’était posée sur le troude la serrure.

Jermyn était son effroi.

Il était là ; elle le sentait ; elletremblait. À l’autre bout de la chambre, le major, étendu sur sonlit, dormait. Son sommeil pénible était plein de secousses et detressaillements. Ses lèvres s’entr’ouvraient pour donner passage àsa respiration oppressée.

Sur le bahut aux antiques ciselures qu’Ellenavait hérité de son père, il y avait une chandelle de jonc allumée.Le visage de Mortimer s’en éclairait faiblement.

Ellen ne craignait point que Jermyn osâtforcer la clôture de sa chambre. Pour un fils de Diarmid, c’étaitlà une barrière sacrée. Pour l’heure présente, Mortimer était àl’abri derrière le respect qui entourait la fille des rois. Mais ilfaudrait quitter cette retraite, et Jermyn, déjà meurtrier à demi,serait là pour achever sa tâche.

Ellen regrettait le froid abri des saules auxrives hospitalières de Ballilough ; elle regrettait lesgrottes de Muyr, ouvertes au vent glacé de la mer. Ce lit oùreposait le major, ce lit dont elle avait convoité si chèrement lachaleur bienfaisante, ce lit avait plus de dangers que la brisehumide du Corrib et que la froide atmosphère des grottes, plus dedangers que la blessure elle-même !

Depuis quelques minutes, le blessé reposaitsans trop de secousses, sa fièvre semblait se calmer. Déjà Ellensongeait à retourner dans la chambre mortuaire, car elle sentaitque son absence en pareil moment devait alimenter sans cesse etfortifier les soupçons de Jermyn ; mais le major s’agita sursa couche et repoussa les couvertures qui l’étouffaient. Sonmouvement brusque réveilla les élancements de sa blessure, et ladouleur lui arracha un gémissement.

L’ouïe des animaux perçoit avant celle deshommes. Les deux chiens de montagne hurlèrent. Leur voix frappal’oreille d’Ellen comme une menace de mort. Elle suspendit unlambeau de linge au-devant de la serrure et s’élança vers le lit dublessé.

Elle lui mit la main sur la bouche. Mortimerse débattit un instant, puis il ouvrit les yeux.

La chandelle de jonc jetait sur les objets unelumière confuse. Le major distinguait vaguement les murailles nues,et à sa gauche les formes raides de la Vierge de pierre debout surson piédestal sculpté.

Sa tête était bien faible ; il crut rêverencore.

– Ellen ! murmura-t-il.

– Taisez-vous, taisez-vous,dit-elle ; vous ne rêvez pas, je suis là, et je vous demandele silence.

– Je ne rêve pas, dit-il ; oh !non. Mais d’où vient que vous veillez à mon chevet ?

La paupière d’Ellen se baissa.

– Vous étiez trop faible, Percy,répliqua-t-elle ; vous étiez blessé, presque mourant ; jen’ai pu faire ce que vous aviez ordonné.

La fièvre avait mis de fugitives couleurs surla joue du major. Sa pâleur revint, et ses yeux, qui souriaientnaguère, prirent une expression d’inquiétude.

– Qu’avais-je ordonné ?murmura-t-il.

– Vous vouliez monter à cheval, Percy, etregagner Galway avant la nuit tombée.

– Et où suis-je ?

– Dans ma chambre, répondit Ellen.

Une expression de cruelle souffrance serépandit sur les traits du major. Il prit la main d’Ellen et laserra contre ses lèvres.

– Merci, dit-il.

Sa tête s’affaissa sur l’oreiller.

– Je vous ai perdu, n’est-ce pas ?dit Ellen. Mon fatal secours, en vous gardant la vie, vous a prisvotre honneur, et auprès de l’honneur qu’est-ce que lavie ?

Deux larmes roulèrent lentement sur la joue del’Héritière.

Percy était partagé entre deux émotionségalement puissantes : la souffrance et la joie. Il souffrait,parce que l’œuvre de sa vie entière s’échappait de ses mains, parcequ’il se voyait sans bouclier désormais contre la haine, parce quele hasard l’avait fait tout à coup vulnérable, et qu’il y avait unetache à sa vie de soldat.

Il souffrait parce que tous les événements dela journée précédente revenaient à son esprit. Tandis que sessoldats mouraient, il avait fui.

Et il y avait à Galway, en ce moment même, unhomme qui avait juré sa perte, un ennemi mortel, le colonelBrazer.

Autour du colonel se groupaient tous lesmagistrats dont il avait flétri la partialité ignorante ; tousles orangistes dont il avait neutralisé les instincts haineux etméchants.

Ces gens cherchaient depuis bien longtemps undéfaut à sa cuirasse. Ce défaut était maintenant trouvé ; ilspouvaient le frapper en plein cœur.

Il entendait leurs voix qui luicriaient : Vous avez fui ! vous avez fui !

Lui, dont la vie entière était un modèled’honneur militaire, c’était comme soldat qu’il allait êtredéshonoré.

Il souffrait, mais il avait de la joie, parceque cette femme, si noble, si belle, si parfaite, venait de luimontrer son cœur.

– Merci ! répéta-t-il.

Le sang perdu lui laissait une faiblesseextrême.

Ses yeux étaient chargés de fatigue.

– Reposez-vous, Percy, dit l’Héritière.Il y a des oreilles ouvertes autour de nous, et vos ennemisveillent, un mot prononcé pourrait vous trahir et me perdre.

Mortimer ferma les yeux. On eût dit un enfants’endormant à l’ordre de sa mère. Il murmura encore quelquesparoles, puis on n’entendit plus dans la chambre que le bruit égalde sa respiration.

Tandis qu’Ellen veillait, la portes’entrebâilla doucement, et la petite Peggy se glissa dans lachambre.

– Mickey est-il revenu ? demandal’Héritière.

– Non, répondit l’enfant, il n’y a queKate et Owen auprès du pauvre Dan.

– Et Jermyn ?

– Quand j’ai passé dans la salle commune,j’ai vu quelqu’un debout auprès de votre porte, entre les deuxchiens qui grondaient. Oh ! noble Ellen ! les chiensoublient le mort pour venir flairer le Saxon.

– Et c’est Jermyn qui est auprès de laporte ? interrompit l’Héritière.

– C’est lui, répondit l’enfant.

– S’il vous interroge, dit-elle à Peggy,que répondrez-vous ?

L’enfant hésita.

– Ce sont les dragons qui ont tué lepauvre Dan ! murmura-t-elle.

Ellen frissonna. Elle attira l’enfant vers lelit.

– Écoutez, Peggy, dit-elle, cet homme estmon fiancé.

Peggy recula stupéfaite. Ses yeux noirs etbrillants, habitués à exprimer son respect pour l’Héritière, eurentune étincelle de méprisante colère.

– Vous ! la fille del’Héritier ! prononça-t-elle tout bas, vous ! épouser unSaxon ! Quand j’aurai l’âge d’une femme, moi, qui ne suisqu’une pauvre servante, je choisirai un Irlandais pour l’aimer.

Ellen ne se révolta point contre le reprochede l’enfant.

– Cet homme est mon fiancé, répéta-t-ellelentement.

Peggy joignit ses mains et se tourna vers samaîtresse avec des larmes dans les yeux.

– Oh ! je ne dirai rien, nobleEllen ! cria-t-elle. Jermyn pourra me tuer avant de me faireouvrir la bouche !

Ellen la baisa au front.

– Merci, ma fille, dit-elle ;retournez auprès du pauvre Dan ; je vais bientôt voussuivre.

Peggy souleva de nouveau le loquet de laporte, et sortit en faisant l’ouverture la plus étroite possible.Le bras de Jermyn la saisit dans l’ombre, au passage.

– Est-ce notre frère Morris qui est dansla chambre d’Ellen Mac-Diarmid ? demanda-t-il d’une voix quitremblait.

Peggy ne répondit point.

Jermyn lui secoua le bras rudement.

– Parle ! dit-il ; je veux quetu parles ! Il y a un homme de l’autre côté de cetteporte !

– Un homme répéta Peggy en jouantl’étonnement.

Les doigts crispés de Jermyn meurtrirent lachair de son petit bras. Elle leva les yeux sur lui et vit aveceffroi ses prunelles flamboyer dans le demi-jour de la sallecommune. Mais elle ne répondit point encore, parce que les parolesd’Ellen restaient au fond de son cœur.

Jermyn frappa du pied violemment.

– Ah ! tu ne veux pas parler !s’écria-t-il d’une voix étranglée. Prends garde ! prendsgarde ! prends garde !

Ces mots, répétés trois fois, sortirent de sabouche, pressés et comme entassés. Peggy tremblait.

– Jermyn, murmura-t-elle, vous me faitesgrand mal !

Jermyn serra plus fort.

L’enfant pleurait.

– Grâce ! grâce !

Il serrait toujours.

L’obscurité qui régnait dans la sallel’empêchait de voir la petite Peggy pâlir et fermer les yeux.Tandis qu’il la menaçait encore, il sentit le bras de l’enfantpeser à sa main.

Peggy venait de se laisser choir, en répétantd’une voix mourante :

– Grâce ! grâce !Mac-Diarmid ! Que vous ai-je fait pour vouloir metuer ?

Jermyn lâcha prise et serra son front à deuxmains. Il se sentit rougir, et la honte lui étreignit le cœur.

La porte extérieure retentit sous des coupsprécipités. Jermyn ne bougea pas.

La petite Peggy se remit sur ses pieds, et sedirigea en chancelant vers la porte. Elle ouvrit.

C’étaient Mickey, Lorry et Sam, qui revenaientpoussant devant eux un homme garrotté.

Ils ne s’arrêtèrent point dans la sallecommune, et franchirent tout de suite avec leur captif le seuil dela chambre du mort.

Leur captif était un vieillard revêtu ducostume des prêtres catholiques.

Il refusait encore d’avancer. Mickey et Sam leprirent par les épaules et l’entraînèrent jusqu’auprès du lit.

À la lumière des quatre chandelles de jonc, lepauvre prêtre montra sa figure effrayée et couverte de pâleur. Sesmains étaient fortement assujetties à l’aide de cordes, et il avaitun mouchoir noué sur la bouche.

Les trois Mac-Diarmid étaient allés lechercher auprès du lit d’un autre mort, et, comme il refusait dedéserter son pieux office, ils l’avaient enlevé de force.

Il fallait que Dan eût la prière d’unprêtre.

L’enlèvement accompli, les Mac-Diarmid secourbèrent de nouveau sous le sentiment de vénération inspiré auxIrlandais par leur clergé catholique. Personne ne resta debout dansla chambre mortuaire : à la vue du prêtre, tout le mondes’agenouilla. Mickey dénoua le bâillon et coupa les cordes, puis ilbaisa le bas de la soutane du vieillard.

– Pardon, notre père, murmura-t-il d’unton de respect grave qui contrastait singulièrement avec l’acte deviolence qu’il venait d’exercer : Dan était un bon chrétien.Nous ne pouvions pas le laisser mettre en terre sans vous.

Les autres frères, Kate et Peggy se traînèrentsur leurs genoux jusqu’au prêtre, et baisèrent à leur tour le basde sa soutane.

– Notre père, pardon !répétèrent-ils : ayez pitié du pauvre Dan, qui était un bonchrétien !

En face de cette détresse naïve, le vieillardhésita. Sa bouche s’ouvrit pour réprimander l’insulte faite à soncaractère sacré ; mais ils étaient tous agenouillés autour delui, si humbles et si repentants ! Il eut compassion etcommença toute de suite la prière attendue.

Les visages des Mac-Diarmid rayonnèrent.C’était comme un poids qu’on leur ôtait de dessus le cœur. Quand labouche du saint vieillard s’ouvrit pour réciter ces hymnes qui sontcomme le passeport de l’âme chrétienne vers le ciel, chacun crutvoir le front du mort s’éclairer doucement.

La pauvre âme en peine montait vers Dieu, quiécoutait la parole du prêtre, et qui tendait ses bras, pour appelerà lui le bon chrétien défunt.

Ils priaient tous, et avec quelleferveur !

Mais à cette fête funèbre Ellen et Jermynmanquaient.

Jermyn était toujours dans la sallecommune ; debout auprès de la porte de l’Héritière. Il avaitvu rentrer ses frères ; il avait entendu la voix du prêtres’élever, et rien de tout cela n’avait parlé à son intelligenceengourdie.

Il avait été bon autrefois, et, parmi sesfrères, c’était Dan qu’il avait chéri le plus tendrement.

Aujourd’hui Dan était mort et Jermyn luirefusait la suprême prière. À quelques pas de son cadavre, Jermynrêvait de vengeance.

Tandis que l’oraison se poursuivait dans lachambre voisine, il se jeta brisé sur le lit de paille et pleuracomme un enfant découragé.

L’Héritière avait entendu, elle aussi,l’arrivée de ses frères d’adoption. Le major s’étaitrendormi ; elle voulut aller s’agenouiller auprès du lit deDan. Au bruit que fit la porte de sa chambre en s’ouvrant, Jermynbondit sur ses pieds.

Ellen tenait en main sa chandelle de joncqu’elle déposa sur la table. Quand elle aperçut Jermyn debout surson passage, elle rougit, et un éclair d’indignation brilla dansson œil.

Jermyn avait les bras croisés sur sa poitrine.Il se tenait droit et tête haute.

Ils restèrent une longue minute immobiles tousdeux et tous deux muets.

Ce fut l’Héritière qui rompit la première lesilence.

– Le pauvre Dan vous aimait bien, Jermyn,dit-elle ; d’où vient que vous ne priez pas pour lui avec nosfrères ?

– Ce sont des soldats de la Reine qui onttué mon frère Dan, répondit Jermyn d’une voix sourde ; qued’autres prient pour lui, moi je veux le venger !

– Sur qui ? demanda Ellen.

Jermyn ne répliqua pas tout de suite. Sonregard aigu alla se fixer sur la porte, comme s’il en eût voulupercer les battants. Puis son œil retomba sur Ellen, fixe etlourd.

– Je cherche ! murmura-t-il.

Un chant lugubre et lent s’éleva dans lachambre voisine. Le prêtre avait entonné un hymne latin, et lesMac-Diarmid accompagnaient sa voix en chœur. Cet hymne était lesigne bien connu de la levée du corps et du départ pour lecimetière.

Ellen et Jermyn firent silence. Au bout dequelques minutes, on entendit dans la chambre mortuaire les coupssecs et répétés du marteau. On clouait le cercueil apporté parJoyce.

Les quatre frères pleuraient à ce dernieradieu.

Une larme vint à la paupière d’Ellen, quijoignit ses mains et mêla de loin sa prière à celle de ses frèresd’adoption.

Quand le dernier clou eut été enfoncé dans lecercueil, la porte s’ouvrit, et le vieux prêtre ressortit tenant àla main un des cierges de jonc.

Derrière lui vinrent les quatre frères, quisoutenaient d’une main les restes de Dan et tenaient de l’autre unfusil sur l’épaule.

Joyce venait ensuite, armé pareillement. Kateet Peggy fermaient la marche.

– Venez avec nous, Jermyn, dit Mickey enpassant ; venez avec nous, noble Ellen.

L’Héritière et Jermyn firent quelques pas à lasuite du convoi ; mais Jermyn s’arrêta avant de franchir leseuil.

Ellen l’imita. Le convoi continua de descendrela montagne en se dirigeant vers le cimetière de Knockderry.

Jermyn et l’Héritière restaient seuls à laferme de Mac-Diarmid.

Quelques secondes se passèrent. Au bout de cetemps Jermyn, qui était resté tout près de l’entrée, s’avançalentement vers l’intérieur de la salle.

– La paix ! Bell ! dit-il enrappelant les deux chiens qui flairaient, toujours en grondant, laporte de l’Héritière. À bas, Wolf ! Il ne peut y avoir qu’unami de Mac-Diarmid dans la chambre de notre nobleparente !

Le front d’Ellen se releva hautain devantcette attaque imprévue.

– Il y a loin d’ici au bog !reprit-il après un court silence, et la balle de mon fusil a touchéle but.

Depuis le commencement de cette scène,l’Héritière avait compris que toute feinte était inutile.

– Dieu a eu pitié de nous,répondit-elle : votre balle a fait une blessure, et voilàtout.

– Vous l’avez sauvé ! murmuraJermyn.

Ellen leva les yeux au ciel.

– Dieu veuille que je le sauve !dit-elle. Si je ne puis pas le sauver, je pourrai du moins mouriravec lui… et son meurtrier sera mon assassin.

La tête du dernier des Mac-Diarmid se penchasur sa poitrine ; son souffle était pénible et haletant.

Deux ou trois fois il ouvrit la bouche pourparler, et toujours sa gorge oppressée arrêta sa voix aupassage.

– Vous l’aimez, dit-il enfin avec effort.Ellen, il faudra que nous mourions tous les trois.

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