La Quittance de minuit – Tome II – La Galerie du géant

XVII – LE RÉVEIL DE MARY WOOD

Mary Wood avait choisi la plus belle chambredu château de Montrath. Elle n’était pas là aussi bien logée quedans son splendide appartement de Portland-Place, mais rien ne luimanquait en définitive, et une reine en voyage se fût contentée desa retraite.

Mary Wood ne se plaignait pas trop. À laguerre comme à la guerre.

Elle s’éveilla dès le matin, et sonna unvalet, qui entra aussitôt avec du rhum. La sonnette de Mary Woodvoulait dire du rhum.

L’ancienne servante était couchée, toute raidesur son lit.

Sa toilette de nuit, follement éclatante,faisait ressortir la pâleur terreuse de son visage ; ses grosyeux mornes se fixaient dans le vide ; sa respiration sifflaitpéniblement.

À l’approche du valet, elle se souleva aveceffort sur son séant. Le valet lui fit un dossier de son brasarrondi.

Elle saisit le flacon sur le plateau et versaun grand verre. Sa main tremblait jusqu’à ne pouvoir diriger laliqueur qui se répandait sur le plateau et sur les draps du lit,emplissant la chambre entière de ses violents parfums.

Les narines de mistress Wood se dilataient àflairer cet arome favori.

Malgré le tremblement de sa main, elle réussità mettre sa lèvre blême sur le bord du verre, et en avala lecontenu d’un trait.

Ce fut une transformation soudaine. Le sangcolora sa joue hâve ; ses yeux s’animèrent ; uneexpression de bien-être se répandit sur ses traits, et ce fut d’unemain ferme qu’elle replaça le verre sur le plateau.

– Envoyez-moi la femme de chambre demilady, dit-elle. Je veux m’habiller et voir si Montrath esttoujours aussi heureux que jadis dans le choix de sesservantes.

Elle était de charmante humeur. Ce fut enchantant d’une voix rauque et faussée qu’elle se livra aux soins dela femme de chambre. Celle-ci arrangea de son mieux lesmagnificences disparates qui composaient la toilette de mistressWood ; elle mêla l’or, le velours, la soie, les perles, lesdentelles et les panaches. L’ancienne servante avait des monceauxde tout cela.

Cette laborieuse toilette achevée, mistressWood se rendit au salon. Elle y arriva la première.

– Eh bien ! eh bien ! dit-elle,on me traite ici un peu sans façon, ce me semble ! Faitesprévenir milord, faites prévenir lady Montrath, et aussi la joliemiss dont j’ai oublié le nom. Si maître Crackenwell est au château,je désire le voir. Dites-leur à tous de se presser :j’attends !

Mary Wood s’installa dans sa causeuse de laveille et tâcha de feuilleter un album pour tuer le temps. Mais lescroquis, achetés à prix d’or et signés des noms les plus illustresde l’Europe, n’eurent point le don de lui plaire. En fait dedessins, mistress Wood n’aimait que les gravures enluminéesreprésentant des amours de horse-guards, ou bien encore des scènesde boxe avec de gros bras musculeux et des poitrines velues.

Elle jeta l’album et continua sa chanson.

Chacun dans le château reconnaissait plus oumoins le pouvoir de cette femme, car tous ceux qu’elle avaitappelés vinrent en même temps : Montrath, sa femme, Frances etCrackenwell.

– Bonjour, milady ! s’écrial’ancienne servante, j’ai rêvé de vous toute la nuit, ainsi que delord George, et encore d’une autre femme dont vous pourrez bienfaire la connaissance quelque jour. Bonjour, ma jolie miss !Une poignée de main, Crackenwell, mon garçon ! Milord, jeprésente mon humble respect à Votre Seigneurie.

Chacun la salua, et Crackenwell s’assit auprèsd’elle sur la causeuse.

Lord George resta debout comme la veille.Frances et Georgiana se placèrent un peu à l’écart.

Lady Georgiana était très pâle. Son visagedéfait disait les insomnies de sa nuit. Depuis la veille, sesterreurs romanesques avaient pris un caractère trop réel.

Il y avait un crime sur la conscience de lordGeorge. Ce crime, Mary Wood en avait été le témoin ou la complice,car elle le tenait suspendu comme une menace mortelle au-dessus dela tête de Montrath.

Frances, malgré sa bonne volonté, n’avait pucombattre les craintes réveillées de son amie. Elle était persuadéeelle-même désormais, et ce qu’elle avait entendu la veille ne luilaissait plus de doute. Elle avait dit à Georgiana :

– En cas de malheur, ma présence ici nevous serait que d’un faible secours, et une promesse sacrée merappelle à Galway aujourd’hui même. Venez avec moi, Georgy, ce seraune simple visite rendue, et votre absence ne pourra faire ombrageà lord George, car, s’il le faut, nous reviendrons ensemble.

La pauvre jeune femme ne demandait qu’à fuirce château qui lui faisait peur, et le voisinage de ces terriblesruines qui étaient pour elle une menace.

– Merci, ma bonne Fanny, oh merci,répondit-elle. Votre amitié me sauvera peut-être, et c’est pour moiune consolation bien douce de savoir que, si milord me rappelle,vous ne m’abandonnerez pas.

Il avait été convenu de la sorte que Georgianairait demander l’hospitalité à Fenella Daws ce jour-là même.

On était assuré d’avance de l’accueil demistress Daws. Cette aimable femme avait des instincts trop élevéspour ne pas payer par tous les genres de politesse l’honneurd’inscrire sur son album la visite d’une noble lady.

Quant à Frances, le devoir qu’elle avait àremplir concernait la promesse faite à Morris Mac-Diarmid. Elleavait jugé lord George dans la journée de la veille et ne comptaitplus sur son secours. Elle voulait agir par elle-même.

– Eh bien ! Montrath, dit Mary Wood,j’espère que je me suis montrée patiente ?…

– Au nom de Dieu, madame, interrompitlord George, avant d’en venir à des récriminations inutiles,interrogez mon agent, Crackenwell.

– Comment ! mon pauvre Robin,s’écria en riant l’ancienne camériste, vous êtes encore l’agent deSa Seigneurie ? c’est le monde renversé, sur ma parole !C’est comme si j’étais, moi, la femme de charge demilord !

– Il faut de la patience, Mary, ditCrackenwell à voix basse : à quoi peut vous servir tout lebruit que vous faites ?

– À faire du bruit, Robin, répliquamistress Wood.

Crackenwell haussa les épaules.

– Vous auriez pu être millionnaire, mafille, murmura-t-il en lui prenant la main, et vous mourrez sur lapaille !

L’ancienne camériste eut un éclat de rirefranc et retentissant.

– Ah ! le bon plaisant que vousfaites, Robin ! s’écria-t-elle ; mais vous parlez tropbas ; ces chères enfants s’ennuient à ne pouvoir vousentendre… N’est-ce pas, milord ?

Montrath reprenait son supplice de la veille.Georgiana et Frances tendaient en effet l’oreille et tâchaient desaisir quelques mots au passage.

Mary Wood fixait sur elles son regard hardi etmoqueur. Elles détournèrent les yeux, offensées et n’osant répondreà cette femme, qui leur inspirait à chaque instant plusd’effroi.

Mistress Wood se renversa sur les coussins dela causeuse, et mit une espèce d’indécence fanfaronne à souiller dupied le riche velours du meuble.

– Eh bien, Montrath ! reprit-elle,vous faites là une triste figure, mon cher lord !Voyons ! il faut mettre fin à cette situation qui vousembarrasse. Je souffre à vous voir cet air de pauvre diable traquépar ses créanciers. Brisons là et ne parlons plus du retard dont jevous tiens quitte. Donnez-moi mes mille livres.

– Mais je ne les ai pas, dit Montrathavec détresse.

Les sourcils de Mary Wood se froncèrent, etson œil eut un éclair de courroux.

– Vous ne les avez pas !répéta-t-elle, et vous avez pris vingt heures au lieu dequatre ! Prétendriez-vous donc me résistersérieusement ?

– Je ne prétends rien, Mary, balbutiaMontrath en baissant les yeux ; je veux tout ce que vousvoulez. Mais l’impossible…

– Et les diamants de milady ?interrompit l’ancienne servante. Ils valent dix fois cette pauvresomme !

– Ils sont à Londres.

Mary laissa échapper un juron tout viril.

– Je ne vous crois pas, dit-elle ;vous voulez me tromper, mais, de par le diable ! vous jouezgros jeu, milord ! et le plus misérable de vos tenanciers nevoudrait pas changer de place avec vous à la fin de cettepartie !

Montrath ne répliqua pas.

Mary se souleva sur le coude et repoussarudement Crackenwell, qui essayait de la calmer.

– Vous êtes un oison, Robin ! luidit-elle. Si vous aviez fait comme moi, vous qui êtes économe, Dieusait combien vous auriez de rentes !

Elle fixa son regard effronté sur ladyMontrath.

– Georgy, reprit-elle en employant àdessein cette abréviation familière qui prenait dans sa bouche uneexpression d’insulte poignante, votre mari a-t-il ditvrai ?

Georgiana ne répondit point.

– C’est à toi que je m’adresse, petitelady ! s’écria mistress Wood, dont le front se rougit tout àcoup au feu de sa colère croissante ; tu ne daignes pas merépondre, parce que je suis une ancienne servante, n’est-cepas ? on t’a raconté cela !… mais du diable si tu vauxmieux que moi, ma fille !

– Mary ! Mary ! murmuraitCrackenwell inquiet, vous prenez le chemin de toutperdre !

Lord George n’osait même pas en direautant ; il attendait, engourdi par l’angoisse, l’issue decette scène qui avait pour lui de si terribles menaces.

Ici, loin de pallier l’invraisemblancehonteuse de tant de faiblesse, nous rappellerons au lecteur que laposition d’un pair d’Angleterre n’a point d’analogue en France. Unlord, chez nos libres voisins, est un dieu.

George Montrath était mort de peur.

Lady Montrath s’était redressée devantl’apostrophe de Mary Wood. Un instant l’indignation fut chez elleplus forte que la frayeur, et tout le mépris qu’elle ressentaitpour cette femme passa dans son regard.

Mary bondit sur ses pieds comme unefurie ; elle s’élança vers Georgiana, les poings fermés etl’écume à la bouche.

Frances, par un mouvement instinctif, se mitau-devant de son amie ; il y avait sous sa douce beauté lecourage d’un homme. Mais Mary Wood avait l’irrésistible vigueur dela folie. Elle écarta Frances sans effort, et se trouva en face dela pauvre Georgiana, qui était pâle et qui tremblait de tous sesmembres.

– Oui, sur mon honneur ! missGeorgy, reprit-elle en appuyant sur ces deux mots, je vaux autantque vous, ma belle ! et il n’y a point de si pauvre mendiante,cherchant son pain de porte en porte, qui ne puisse dire commemoi !

Frances s’était avancée jusqu’auprès deMontrath.

– Milord ! dit-elle, entendez-vouscela ?

Montrath était de pierre.

Crackenwell tâchait de se donner un aird’indifférence, mais en réalité il avait l’œil et l’oreille auguet. Cette affaire le regardait autant que personne, puisque lesecret de lord George faisait sa seule fortune.

Lady Montrath quitta son siège et voulut seretirer, mais mistress Wood se mit entre elle et la porte. Sa voix,abandonnant tout à coup le ton de la colère, prit un accent d’amersarcasme.

– Restez, milady, poursuivit-elle. Pardontrès humblement si j’ai manqué au respect que je dois à VotreSeigneurie ; mais c’est que je suis, moi aussi, une personnede quelque importance, demandez à milord ! Il n’a tenu qu’àmoi de m’appeler lady Montrath, et si j’avais eu cette fantaisie,je serais aujourd’hui à votre place.

Elle fit un salut ironique et voulut prendrela main de Georgiana pour la reconduire à son siège.

La jeune femme ne sut point dissimuler sondégoût : elle se recula avec horreur.

Une seconde fois le visage de Mary devintpourpre.

– Encore ! s’écria-t-elle avec unblasphème ; depuis quand les filles perdues en sont-elles àdédaigner la main d’une honnête femme !

Crackenwell fronça le sourcil. Frances prit lebras de lord George et le serra convulsivement.

– Milord ! milord ! dit-elle,fussiez-vous l’esclave de cette créature, défendez votre femme.

Montrath ne bougea pas.

– Allez chercher vos diamants, fillette,reprit Mary Wood, et mettez-vous à genoux pour me les présenter, ouje vous dirai que ce n’est pas vous la femme de cet homme.

Georgiana s’attendait à une autre révélationplus terrible peut-être. Ce coup la prit à l’improviste ; elledemeura un instant incrédule, et son regard interrogea Montrath.Celui-ci ne pouvait plus pâlir.

Crackenwell s’approcha de lui et murmuraquelques paroles à son oreille. Montrath, accablé, n’eut pas laforce de répondre.

Mary Wood sentait vaguement, à travers lesténèbres de sa cervelle, qu’elle avait franchi le dernier pas.Cette pensée exaltait sa démence jusqu’à la fureur.

Elle ne se contenait plus ; ses gestesdésordonnés ne gardaient aucun accord avec ses paroles ; savoix s’enrouait ; les mots se précipitaient, confus, entre seslèvres blanches d’écume.

– Tu as grande envie de ne pas me croire,milady ! reprit-elle ; mais tu me croiras, il le faudrabien, le jour on ton lord s’assoira sur le banc des accusés pouravoir enfermé une pauvre vivante dans un tombeau ! Ah !Georgy, ma fille, qui sait si vous n’auriez pas été enterrée toutevive aussi quelque jour, sans moi ?

La jeune femme chancela sur ses jambes.

Mistress Wood la saisit rudement par lamain.

– Tes diamants ! s’écria-t-elle enun subit accès de rage.

Et, tout en parlant, elle secouait la pauvrelady, qui perdait le souffle et se mourait d’épouvante.

Frances vint encore une fois au secours de sonamie.

Elle eut un aide qu’elle n’espéraitpoint : Crackenwell, qui s’était glissé tout doucement le longde la muraille, arriva en même temps qu’elle auprès de mistressWood, et la saisit à bras-le-corps par derrière.

L’ancienne servante poussa un rugissement debête fauve et se débattit avec rage.

Elle lâcha les bras de lady Georgiana, quitomba sur un siège, évanouie.

Frances s’agenouilla près d’elle et lui fitrespirer des sels.

Montrath regardait tout cela d’un œilstupide.

– Lâche-moi, Crackenwell ! criaitMary Wood, qui s’épuisait en vains efforts pour se dégager ;lâche-moi ! misérable traître ! tu seras pendu, toiaussi ! nous serons pendus tous les trois !… Ah ! ahvous verrez ce qu’il en coûte pour résister à Mary Wood !

Crackenwell avait hésité longtemps ; maisà présent sa résolution était prise ; il serrait Mary àl’étouffer, et, malgré sa vigueur, l’ancienne servante commençait àfaiblir. Si lord George eût prêté secours en ce moment à RobertCrackenwell, Mary n’aurait pas pu prononcer une parole deplus ; mais lord George semblait réduit à l’état decadavre.

Mary criait d’une voix qui s’enrouait de plusen plus :

– J’ai des laquais au château et deslaquais à Galway ! Ce n’est pas une femme comme moi qu’on peutmurer dans un tombeau ! Dis à Robin de me lâcher,Montrath ! ou, par le nom du diable ! tes pairs tecondamneront à mourir ! je dirai où est la pauvre Jessy !je chercherai son fiancé Morris Mac-Diarmid. Ah ! ah ! jesais toute l’histoire, moi ! et si le bourreau te manque, lesMolly-Maguires te brûleront, George Montrath, comme un damné que tues !

Georgiana reprenait ses sens. Au nom de MorrisMac-Diarmid, Frances laissa échapper le flacon de sels.

Crackenwell essaya de mettre sa main sur labouche de Mary, mais ce mouvement rendit quelque liberté àl’ancienne servante, qui réussit à se retourner à demi et putengager une lutte corps à corps.

– Je suis plus forte que toi !disait-elle. Ah ! Robin, misérable ! tu seras pendu, tuseras pendu ! Si tu savais comme ce Morris Mac-Diarmid aimaitla pauvre Jessy ! Je n’aurai qu’un mot à dire, et il sevengera comme un Irlandais !

Ces paroles mettaient du froid au cœur de lapauvre Frances, mais elle écoutait de toute sa force : ellevoulait savoir encore.

– Je le trouverai bien, ce Morris !continuait mistress Wood. Je lui dirai que c’est toi, RobertCrackenwell, qui as fait élever le mur pour boucher la tombe. Je lemènerai à la vieille tour de Diarmid, et il nous tuera tous lestrois pour venger sa fiancée !

Montrath tressaillit comme s’il se fût éveilléd’un lourd sommeil.

– La tour de Diarmid, répéta-t-il, c’estlà qu’elle est !

Tout en soutenant Georgiana, qui revenait à lavie, Frances gravait dans sa mémoire chacune des paroles de MaryWood.

Celle-ci était arrivée au dernier degré del’exaspération ; elle parlait encore, mais on n’entendait plusce qu’elle disait. Ses efforts s’épuisaient. Crackenwell toujoursfroid et maître de lui-même, n’avait plus à contenir que dessecousses intermittentes et convulsives.

Ces secousses elles-mêmes prirent fin. Lesforces de mistress Wood s’éteignirent en un dernier soubresaut.Elle était rendue ; elle ne bougea plus.

– Aidez-moi, milord, dit Crackenwellfroidement.

Montrath trouva le courage d’approcher sonennemie réduite à l’impuissance ; il la prit par les pieds,tandis que Crackenwell la soulevait par la tête, et tous deux sedirigèrent vers la chambre où l’ancienne servante avait passé lanuit.

– Si elle en meurt, tant mieux ! ditCrackenwell ; si elle n’en meurt pas, il faudra voir.

– Mais ses laquais qui sont àGalway ? objecta le lord, qui frissonnait encore.

– Je vais me rendre à Galway, réponditCrackenwell, et j’amènerai ici laquais et servantes.

Ils déposèrent Mary Wood inanimée sur sonlit.

– Maintenant, milord, reprit l’intendant,il nous faut retourner au salon en toute hâte. Ces dames en ontbeaucoup trop entendu, et la prudence nous commande de les garder àvue.

– C’est vrai, murmura Montrath.

Ils traversèrent de nouveau les longscorridors du manoir et revinrent au salon.

Le salon était vide.

Ils se rendirent à la chambre de Georgiana,qui était vide également. Ils parcoururent tout le château ;personne ne put leur dire ce qu’étaient devenues les deux jeunesfemmes.

– Elles savent tout ! murmuraCrackenwell, et, dès que les femmes savent, elles parlent. Mais, endéfinitive, il faut des preuves pour condamner un lord, et ce soirle tombeau de Jessy peut être vide.

– Vous irez la chercher,Robert ?

– Nous irons ensemble, milord.

– Vit-elle encore ? murmura Montrathen frissonnant.

– Je crois bien qu’elle vit, ditl’intendant ; si elle est morte, l’embarras sera moindre. Lamer brise au pied de Ranach-Head…

Tout en causant, ils étaient revenus vers lachambre de Mary Wood. Ils entendirent avec étonnement la sonnetteretentir à l’intérieur.

Crackenwell entra.

L’ancienne servante était assise sur son séantet semblait n’avoir aucun souvenir de ce qui s’était passé. Elletendit la main à Crackenwell de la plus cordiale façon dumonde.

– Bonjour, Robin, dit-elle ensouriant ; il y a longtemps que nous ne nous étions vus,savez-vous, mon garçon. J’ai un diable de feu dans le gosier, cematin. Faites-moi servir du rhum !

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