Scène II
Célidan
Qu’Alcidon maintenant soit de feu pourClarice,
Qu’il ait de son parti sa traîtressenourrice,
Que d’un ami trop simple il fasse unravisseur,
Qu’il querelle Philiste, et néglige sasœur,
Enfin qu’il aime, dupe, enlève, feigne,abuse,
Je trouve mieux que lui mon compte dans saruse :
Son artifice m’aide, et succède si bien,
Qu’il me donne Doris, et ne lui laisserien.
Il semble n’enlever qu’à dessein que jerende,
Et que Philiste après une faveur si grande
N’ose me refuser celle dont ses transports
Et ses faux mouvements font rompre lesaccords.
Ne m’offre plus Doris, elle m’est touteacquise ;
Je ne la veux devoir, traître, qu’à mafranchise ;
Il suffit que ta ruse ait dégagé safoi :
Cesse tes compliments, je l’aurai bien sanstoi.
Mais pour voir ces effets allons trouver lefrère :
Notre heur s’accorde mal avecque samisère,
Et ne peut s’avancer qu’en lui disant lesien.