Sir Nigel

Chapitre 9COMMENT NIGEL TINT LE PONT DE TILFORD

Le roi regarda la silhouette immobile, lepetit groupe de manants qui attendaient derrière le pont et enfinle visage de Chandos qui s’illumina de plaisir.

– Qu’est cela, John ?

– Vous souvient-il de Sir Eustace Loring,sire ?

– Bien certainement. Nul ne le pourraitoublier, pas plus que la façon dont il mourut.

– Il fut un paladin, à son époque.

– En effet, et je n’en connus point demeilleur.

– Ainsi est son fils Nigel, aussi ardentque l’est un jeune faucon à faire usage de son bec et de sesgriffes. Mais il n’a point encore quitté sa cage jusqu’à présent.Voici un essai de joute. Le voilà, à la tête du pont, comme ilétait de coutume du temps de nos pères, prêt à se mesurer à toutvenant.

Pour les Anglais, il n’existait pas de plusgrand paladin que le roi lui-même et personne n’était mieux versédans les étranges arcanes de la chevalerie. Ainsi donc, lasituation ne pouvait mieux se présenter pour lui plaire.

– Il n’est point encorechevalier ?

– Non, sire, écuyer seulement.

– Dans ce cas, il lui faudra se conduirevaillamment ce jour, s’il veut mener à bien ce qu’il a entrepris.Sied-il qu’un jeune écuyer qui n’a pas encore subi la probation serisque à coucher la lance devant les meilleurs chevaliersd’Angleterre ?

– Il m’a remis son cartel et son défi,répondit Chandos en tirant un papier de son pourpoint. Ai-je votrepermission de les transmettre, sire ?

– Très certainement, John, car nousn’avons point de chevalier plus docte que vous-même ès lois dechevalerie. Vous connaissez ce jeune homme et vous devez savoir àquel point il est digne de l’honneur qu’il requiert. Oyons donc sondéfi.

Les chevaliers et écuyers de l’escorte, dontla plupart étaient des vétérans des guerres de France, avaientconsidéré avec étonnement et surprise la silhouette armée devanteux. Sur un signe de Walter Manny, ils se rapprochèrent del’endroit où le roi et Chandos s’étaient arrêtés. Chandos se raclala gorge et lut :

« À tous, seigneurs, chevaliers etescuyers ! »

– C’est là l’adresse, messires.C’est un message du squire Nigel Loring de Tilford, fils de SirEustace Loring de noble mémoire. Squire Loring vous attend en armesdevant le pont. Il vous fait donc assavoir ceci :

« Dans la grande haste que j’ai, moi,humble et indigne escuyer, de connaître les nobles gentilshommesqui escortent mon royal maistre, j’attends devant le pont duChemin, avec l’espoir que certains d’iceux condescendent à quelquespasses d’armes avec moi ou que je puisse les délivrer de quelquevœu. Je ne dis point cela par estime pour moi-même, mais afin quede pouvoir testemoigner du noble comportement de ces célèbreschevaliers et admirer leur adresse dans le maniage des armes. Ainsidonc, avec l’ayde de saint Georges, tiendrai ce pont à la lanceémoulue contre icelui ou iceux qui daigneraient s’y présenter tantque durera le jour. »

– Que répondrez-vous à cela,messires ? demanda le roi en promenant autour de lui un regardamusé.

– En vérité, voilà qui est adressé danssa forme la plus parfaite, observa le prince. Ni Claricieux, niDragon Rouge, ni aucun héraut ayant jamais porté tabard n’eussentpu faire mieux. L’a-t-il rédigé de sa main ?

– Il a une impressionnante grand-mère quiappartient encore à la vieille race, expliqua Chandos. Et je nedoute point que Lady Ermyntrude n’ait déjà rédigé d’autres défis dece genre avant celui-ci. Mais oyez, sire. J’aimerais vous glisserun mot à l’oreille, et à vous aussi, très noble prince.

Les conduisant à l’écart, Chandos murmuraquelques explications, à la suite de quoi tous trois éclatèrentd’un rire bruyant.

– Par la sainte Croix ! un honorablegentilhomme n’en devrait point être réduit à cela ! s’exclamale roi. Il m’appartient d’y assister. Alors donc, messires ?Ce noble cavalier attend toujours votre réponse.

Les vaillants guerriers s’étaient entretenuset Walter Manny se tourna vers son souverain pour lui transmettrele résultat de leur délibération.

– S’il plaît à Votre Majesté, nousestimons que cet écuyer a transgressé les limites en exprimant ledésir de rompre la lance avec un chevalier, avant d’avoir subi laprobation. Nous lui ferons suffisant honneur en envoyant un écuyerse mesurer avec lui et, avec votre permission, j’ai choisi monpropre écuyer, John Widdicombe, pour nous ouvrir le chemin par-delàle pont.

– Ce que vous dites, Walter, est trèsjuste, répondit le roi. Maître Chandos, voulez-vous donc dire àvotre champion que toutes dispositions sont prises. Vous lui direzaussi que notre royal désir est que la joute ne se déroule pointsur le pont, ce qui entraînerait immanquablement la chute de l’unou l’autre des cavaliers dans la rivière, mais qu’il ait às’avancer et combattre dans la plaine. Vous lui direz encore qu’unelance mornée suffit pour une telle rencontre, mais qu’une ou deuxpasses au glaive ou à la masse pourront être échangées si les deuxcavaliers restent en selle. Une sonnerie sur le cor de Raoul serale signal d’arrêt.

Pareils exploits étaient un pas vers larenommée que certains guettaient pendant des jours à un croisementde route, devant un pont ou un château jusqu’à ce qu’un adversairede valeur passât par là. Ils étaient courants à la vieille époquede la chevalerie errante et étaient encore familiers à l’esprit deshommes, car les récits des troubadours et les ballades destrouvères sont riches de pareils récits. Cependant ils devenaientmoins fréquents. Il n’en régnait qu’une plus grande curiosité,mêlée de plaisir, parmi les courtisans qui avaient les yeux fixéssur Chandos descendant vers le pont puis discutant avec l’étrangehomme armé. Sa stature était singulière, de même que la silhouette,car les membres paraissaient courts par rapport à la taille ;il avait la tête penchée en avant comme s’il eût été perdu dans deprofondes réflexions ou abattu par le désespoir.

– C’est sans aucun doute le Chevalier auCœur Lourd, fit Manny. Quel est donc le chagrin qui lui fait ainsiperdre la tête ?

– Peut-être a-t-il le cou faible,répondit le roi.

– Du moins sa voix ne l’est point,intervint le prince qui percevait les réponses de Nigel à Chandos.Par la Vierge ! il gronde comme un butor.

Tandis que Chandos s’en revenait auprès duroi, Nigel échangea la lance de combat qui avait servi à son pèrecontre la lance mornée des tournois, qu’il prit des mains d’unpuissant archer qui le servait. Il s’avança alors vers le bout dupont où une centaine de yards de terrain gazonné s’étendait devantlui. Au même moment, l’écuyer de Sir Walter Manny, que l’on avaitarmé en hâte, éperonna son cheval et s’en alla prendreposition.

Le roi leva la main. La trompe du fauconniersonna et les deux cavaliers, avec un coup d’éperons et une saccadede la bride, s’élancèrent l’un vers l’autre. Entre eux s’étendaitla bande verte de cette terre marécageuse, avec l’eau quijaillissait sous les sabots des chevaux lancés au galop, leurscavaliers couchés sur l’encolure, illuminés par le soleil du soir.D’un côté se trouvait le demi-cercle de cavaliers immobiles,certains revêtus d’armures, d’autres de velours, silencieux,attentifs et entourés de chiens, de faucons et de chevaux ; del’autre côté le vieux pont, la rivière calme et le groupe desmanants à la bouche bée, le vieux manoir avec sa sinistre façadecyclopéenne qui semblait suivre le combat de l’œil de son uniquefenêtre à l’étage.

John Widdicombe était un bon combattant, maisil avait trouvé plus fort que lui ce jour-là. Devant l’ouraganjaune constitué par ce cheval et ce cavalier qui semblait rivé à saselle, ses genoux ne purent maintenir leur emprise. Nigel etPommers ne formaient qu’un projectile foudroyant, avec leur poids,leur force et leur énergie concentrés sur le bout de la lance.Eût-il été frappé par la foudre, que Widdicombe n’aurait pu volerplus loin et plus vite qu’il le fit. Il rebondit par deux fois,dans le cliquetis des plates, avant de retomber, inerte, sur ledos.

Pendant un moment, le roi contempla gravementcette chute prodigieuse. Puis, souriant de voir Widdicombe seremettre sur pied en chancelant, il applaudit vivement.

– Que voilà une jolie course ! Lesroses rouges se comportent en temps de paix comme je les ai vues lefaire dans la guerre… Et maintenant, mon bon Walter, avez-vous unautre écuyer ou bien nous ouvrirez-vous, vous-même, lechemin ?

Le visage coléreux de Manny s’était assombrien constatant la mauvaise fortune de son représentant. Il se tournaalors vers un chevalier dont le visage sauvage paraissait regarderde dessous son bassinet comme un aigle de sa cage.

– Sir Hubert, dit-il, il me souvient dujour où vous avez pourfendu ce Français à Caen. Ne voulez-vouspoint être notre champion ?

– Lorsque je combattis le Français,Walter, c’était à l’arme nue. Je suis un soldat et j’aime àtravailler en soldat. Mais je n’attache que peu d’intérêt à cesjeux de lice qui n’ont été inventés que pour satisfaire lescaprices de femmes capricieuses.

– Que voilà un discours peu galant !s’exclama le roi. Si ma noble épouse eût été ici, elle vous eûtsommé de comparaître par-devant le tribunal de l’Amour, avec sonjury de vierges, pour y répondre de vos péchés… Je vous prie devous servir d’une lance mornée, sir Hubert.

– Ce serait autant prendre une plume depaon, monseigneur, mais je ferai ainsi que vous me le demandez…Holà, page, donnez-moi l’un de ces bâtons et voyons ce que j’enpuis faire.

Messire Hubert de Burgh n’allait pouvoirmettre à l’épreuve ni sa chance ni son adresse. Le grand cheval baiqu’il montait n’était guère accoutumé à ce jeu et de plus, commeson maître, il n’avait pas le cœur au combat. Aussi, lorsqu’il vitdevant lui la lance baissée, la silhouette scintillante et l’ardentcheval jaune qui fonçait sur lui, se cabra-t-il et, après unevolte-face, se lança-t-il en un galop étourdissant le long de larivière. Il y eut des vagues de rires lancés par les manants d’uncôté, et de l’autre par les courtisans. On vit Sir Hubert tirervainement de toutes ses forces sur les rênes, petit pantinbondissant parmi les buissons d’ajoncs et les bouquets de bruyère,jusqu’à ce qu’il ne fût plus, bien loin sur le versant de lacolline, qu’un petit point mouvant. Nigel, qui avait forcé Pommersà s’arrêter net au moment où son adversaire tournait bride, saluade la lance et revint en trottant vers la tête de pont, où ilattendit l’assaillant suivant.

– Nos gentes dames ne manqueraient pointde dire que Sir Hubert n’a eu que le châtiment qu’il méritait pourses paroles impies, constata le roi.

– Espérons que son coursier pourra êtredressé avant qu’il se risque à s’aventurer entre deux affilées,remarqua le prince. L’ennemi pourrait prendre la dureté de labouche du cheval pour la mollesse de cœur du cavalier. Voyez où ilest, balayant toujours les buissons devant lui !

– Par la sainte Croix ! reprit leroi, si le vaillant Hubert n’en a point ajouté à sa réputation entant que jouteur, il y a gagné beaucoup d’honneur en tant quecavalier. Mais le pont nous est toujours fermé, Walter. Qu’endites-vous ? Ce jeune squire ne va-t-il donc point êtredésarçonné, ou bien faudra-t-il que votre roi lui-même mette lamain à la lance pour s’ouvrir la route ? Par saint Thomas, jeme sens d’humeur à me mesurer avec ce jeune homme.

– Que non, sire, nous ne lui avons déjàfait que trop d’honneur, répondit Manny, en lançant un regard decolère vers la silhouette immobile. Que ce garçon qui n’a pointsubi la probation puisse se vanter d’avoir en une soirée désarçonnémon écuyer et fait montrer les talons à l’un des plus vaillantscavaliers anglais est déjà bien assez pour lui tourner la tête…Allez me quérir un javelot, Robert. Je vais voir ce que je puisfaire de lui.

Le célèbre chevalier, lorsqu’on lui apportal’arme, s’en saisit comme un maître ouvrier d’un outil. Il fitbalancer le javelot, le secoua en l’air par deux fois, le parcourutdes yeux afin de voir s’il n’y avait point de défaut dans le boispuis, s’étant assuré de son poids et de son équilibre, le fixasoigneusement sous le bras. Ensuite, raccourcissant la bride defaçon à avoir son cheval bien en main et se couvrant de sonbouclier, il s’avança pour livrer le combat.

Non, Nigel, jeune et inexpérimenté comme vousl’êtes, le soutien de votre nature ne vous servira de rien contrele mélange de force et d’adresse d’un tel guerrier ! Un jourviendra où ni Manny ni Chandos ne pourront vous faire vider lesétriers, mais maintenant, eussiez-vous même une armure moinsembarrassante, vos chances sont bien faibles. Votre chute estproche. Mais, tandis que vous contemplez les chevrons de sable surchamp d’or, votre cœur vaillant, qui n’a jamais connu la peur,n’est rempli que de joie et d’étonnement devant l’honneur qui vousest fait. Votre chute est proche et, cependant, même dans vos rêvesles plus fous, vous n’avez jamais pu imaginer ce qu’elle allaitêtre.

Une nouvelle fois, dans les battements desabots, les chevaux foncèrent l’un vers l’autre sur la prairiemarécageuse. Une nouvelle fois, dans le choc du métal, les deuxcavaliers se rencontrèrent. Mais ce fut Nigel qui, pris en pleineface de l’armet par le javelot émoulu, bascula de son cheval ets’écroula dans l’herbe.

Mais, juste ciel, qu’est-ce que cela ?Manny lève les mains dans un geste d’horreur et la lance échappe àses doigts paralysés. De toutes parts s’élèvent des cris dedésespoir et des invocations à tous les saints, les cavaliers commeun seul homme se rapprochent doucement. A-t-on jamais vu passed’armes se terminer de façon aussi horrible, aussi soudaine, aussiirrémédiable ? Non, ce n’est pas possible ! Leurs yeuxont dû les tromper. Ou bien quelque sorcier leur a-t-il jeté unsort afin d’obnubiler leurs sens ? Non, la chose n’est quetrop évidente : là, dans l’herbe, gît le corps du cavaliermais sa tête, portant toujours l’armet, a roulé à quelquesdouzaines de pieds de là.

– Par la Vierge ! s’écria Manny enbondissant à bas de son cheval, je donnerais volontiers ma dernièrepièce d’or afin que ce qui a été fait ce soir ne fût point. Commentest-ce possible ? Que signifie ? Accourez, monseigneurl’Évêque, car il y a de la sorcellerie et de la diablerielà-dessous.

Le visage livide, l’évêque avait sauté à côtédu corps étendu, en bousculant le cercle des chevaliers et écuyershorrifiés.

– Je crains bien que les derniers officesde notre mère la sainte Église ne viennent trop tard, dit-il enclaquant des dents. Infortuné jeune homme ! Quelle terriblefin ! In medio vitae, ainsi que le dit la sainteÉcriture… En un moment, dans la fleur de l’âge, l’instant d’après,la tête arrachée du corps ! Que Dieu et ses saints aient pitiéde moi et me gardent du mal.

Cette dernière prière fut interrompue par uncri d’épouvante : un des écuyers, en soulevant l’armet,l’avait vivement rejeté sur le sol et poussait des hurlementsd’horreur.

– Il est vide. Il est aussi léger qu’uneplume !

– Pardieu, c’est vrai, ajouta Manny, enle soulevant à son tour. Il n’y a rien dedans. Mais contre quoi mesuis-je donc battu, Père évêque ? Est-ce un être de ce mondeou de l’autre ?

L’évêque était remonté sur son cheval afin devoir les choses de plus haut.

– Si l’esprit malin rôde par ici, dit-il,ma place est là-bas, aux côtés du roi. Certes, ce cheval a lacouleur du soufre et un regard diabolique. Je pourrais presquejurer que j’ai vu ses naseaux souffler des flammes et de la fumée.C’est bien la bête qu’il faut pour porter une armure qui combat etdans laquelle ne se trouve personne.

– Nenni, pas si vite, Père évêque !interrompit un des chevaliers. Cela peut être tout ce que vousdites et cependant sortir d’un atelier humain. Lors d’une campagneen Germanie du Sud, j’ai vu à Nuremberg une machine sculptée etmodelée par un armurier, qui pouvait monter à cheval et fairetournoyer une épée. Si celle-ci était semblable…

– Je vous remercie tous pour votre trèsgrande courtoisie, fit une voix caverneuse, provenant du mannequinétendu sur le sol.

À ce moment, le vaillant Manny lui-même sautaen selle. Certains s’écartèrent vivement de l’horrible tronc.Quelques-uns seulement, parmi les plus braves, restèrent surplace.

– Et par-dessus tout, reprit la voix, jeveux remercier le très noble chevalier, Sir Walter Manny, qui adaigné faire fi de sa grandeur, et a condescendu à échanger unepasse d’armes avec un humble écuyer.

– Pardieu ! s’exclama Manny, sic’est là une invention du démon, le démon, alors, s’exprime en unlangage fleuri. Mais je vais l’extraire de son armure, dût-il meréduire en cendres.

Ce disant, il sauta de nouveau à bas de samonture, plongea la main dans l’ouverture laissée béante par lagorgière, et la referma sur les boucles blondes de Nigel. Legrognement que ce geste provoqua le convainquit qu’il y avait bienun homme, dissimulé à l’intérieur. Au même moment, ses yeuxtombèrent sur le trou pratiqué dans le corselet de mailles pourservir de viseur au jeune écuyer. Il se sentit aussitôt déborderd’allégresse. Le roi, le prince et Chandos, qui avaient suivi lascène à distance, trop amusés pour intervenir, se rapprochèrent enriant, puisque tout était découvert.

– Aidez-le à sortir, ordonna le roi, lamain à la hanche. Je vous prie de le délivrer de cette armure. J’aipratiqué bien des joutes mais jamais je ne fus si près de choir demon cheval qu’en regardant celle-ci. Je craignais que sa chute nel’eût estourbi, à le voir sovin.

En effet, Nigel était resté là, ayant perdu lesouffle après le choc et, bien qu’il se fût rendu compte que sonarmet avait été arraché, il n’avait pu comprendre ni la terreur nila joie que cela avait provoquées. Mais, délivré du grand haubert,dans lequel il avait été enfermé comme un pois dans sa cosse, ilclignota des yeux dans la lumière, rougissant de honte de ce que lesubterfuge auquel sa pauvreté l’avait réduit eût été ainsi mis àjour devant tous ces courtisans.

– Vous avez prouvé que vous saviez vousservir des armes de votre père, et que vous étiez digne de porterson nom et son blason, parce que vous avez en vous le courage quil’a rendu célèbre. Mais je gage que ni votre père ni vous nesouffririez qu’un équipage d’hommes affamés se meurent devant votremanoir. Conduisez-nous, je vous prie, et, si la chère est aussibonne que le fut cette réception, alors, sur ma foi, ce sera unvrai festin.

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