Du Vieillard qui voulait remettre sa mortà plus tard.
Un Vieillard demandait à la Mort, qui étaitvenue pour l’arracher à cette terre, de différer un peu jusqu’à cequ’il eut dressé son testament et qu’il eut fait tous sespréparatifs pour un si long voyage. Alors laMort : – Pourquoi ne les as-tu pas faits, toi quej’ai tant de fois averti ? – Et comme le Vieillarddisait qu’il ne l’avait jamais vue, elle ajouta :·– Quand j’emportais jour par jour non seulement tescontemporains, dont pas un presque ne survit, mais encore desHommes dans la force de l’âge, des Enfants, des Nourrissons, net’avertissais-je pas que tu étais Mortel ? Quand tu sentais tavue s’émousser, ton ouïe s’affaiblir, tes autres sens baisser, toncorps s’alourdir, ne te disais-je pas que j’approchais ? Et tuprétends que je ne t’ai pas averti ? Allons, il ne faut pastarder davantage. – Cette fable apprend qu’il convient devivre comme si nous voyions la Mort devant nous.