Du Berger et du Chien.
Un Berger avait donné plusieurs fois à sonChien les Brebis qui mouraient chez lui de maladie. Un jour, unedes plus grasses de son troupeau tomba malade ; alors le Chienparut plus triste que de coutume. Le Berger lui en demanda lacause ; sur quoi l’autre lui répondit qu’il ne pouvait, sanss’affliger, voir la meilleure Brebis du troupeau en danger depérir. – Tu me portes bien la mine, lui repart l’Homme,de penser beaucoup plus à ton intérêt qu’au mien. Tu as beaudissimuler, va, je suis bien persuadé que tu ne t’attristes de lamaladie de ma Brebis, que parce que tu crains qu’en réchappant,elle ne t’échappe. –