Du Lion, du Sanglier et desVautours.
Le Lion et le Sanglier acharnés l’un surl’autre s’entre-déchiraient. Cependant des Vautours regardaientattentivement le combat, et se disaient les uns auxautres : – Camarades, à bien juger des choses, iln’y a ici qu’à gagner pour nous. Ces Animaux-ci ne quitteront pointprise, que l’un des deux ne soit par terre. Ainsi, ou Lion, ouSanglier, voici la proie qui ne peut nous manquer. – Ilsn’y comptaient pas à tort ; car ils l’eurent en effet et mêmeplus grosse qu’ils ne pensaient. Le Sanglier fut étranglé surl’heure par le Lion, et celui-ci que l’autre avait percé d’un coupde ses défenses, mourut quelques jours après de sa blessure, desorte que les Vautours profitèrent de l’un et de l’autre.