Du Singe et du Chat.
Le Singe et le Chat méditaient au coin du feucomment ils s’y prendraient pour en tirer des marrons qui yrôtissaient. – Frère, dit le premier à l’autre, cesmarrons que tu vois, il nous les faut avoir à tel prix que cepuisse être ; et pour cela, comme je te crois la patte plusadroite que la mienne, tu n’as qu’à t’en servir, écarter tant soitpeu cette cendre, et nous les amener ici. – L’autreapprouve l’expédient, range d’abord les charbons, puis la cendre,porte et reporte la patte au milieu du feu, en tire un, deux,trois ; et pendant qu’il se grille, le Singe les croque. UnValet vient sur ces entrefaites troubler la fête, et les galantsprennent aussitôt la fuite. Ainsi le Chat eut toute la peine, etl’autre tout le profit.