Fables – Tome II

De Jupiter, d’Apollon et de Momus.

 

Prêtez-moi pour un moment votre arc, dit unjour Jupiter à Apollon, je veux vous montrer que j’en sais tirer,et même plus juste que vous. Voyez-vous ce chêne planté sur la cimede l’Olympe ? je veux que la flèche que je vais décocher ailledroit au milieu du tronc de l’arbre. Cela fait, vous tâcherez d’enfaire autant, et qu’après cela Momus nomme le plus adroit de nousdeux. Disant cela, il prend l’arc d’Apollon, et le bande. Le traitpart. Mais au lieu d’aller droit, il s’écarte, rase le visage dujuge, et va se briser contre des rochers, à cent pas à côté du but.Maître des dieux, dit Momus en se levant tout effrayé du dangerqu’il venait de courir, j’ignore si les coups d’Apollon sont plusjustes, mais ce que je sais de certain, c’est qu’ils ne m’ontjamais donné la peur que le vôtre vient de me causer. Ainsi,croyez-moi, reprenez votre foudre, et vous, seigneur Apollon, votrearc, et tout n’en sera que mieux. Cela dit, sans vouloir nis’expliquer davantage, ni prendre garde au coup de l’autre, il seretira, et de cette manière laissa, par ménagement pour Jupiter, lagageure indécise.

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