LII
MARSILE a pris Ganelon par l’épaule. Il luidit : « Vous êtes très preux et sage. Par cette loi quevous tenez pour la plus sainte, ne retirez plus de nous votrecœur ! Je veux vous donner de mes richesses en masse, dixmulets chargés de l’or le plus fin d’Arabie ; il ne passerapas d’année que je ne vous en fasse autant. Tenez, voici les clésde cette large cité ; ses grands trésors, présentez-les au roiCharles ; puis faites-moi mettre Roland à l’arrière-garde. Sije le puis trouver en quelque port ou passage, je lui livrerai unebataille à mort. » Ganelon répond : « Je m’attardetrop, je crois. » Il monte à cheval, entre en sa route.