CXXVII
LE comte Roland appelle Olivier :« Seigneur compagnon, avouez-le, l’archevêque est très bonchevalier ; il n’y a meilleur sous le ciel ; il sait bienfrapper de la lance et de l’épieu. » Le comte répond :« Donc, allons lui aider ! » A ces mots les Francsont recommencé. Durs sont les coups, lourde est la mêlée. Leschrétiens sont en grande détresse. Il eût fait beau voir Roland etOlivier frapper, tailler de l’épée ! L’archevêque frappe deson épieu. De ceux qu’ils ont tués, on peut estimer lenombre ; il est écrit, dit la Geste, dans les chartes et lesbrefs : ils en tuèrent plus de quatre milliers. Aux quatrepremiers assauts, ils ont bien tenu coup ; le cinquième leurpesa lourdement. Ils sont tous tués, les chevaliers français,hormis soixante que Dieu a épargnés. Avant qu’ils meurent, ils sevendront très cher.