Histoire d’un homme du peuple (suivi de Les Bohémiens sous la Révolution)

XVI

 

Depuis mon arrivée à Paris, je n’avais pas eule temps de revoir Emmanuel ; l’ouvrage était pressé danscette quinzaine, il avait fallu travailler le premier dimanche etle lundi jusqu’au soir. Mais, le samedi suivant, en nous faisant lapaye, M. Braconneau nous ayant prévenus que le lendemain on seraitlibre, je m’habillai de bonne heure et je courus à l’hôtel de larue des Grès.

Cela tombait bien, car en me voyant Emmanuels’écria :

– Je pensais à toi, Jean-Pierre :voici les vacances, les examens sont commencés ; je passe à lafin de cette semaine et je m’en retourne deux mois au pays.J’aurais eu de la peine à partir sans t’embrasser.

Il me serrait la main. Pendant qu’il ôtait sabelle robe de chambre, je lui racontai ce qui m’avait empêché devenir.

– Eh bien ! nous allons faire untour, dit-il, nous déjeunerons au Palais-Royal.

En l’entendant dire que nous allions déjeunerau Palais-Royal, je crus qu’il plaisantait ; il vit ce que jepensais, et s’écria :

– Pas chez Véfour, bien entendu ! Ilfaut attendre d’avoir notre part dans la pension de Louis-Philippe.Nous irons chez Tavernier, tu verras.

Il riait, et nous sortîmes, comme la premièrefois, en descendant la rue de la Harpe. Mais il voulut me fairevoir alors le Palais-de-Justice, fermé devant par une grille trèsbelle. Derrière cette grille se trouve une cour, et au bout de lacour, un escalier qui monte dans le vestibule, où les avocatsaccrochent leurs robes entre des colonnes. Sur la droite, un autreescalier mène dans une grande salle, la plus grande salle deFrance, et qu’on appelle la salle des Pas-Perdus.

Tout autour de cette salle, très haute, trèslarge, et dallée comme une cathédrale, s’en ouvrent d’autres oùsont les tribunaux de toute sorte pour juger les voleurs, lesfilous, les banqueroutiers, les incendiaires, les assassins, et lesamateurs de politique qui trouvent que tout n’est pas bien dans cemonde, et qui voudraient essayer de changer quelque chose.

C’est ce que m’expliquait Emmanuel, et jepensais que l’idée d’entrer dans la politique ne me viendraitjamais.

Après cela, nous descendîmes derrière, par unpetit escalier qui mène sur une place ouverte à l’autre bout, aumilieu du Pont-Neuf. Quand nous eûmes traversé cette place, assezsombre, nous vîmes à la sortie la statue de Henri IV tout près denous, et, plus loin, cette magnifique vue du Louvre que j’avaistant admirée la première fois. Elle me parut encore plus belle, etmême aujourd’hui je me figure que rien ne peut être plus beau surla terre : cette file de ponts, ces palais du Louvre et desTuileries, ces grilles, ces jardins, à gauche ; ces autrespalais, et tout au fond l’Arc-de-Triomphe ! Non, rien ne peutvous donner une idée plus grande des hommes !

Je le disais à Emmanuel, qui me prévient quele plus beau n’était pas encore ce que nous voyions, maisl’intérieur des palais, où sont réunies toutes les richesses dumonde. Cela me paraissait impossible.

Comme nous continuions de marcher, étantarrivés dans la cour du Louvre, ce fut une véritable satisfactionpour moi de contempler ces magnifiques statues dans les airs,autour de l’horloge, représentant des femmes accomplies en beauté,qui se tiennent toutes droites, deux à deux, les bras entrelacéscomme des sœurs, et qui doivent avoir au moins trente pieds dehaut.

Rien ne manque à ce spectacle. Seulement, plusloin, après avoir passé la voûte du côté des Tuileries, nousarrivâmes sur une vieille place encombrée de baraques, dans legenre du cloître Saint-Benoît, ce qui ne me réjouit pas la vue.Elle était pleine de marchands d’images, de guenilles, deferrailles, et d’autres gens de cette espèce. Deux ou troisvendaient même des perroquets, des pigeons, des singes, et depetites fouines, qui ne faisaient que crier, siffler, en répandantla mauvaise odeur.

On ne pouvait pas comprendre de pareillesordures entre deux si magnifiques palais. Emmanuel me dit que cesgens ne voulaient pas vendre leurs baraques à la ville, et quechacun est libre de vivre dans la crasse, si c’est son plaisir.

Naturellement, je trouvai que c’était juste,mais tout de même honteux.

Ayant donc regardé cette place, quiressemblait aux foires de village, Emmanuel me prit par le bras, endisant :

– Arrive !

En dehors de la cour du Louvre, à gauche,s’étendait la continuation de la bâtisse, et dans la cour setrouvait une porte assez haute, où des gens bien mis entraient.

– Avant d’aller déjeuner, il faut que tuvoies le musée de peinture, me dit-il ; nous en avons pour uneheure.

J’étais bien content de voir un musée ;j’avais seulement entendu parler de musée, sans savoir ce que celapouvait être.

Dans le vestibule commençait une voûte, qui separtageait en plusieurs autres, fermées par de grandes portes enchâssis tendues de drap vert. Contre une de ces portes, à gauche,était assis un suisse, que je pris d’abord pour quelque chose deconsidérable dans le gouvernement, à cause de son magnifiquechapeau à cornes, de son habit carré, de sa culotte de veloursrouge, de ses bas blancs et de son air grave ; mais c’était unsuisse ! J’en ai vu d’autres habillés de la même façon. Ilsrestent assis, ou se promènent de long en large pour se dégourdirles jambes : – c’est leur état.

Une dame recevait les cannes et les parapluiesdans un coin, moyennant deux sous.

À droite, s’élevait un escalier, large d’aumoins cinq mètres, avec des peintures dans les voûtes. On avait durespect pour soi-même en montant un escalier pareil ; onpensait : « Je monte… personne n’a rien à medire !… »

Mais tout cela n’était rien encore. C’est enhaut qu’il fallait voir ! D’abord, ce grand salon éclairé parun vitrage blanc comme la neige, d’où descendait la lumière sur despeintures innombrables, tellement belles, tellement naturelles,qu’en les regardant vous auriez cru que c’étaient les choseselles-mêmes : les arbres, la terre, les hommes, au printemps,en automne, en hiver, dans toutes les saisons, selon ce que lepeintre avait voulu représenter.

Voilà ce qui s’appelle une véritablemagnificence ! Oui, quand on pense qu’avec de la toile et dela couleur, les hommes sont arrivés à vous figurer tous les temps,tous les pays, tous les êtres, au lever et au coucher du soleil, àla lune, sur terre et sur mer, dans les moindres détails, c’estalors qu’on reconnaît le génie de notre espèce et qu’ons’écrie : « Heureux ceux qui reçoivent de l’instruction,pour laisser de pareilles œuvres après leur mort, et nousenorgueillir tous !… »

Nous nous promenions dans ce grand salon, ensilence comme dans une église ; nous entendions nos pas surles parquets, qui sont de vieux chêne. Emmanuel m’expliquait toutbas ce que nous voyions ; il me disait le nom des peintres, etje pensais : « Quels génies !… quelles idéesgrandioses ils avaient, et comme ils les peignaientvivantes !… »

Je me rappelle que, dans ce salon, l’empereurNapoléon, à cheval, en hiver, au milieu de la neige, du sang et desmorts, levait les yeux au ciel. Rien que de le voir, on avaitfroid.

C’est une des choses qui me sont restées. Maisces terribles tableaux, qui sont faits pour donner aux hommesl’épouvante de la guerre, me plaisaient beaucoup moins que leschamps, les prés, les bœufs, les petites maisons où l’on buvait àl’ombre devant la porte. On voyait que c’étaient tous d’honnêtesgens, et cela vous réjouissait le cœur ; on aurait voulu semettre avec eux.

La représentation de Notre-SeigneurJésus-Christ, de la sainte Vierge, des apôtres, des saintes femmeset des anges, avec tous les chagrins qu’ils ont eus, les injusticesd’Hérode et de Ponce-Pilate, vous rendaient trop triste. Enfinchacun trouve là ce qui lui plaît ; chacun peut se rendretriste ou joyeux, selon ce qu’il regarde.

Après le grand salon carré, nous entrâmes dansune autre salle, longue d’au moins un quart de lieue, et puisencore dans une autre ; cela n’en finissait plus. Emmanuel meparlait, mais tant de choses me troublaient l’esprit ! Etcomme il venait toujours plus de monde, tout à coup il medit :

– Écoute, Jean-Pierre, c’est l’heure dudéjeuner.

Nous eûmes encore un bon quart d’heure pourremonter les salles, et, si vous voulez savoir la vérité, je fusbien content d’être dehors, au grand air. C’était trop à la fois.Et puis j’avais faim, j’étais pressé de m’asseoir devant autrechose que devant des peintures.

Nous n’étions pas loin du Palais-Royal, oùnous arrivâmes en gagnant la rue Saint-Honoré. Nous revîmes, enpassant, la galerie d’Orléans, le jardin, les jets d’eau, lesarcades ; mais ce qui me réjouit le plus, ce fut d’apercevoirl’écriteau de Tavernier, qu’Emmanuel me montra dans l’intérieurd’une de ces arcades.

Nous montâmes, et, malgré le bon dîner quenous avions fait chez Ober, je reconnus pourtant une grandedifférence. C’était là véritablement un restaurant parisien, bienéclairé, riche en dorures ; les petites tables couvertes denappes blanches à la file entre les hautes fenêtres, les carafes,les verres étincelants, enfin, tout vous annonçait la manièreagréable de vivre en cette ville, quand on a de l’argent.

Nous étions donc assis, les domestiquesarrivèrent. Emmanuel voulut avoir de l’eau de Seltz, du vin, dumelon, des viandes, du dessert ; et, si je n’avais pas lu lesprix à mesure sur la carte, j’aurais cru que nous étions ruinés defond en comble. Eh bien ! tout cela ne montait pas à plus detrois ou quatre francs pour nous deux. C’est quelque chosed’étonnant !

Après le déjeuner, nous descendîmes prendre lecafé sur une petite table de tôle, au milieu du monde, dans lejardin. Emmanuel avait acheté des cigares, et nous fumions commedes propriétaires, en regardant à droite et à gauche les joliesfemmes qui passaient. C’était bon pour un étudiant en droit ;mais moi, j’avais tout de même un peu de honte de jouer un si grandrôle. Enfin voilà l’existence de Paris. Peut-être, dans le nombrede ces messieurs et de ces dames qui m’entouraient, appelant lesgarçons et se faisant servir, s’en trouvait-il qui ne me valaientpas.

Il faisait très chaud, tout était blanc depoussière, même les arbres. Vers deux heures, quelques gouttes depluie s’étant mises à tomber, tout le monde se sauva sous lesarcades. Il fallut aussi nous retirer ; mais Emmanuel me ditque cela ne durerait pas, et que nous allions monter en omnibuspour nous rendre à l’Arc-de-Triomphe.

C’est ce que nous fîmes dans la rueSaint-Honoré, au coin de la place du Château-d’Eau, où se trouvaitun corps de garde.

Les omnibus traversent tout Paris parcentaines, et l’on peut aller d’un bout à l’autre de la ville poursix sous. Au milieu de la rue, vous n’avez qu’à faire signe, lavoiture s’arrête ; le conducteur vous donne la main, vousmontez, et vous êtes assis sur un banc rembourré de crin, à côté demessieurs et de dames, pendant que la pluie coule sur les vitres etque les chevaux galopent.

De pareilles inventions montrent que rien nemanque dans notre pays.

Nous courions depuis dix minutes, et le soleilcommençait à revenir, lorsque Emmanuel leva la main pourdire : « Halte ! » Nous descendîmes sur uneplace grande comme deux fois Saverne, entourée de palais, dejardins et de promenades : la place de la Concorde. Jevoudrais bien vous la peindre, avec ses deux fontaines en bronze,son obélisque, – une pierre en forme d’aiguille, d’au moins centpieds, revenue d’Égypte, et couverte de sculptures, – et sesstatues rangées tout autour représentant les villes principales dela France, sous la figure de femmes assises sur des canons, desboulets, des vaisseaux… Oui, je voudrais vous peindre toutcela : – le jardin des Tuileries d’un côté, les Champs-Élyséeset l’Arc-de-Triomphe de l’autre, l’église de la Madeleine à droite,la Seine couverte de bateaux et la Chambre des députés àgauche ; mais aucune parole ne peut vous donner l’idée decette place immense. Autant dire tout de suite que c’est unemerveille du monde, et que, dans cette merveille, tout ce qu’il y ade riche en voitures, en cavaliers, en dames, vont, viennent, sepromènent et se regardent pour voir lesquels ont les plus beauxchevaux, les plus beaux plumets et les plus belles robes.

Le long de l’avenue des Champs-Élysées vousdécouvrez, à travers le feuillage, des centaines de maisons où lesmillionnaires demeurent, et plus loin, sur l’autre rive du fleuve,à gauche, l’hôtel des Invalides, son dôme dans les nues.

Sous les arbres, on voit aussi de petitsthéâtres pour les enfants, des chevaux de bois, des jeux de toutessortes, des hercules, des ménageries ; enfin c’est une fêtedepuis le premier de l’an jusqu’à la Saint-Sylvestre.

Nous allions à travers tout cela. Nous voyionsdes statues en marbre de tous les côtés, dont je me rappelleprincipalement deux à l’entrée de la grande avenue, représentantdeux hommes superbes et nus, qui tiennent par la bride des chevauxsauvages dressés sur les pieds de derrière, les jarrets pliés, lacrinière droite, prêts à s’échapper.

Emmanuel me prévint que c’étaient deschefs-d’œuvre, et je n’eus pas de peine à le croire.

Mais le plus beau, c’est l’Arc-de-Triomphe quis’élève au bout de l’avenue, tout gris à force d’être loin, etpourtant superbe, avec ses lignes pâles dans le ciel, et sesvoûtes, où des maisons pourraient pousser.

Tout est beau, tout est grand dans cetArc-de-Triomphe : nos victoires, qui y sont écrites partout,et qui font des listes de cinquante mètres ; la beauté del’idée, la beauté des pierres, la beauté du travail, la beauté dela grandeur et la beauté des sculptures. Quatre de ces sculpturessont en dehors, sur des socles, appuyées contre les arches, et,d’après ce qu’Emmanuel me dit, elles représentent, du côté deParis, la Guerre, sous la figure d’une femme que les soldatsfrançais portent dans leurs bras, et qui crie : « Auxarmes ! » Cela vous fait dresser les cheveux sur la tête.En regardant cette femme, on l’entend, on croit que les Russes etles Prussiens arrivent ; on voudrait courir dessus et toutmassacrer.

Cette femme, je la vois toujours ; elleressemble à celles du Dagsberg, qui vont aider leurs hommes àdéraciner des tocs. C’est terrible !

Contre l’autre arche, et séparée par la voûte,c’est la Gloire. L’empereur Napoléon figure la Gloire. Un ange luimet des couronnes sur la tête pour le bénir. C’est aussi trèsbeau.

Sur l’autre face, c’est l’Horreur del’invasion, représentée par un cavalier qui écrase tout, et la Joiede la paix, représentée par des gens heureux qui rentrent leursrécoltes.

Voilà ce qu’Emmanuel m’expliqua, car jen’avais pas assez d’instruction pour deviner tout seul.

Le bœuf, le cheval et les gens sont tout cequ’il est possible de voir d’admirable.

Je pourrais en dire beaucoup plus, mais ceschoses resteront là pendant des siècles ; et je pense, commeM. Nivoi, qu’il faut voir Paris pour connaître la grandeur de notrenation, sa gloire et sa force.

Ayant repris le chemin de notre quartier verscinq heures, nous repassâmes dans le jardin des Tuileries, où lesplus belles statues en marbre blanc se trouvent. Quant à vous direles personnes qu’elles représentent, j’en serais bien embarrassé.Mais c’est achevé dans toutes ses parties, c’est entouré d’arbreset de petites allées bien unies. Les enfants jouent dans cesallées, les dames s’y promènent, et, malgré la foule, des ramiersvolent aux environs ; ils descendent même sur le gazon, pourmanger les mies de pain qu’on leur jette.

Ces ramiers vous rappellent le pays, lesgrands bois, les champs, et l’on pense : « Ah ! sinous pouvions vivre comme vous de quelques petites graines, et sinous avions vos ailes, malgré les marbres, les palais et lescolonnes, ce n’est pas ici que nous resterions. »

Je ne pouvais m’empêcher de le dire à moncamarade Emmanuel, lui rappelant comment le soir, au vallon, sousla Roche-Plate, en sortant de la rivière, – lorsque l’ombre desforêts s’allongeait dans les prairies, – on entendait les ramiersroucouler sous bois. Ils étaient par couples ; mais en cetemps nous ne savions pas ce qu’ils se racontaient entre eux ;je le savais maintenant, et je les trouvais bien heureux de pouvoirroucouler par couples, en se sauvant dans les ombres.

Emmanuel m’écoutait la tête penchée. J’auraisbien voulu lui parler un peu d’Annette ; mais je n’osais pas…J’avais tant… tant de choses sur le cœur !

Nous étions sortis du jardin ; il meconduisait à travers une grande place où se dressait une hautemaison en forme de tour, couverte d’affiches, et de loin jereconnaissais le Louvre.

Alors tout me paraissait sombre, j’avaistoujours le nom d’Annette sur la langue ; je regardais moncamarade, qui semblait rêver, et nous marchions dans de petitesruelles sales. Les marchands d’eau passaient ; les marchandsd’habits, la bouche tordue, criaient, regardant aux fenêtres. Levrai Paris des rues revenait. Tout à coup Emmanuel, levant lesyeux, dit :

– Voici le Rosbif ! entrons,Jean-Pierre, et dînons.

Nous entrâmes ; tout était plein demonde, et nous ne trouvâmes de place qu’au fond, sous une espèce detoit en vitrage.

Nous fîmes encore un bon repas, mais je nesais pas pourquoi la tristesse était venue. Emmanuel pensaitpeut-être à son examen, et moi, mon esprit était à Saverne. Jevoulus payer, cela le mit de mauvaise humeur :

– Quand j’invite mon meilleur camarade,dit-il, je ne supporte pas qu’il paye. C’est presque une injure quetu me fais.

Je lui répondis que ce n’était pas monintention ; mais que j’avais du travail, et que c’était justede payer chacun son tour.

Il ne voulut pas y consentir, et je crus mêmequ’il était fâché. Mais, quelques instants après, étant sortis, ilme serra la main en s’écriant :

– Jean-Pierre, je n’ai pas de meilleurami que toi ! Veux-tu venir au théâtre duPalais-Royal ?

J’étais fatigué. Je lui dis que ce serait pourune autre fois, et nous remontâmes lentement la rueSaint-Honoré.

Une chose me revient encore, c’est que le mêmesoir, en passant sur le Pont-au-Change, Emmanuel me montra la placedu Châtelet, avec sa petite colonne et sa fontaine, et plus loin lebal du Prado. Mais cette place et ce pont sont des choses qui merappellent bien d’autres souvenirs. Il faudra que j’en parle plustard. Tout ce que j’ai besoin de dire maintenant, c’est que, étantarrivés devant ma porte, nous nous embrassâmes comme de véritablesfrères. Je ne pouvais pas espérer le conduire à la diligencependant la semaine, et je lui souhaitai bon voyage.

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