La plume empoisonnée d’ Agatha Christie

— J’imagine, dit-elle en s’asseyant, que Megan va commencer à aller dans le monde. Donnerez-vous un bal en son honneur ?

— Un bal ? s’écria Mrs. Symmington, aussi surprise qu’amusée. Mais ça ne se fait pas par ici !

— Je vois. On s’en tient au tennis…

— Le tennis ? Il y a des années qu’on n’a joué sur notre court. Richard ne joue pas, moi non plus. Plus tard, quand les enfants grandiront, nous verrons… Quant à Megan, soyez sans inquiétude ! Elle aura largement de quoi s’occuper ! Elle est très heureuse telle qu’elle est actuellement… Voyons, c’est à moi de parler, je crois !… Deux sans atout !

Pendant le trajet de retour, Joanna, donnant du pied sur l’accélérateur avec une insistance dangereuse, me dit que la situation de Megan lui faisait beaucoup de peine.

— J’ai l’impression, expliqua-t-elle, que sa mère ne l’aime pas.

— Tu exagères !

— Pas du tout ! Il y a des tas de mères qui n’aiment pas leurs enfants ! Megan est un petit être assez singulier, qui apporte dans la maison Symmington un élément qui ne va pas avec le reste. La maison Symmington forme un tout sans elle… et c’est une constatation qui doit être très pénible à une créature ayant de la sensibilité. Et c’est son cas…

Je ne répondis pas. Au bout d’un instant, Joanna se mit à rire.

— Tu n’as pas de veine avec la gouvernante ! fit-elle.

Je pris un air très digne pour lui répondre que je ne voyais pas à quoi elle pouvait faire allusion.

— Ne dis donc pas de bêtises ! reprit-elle. Chaque fois que tu la regardais, le chagrin se lisait sur ton visage. Et je suis bien de ton avis, c’est vraiment une pitié !

— Je te répète que je ne comprends pas.

— Mais, dans le fond, poursuivit-elle, ça me fait plaisir tout de même. Cela prouve que tu reviens à la vie. À l’hôpital, tu m’inquiétais beaucoup. Tu ne paraissais pas t’apercevoir que ton infirmière était très jolie. Le bon Dieu est quelquefois bien gentil pour les blessés.

— Joanna, fis-je, ta conversation me navre !

Sans prêter la moindre attention à ma remarque, elle continua :

— De sorte que j’ai été très contente de m’apercevoir que tu étais encore capable de lorgner un beau brin de fille. Elle n’est pas mal, c’est incontestable. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’elle n’ait pas le moindre sex-appeal. Ça, c’est vraiment bizarre ! Comment se fait-il que certaines femmes attirent les hommes, et d’autres pas ? Comment se fait-il que certaines n’ont qu’à dire : « Quel chien de temps ! » pour que tous les hommes qui sont dans le voisinage accourent à toutes jambes pour discuter de la température avec elles alors que d’autres ne réussiront jamais à attirer leur attention ? Je croirais assez volontiers que le Destin se trompe parfois, au moment de la distribution. Il construit une Aphrodite, et, en principe, lui donne le tempérament convenable. Et puis, un autre jour, il se trompe et il expédie ledit tempérament à une petite joufflue ! Alors, les autres femmes deviennent folles et elles disent : « Je ne sais pas ce que les hommes peuvent bien lui trouver ! Enfin, voyons, elle n’est même pas jolie ! »

— Tu as fini, Joanna ?

— Tu es bien de mon avis ?

— J’admets, dis-je, que cette jolie fille m’a déçu.

— Et je ne vois pas sur qui tu pourras te rabattre ! Il faudra te résigner à faire la cour à Aimée Griffith !

— Dieu m’en préserve !

— Elle n’est pas laide.

— Elle est un peu trop amazone pour mon goût.

— En tout cas, remarqua Joanna, elle a l’air d’aimer la vie. Elle éclate de santé ! Je ne serais pas surprise d’apprendre qu’elle prend un bain froid tous les matins !

— Tu te préoccupes de moi, dis-je. C’est très gentil. Mais toi, que vas-tu faire ?

— Moi ?

— Oui. Autant que je te connaisse, il va te falloir quelque distraction…

Elle poussa un soupir qui eût attendri tout autre que moi.

— Qui est-ce qui dit des méchancetés, maintenant ? fit-elle. Tu oublies Paul.

— Je l’oublierai moins vite que toi, répliquai-je. Dans dix jours, tu me diras : « Paul ? Paul qui ? Je n’ai jamais connu de Paul ! »

— Tu me crois donc si volage ?

— Quand il s’agit de types dans le genre du Paul en question, il y a d’ailleurs lieu de s’en féliciter !

— Tu ne l’as jamais aimé, mais il avait quand même un peu de génie !

— C’est possible, bien que j’en doute. En tout cas, autant que je sache, les génies sont des gens dont il convient de se méfier. De toute façon, tu n’en trouveras pas par ici !

Joanna me regarda un instant, puis dit d’un ton chagrin :

— J’ai bien peur que non.

— Tu seras obligée de te rabattre sur Owen Griffith. C’est le seul célibataire disponible sur la place. À moins que tu ne préfères le colonel Appleton, qui t’a couvée du regard tout l’après-midi !

Elle éclata de rire.

— C’est vrai ! Je finissais par être gênée !

— Ne me raconte pas d’histoires ! Je ne t’ai jamais vue intimidée par le regard d’un homme !

Joanna ne répondit pas. Nous arrivions. La voiture remisée au garage, elle dit :

— Il y a peut-être quelque chose dans ce que tu as dit tout à l’heure…

— Qu’est-ce que j’ai dit ?

— Je ne vois pas pourquoi un monsieur passerait délibérément sur l’autre trottoir pour m’éviter. C’est impoli, pour ne rien dire d’autre.

— Ah ! ah ! fis-je. Tu vas de sang-froid chasser l’homme et l’abattre !

— Je ne dis pas ça ! Mais, enfin, je n’aime pas qu’on m’évite !

Tout en revenant doucement vers la maison, je me permis de donner à ma sœur un petit conseil :

— Laisse-moi te dire une chose, petite fille. Owen Griffith n’est pas un de ces esthètes domestiqués dont tu as l’habitude. Si tu ne te méfies pas, tu vas te fourrer dans un drôle de guêpier ! Cet homme peut être dangereux.

— Vraiment ?

La perspective paraissait l’enchanter.

J’insistai :

— Laisse-le tranquille, va !

— Alors, pourquoi change-t-il de trottoir quand il me voit ?

— Vous êtes bien toutes les mêmes, dis-je en ricanant. Quand vous avez choisi un refrain, on n’entend plus que lui. Je te signale en outre que, si je ne m’abuse, tu devras compter avec l’hostilité d’Aimée…

— Je sais qu’elle me déteste déjà, répondit Joanna.

Elle parlait d’un petit ton réfléchi, mais assez satisfaite évidemment des projets de bagarre qu’elle envisageait.

— En tout cas, dis-je avec fermeté, souviens-toi que nous sommes venus ici pour avoir le calme et la tranquillité et que j’entends que nous les trouvions !

Le calme et la tranquillité, nous n’allions pas tarder à être privés de l’un et de l’autre !

CHAPITRE IV

1

Une huitaine de jours plus tard, Mary m’informait que Mrs. Baker aurait été heureuse que j’eusse la bonté de lui accorder deux minutes d’entretien.

Le nom de Mrs. Baker n’évoquait rien dans mon esprit.

— Qui est Mrs. Baker ? demandai-je. Ne pourrait-elle voir Joanna ?

Mary précisa que c’était moi personnellement qu’on désirait voir. Mrs. Baker était la mère de Béatrice.

Celle-là, je l’avais complètement oubliée. Depuis une quinzaine de jours, j’avais vaguement remarqué, se traînant à quatre pattes sur le carrelage du couloir ou de la salle de bain, une femme à cheveux gris, qui battait en retraite sur le côté, à la manière des crabes, lorsqu’elle m’apercevait. Je savais donc que nous avions une nouvelle femme de charge. Mais il ne m’arrivait plus de penser à l’incident créé par Béatrice.

Il m’était difficile de refuser de recevoir la mère de la jeune fille, et ce d’autant plus que Joanna, paraît-il, était sortie. Cet entretien, pourtant, m’agaçait. Allais-je être accusé de m’être joué des purs sentiments de l’innocente Béatrice ? Je le craignais un peu et c’est tout en maudissant intérieurement les malfaisantes activités des gens qui écrivaient des lettres anonymes que je dis à Mary d’introduire Mrs. Baker.

La mère de Béatrice était une grande et forte femme, au visage hâlé, qui s’exprimait avec volubilité. Je remarquai avec soulagement qu’elle ne m’accusait de rien et qu’elle n’était pas en colère.

— J’espère, monsieur, me dit-elle, la porte à peine fermée, que vous excuserez la liberté que j’ai prise de venir vous voir. J’ai pensé que c’était à vous que je devais m’adresser et je vous serais très reconnaissante de me dire ce que je dois faire dans les circonstances présentes. À mon avis, monsieur, il y a quelque chose à faire ! Je n’ai jamais été de celles qui s’endorment alors qu’il faut agir et j’ai toujours dit qu’il ne sert à rien de grogner et de se lamenter ! « Il ne faut jamais désespérer ! », Mr. le curé le disait encore dans son sermon, la semaine dernière…

J’étais un peu surpris. J’avoue que le discours ne me paraissait pas très clair.

— Mais, certainement, dis-je, je serai heureux de vous aider dans la mesure de mes moyens. Voudriez-vous vous asseoir ?

Elle me remercia et prit place sur l’extrême bord d’une chaise.

— C’est très gentil à vous, monsieur, reprit-elle, et je suis très heureuse d’être venue vous trouver. Comme je l’ai dit à Béatrice, qui pleurnichait sur son lit : « Si quelqu’un sait ce qu’il faut faire, c’est Mr. Burton, qui est un gentleman de Londres. » Car, j’en suis sûre, il y a quelque chose à faire ! Quand bien même on aurait affaire à des jeunes gens qui ne veulent pas entendre raison, surtout quand c’est une jeune fille qui leur parle. Mais, comme je l’ai dit à Béatrice, à sa place, moi, je n’hésiterais pas, je lui dirais ce que j’ai sur le cœur et je lui parlerais un peu de la fille du moulin !

Je comprenais de moins en moins.

— Je vous demande pardon, dis-je, mais il y a quelque chose qui m’échappe. Qu’est-il arrivé ?

— Ce sont ces lettres, monsieur ! Des lettres ignobles, avec des gros mots… pires que ceux qu’on trouve dans la Bible !

Sans m’attarder à cette dernière remarque, pourtant intéressante, je demandai :

— Votre fille a reçu de nouvelles lettres ?

— Pas elle, non, monsieur. Elle, elle n’en a reçu qu’une, celle à la suite de laquelle elle est partie d’ici…

— Sans raisons, je vous assure…

Mrs. Baker ne me laissa pas continuer.

— Vous n’avez pas besoin de me dire, dit-elle d’un ton convaincu, que les horreurs qui étaient écrites dans cette lettre étaient des mensonges. Mary m’avait donné sa parole et je m’en serais bien rendu compte par moi-même ! Vous n’êtes pas de ces gens-là, ça se voit bien, vous êtes plus ou moins un invalide, bref, passons ! C’étaient des mensonges, mais il valait bien mieux que Béatrice s’en aille, parce que vous savez comment sont les gens, monsieur, et comment ils causent ! « Il n’y a pas de fumée sans feu », voilà ce que les gens disent ! Une fille ne prend jamais trop de précautions ! La petite était toute honteuse, alors je lui ai dit : « Tu as cent fois raison ! » quand elle m’a annoncé qu’elle ne voulait plus revenir ici. Quoique je le regrette, bien sûr…

Elle s’interrompit pour reprendre haleine, puis reprit :

— J’espérais que c’était une histoire dont on ne parlerait plus. Seulement, voilà que George, qui travaille au garage, a reçu de ces sales lettres. George, c’est le garçon qu’elle fréquente. La lettre raconte un tas de saletés sur notre Béatrice, et notamment qu’elle voit Tom, de chez Fred Ledbetter… Ce qui est faux, car je peux vous assurer, monsieur, qu’elle est polie avec lui, pas plus, et qu’elle n’est jamais sortie le soir avec lui…

Je m’appliquais à bien comprendre. Il fallait compter avec ce Tom, de chez Fred Ledbetter. Une complication dont on se serait bien passé…

— Permettez ! dis-je. Je ne me trompe pas : le… petit ami de Béatrice a reçu une lettre anonyme qui accuse votre fille d’avoir une intrigue avec un autre jeune homme ?

— C’est bien ça ! Et, naturellement, c’est dit avec tous les gros mots que vous pouvez penser ! Alors, George est entré dans une colère folle, il est arrivé à la maison absolument furieux, il a dit à Béatrice qu’il ne supporterait pas ça, qu’il ne permettrait pas qu’elle aille courir avec d’autres garçons, etc. Elle lui a répondu que c’étaient des mensonges, il a dit qu’il n’y avait pas de fumée sans feu et il est parti, toujours furibard. Alors, Béatrice s’est mise à pleurer toutes les larmes de son corps.

Elle me faisait penser à un brave chien qui attend sa récompense, après avoir réussi un tour particulièrement habile.

— Mais, demandai-je, pourquoi est-ce moi que vous êtes venue trouver ?

— Ma foi, monsieur, répondit-elle, parce que vous avez reçu une de ces sales lettres et parce que vous devez savoir, vous qui êtes un monsieur, ce qu’il faut faire dans ce cas-là !

— À votre place, dis-je, j’irais à la police. Il faut en finir avec ces infamies.

Mrs. Baker parut profondément choquée.

— Oh ! non, monsieur ! Je n’irai pas à la police.

— Pourquoi non ?

— Je n’ai jamais eu affaire à la police !

— C’est entendu, fis-je. Mais seule la police peut entreprendre quelque chose dans ces sortes d’affaires. Elle est là pour ça !

— Il faudrait que j’aille trouver Bert Rundle ?

Bert Rundle, je le savais, était un agent de police.

— Il vaudrait mieux aller au poste de police même, où vous rencontrerez un sergent, peut-être même un inspecteur…

— Moi, aller au poste de police ?

La voix était lourde de reproches non formulés. Je commençais à me trouver mal à l’aise.

— C’est là, repris-je, le seul conseil que je puisse vous donner.

Mrs. Baker se taisait. Elle n’était pas convaincue.

— Pourtant, monsieur, dit-elle au bout d’un instant, il faut en finir avec ces lettres. Un jour ou l’autre, elles feront du mal.

— Il me semble qu’elles en ont déjà fait !

— Elles feront pire ! Les jeunes gens sont violents, monsieur… Et, quelquefois, les vieux aussi !

Je demandai si d’autres lettres avaient été reçues récemment. Elle fit oui d’un signe de tête.

— C’est de pis en pis, monsieur ! Mr. et Mrs. Beadle, au Sanglier bleu. Ils étaient heureux, ils l’avaient toujours été. Ces saletés de lettres sont venues… et voilà que Mr. Beadle se met à penser des choses… Des choses qui ne sont pas, je peux vous le jurer !

Je me penchai un peu en avant.

— Madame Baker, dis-je, avez-vous une idée quelconque sur l’auteur possible de ces abominables lettres anonymes ?

À ma grande surprise, elle répondit oui.

— Bien sûr que j’ai une idée là-dessus ! Et je ne suis pas la seule à l’avoir !

— Alors, ces lettres, qui les écrirait ?

Je pensais qu’elle aurait quelque répugnance à articuler un nom, mais elle n’hésita pas une seconde.

— C’est Mrs. Cleat… C’est l’opinion de tout le monde !… C’est Mrs. Cleat, ça ne fait pas de doute !

Elle m’apprit que Mrs. Cleat était la femme d’un jardinier, assez âgé déjà, qui habitait sur la route conduisant au moulin. Mes autres questions n’obtinrent que des réponses assez imprécises. Comme je lui demandais pourquoi Mrs. Cleat enverrait ces lettres abominables, Mrs. Baker se contenta d’affirmer que « cela lui ressemblerait bien ».

Elle se retira peu après. Je lui avais de nouveau conseillé de se rendre au poste de police, mais j’étais bien sûr, quand elle me quitta, qu’elle n’en ferait rien. J’avais d’ailleurs l’impression de l’avoir fortement déçue.

Je réfléchis longuement à ce qu’elle m’avait dit. Bien que l’accusation semblât ne reposer sur rien, je finis par admettre que, puisque tout Lymstock tenait que les lettres étaient écrites par Mrs. Cleat, ce devait probablement être vrai. Je décidai donc d’en parler à Griffith, qui, la connaissant selon toute vraisemblance, me dirait s’il convenait ou non de faire part à la police des soupçons de la population.

Je m’arrangeai pour arriver chez lui à peu près à l’heure où prenaient fin ses consultations. Son dernier malade parti, Griffith me fit passer dans son cabinet.

— Alors, Burton ?

— Je voudrais vous parler…

Je lui racontai ma conversation avec Mrs. Baker. À mon vif désappointement, c’est avec scepticisme qu’il accueillit la possibilité que Mrs. Cleat fût la coupable.

— Ce n’est pas si simple que ça ! me dit-il.

— Vous ne croyez pas qu’elle puisse être l’auteur des lettres ?

— Ce n’est pas impossible, mais c’est peu probable.

— Alors, pourquoi la rumeur publique l’accuse-t-elle ?

— Simplement, répondit-il en souriant, parce que, ce que vous me paraissez ignorer, Mrs. Cleat est la sorcière du pays !

Je poussai une exclamation incrédule.

— Je sais, poursuivit-il, ça paraît étrange au siècle où nous vivons, et pourtant c’est comme ça ! On continue à croire, dans nos villages, qu’il est certaines gens, certaines familles qu’il est imprudent d’offenser. Mrs. Cleat appartient à une famille où les femmes passent pour avoir « le mauvais œil… » et je crois qu’elle a pris soin d’entretenir la légende. C’est une femme assez curieuse, pas très bienveillante et possédant un certain sens de l’humour. Il lui a été facile, le jour où un gosse s’est coupé le doigt ou a fait une mauvaise chute, de hocher la tête en disant : « Ça devait arriver ! Il m’a volé des pommes la semaine dernière ! » ou « Il a tiré la queue de mon chat !… » Les mères ont commencé par tenir leurs enfants loin d’elle, puis, pour se ménager ses bonnes grâces, elles lui ont apporté du miel ou un gâteau, quand elles faisaient de la pâtisserie. Ainsi, elle ne serait pas tentée de leur jeter des sorts. C’est stupide, c’est de la superstition pure, mais, je vous le répète, c’est comme ça ! Et ça vous explique qu’on la considère comme l’auteur des lettres…

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