Le Kama Sutra

5. Femmes

Petite Moyenne Intense

Hommes

Petite Petite Moyenne Moyenne Intense Intense

Femmes

Moyenne Intense Petite Intense Petite Moyenne

On dit de quelqu’un que c’est un homme de petite passion lorsque son désir au moment sexuel n’est pas vif, que son sperme est peu abondant, et qu’il ne peut supporter les chaudes étreintes de la femme.

Ceux qui ont un meilleur tempérament sont appelés hommes de passion moyenne ; et ceux qui sont pleins de désir, hommes de passion intense.

De même, les femmes sont supposées avoir les trois degrés de passion, comme il est spécifié plus haut.

Enfin, suivant le temps employé, il y a trois catégories d’hommes et de femmes, savoir : ceux ou celles qui emploient peu de temps, ceux ou celles qui emploient un temps modéré, et ceux ou celles qui emploient un long temps ; et de là résultent, comme dans les combinaisons précédentes, neuf sortes d’unions.

Mais, sur ce dernier point, les opinions diffèrent au sujet de la femme, et il faut le constater.

Uddalaka dit : « Les femmes n’émettent pas comme les hommes.  Les hommes assouvissent simplement leur désir, tandis que les femmes, dans leur conscience du prurit, ressentent une certaine sorte de plaisir qui leur est agréable, mais il leur est impossible de vous dire quelle sorte de plaisir elles ressentent. Un fait qui rend ceci évident, c’est que, dans le coït, les hommes s’arrêtent d’eux mêmes après les hautes unions sont réputées meilleures que les basses, car, dans les premières, il est aisé à l’homme de satisfaire sa passion sans faire de mal à la femme, tandis que,dans les secondes, il est difficile que la femme soit entièrement satisfaite.

L’émission, et sont satisfaits, mais qu’il n’en est pas ainsi pour les femmes. » Cette opinion, toutefois, se heurte à une objection : c’est que si l’homme fait durer l’acte longtemps, la femme l’aime davantage, et que s’il le fait trop vite, elle est mécontente de lui. Et cette circonstance, disent quelques-uns,prouverait que la femme émet aussi.

Mais cette opinion n’est pas fondée ; car s’il faut un longtemps pour calmer le désir d’une femme, et que durant ce temps elle ressente un grand plaisir, il est tout à fait naturel qu’elle souhaite de le voir durer. Et là-dessus il y a un verset dont voici le texte :

« Par l’union avec les hommes, la lubricité, le désir ou la passion des femmes sont satisfaits, et le plaisir qu’elles en ressentent est appelé leur satisfaction. » Les disciples deBabhravya, d’un autre côté, disent Que le sperme des femmes continue à tomber du commencement à la fin de l’unionsexuelle ; et cela doit être, car si elles n’avaient pas desperme, il n’y aurait pas d’embryon. Ici encore on objecte : Audébut du coït la passion de la femme est moyenne et elle a peine à soutenir les vigoureuses poussées de son amant ; mais par degrés sa passion s’accroît jusqu’à ce qu’elle n’ait plus conscience de son corps, et alors enfin elle éprouve le désir de cesser le coït.

Cette objection, toutefois, est sans valeur ; car même dans les choses ordinaires qui se meuvent avec une grande force, comme une roue de potier, ou une toupie, la motion, pour commencer, est lente, mais par degrés devient très rapide. De même, la passion d’une femme s’étant graduellement accrue, elle éprouve le désir de cesser le coït quand tout son sperme est écoulé. Et il y a là-dessus un verset dont voici le texte :

« L’émission du sperme de l’homme a lieu seulement à la fin du coït, tandis que le sperme de la femme s’écoule d’une manière continue ; et quand le sperme de l’un et de l’autre est tout entier écoulé, alors ils éprouvent le désir de cesser le coït. »Enfin, Vatsyayana est d’avis que le sperme de la femme s’écoule de la même façon que celui de l’homme.

Maintenant, que qu’un pourra demander ici : Si l’homme et la femme sont des êtres de même espèce et concourent tous deux au même résultat, pourquoi ont-ils chacun des fonctions différentes à remplir ?

Vatsyayana répond qu’il en est ainsi parce que les manières d’opérer, aussi bien que la conscience du plaisir, sont différentes chez l’homme et chez la femme. La différence dans les manières d’opérer, l’homme étant agent et la femme patiente, est due à la nature du mâle et de la femelle : autrement l’agent pourrait être quelquefois le patient, et vice versa. Et de cette différence dans les manières d’opérer suit une différence dans la conscience du plaisir, car l’homme pense :

« Cette femme m’est unie », et la femme pense : « Je suis unie à cet homme. »

On peut observer : Si les manières d’opérer sont différentes chez l’homme et chez la femme, pourquoi n’y aurait-il pas une différence dans le plaisir même qu’ils ressentent et qui est le résultat de ces manières d’opérer ?

Mais cette objection est sans fondement : car l’agent et le patient étant des personnes de différente sorte, il y a là une raison pour qu’ils opèrent de différentes manières ; mais il n’y a pas de raison pour qu’il y ait une différence quelconque dans le plaisir qu’ils ressentent, parce que ce Plaisir dérive naturellement pour tous deux de l’acte qu’ils accomplissent.

Là. dessus encore, quelques uns pourront dire : Lorsque différentes personnes sont occupées au même ouvrage, nous voyons qu’elles concourent au même but ou objet ; tandis qu’au contraire, dans l’union de l’homme et de la femme, chacun deux poursuit son but séparément, ce qui est illogique. Mais l’observation n’est pas juste ; car nous voyons quelquefois deux choses faites en même temps, comme dans le combat de béliers, où les deux béliers reçoivent, chacun en même temps, le choc sur leur tête. De même, lorsqu’on lance l’une contre l’autre deux boules à jouer, et encore dans un combat ou lutte d’athlètes. Si l’on observe que, dans ce cas, les éléments employés sont de même sorte, on répondra que, dans le cas de l’homme et de la femme, la nature des deux personnes est aussi la même. Et comme la différence dans leur manière d’opérer provient seulement de leur différence de conformation, il s’ensuit que les hommes éprouvent la même sorte de plaisir que les femmes.

Il y a aussi là-dessus un verset dont voici le texte : « Les hommes et les femmes étant de même nature, trouvent la même sorte de plaisir ; et conséquemment un homme doit épouser une femme qui puisse l’aimer toujours dans la suite. » Étant prouvé que le plaisir des hommes et des femmes est de même sorte, il s’ensuit que, par rapport au temps, il y a neuf sortes de commerce sexuel,de même qu’il y en a neuf sortes par rapport à la force de la passion.

Et comme il existe ainsi neuf sortes d’unions par rapport aux dimensions, à la force de la passion et au temps, la combinaison de toutes ces sortes en produirait d’innombrables. conséquemment, dans chaque sorte particulière d’union sexuelle, les hommes doivent employer tels moyens qu’ils jugeront convenables pour l’occasion.

La première fois qu’a lieu l’union sexuelle, la Passion de l’homme est intense, et le temps qu’il y met, court ; mais dans les unions subséquentes de la même journée, c’est le contraire qui arrive. Il en est tout autrement de la femme, car, à la première fois, sa passion est faible, et le temps qu’elle y met,long ; mais aux reprises subséquentes de la même journée, sa passion est intense et le temps court, jusqu’à ce qu’elle soit pleinement satisfaite.

Des différente sortes d’amour Les hommes versés dans les humanités sont d’avis qu’il y a quatre sortes d’amour, savoir :

Amour résultant d’une habitude continue.   L’amour résultant de l’exécution constante et continue de tel ou tel acte est dit amour acquis par pratique et habitudes constantes : comme, par exemple, l’amour du commerce sexuel, l’amour de la chasse, l’amour de la boisson, l’amour du jeu, etc. Amour résultant de l’imagination.   L’amour ressenti pour des choses auxquelles on n’est pas habitué, et qui procède entièrement des idées, est dit amour résultant de l’imagination : comme, par exemple, l’amour que certains hommes, femmes et eunuques éprouvent jour l’Auparishtaka ou congrès buccal, et celui que tout le monde éprouve pour des actes tels que d’embrasser, et baiser, etc. Amour résultant de la foi.\\ L’amour réciproque des deux Parts, et dont la sincérité n’est pas douteuse, quand chacun voit dans l’autre une moitié de soi-même, est dit amour résultant de la foi par expérience. Amour résultant de la Perception d’objets extérieurs.\\ L’amour résultant de la perception d’objets extérieurs est bien évident et bien connu de tout le monde, car le plaisir qu’il procure est supérieur au plaisir des autres sortes d’amour, qui n’existent que par lui.

Ce qui est dit dans ce chapitre au sujet de l’union sexuelle est suffisant pour l’homme instruit ; mais pour l’édification de l’ignorant, ce même sujet va être maintenant traité au long et en détail et à leurs femmes. Une foule d’hommes sont dans la plus complète ignorance des sentiments de leur femme, et ne s’inquiètent nullement si elle est bien ou mal disposée. Pour posséder à fond le sujet, il est absolument nécessaire de l’étudier ; on saura alors que, comme pour faire du pain il faut préparer la pâte, demême il faut préparer sa femme pour le commerce sexuel, si on veutqu elle en tire satisfaction.

Chapitre 2 De l’embrassement.

Cette partie des Kama Shastra, qui traite de l’union sexuelle,est aussi appelée « Soixante quatre » Chatushshashti. Certains vieux auteurs disent qu’on l’appelle ainsi parce qu’elle contient oixante-quatre chapitres. Suivant d’autres, l’auteur de cettepartie étant un personnage nommé Panchala, et celui qui récitait la partie des Rig Veda dite Dashatapa, qui contient soixante-quatre versets, se nommait aussi Panchala, le nom de « Soixante-quatre » a été donné à cette partie de l’ouvrage en l’honneur des Iôg Veda. D’un autre côté, les disciples de Babhravya disent que cette partie renferme huit sujets, savoir : l’embrassement, le baiser, l’égratignure avec les ongles ou les doigts, la morsure, le coucher, la production de différents sons, la femme jouant le rôle de l’homme, et l’Auparishtaka, ou congrès buccal. Chacun de ces sujets ayant huit divisions, et huit multiplié par huit donnant soixante-quatre, cette partie est en conséquence appelée «Soixante-quatre ». Mais Vatsyayana affirme que cette partie contenant aussi les sujets suivants, savoir : les coups, les cris, les actes de l’homme durant le congrès, les différentes sortes de congrès, et d’autres encore, c’est par hasard seulement Que ce nom de « Soixante-quatre » lui a été donné. On dit, par exemple : cet arbre est « Saptapama », ou à sept feuilles ; cette offrande de riz est « Panchavama », ou de cinq couleurs, quoique l’arbre n’ait pas sept feuilles, ni le riz cinq couleurs.

Quoi qu’il en soit, il est ici traité de cette partie «Soixante-quatre », et l’on va s’occuper du premier sujet, l’embrassement.

Or l’embrassement, qui indique l’amour mutuel de l’homme et de la femme réunis, est de quatre sortes, savoir :

L’action, dans chaque cas, est déterminée par le sens du mot qui la désigne.

Touchant.

Lorsqu’un homme, sous un prétexte ou sous un autre, va au-devant ou à côté d’une femme et touche son corps avec le sien, c’est l’embrassement touchant.

Persant.

Lorsqu’une femme, dans un endroit solitaire, se penche comme pour ramasser quelque chose, et perce, pour ainsi dire, un homme assis ou debout, avec ses seins, dont l’homme s’empare aussitôt,c’est l’embrassement persant.

Les deux sortes d’embrassements ci.dessus n’ont lieu qu’entre personnes qui ne se parlent pas encore librement.

Frottant.

Lorsque deux amants se promènent lentement ensemble, dans l’obscurité, dans un lieu fréquenté ou dans un endroit solitaire,et se frottent le corps l’un contre l’autre, c’est l’embrassement frottant.

Pressant.

Lorsque, en pareille occasion, l’un d’eux presse le corps de l’autre avec force contre un mur ou un pilier, c’est l’embrassement pressant.

Ces deux derniers embrassements sont particuliers à ceux qui savent leurs intentions réciproques.

Au moment de la rencontre, quatre sortes d’embrassements sont usités, savoir :

Jataveshtitaka, ou l’enlacement du reptile.

Lorsqu’une femme, se cramponnant à un homme comme un reptile s’enlace à un arbre, attire sa tête vers la sienne dans l’intention de le baiser, et, faisant entendre un léger son de soûtt soûtt, l’embrasse et le regarde avec amour, cet embrassement s’appelle l’enlacement du reptile.

Vrikshadhirudhaka, ou le grimpement à l’arbre.

Lorsqu’une femme, ayant placé un pied sur le Pied de son amant,et l’autre sur une de ses cuisses, passe un de ses bras sur ses reins et l’autre sur ses épaules, chantonne à mi-voix comme si elle roucoulait, et veut, en quelque sorte, grimper sur lui pour avoir un baiser, cet embrassement s’appelle le grimpement à l’arbre.

Ces deux sortes d’embrassements ont lieu lorsque l’amant est debout.

Tila.Tandulaka, ou le mélange de graines de sésame et de riz.

Lorsque les amants sont couchés dans un lit, et s’embrassent si étroitement que les bras et les cuisses de l’un sont enlacés parles bras et les cuisses de l’autre, dans une sorte de frottement réciproque, cet embrassement s’appelle le mélange de graines de sésame et de riz.

Kshiraniraka, ou l’embrassement lait et eau.

Lorsqu’un homme et une femme s’aiment violemment, et, sans s’inquiéter de se faire mal, s’embrassent comme s’ils voulaient pénétrer dans le corps l’un de l’autre, que la femme soit assise sur les genoux de l’homme, ou devant lui, ou sur un lit, cet embrassement s’appelle le mélange de lait et d’eau.

Ces deux sortes d’embrassements ont lieu au moment de l’union sexuelle.

Telles sont les huit sortes d’embrassements que nous a relatées Babhravya.

Suvamanabha nous donne, en outre, quatre manières d’embrasser de simples membres du corps, qui sont :

L’embrassement des cuisses.

Lorsque l’un des deux amants Presse avec force une des cuisses de l’autre, ou toutes les deux, contre a sienne ou les siennes propres, cela s’appelle l’embrassement des cuisses.

L’embrassement du jaghana, c’est-à-dire de la partie du corps entre le nombril et les cuisses.

Lorsque l’homme presse le jaghana ou partie médiane du corps de la femme contre le sien, et monte sur elle soit pour l’égratigner avec les ongles ou les doigts, soit pour la mordre, ou la frapper,ou la baiser, la chevelure de la femme étant dénouée et flottante,cela s’appelle l’embrassement du jaghana.

L’embrassement des seins.

Lorsqu’un homme applique sa poitrine contre les seins d’une femme et l’en presse, cela s’appelle l’embrassement des seins.

L’embrassement du front.

Lorsqu’un des amants applique sa bouche, ses yeux et son front sur la bouche, les yeux et le front de l’autre, cela s’appelle l’embrassement du front.

Suivant quelques-uns, le massage aussi est une sorte d’embrassement, parce qu’il implique un contact de deux corps. Mais Vatsyayana pense que le massage a lieu à un autre moment et dans un but différent, et comme, de plus, il est d’un autre caractère, on ne peut pas dire qu’il soit compris dans les embrassements.

Il y a aussi, là-dessus, quelques versets dont voici le texte:

« Le sujet tout entier de l’embrassement est de telle nature,que les hommes qui s’en enquièrent, ou qui en entendent parler, ouqui en parlent, éprouvent par cela seul un désir de jouissance.Certains embrassements non mentionnés dans les Kama Shastra doivent être néanmoins pratiqués au moment de la jouissance sexuelle, s’ils peuvent de façon ou d’autre Procurer un accroissement d’amour. Les règles des Shastra sont applicables aussi longtemps que la passionde l’homme est moyenne ; mais une fois la roue d’amour mise enmotion, il n’y a plus ni Shastra ni règles. »

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