Les-Belles-de-nuit ou Les Anges de la famille – Tome II

IX. – UNE BONNE HISTOIRE.

– Mais vous ne buvez pas, M. lechevalier ! disait Montalt en décoiffant un troisième flaconde vin du Rhin.

Robert tendit son verre ; ses jouesétaient pourpres, et son regard s’alourdissait.

– Ah çà ! murmura-t-il en clignantde l’œil avec mystère, je ne voulais pas vous en dire silong !… Mais je sais bien à qui je m’adresse… et dudiable ! si vous n’aimerez pas mieux faire des affaires avecmoi que de me trahir !

– Vous trahir ?… Fi donc !

– Et puis, quand vous le voudriez… vousne savez ni les noms ni les adresses, mon cher lord !… Et deRennes jusqu’à Brest, il y a plus d’un manoir rococo, plus d’unefamille assommante, et plus d’un benêt de mari dans la position…vous m’entendez bien ?… Allez donc mettre la main justementsur mon brutal !… Ah ! mais… où en étais-je ?

Montalt sourit paisiblement.

– Vous en étiez, répondit-il, à cettelettre que vous enlevâtes à Madame avec une adresse siconsommée…

Robert remercia d’un grave signe de tête, etporta son verre à ses lèvres.

En ce moment où il ne pouvait observer lenabab, la physionomie de celui-ci eut comme un voile de tristesse.Durant un instant de raison, ses traits détendus exprimèrent undécouragement profond et amer. Cela dura bien peu ; car,lorsque Robert posa son verre vide sur la table, Montalt avaitrepris son sourire placide et légèrement ennuyé.

– Peste ! dit Robert, je crois quej’ai un succès ! L’histoire vous amuse donc, puisque vous vousrappelez comme cela les détails ?

– Jamais histoire ne m’a mieux diverti,répliqua Montalt avec ce ton de politesse froide que prennent lesauditeurs résignés.

– Vous n’êtes pas dégoûté, mon cherlord !… Et pourtant Dieu sait que je passe d’excellentesaventures… C’est votre faute… Vous nous avez traités royalement, etnous autres, Espagnols, nous avons la tête facile à échauffer… Nousdisons donc que j’en étais à la lettre… Mais, bah ! bien avantce temps-là, j’avais le secret de la pauvre femme… Si vous saviezcomme ces bonnes gens sont spécialement créés et mis au monde pourêtre trompés ! Une idée, milord !… Voulez-vous que notrepremière affaire se fasse en Bretagne ?

– Chevalier, je ne dis pas non…, répliquaMontalt.

– Je me suis laissé dire que vousdétestez la Bretagne.

– Raison de plus pour y faire desaffaires…

– Ah ! diable !… ah !diable ! s’écria Robert ; voilà un mot, ma parole !…Il n’est pas fort, mais pour un Anglais… Dame ! milord, vousêtes chez vous, ne vous gênez pas ! Comprenez-vous laposition ? La fortune de notre homme était déjà entamée assezpassablement, et Capulet, le fameux ennemi héréditaire, avaitdéposé chez maître la Chicane de bons petits actes, qui nousconstituaient, de compte à demi, propriétaire de la moitié desbiens de Montaigu…

Robert, qui était un drôle quelque peu lettré,avait trouvé pour Pontalès et Penhoël ces deux pseudonymesromantiques.

– Mais, poursuivit-il, nous avions madameMontaigu, la mère de l’Ange qui, malgré l’infidélité de son époux,– vous savez, il en tenait pour Lola, exerçait sur lui unedangereuse influence… Madame Montaigu est encore une belle femme,morbleu ! et si j’avais eu le temps, je me serais fait aimerd’elle, sans trop de répugnance, pour arranger la chose tout d’uncoup… Mais, en définitive, c’eût été payer bien cher quelques millefrancs de rente… Je vous prie de croire, milord, que je ne meprodigue pas comme cela !…

Montalt ne sourcilla pas. Pourtant un regard,plus perçant que celui de Robert, eût distingué peut-être, àtravers cette enveloppe de tranquillité impassible, un signe demalaise bientôt réprimé.

Mais Robert n’avait garde ; il suivaitlaborieusement les fils de son récit, et c’était tout au plus s’ilparvenait à ne point s’y perdre ; car le nabab lui versaittoujours à boire, et l’ivresse venait à grand train.

– Vous ai-je déjà parlé del’autre ?… demanda-t-il en s’interrompant brusquement. Oui…j’ai dû vous toucher quelques mots déjà de l’oncle d’Amérique…, uneautre variété de fossile qui est, dit-on, puissamment riche, etdont j’espère bien hériter quelque jour…

– Vous êtes un homme admirable !…dit le nabab.

– Merci bien !… Je vous parle del’oncle d’Amérique, parce que la lettre lui était adressée.

Un imperceptible tressaillement agita la facede Montalt, qui baissa les yeux, comme s’il eût craint, cette fois,de croiser son regard avec celui de Robert.

– Quel crime innocent… mon cherlord ! s’écria ce dernier, et que de tonneaux de larmes,pourtant, versées à l’occasion de ce crime comme on n’en faitplus !… Vous diriez une page mouillée des pleurs de troiscents grisettes et arrachées à un roman puéril et honnête de ce bonM. Ducray-Duménil !… Figurez-vous deux enfants bienélevés, qui cueillent le fruit défendu en tremblant et qui sevoilent ensuite la face, ne sachant comment faire pénitence de cethorrible péché !…

Il s’interrompit pour rire de tout son cœur.Il était ivre.

– Ah ! ah ! ah !continua-t-il en se tenant les côtes ; n’est-ce pas que c’estdrôle ?… Et du drame, corbleu, dans ce paradisterrestre !… Ève aimée par les deux frères… L’aîné qui la cèdeau cadet… En voilà un présent !… Et le cadet épousant Ève,sans se douter que le goût de la pomme fatale ne lui était déjàplus absolument inconnu… Un verre de quelque chose, s’il vousplaît !… Et l’aîné, partant pour la Syrie, toujours avec deslarmes dans les yeux !… Vivent les larmes !… À votresanté… milord. Oh ! oh !… Qu’y avait-il donc dans cevin ?… Vous devinez ce que contenait la lettre, j’en suis sûr.Madame Montaigu disait dans un style à fendre l’âme :

« Pourquoi m’as-tu menée sur lacoudrette ?… Pourquoi m’as-tu abandonnée ?… Pourquoi tonfrère m’a-t-il épousée ?… Pourquoi, pourquoi,pourquoi ?…

« Et je souffre !… et je suis bienmalheureuse !… Et des larmes encore !… des fleuvesentiers de larmes !… »

La ligne bleuâtre qui était sous les yeux deMontalt semblait se creuser et prendre une teinte plus foncée. Parintervalles, un mouvement convulsif agitait sa lèvre. Mais son beaufront restait calme, et il souriait toujours.

Il n’avait rien à cacher, sans doute, sinonson dégoût pour la barbare gaieté de ce bourreau, qui raillaitimpitoyablement ses victimes. Et pourtant, derrière cet obstinésourire, ce n’étaient pas seulement la fatigue et la répugnance quel’on voyait percer. Il y avait plus. On aurait cru parfois devinerde l’angoisse, parfois la tempête terrible, toute prête àéclater.

Robert ne voyait rien de tout cela. Etpeut-être était-ce tout simplement le jeu de la lumière lointainequi venait, glissant à travers le feuillage, écrire de capricieusespensées sur le visage immobile de Montalt…

– Bref, reprit Robert, la lettre étaitcompromettante comme tout ce qui tombe de la plume naïve de lavertu… Il y en avait dix fois plus qu’il ne fallait pour monter latête de mon brutal ; d’autant mieux que ledit buveurd’eau-de-vie avait reçu de son côté un message… une lettre du frèreaîné, qui ne pouvait pas se tenir en paix dans son exil, et quienvoyait, par la poste, un volume de pathos… Ma foi, milord, jedonnerais vingt louis pour avoir dans ma poche ces deux morceauxd’éloquence… Nous les lirions ensemble, et cela vous réjouirait,j’en suis sûr.

– D’après ce que vous m’en dites,M. le chevalier, répliqua Montalt dont la voix était ferme,cela devait être curieux, en effet.

– Vous ne vous figurez pas !… Je meprocurai aussi cette seconde lettre, pensant bien qu’à l’occasionce larcin retomberait tout naturellement sur Madame, car Montaigune la lui avait jamais montrée.

– Ah ! fit le nababinvolontairement.

Robert le regarda.

– Ma parole ! s’écria-t-il, c’est unplaisir que de vous conter des histoires !… Vous n’êtes pasexcessivement impressionnable, milord… mais au moins vous écoutez,et c’est flatteur…

« Une fois les deux lettres dans monportefeuille, la chère dame n’avait plus un mot à dire… Je latenais… au moindre signe de révolte, je faisais le geste de mettrela main à ma poche… et tout aussitôt elle courbait la tête comme sij’avais eu un talisman à lui montrer.

« Aussi tout alla comme sur desroulettes… Montaigu vendait, vendait !… Capulet achetait,achetait !… Si bien qu’un beau jour, Montaigu n’eut plus àvendre que l’héritage de son frère absent.

« Il fallait pour cela uneprocuration.

« M. de la Chicane, cet honnêtehomme de loi, qui est déjà de votre connaissance, lui fournit unmoyen tout simple pour sortir d’embarras.

« – Imitez la signature de votre frère…,lui dit-il.

« Montaigu ne fit point trop ledifficile… Un soir que sa bouteille d’eau-de-vie s’était vidée pluslestement que de coutume, il fit un premier faux… Les autresvinrent sans effort ni douleur.

« Il faut vous dire que ce pauvre diablede Montaigu avait bien quelque répugnance à mener cemétier-là ; mais, outre que nous ne laissions jamais un louisdans sa caisse, il croyait se venger ainsi de son coquin de frère,car je l’avais endoctriné admirablement. Le frère, après avoir faitla sottise de s’en aller, avait fait la sottise de revenir, un beaujour, bayer aux corneilles sous les murailles du manoir.

« La date de cette romanesque visitecorrespondait justement avec la naissance de l’Ange. Comme bienvous pensez, je n’étais pas homme à négliger cette coïncidence…

– Je m’en fie à vous !… dit Montalt,au front duquel brillaient quelques gouttes de sueur, amenées làsans doute par la chaleur croissante qui régnait dans lejardin ; vous fîtes croire à notre homme que l’Ange n’étaitpoint sa fille…

– Précisément !… Et le voilà de plusen plus enragé contre son pauvre frère qui n’en pouvait mais.

« Dès ce moment l’affaire eût été dans lesac, si nous n’avions rencontré sur nos pas un obstacle d’un genreassez fantastique.

« Pardieu, milord, nous sommes dans lepays des lutins, il faut bien que mon récit contienne quelquesdiableries.

« L’obstacle dont je vous parleconsistait en deux petits démons qui nous ont donné bien du fil àretordre… Mais il me semble que vous ne versez plus àboire ! »

Montalt, en effet, jugeait que son partenaireétait en bon point. Il ne voulait pas embarrasser davantage lalangue et les idées de Robert. Mais arrêtez donc un hommeivre ! Le chevalier saisit la bouteille, et se versa lui-mêmeun plein verre.

– Deux petits démons…, reprit-il encherchant le fil perdu de sa pensée, deux petits démons… Ahçà ! Blaise et Bibandier vont-ils passer leur soirée à mefaire des signes stupides derrière les arbres ?Morbleu !… ajouta-t-il en se levant et en menaçant nos deuxgentilshommes, qui, demi-cachés par le tronc d’un platane,cherchaient, en effet, à attirer son attention, jouez, perdez,trichez ! cela ne me regarde pas… de fais une affaire avec monami Montalt ; vous voyez bien… Si j’aperçois encore vosfigures de déterrés, je vous brise une bouteille sur lecrâne !

Blaise et Bibandier disparurent. De cetincident, le nabab ne parut pas s’émouvoir plus que du reste.

– Au diable !… fit Robert en serasseyant, les brutes ne savent pas de quoi il s’agit, et je veuxêtre pendu si nous partageons avec eux !… Où enétais-je ?

– Deux petits démons…

– Bien, bien !… deux monstresd’enfants !… les filles de l’oncle crustacé… Je ne peux pasvous dire, moi, tout le mal qu’elles nous ont donné… volant nosactes, déchirant nos quittances, forçant nos secrétaires… Ah !si le Montaigu n’avait pas été une poule mouillée… ou si seulementces deux petites viragos avaient porté des pantalons au lieu dejupons, ma foi ! je ne pourrais pas dire ce qui seraitarrivé…

« Mais, en définitive, avec toutes leursjongleries, les petites n’ont pu que retarder de deux ou trois moisle dénoûment de l’histoire.

« Et le dénoûment fut beau, milord… Jevous en fais juge…

Ici Robert s’interrompit pour se recueillir uninstant. Puis il commença le récit des événements survenus àPenhoël, depuis la nuit de la Saint-Louis jusqu’à cette autre nuit,qui vit le départ de la famille dépouillée.

Loin de chercher à gazer les faits, ilamplifiait et il exagérait, tant il avait à cœur de passer auprèsde Montalt pour un coquin de première force.

Montalt écoutait d’un air de complaisanteattention. Il n’avait point perdu son sourire, et la pâleur quiétait maintenant sur son visage pouvait certes provenir de lafatigue, car l’histoire durait depuis bien longtemps.

C’était toujours ce front tranquille et fier,sans rides, comme le front d’un jeune homme.

Rien n’avait changé, ni dans son attitude, nidans l’expression de sa physionomie.

Seulement, ses yeux baissés ne se relevaientplus, et sa main s’était plongée sous sa chemise ouverte.

Aux beaux moments du récit, alors quel’éloquence de Robert atteignait à son comble, on voyait cette mains’agiter imperceptiblement à travers l’étoffe des habits deMontalt.

Cette dernière nuit de Penhoël, cette nuitsombre et pleine d’épouvante, où René avait levé l’épée sur Madame,fut racontée par Robert avec une sorte d’enthousiasme.

L’auditeur le plus froid eût donné là quelquesigne d’émotion. Il n’en fut pas de même de Montalt.

Sa respiration resta égale et calme. Il nefronça les sourcils qu’une seule fois, et encore sifaiblement ! Ce fut lorsque Robert lui montra Madame, setraînant aux pieds de son mari, et demandant grâce pour la mémoirede l’absent…

– Elle aimait donc encore ce frèreabsent ? murmura le nabab.

– Peuh !… fit Robert ;comédie ! comédie !… puisque je vous dis qu’avec un mot,un geste, avec moins que rien, j’aurais été l’amant de cettefemme-là… Quant au vieil oncle antédiluvien, il mangeait le pain dela maison, ménageant assez bien la chèvre et le chou…Pardieu ! en définitive, on s’occupait bien du frèreabsent !… C’est moi, moi tout seul qui donnais de l’importanceà ce fantôme… C’est moi qui ressuscitais cette prétendue passion,et je puis dire sans vanité que j’ai bâti mon château sur la pointed’une aiguille.

Il se renversa sur le dos de son siége.

– Le frère !… reprit-il enriant ; qui songeait au frère ? Ah çà ! milord, unverre de vin, s’il vous plaît… J’ai fini… Ma conduite en tout cecivous semble-t-elle convenablement adroite ?

– C’est le sublime de l’art, répliquaMontalt, et je m’estimerais heureux d’avoir un associé de votreforce.

– À la bonne heure !… Tel que vousme voyez, je vous avais deviné, moi !… Et quoique je vousvisse jouer comme une dupe, là-bas, au Cercle, je savais bien quevous n’étiez pas un homme à préjugés… Il ne vous manque qu’un peude triture…

– Vous serez mon maître, M. lechevalier.

– Et nous irons loin ensemble,milord !… Examinez-moi donc le nœud de cette intrigue !…Comme c’est arrangé !… Comme tous ces personnages y jouentleur rôle sans le savoir !

Robert oubliait, volontairement bien entendu,que c’était M. le marquis de Pontalès qui avait tenu enréalité dans sa main les fils de cette merveilleuse intrigue, etque lui, Robert, y avait joué un rôle, important il est vrai, maisau profit de M. le marquis.

Il continua, tandis que Montalt s’inclinait ensigne d’approbation entière et sans réserve :

– Il n’y a pas à dire !… Ce n’estpoint là une histoire de poignard et de poison, où des banditssubalternes jouent quelques milliers de francs contre la chance dubagne… Pas de moyens violents… rien que des combinaisons où la loipénale n’a rien à voir… On entre chez les gens… on s’assied à leurplace… on les prie poliment de sortir… et voilà !

Montalt se leva, et ce mouvement, qui mit enlumière les beaux traits de son visage, montra en même temps d’unefaçon plus apparente la pâleur de son front et le cercle bleuâtrequi se creusait au-dessous de ses yeux. Il avait toujours la maindroite appuyée contre son sein sous la toile de sa chemise.

– Pas un moyen violent ! repritRobert en cherchant quelques gouttes de vin au fond du dernierflacon vide ; pas un meurtre…

Derrière lui, une voix s’éleva qui perça lefeuillage du berceau :

– Tu mens !… dit-elle.

Robert se leva en sursaut et retomba pesammentsur son siége.

Montalt se tourna lentement vers l’endroitd’où la voix était partie.

– Est-ce vous qui avez parlé,milord… ? balbutia Robert.

– Non…, répliqua Montalt.

La voix se fit entendre de nouveau derrièreles arbres, faible, basse, et arrivant à peine aux oreilles dunabab et de son compagnon.

– Tu mens ! répéta-t-elle ; tuas assassiné… non pas des hommes forts… mais deux pauvres jeunesfilles que la main de Dieu vengera, Robert de Blois !

L’Américain semblait frappé de la foudre.

– Nous venons de parler du pays desapparitions surnaturelles, M. le chevalier, dit froidement lenabab que rien ne pouvait étonner. Vous avez évoqué desfantômes…

Il salua d’un geste plein de courtoisie, etlaissa Robert seul dans le berceau.

Blaise et Bibandier s’y élancèrentaussitôt.

Le nabab rentra dans le bal ; il avaitpour coutume de se retirer longtemps avant la fin de ses fêtes. Cefut donc sans étonnement qu’on le vit se diriger vers le perron del’hôtel.

Il traversa les groupes joyeux en s’inclinantà droite et à gauche, sans retirer la main qui pressait toujours sapoitrine.

Sa figure pâle avait ce même sourire qu’on luiavait vu au moment où l’orchestre donnait le premier signal de ladanse.

Il franchit le péristyle jonché de fleurs, etrentra dans l’hôtel.

Quand il eut fermé sur lui la porte de sonappartement, tout ce calme qui était sur ses traits disparut commepar magie. Ses sourcils se froncèrent, des rides se creusèrent àson front. Un feu sombre brûla dans son regard. Sa gorge,oppressée, rendit un gémissement.

Il se laissa tomber sur un divan, comme si sesjambes n’avaient plus la force de le soutenir.

Vous eussiez dit un patient qui vient de subirla longue et intolérable torture…

Quand il retira sa main cachée dans sapoitrine, la toile de sa chemise, en touchant son sein palpitant,se teignit d’une large empreinte de sang…

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