Les-Belles-de-nuit ou Les Anges de la famille – Tome II

XXIII. – LE PREMIER CRI.

Nawn, la servante de Mirze, était restée seuleau chevet de Blanche, lorsque les deux filles de l’oncle Jeanavaient quitté leur chambre pour se rendre aux ordres du nabab.

Pendant les premières minutes qui suivirent ledépart des deux jeunes filles, Nawn demeura, comme d’ordinaire,accroupie sur son carreau de soie, la tête penchée, les brastombants, dans une attitude de nonchalante apathie.

C’était une femme de grande taille, quipouvait avoir quarante ans à peine, mais dont la peau cuivrée étaitdéjà sillonnée de rides.

Les domestiques de l’hôtel la craignaient. Onl’accusait d’avoir empoisonné, à Londres, un groom mulâtre demilord, qui l’avait abandonnée après avoir été son amant.

Mais elle semblait dévouée à Mirze, et Mirzeavait conservé sur l’esprit du nabab ce pouvoir que donnel’habitude.

Nawn n’avait point été chassée, bien que lesdeux noirs du nabab prétendissent l’avoir vue verser quelque chosede diabolique dans le dernier verre d’ale du pauvre mulâtredéfunt.

Au bout de deux ou trois minutes, les yeuxbaissés de Nawn se relevèrent lentement. Ses membres étaienttoujours immobiles, mais ses prunelles, noires comme le jais, seprirent à rouler avec vivacité, comme si elle eût voulu embrasserd’un seul coup d’œil toute l’étendue de la chambre.

Quand cet examen rapide l’eut bien convaincuequ’elle était seule, son regard inquiet se porta sur Blancheendormie.

Les paupières de la jeune fille étaient biencloses. De ce côté encore, Nawn était à l’abri de toutesurprise.

Elle se leva et gagna la cheminée, auprès delaquelle deux bouilloires d’argent chauffaient. Dans l’une d’elles,il y avait de la tisane pour Blanche ; dans l’autre, de l’eaupour le thé de Diane et de Cyprienne.

Nawn s’accroupit devant le foyer et ranima lefeu.

Il y avait sur son visage pensif del’hésitation et de la pitié.

– Elles sont bien belles, ces deux jeunesfilles !… murmura-t-elle ; elles sont bien douces… etleurs voix vont au cœur… Moi, je suis vieille et je suis laide.

Elle souleva le couvercle de la bouilloire quicontenait l’eau pour le thé.

– Et puis…, grommela-t-elle en fronçantle sourcil, ce sont toutes ces belles filles qui font pleurer mamaîtresse !… Pauvre Mirze !… comme elle était belle avantque les larmes eussent creusé ses yeux !… On l’aimaitautrefois… maintenant, elle est dédaignée.

Tout en parlant, Nawn caressait, au fond de sapoche, des pièces d’or qui tintaient légèrement.

Elle retira sa main pleine de louis et lescompta d’un regard joyeux.

– Oui, oui…, reprit-elle, ce que j’enfais, c’est pour ma bonne maîtresse. Que m’importe cetor ?…

Son œil amoureux démentait ses paroles.

Quand elle eut bien contemplé ses louis, elleles remit dans sa poche et tira de son sein une petite fiole deverre.

En ce moment, Blanche ouvrait les yeux à demi.Elle jeta son regard éteint autour d’elle…

– J’ai rêvé…, pensa-t-elle ; j’ai vumes deux cousines qui sont mortes… Elles souriaient toutes deux aupied de mon lit…

Sa paupière retomba, lassée, tandis que seslèvres pâles murmuraient une prière pour les pauvresbelles-de-nuit…

Sa raison, affaiblie comme son corps, necherchait point à se rendre compte de sa situation nouvelle.D’ailleurs, le demi-jour qui régnait dans là chambre latrompait ; elle ne savait pas où elle était.

Nawn avait débouché, à l’aide de ses dents, lepetit flacon de verre.

Elle murmurait en regardant labouilloire :

– Cela tue vite… les jeunes filles nesouffriront pas.

Son hésitation était finie.

Elle étendit la main et versa dans l’eauchaude la moitié du contenu de son flacon.

Nul bruit ne se faisait dans la chambre, etpourtant Nawn n’était plus seule.

En sortant, Diane et Cyprienne n’avaient pointpris la peine de fermer la porte, qui restait entre-bâillée.

Si le regard perçant de Nawn s’était tourné dece côté, elle aurait vu sur le seuil une tête, noire comme l’ébène,dont la bouche, entr’ouverte par l’étonnement, montrait deuxrangées de dents éblouissantes.

Ce fut, du reste, l’affaire d’une seconde.Avant que Nawn eût remis le flacon dans son sein, la tête noireavait disparu, et Séid se disait derrière la porte :

– C’est la même eau qui a tué lemulâtre…

Nawn se rapprocha du lit où Blanche étaittoujours immobile.

Une réflexion lui vint. Les soupçonspourraient se porter sur elle, et le flacon l’accuserait en cecas.

Elle traversa la pièce sans bruit et entradans la chambre voisine, dont elle ouvrit la fenêtre pour jeter audehors le reste du poison.

Son absence ne dura guère qu’une minute. Quandelle rentra, Blanche était réveillée et toute tremblante.

Elle murmurait de sa voix faible, qu’onentendait à peine, et disait qu’elle avait vu un grand homme noirtraverser la chambre en rampant et s’approcher du foyer.

Nawn ne comprit pas ou ne fit point attention.La chambre était déserte et les deux bouilloires toujours à la mêmeplace…

Quelques instants après, Cyprienne et Dianerevinrent.

Elles semblaient tristes toutes deux, et leursyeux gardaient des traces de larmes.

– Laissez-nous, ma bonne…, dirent-elles àNawn ; vous pouvez aller vous reposer.

Nawn ne se pressait point d’obéir. Elletournait autour du foyer.

– Vous n’avez rien pris de la journée…,murmura-t-elle ; ne voulez-vous point que je vous serve un peude thé ?

– Nous nous servirons nous-mêmes, mabonne… Allez !

Nawn sortit comme à contre-cœur.

Quand elle eut passé la porte, Diane etCyprienne se jetèrent dans les bras l’une de l’autre enpleurant.

Puis elles s’assirent toutes deux. Durantquelques instants, leur douleur les rendit muettes.

– Ma sœur, dit enfin Cyprienne, lelaisserons-nous mourir sans essayer au moins de lesauver ?

Diane secoua la tête en silence.

– Nous n’avons pas prononcé une parole,reprit Cyprienne, pas fait un signe pour l’arrêter dans sarésolution !… Et pourtant il nous aime… il nous auraitpeut-être écoutées !…

– Il nous a éloignées, répliqua Diane,parce qu’il a eu peur de nos prières et de nos caresses !

– Et nous avons obéi sansrésistance !… Il fallait du courage, ma sœur !… Oh !si j’étais près de lui à présent, il aurait beau faire… jem’attacherais à lui… je lui dirais que cette mort qu’il appelle estun crime !… car il veut se tuer, j’en suis sûre !

Diane avait les yeux secs maintenant.

– Quel noble cœur !… dit-elle ;Dieu n’a point dû pardonner à ceux qui ont ainsi brisé safoi !

– Oh ! cette femme et cethomme !… s’écria Cyprienne, puissent-ils êtremaudits !…

Diane lui serra le bras.

– Tais-toi…, murmura-t-elle ;n’appelle pas au hasard la colère de Dieu… Ceux-là que tu maudissont peut-être bien malheureux, ma sœur !…

Cyprienne l’interrogea du regard, mais lapaupière de Diane se baissa.

– Comme il est généreux et bon !poursuivit cette dernière après un silence ; il a pensé ànous, même à cette heure où tout s’oublie… Tu as raison, ma pauvresœur, nous avons manqué de courage… Mais aussi commentparler ?… Il comptait les minutes… Nous avions tant de chosesà lui dire… nous ne lui avons rien dit !

– Pas même ce que nous avons fait grâce àson assistance, répliqua Cyprienne ; j’aurais voulu lui parlerde Madame.

– Et de notre Ange, qu’il eût aimée, j’ensuis sûre !… J’aurais voulu qu’il vît notre pauvreBlanche.

– Et quelque chose encore !…interrompit Cyprienne ; sa voix avait un accent de tristesseet de reproche quand il a prononcé les noms d’Étienne et de Roger…Dix fois, j’ai été sur le point de faire une question.

– S’il fallait accuser, répliqua Diane,il n’aurait pas voulu nous répondre…

Blanche s’agita faiblement dans sonsommeil.

– Mon Dieu ! continua Cyprienne, tul’aimes comme moi, ma sœur… Si cruelle que soit la blessure de soncœur, nous l’aurions guérie à force de tendresse… Pensedonc !… S’il avait voulu venir avec nous, là-bas, à Penhoël…Comme il aurait été heureux au milieu de tout ce bonheur, sonouvrage !… Tu ne me réponds pas, ma sœur ?…

– Oui… oui…, fit Diane d’un airdistrait ; je crois qu’il aurait été bien heureux.

– Et n’est-il donc plus temps, s’écriaCyprienne, de tenter un dernier effort ?… Il me semble que jeserais éloquente en ce moment, car mon cœur est plein… Je luidirais comme Madame est sainte et bonne !… comme notre Blanchea l’âme angélique !… comme la vieillesse de notre père estvénérable et douce !… Je lui dirais nos tranquilles joies deBretagne… ce que nous regrettons, ma sœur !… ce qui mettaitdans nos yeux des larmes si amères quand nous étions seules aumilieu de ce grand Paris !…

Elle s’arrêta, parce que l’Ange s’agitaitdavantage. La bouche pâlie de la pauvre enfant exhalait desplaintes étouffées.

– Elle souffre…, murmura Cyprienne.

Diane semblait distraite pour les douleurs del’Ange comme pour les rêves d’avenir de sa sœur.

Sa main fit subir une pression plus forte aubras de cette dernière.

– As-tu bien regardéBerry-Montalt ?… demanda-t-elle tout à coup.

– Pourquoi cela ?… balbutiaCyprienne étonnée.

– As-tu, remarqué, – je ne sais pas si jeme trompe, as-tu remarqué une ressemblance ?…

– Oui…, interrompit Cypriennevivement ; cela m’a frappée deux ou trois fois… mais c’est envain que j’ai interrogé mes souvenirs… Je cherche encore à merappeler quel visage…

– C’est que tu ne te souviens plus,peut-être, interrompit Diane à son tour, du temps où René dePenhoël était heureux…

– C’est vrai !… dit Cyprienne dontles yeux s’ouvrirent tout grands ; c’est vrai !… quand jeme représente le sourire de Montalt, il me semble que je voisPenhoël sourire !

La rêverie absorbait Diane de plus enplus.

– C’est qu’il y a encore autre chose,reprit-elle avec lenteur. Te souviens-tu que, là-bas, en Bretagne,on nous disait toujours que notre oncle Louis avait aiméMadame ?…

– Est-ce que tu croirais ?… commençaCyprienne.

– Et que Madame l’aimait…, poursuivitDiane dont le beau regard s’éclairait ; et que Louis dePenhoël quitta la Bretagne, parce que René, son frère, se mouraitd’amour pour Madame…

– Oh !… fit Cyprienne pâled’émotion, c’est vrai !… c’est vrai !… ma sœur, il fautcourir !… nous jeter à ses genoux… le prier… lesupplier !

Elle avait saisi le bras de Diane etl’entraînait vers la porte.

Blanche poussa un cri aigu. Les deux jeunesfilles s’arrêtèrent effrayées. Blanche se soulevait sur son lit etse tordait en des convulsions.

Diane et Cyprienne l’avaient trouvée, toutevêtue sur sa couche, dans l’appartement de madame la marquised’Urgel ; mais une fois à l’hôtel du nabab, elles l’avaientdéshabillée pour la mettre au lit.

Le seul regard qu’elles avaient échangé alors,et la rougeur subite de leurs fronts, avaient dit leur communepensée.

Blanche était enceinte ; il n’y avait pasà s’y méprendre.

Quant à percer le fond de cet étrange mystère,qui semblait accuser d’une manière victorieuse une enfantjusqu’alors innocente et pure comme les anges, les deux sœursavaient essayé, chacune de leur côté, mille explicationsimpossibles, mais elles ne s’étaient point communiqué leurs doutesde vive voix.

Avant d’aborder ce sujet, elles sentaientleurs joues en feu ; leurs yeux se baissaient, et les paroleshésitaient sur leurs lèvres.

D’ailleurs, Nawn n’avait presque point quittéla chambre, et ce n’était pas devant la servante qu’elles eussentvoulu parler.

Mais, si elles ne s’étaient point communiquéleurs pensées, leurs pensées n’en étaient pas moins semblables.

Au cri de Blanche, le même effroi lessaisit.

Si c’était l’heure de la délivrance !Elles étaient là, seules, ignorantes, et ne sachant pas même quelgenre de secours il fallait porter à la malade.

Et Blanche était si faible !…

L’idée ne leur venait point, pourtant,d’appeler à leur aide, car, en ce premier moment de trouble, ellesne raisonnaient pas leur situation. La frayeur, qui les prenait àl’improviste, les aveuglait en quelque sorte, et ne laissait parlerque leur instinct, qui leur criait de sauver l’honneur dePenhoël.

Qu’espéraient-elles, cependant ?Hélas ! les pauvres filles eussent été bien en peine de ledire.

Elles avaient la volonté vague de cacherl’enfant qui sans doute allait naître.

Par quel moyen ? Elles ne savaient.

Ce qu’elles ne pouvaient ignorer, c’est que lanaissance d’un enfant met bien souvent la mère aux portes dutombeau.

Il faut, autour du lit de l’accouchée, lessoins expérimentés et l’aide précieuse de la science. Qu’allait-ilse passer ? Il n’y avait ici à espérer que l’aide de Dieu.

Blanche criait ; ses plaintes déchiraientle cœur de Diane et de Cyprienne, qui demeuraient pourtantimmobiles à l’autre bout de la chambre. Quelque chose les retenaitloin de ce lit, où s’accomplissait un mystère qui les épouvantait.Blanche ne les voyait point ; elle se croyait seule. Elledisait parmi ses plaintes :

– Mon Dieu, ayez pitié de moi !…Sainte Vierge, vous qui savez si je suis innocente, ne me laissezpas mourir sans secours !… Oh ! ma mère ! mamère ! si tu savais comme je souffre !…

L’affaissement et la fatigue faisaient trêveun instant à sa torture. Diane et Cyprienne voyaient alors sa têtecharmante se renverser sur l’oreiller.

Elle était si pâle qu’on eût dit unemorte.

Ses yeux se fermaient. Ses grands cheveuxblonds tombaient, épars, sur son front et sur ses joues.

Et, chaque fois que les douleurs se calmaient,le doute revenait dans sa conscience d’enfant, où il n’y avait quede purs souvenirs.

– C’est impossible !…murmurait-elle ; je suis folle !… Les jeunes filles commemoi ne sont pas mères !… Mon Dieu ! si je dois mourir,ôtez-moi cette pensée qui m’empêche de prier.

Diane et Cyprienne écoutaientstupéfaites ; elles ne pouvaient deviner la vérité bizarre etincroyable ; mais leurs cœurs n’avaient pas besoin d’unecertitude raisonnée. Elles auraient juré que Blanche étaitinnocente.

Les instants de trêve étaient courts. L’Angede Penhoël reprenait son épuisant martyre. Les deux filles del’oncle Jean s’étaient rapprochées peu à peu et se tenaient deboutauprès du lit.

Blanche rouvrit les yeux à demi. Un souriredoux erra autour de sa lèvre.

– Oh !… fit-elle d’une voixmourante, merci, sainte Vierge !… vous m’envoyez vos angespour me secourir.

Sa paupière retomba.

Elle murmura encore :

– Peut-être que je suis morte… car mesdeux cousines sont dans le ciel !

Cyprienne et Diane pleuraient.

Au bout d’une minute de calme, Blanche eut untressaillement violent et poussa un grand cri. Diane, que l’émotionfaisait sourire sous ses larmes, reçut un enfant dans ses bras.

Nawn, qui avait feint de s’éloigner, étaitrestée en sentinelle derrière la porte, guettant le moment degagner ses louis d’or.

Elle avait tout vu, tout entendu.

Et cette femme, qui attendait impatiemmentl’heure du crime, fut saisie de pitié à la vue de l’enfant et de lajeune mère.

Pour tuer ceux-là, on ne l’avait pointpayée.

Elle s’élança d’un bond dans la chambre ets’empara de l’enfant pour lui donner les premiers secours.

Blanche joignit les mains et se laissaretomber sur son oreiller, heureuse et guérie.

Les deux sœurs se jetèrent au cou de Nawn, etl’embrassèrent à l’envi.

Nawn ne perdait point la tête. L’instant étaitsouverainement favorable.

– Vous vous rendrez malades, dit-elle, sivous ne prenez rien ; et voilà une pauvre jeune dame qui m’al’air d’avoir grand besoin de vous !

– Nous prendrons tout ce que vousvoudrez, ma bonne !… s’écrièrent à la fois Diane et Cypriennequi berçaient tour à tour l’enfant entre leurs bras.

Nawn arrangea deux pleines tasses de thé. Enles présentant aux deux sœurs, ses mains ne tremblèrent point.

C’était de la besogne commandée.

Cyprienne et Diane burent gaiement, puis ellesremirent l’enfant aux mains de Nawn. Elles avaient échangé unregard.

Blanche semblait s’être assoupie ; leurprésence n’était plus indispensable. Elles s’élancèrent toutes deuxdans le corridor pour gagner la chambre de Berry-Montalt, et tenterl’effort retardé par la crise de Blanche.

La chambre du nabab était déserte ; sonlit était froissé, bien que sa couverture n’eût point été soulevée.Il avait dû prendre quelques instants de repos sans ôter sesvêtements.

Il était alors un peu plus de cinq heures dumatin.

Restée seule, Nawn mit l’enfant sur le pied dulit.

– Elles étaient bien jolies !…murmura-t-elle comme si les deux sœurs eussent été déjà mortes.

Puis elle ajouta en secouant sa têtebasanée :

– Elles en ont pour un quart d’heureencore…

Elle sortit en se hâtant, et se rendit dans ladernière pièce de l’aile gauche, donnant sur les ruellesdésertes.

Elle ouvrit la croisée ; on n’entendaitaucun bruit au dehors.

– Est-ce qu’ils ne seraient paslà ?… grommela-t-elle ; j’avais pourtant promis la chosepour cinq heures… Je suis en retard de dix minutes !

Elle alluma deux bougies qu’elle plaça surl’appui de la croisée…

Un cri poussé avec précaution troubla la nuitsilencieuse.

– Ils sont là !… dit Nawn.

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer