Agatha Christie La troisième fille

— Le docteur Stillingfleet insiste pour vous parler tout de suite. Il dit que c’est urgent…

— Dites au docteur Stillingfleet qu’il peut… Docteur Stillingfleet ?

Il l’écarta de son chemin et saisit le combiné.

— Je suis là. Poirot à l’appareil. Quelque chose est arrivé ?

— Elle a filé !

— Comment ?

— Vous m’avez entendu ? Elle a filé. Par la grande porte.

— Vous l’avez laissé partir ?

— Que pouvais-je faire d’autre ?

— L’arrêter ?

— Non.

— La laisser partir est une folie !

— Je ne le pense pas.

— Parce que vous ne comprenez pas !

— Nous en avions convenu ensemble. Libre de partir quand il lui plairait.

— Vous ne comprenez pas les conséquences que cela peut entraîner !

— D’accord, je ne comprends pas. Mais je sais ce que je fais. Et si je l’avais empêchée de partir, tout mon travail n’aurait servi à rien. Votre tâche et la mienne sont différentes. Je puis vous assurer que je progressais, au point d’être certain qu’elle ne me glisserait pas entre les mains.

— Ah ! oui ? Et pourtant, mon ami, c’est ce qu’elle a fait ?

— Franchement, je ne comprends pas ! Je ne vois pas pourquoi cette rechute.

— Quelque chose est arrivé.

— Oui, mais quoi ?

— Quelqu’un qu’elle a vu, quelqu’un qui lui a parlé, quelqu’un qui a découvert sa retraite.

— Je ne crois pas que cela ait pu se produire… mais ce que vous ne semblez pas admettre c’est qu’elle était libre de ses faits et gestes.

— A-t-elle reçu une lettre, un télégramme, un coup de téléphone ?

— Non. J’en suis certain.

— Alors comment… mais naturellement ! Les journaux ! Je suppose que vous avez des journaux dans votre établissement ?

— Certainement. La vie normale de tous les jours, c’est ce que je conseille.

— Alors c’est de cette manière qu’ils se sont mis en contact avec elle. La vie normale de tous les jours… Quels quotidiens prenez-vous ?

— Cinq. Il les nomma.

— Quand est-elle partie ?

— Ce matin. Dix heures trente.

— Voilà. Après avoir lu les journaux… C’est suffisant pour commencer. Lequel lisait-elle habituellement ?

— Je ne crois pas qu’elle eût de préférence. Parfois l’un, parfois un autre, parfois tous.

— Bon. Il ne faut pas que je perde du temps à discuter.

— Vous pensez qu’elle a remarqué une petite annonce ?

— Quelle autre explication ? Au revoir, je ne puis en dire plus pour le moment. Il faut que je fasse des recherches. Trouver l’annonce et agir.

Il raccrocha.

— Miss Lemon, apportez-moi nos deux quotidiens et envoyez George acheter les autres.

Tandis qu’il dépliait les pages et jetait un coup d’œil aux annonces, les idées de Poirot suivaient leur cours.

Il arriverait à temps. Il fallait qu’il arrive à temps… Il y avait déjà eu un meurtre. Un autre se préparait. Mais lui, Hercule Poirot l’empêcherait… s’il arrivait à temps. Il était Hercule Poirot le défenseur de l’innocent !

George arriva avec les journaux.

Poirot se tourna vers miss Lemon qui attendait de se rendre utile.

— Vérifiez ceux que je viens de parcourir au cas où j’aurais sauté quelque chose.

— La colonne personnelle ?

— Oui. J’ai pensé qu’il y aurait le nom de David quelque part. Un nom de fille, un surnom peut-être. Ils n’utiliseraient pas celui de Norma. Un appel à l’aide ou un rendez-vous.

Miss Lemon obéit à contrecœur. Ce n’était pas le genre de tâche qui lui convenait mais pour le moment, Poirot n’avait pas d’autre travail à lui confier. Le petit détective étala la Morning Chronicle qui comptait trois colonnes d’annonces et se pencha sur les minuscules caractères.

Une femme voulant disposer de son manteau de fourrure… Des touristes cherchant quelqu’un pour partager les frais d’un voyage en voiture à l’étranger… Une maison d’époque à vendre. Pension de famille… enfants attardés… chocolats faits à la maison… « Julie, n’oubliera jamais. À vous pour toujours. » Cela correspondait mieux à ce qu’il cherchait. Il réfléchit et continua. Meubles Louis XV… Femme entre deux âges pour diriger un hôtel… Très ennuyé. Dois vous voir. Venez à l’appartement 4 h 30 sans faute. Notre code Goliath.

Il entendit la sonnette de la porte d’entrée alors qu’il criait à George de lui appeler un taxi. Il enfila son manteau et traversa le hall au moment où le domestique ouvrait la porte d’entrée et se heurtait à Mrs Oliver.

Dans le hall étroit, tous trois luttèrent pour se dégager.

CHAPITRE XXII

Son sac de nuit à la main, Frances Cary, se dirigeant vers les Borodene Mansions, marchait dans Mandeville Road en compagnie d’une amie rencontrée au coin de la rue.

— Vraiment, Frances, vivre dans ce bloc, c’est comme vivre dans une prison.

— Mais non, Eileen. Je vous dis que ces appartements sont très confortables. J’ai de la chance et Claudia est une charmante compagne… Et elle a une merveilleuse femme de ménage. Les logements sont bien aménagés.

— Vivez-vous seulement toutes les deux ? Il me semblait que vous aviez une autre fille avec vous ?

— Ma foi, elle semble nous avoir faussé compagnie.

— Elle ne paie pas son loyer ?

— Oh ! je ne crois pas que cette question pose un problème. Plus simplement, elle a un amoureux.

Eileen n’insista pas. Les amoureux entraînaient des histoires trop compliquées.

— D’où venez-vous, cette fois-ci ?

— Manchester. Une exposition privée… grand succès.

— Allez-vous vraiment à Vienne, le mois prochain ?

— Il y a des chances. C’est presque convenu. Cela m’amusera.

— Ne serait-ce pas affreux si l’un des tableaux venait à disparaître ?

— Ils sont tous assurés. Ceux de valeur, tout au moins.

— Comment a marché l’exposition de votre ami Peter ?

— Pas trop bien, je le crains. Mais il a eu droit à une assez bonne critique dans The Artist. C’est ce qui compte.

Frances pénétra dans la cour des Borodene Mansions tandis que son amie poursuivait son chemin vers son appartement situé dans une « mews »[12] non loin de là. Frances salua le portier au passage et emprunta l’ascenseur pour monter au sixième. Elle traversa le couloir en fredonnant un petit air.

Elle introduisit la clé dans la serrure. Le hall n’était pas encore éclairé. Claudia ne rentrerait pas du bureau avant une heure et demie. Mais dans le salon, dont la porte était entrebâillée, il y avait de la lumière.

La jeune fille se débarrassa de son manteau, abandonna son sac dans le hall poussa la porte du salon et s’avança… pour rester figée sur place. Sa bouche s’ouvrit et se referma. Elle se raidit… les yeux fixés sur la forme étendue sur le plancher, puis reporta son regard sur le miroir mural qui lui renvoya son visage paralysé par l’horreur.

Elle prit une longue inspiration, rejeta la tête en arrière et se mit à crier. Elle s’empêtra dans son sac, le repoussa du pied et courut le long du corridor à l’appartement voisin dont elle tambourina la porte de toutes ses forces.

Une femme âgée ouvrit.

— Que diable…

— Quelqu’un est mort… mort ! Et je crois qu’il s’agit d’une personne que je connais… David Baker ! Il est étendu là, sur le plancher… Je crois qu’il a été poignardé… J’en suis sûre. Il y a du sang… du sang… partout…

Elle sanglota nerveusement. Miss Jacobs la secoua, la mena à un sofa et ordonna :

— Étendez-vous et calmez-vous. Je vais vous apporter du cognac. Elle lui plaça un verre entre les doigts. Restez-là, et buvez.

Frances obéit.

Miss Jacobs traversa rapidement le couloir et entra dans l’appartement dont la porte était grande ouverte. Elle se dirigea vers la pièce éclairée…

Miss Jacobs n’était pas un genre de femme à pousser des cris hystériques. Elle resta près de la porte, les lèvres pincées. Ce qu’elle contemplait, ressemblait à un cauchemar. Sur le plancher, s’étalait un beau jeune homme, les bras en croix, ses cheveux châtains lui tombant sur les épaules. Il portait une veste de velours écarlate et une chemise blanche tachée de sang…

Elle eut un sursaut en réalisant qu’elle n’était pas seule dans la pièce. Une jeune fille se tenait contre le mur, avec dans son dos, le grand Arlequin qui semblait tomber du ciel, peint. Cette fille portait une robe de lainage blanc. Dans sa main, elle tenait un couteau de cuisine. Miss Jacobs la regarda fixement et la jeune fille lui rendit son regard, puis elle articula d’une voix réfléchie, comme répondant à une question :

— Oui, je l’ai tué… Le sang sur mes mains vient du couteau… Je suis allée dans la salle de bains pour le laver… mais on ne peut pas vraiment faire disparaître ces choses, n’est-ce pas ? Et je suis revenue ici pour voir si c’était vrai… Mais c’est bien vrai… Pauvre David… Je suppose que je devais le faire.

— Et pourquoi deviez-vous faire une chose pareille ?

— Je ne sais pas… Tout du moins… je suppose que si… Il avait de gros ennuis. Il m’a demandé de venir… et je suis venue… Mais je voulais me détacher de lui. Je voulais m’éloigner de lui. Je ne l’aimais pas.

Elle posa délicatement le couteau sur la table et prit place sur une chaise.

— Ce n’est pas prudent, n’est-ce pas ? – fit-elle – de haïr quelqu’un… Ce n’est pas prudent parce que vous ne savez jamais à quoi cela peut vous entraîner… C’est comme pour Louise…

Puis, elle articula calmement :

— Ne devriez-vous pas appeler la police ?

Miss Jacobs composa le numéro 999.

Il y avait à présent six personnes dans la pièce, en comptant l’Arlequin sur le mur. Pas mal de temps s’était écoulé. La police était venue et repartie.

Andrew Restarick ressemblait à un homme qu’on aurait assommé. Il répéta une ou deux fois les mêmes mots : « Je ne puis le croire. » Appelé au téléphone, il était venu directement de son bureau, en compagnie de Claudia Reece-Holland. Cette dernière s’était rendue utile, allant et venant de sa manière calme et réfléchie. Elle avait contacté par téléphone des avocats, appelé Crosshedges et deux agences immobilières susceptibles de l’informer où se trouvait Mrs Restarick. Elle avait ensuite donné un calmant à Frances Cary et l’avait envoyée s’allonger.

Hercule Poirot et Mrs Oliver étaient assis côte à côte sur un divan. Ils étaient arrivés ensemble, en même temps que la police.

Le dernier venu, lorsque la police se fût retirée, avait été un homme aux cheveux grisonnants et aux manières aimables, le chef-inspecteur Neele de Scotland Yard. Il avait adressé un signe de tête à Poirot et s’était fait présenter à Andrew Restarick. Un grand jeune homme roux se tenait près de la fenêtre et regardait, dans la cour, en contrebas.

— Qu’attendaient-ils, tous ? Mrs Oliver se le demandait. Le corps avait été enlevé, les photographes et autres techniciens avaient terminé leur travail, eux-mêmes après avoir été abandonnés dans la chambre de Claudia, avaient été de nouveau admis dans le salon.

— Si vous voulez que je parte… avait-elle proposé en hésitant.

— Vous êtes Mrs Ariane Oliver ? Si vous n’y voyez pas d’inconvénient, je préférerais que vous restiez. Je me doute que vous avez passé par une rude épreuve…

— Je n’avais pas l’impression que ce fût vrai.

Mrs Oliver ferma les yeux et revit les événements se dérouler dans son esprit. Le Paon mort d’une manière si pittoresque qu’il ressemblait à un acteur sur la scène. Et la fille… elle lui avait paru différente… Pas la Norma évaporée de Crosshedges, – l’Ophélie sans beauté, comme l’avait nommée Poirot – mais un personnage d’une dignité tragique, acceptant son destin.

Poirot avait demandé s’il pouvait donner deux coups de téléphone. L’un étant pour Scotland Yard. Le sergent avait lui-même téléphoné avant de lui accorder la permission souhaitée. Poirot avait été conduit dans la chambre de Claudia où se trouvait un autre appareil.

Le sergent se méfiait de Poirot. Il avait confié à son subalterne :

— Ils m’ont dit que c’était O.K. Je me demande bien qui est ce type ?

— Il fait peut-être partie de la Section Spéciale ?

— Je ne crois pas. Il voulait parler au chef-inspecteur Neele.

Son assistant avait levé les sourcils et réprimé un sifflement.

Ayant terminé ses communications téléphoniques, Poirot avait rouvert la porte et appelé Mrs Oliver qui se tenait dans l’embrasure de la cuisine. Ils avaient pris place tous les deux sur le lit de Claudia.

— Je souhaiterais que nous puissions faire quelque chose, avait dit Mrs Oliver toujours prête à l’action.

— Patience, chère Madame.

— Voyons, vous pouvez sûrement tenter quelque chose, vous ?

— J’ai téléphoné aux personnes que je devais contacter. Nous ne ferons rien de plus jusqu’à ce que la police ait terminé ses interrogatoires préliminaires.

— Qui avez-vous appelé en plus de l’inspecteur ? Son père ? Ne peut-il venir la cautionner ?

— On n’accorde aucune caution lorsqu’il s’agit d’un meurtre, avait répliqué Poirot d’un ton sec. La police a déjà informé Andrew Restarick. Ils ont obtenu son numéro de téléphone par Miss Cary.

— Où est-elle celle-là ?

— Chez Miss Jacobs, je crois, en pleine crise de nerfs. C’est elle qui a découvert le corps. Elle semble avoir été bouleversée. Elle est sortie d’ici en criant.

— C’est l’artiste ? Claudia, elle, aurait gardé son sang-froid.

— Je suis d’accord avec vous. Une jeune fille très… posée.

— Qui avez-vous appelé encore ?

— Tout d’abord et comme vous le savez, le chef-inspecteur Neele de Scotland Yard.

— Est-ce qu’il va venir fourrer son nez dans l’affaire ?

— Non. Mais il a obtenu dernièrement des renseignements que je lui avais demandés et qui peuvent apporter la lumière sur toute l’histoire, puis le Dr John Stillingfleet.

— Qui est-ce ? Il va nous affirmer que cette pauvre Norma est cinglée et ne peut s’empêcher de tuer les gens ?

— Ses titres lui donnent la possibilité de témoigner devant le tribunal, si c’est nécessaire.

— Sait-il quelque chose d’elle ?

— Beaucoup. Il la soigne depuis le jour où vous l’avez retrouvée dans ce café, « le Joyeux Trèfle ».

— Qui l’y a envoyée ?

Poirot sourit.

— Moi. J’ai procédé à certains arrangements avant de vous rejoindre.

— Comment ? Tout le temps durant lequel vous me déceviez alors que je vous poussais à agir… vous agissiez secrètement ? Vraiment Mr Poirot Pas un mot ! Comment pouvez-vous être si… mesquin ?

— Ne vous mettez pas en colère, Madame, je vous en prie. Ce que j’ai fait, je crois avoir eu raison de le faire.

— On dit toujours cela quand on a commis quelque chose de pas très joli. Quoi d’autre ?

— Je me suis arrangé pour que son père loue mes services, afin que je puisse prendre les dispositions nécessaires à sa sécurité.

— C’est-à-dire ce docteur Stillingwater ?

— Stillingfleet, oui.

— Comment diable vous y êtes-vous pris ? Je n’aurais jamais imaginé que vous étiez le genre de personne qu’il aurait choisie pour une telle mission. Il me fait l’effet d’être un homme qui se méfie des étrangers.

— Je me suis imposé à lui. Je lui ai rendu visite, prétendant avoir reçu une lettre de sa main.

— Il vous a cru ?

— Naturellement. Je lui ai montré la lettre qui portait l’en-tête de sa firme et sa signature…

— Voulez-vous me laisser entendre que c’est vous qui aviez écrit cette lettre ?

— J’avais pensé avec raison que sa curiosité serait éveillée et qu’il ne me refuserait pas une entrevue. Ayant réussi, j’ai ensuite usé de mes talents.

— Vous lui avez fait part de vos intentions, à propos de ce Dr Stillingfleet ?

— Non. Je n’en ai parlé à personne. Il y avait danger, vous comprenez ?

— Pour Norma ?

— Pour Norma, à moins que Norma ait été un danger pour quelqu’un d’autre. Dès le début j’ai dû envisager ces deux hypothèses. L’essai d’empoisonnement de Mrs Restarick n’était pas convaincant… Manœuvre trop lente pour quelqu’un qui éprouve le désir impérieux de détruire. D’autre part, il y avait un vague bruit au sujet d’un coup de feu tiré dans la cour des Borodene Mansions… et aussi à propos de coups de couteau et de taches de sang. Chaque fois que ces événements se sont produits, Norma ne s’est souvenue de rien. Elle trouve de l’arsenic dans son tiroir… mais ne se rappelle pas l’avoir placé là. Elle prétend avoir des trous de mémoire, des périodes pendant lesquelles elle oublie ce qu’elle a pu faire. Nous devons donc nous poser la question : Ce qu’elle dit est-il vrai ou inventé pour une raison qui nous échappe ? Est-elle la victime en puissance d’un complot monstrueux ou est-elle la meneuse de jeu ? Joue-t-elle le rôle de la fille qui souffre de dérèglement mental ou est-elle une obsédée du crime avec à sa décharge un manque de stabilité mentale ?

— Elle est différente aujourd’hui, constata Mrs Oliver. L’avez-vous remarqué ?

— Plus Ophélie que jamais.

Un va-et-vient dans le couloir interrompit leur conversation. Poirot s’était approché de la fenêtre pour regarder au dehors. Une ambulance stationnait devant l’entrée principale.

— Vont-ils l’enlever ? avait demandé Mrs Oliver avec un tremblement dans la voix… Pauvre Paon…

— Un garçon pas tellement sympathique.

— Il était très décoratif… et si jeune.

— Cela est suffisant pour les femmes, je sais.

Poirot avait prudemment entrebâillé la porte, pour jeter un coup d’œil à l’extérieur.

— Excusez-moi, avait-il murmuré, si je vous laisse un moment.

— Où allez-vous ?

— Je croyais que c’était là une question jugée incorrecte dans votre pays ?

— Oh ! je vous demande pardon… Mais ce n’est pas la direction des toilettes, avait-elle chuchoté dans son dos.

Elle s’était dirigée vers la fenêtre pour observer la cour, à son tour.

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