C’était ainsi…

Chapitre 10

 

C’étaient ainsi des jours bien tristes et quisemblaient interminables à M. Triphon : doublementtristes et sans issue en cette saison d’hiver où, avant quatreheures, le soir tombait. Il n’avait jamais eu grand’chose à faire àla fabrique, mais à présent, depuis que son père le boudait,c’était l’absolu désœuvrement. Le peu de prestige qu’il avait eujusque-là aux yeux des ouvriers, il le sentait et voyaitcomplètement perdu ; aussi ne se montrait-il plus que trèsrarement dans la « fosse aux huiliers », où des regardsmoqueurs et méprisants s’attachaient à lui ; et dans la« fosse aux femmes » il ne paraissait plus du tout. Oneût dit que sa vie y courait des dangers.

Les premiers jours qui suivirent lamalheureuse aventure, il ne se risqua pas d’avantage à paraître aucoin de la rue, pour voir passer les demoiselles Dufour,lorsqu’elles se rendaient à l’église. Il n’osait pas. Ellesdevaient tout savoir et il redoutait leur mépris. Il ne s’yaventura qu’après plus d’une semaine, dans l’espoir vague que,peut-être, elles ne savaient rien, ou ne croiraient ce qu’onracontait, ou encore qu’elles n’y attacheraient pas une telleimportance.

Il les vit venir toutes les trois, raidescomme des échalas, sur le trottoir, le long des maisons. Ils’effaça derrière l’angle du mur ; puis, quand il perçut lebruit de leurs pas, réapparut. Il les salua d’un coup de chapeau.Les trois vierges sèches en devinrent toutes rouges. Mlle Pharaïldeet Mlle Caroline baissèrent les yeux subitement et inclinèrentlégèrement la tête, droit devant elles, comme si elles saluaientles pavés ; mais Mlle Joséphine pinça ses lèvres prudes etdétourna si ostensiblement la tête que M. Triphon en eut froiddans le dos. Elles savaient donc ; elles savaient tout ;et elles le méprisaient pour son dévergondage, avec toutel’horreur, l’aversion que des vierges impeccables et pieusesdevaient ressentir pour le péché. Sa seule vue désormais était uneoffense à leur pudeur.

A La Pomme où, depuis la fâcheusehistoire, il n’avait non plus remis les pieds, l’accueil, lorsqu’ily revint, fut différent, mais guère plus agréable. La jolie Fietjeétait seule derrière son comptoir quand il entra ; et tout desuite elle feignit d’éprouver une folle gaîté. Les yeux brillants,elle lui demanda ce qu’il avait bien pu faire pendant tout cetemps : peut-être avait-il été malade, ou en voyage. Elle futimpitoyable au point que M. Triphon, désemparé, ne savait querépondre.

Il essaya de riposter par des plaisanteries,mais il le faisait bêtement, avec un rire lourd et gêné. Agacé etallumé, il la rejoignit derrière le comptoir, où il essaya del’embrasser, comme il faisait autrefois, lorsque l’occasion étaitpropice. Mais il tombait mal.

Fietje, prenant soudain son expression la plussérieuse, revêtue d’une dignité calme et froide, lui dit sur un tonglacial :

– Vous vous trompez, M. Triphon, vousvous trompez. Ce n’est pas ici, c’est chez Sidonie qu’il fautaller.

Ses anciens camarades, le jeune notaire, lejeune médecin, le fils du brasseur, d’autres encoreentrèrent ; tous le saluaient d’un petit sourire narquois etrisquaient quelque allusion grivoise qui les faisait se tordre,ainsi que Fietje, qui roucoulait derrière son comptoir et excitaitleur verve par sa malice pointue et nourrie. M. Triphon lessentait unanimement ligués contre lui : sa grosse tête rougesuait sous les efforts impuissants qu’il faisait pour riposter etse défendre ; mais, il n’y arrivait pas. Il étaitlittéralement débordé, et il finit par s’enfuir sous une bordée derires et de huées, qui lui partait dans le dos. Il n’alla plus àLa Pomme. Et dès lors, son existence fut d’une monotonievégétative d’animal ou de plante en proie à la torpeur del’hiver.

La vieille pendule peu confortable de la salleà manger égrenait avec une lenteur d’agonie toutes les longues,lourdes heures de cette vie morne et incolore. Les jours avaientencore diminué ; sous la lampe, sa mère s’occupait à unouvrage de couture ou de broderie, tandis que son père travaillaitavec mauvaise humeur à son bureau, de l’autre côté du couloir.Tristement accoudé à la table, M. Triphon parcourait d’un œildistrait un journal ou un livre. La maison entière était plongéedans le silence. Sefietje et Eleken besognaient sans bruit dans lacuisine et, au dehors, on n’entendait que le tapage cadencé etassourdi des lourds pilons dans la fabrique. Une impressiond’esseulement et de mélancolie envahissait M. Triphon. Il sesentait là comme le pécheur, le coupable, repoussé et abandonné detous. L’été, il aurait fait des promenades avec Kaboul dans lejardin ou dans les champs. Mais que faire de ces désespérantessoirées d’hiver, dans cette brume glaciale, le long de ces noirschemins boueux, où les cimes dépouillées des arbres laissaienttomber leurs gouttes tristes comme des pleurs !

Alors, il se remettait à penser à la pauvrejolie fille abandonnée et à tout ce qui s’était passé entre eux.Ces jours si heureux d’autrefois, ces moments de passion ardente,qui avaient fait leur malheur à tous deux, comme tout cela semblaitlointain, évanoui…. Son cœur en était tout oppressé et des larmeslui mouillaient les yeux. Où était-elle à cette heure ? Quefaisait-elle ? Depuis qu’elle avait été ignominieusementchassée de la fabrique, il ne l’avait pas revue. Il avait promis àses parents qu’il ne la reverrait point. Mais il ne pouvaits’empêcher de penser toujours à elle. Une pitié torturante et ungrand désir de la revoir l’obsédaient. L’ardeur sensuelle de jadisdevenait en lui amour profond et véritable.

Où était-elle ? Que faisait-elle ? Amesure que les longues journées désespérantes traînaient leurmonotonie par les tristesses de l’hiver, cette incertitude et cegrand désir de savoir tournaient à l’obsession.

Il savait bien où elle habitait : là-bas,cette petite maison dans les champs, au sortir du village, non loindu vieux moulin de bois. Son père était jardinier, et l’été il yavait toujours de si jolies fleurs sous leurs petitesfenêtres : de magnifiques roses mousseuses, des lis blancs,des pieds-d’alouette d’un bleu intense. A présent tout cela étaitmort, autant que sa joie à lui. A présent elle était peut-êtreassise près d’une petite lampe, tristement penchée sur son coussinde dentellière, la pécheresse et l’ennemie dans la maison de sesparents, comme lui était l’ennemi et le coupable dans lasienne.

Il songeait, songeait…. Ses penséesl’entraînaient vers elle ; en imagination il se levait et sedirigeait vers la petite maison. Pourquoi pas ? Serait-ce doncun crime s’il allait un jour errer par là, s’il allait voir, nefût-ce que de loin, la petite maison ?… Pourquoi pas ?…Oh ! la tentation se faisait parfois si forte ! Il yavait en lui une force, qui le poussait et l’attiraitirrésistiblement ; quelque chose qui lui faisait souffrir lemartyre ! Un soir, enfin, n’y tenant plus de nostalgie et dedouleur, il s’en alla….

C’était un soir brumeux et froid de finnovembre. La rue était déserte ; les rares lanternes senimbaient d’un brouillard laiteux, autour d’une méchante petiteflamme, qui n’éclairait presque rien. Il n’entendit que l’écho d’unpassant solitaire dans le lointain, entre les maisons sombres. Ilne vit qu’une vieille femme, encapuchonnée de noir, comme uneombre, qui rentrait chez elle, dans un bruit caverneux de sabots. Ala fabrique les pilons retombaient en cadence. Six heuressonnaient.

Il se glissa sous la remise et attendit queSefietje eût passé avec sa bouteille. Si par hasard quelqu’un à lamaison demandait après lui, Sefietje pourrait dire qu’elle l’avaitvu à la fabrique. Kaboul l’accompagnait, comme toujours, mais iln’avait nulle envie de l’emmener.

Aussitôt qu’il eût vu Sefietje disparaîtreavec sa bouteille dans la trépidante « fosse auxhuiliers », il se tourna vers le petit chien, agita un doigtmenaçant et à mi-voix :

– Non… Non !

Kaboul, tout prêt à accompagner son maître, leregarda fixement, de ses yeux bruns intelligents. Il ne bougeaitpas. Il comprenait. Il demandait.

Il attendait. « Non… non… », répétaM. Triphon à voix basse, comme en réponse à une questionposée, pendant qu’il reculait pas à pas, intimant l’ordre d’ungeste catégorique. Kaboul, les oreilles dressées, demeuraitimmobile. On eût dit un petit chien de granit noir. M. Triphoncontinuait de marcher à reculons, jusqu’à ce qu’il fût hors de laremise. Mais le petit chien, tout seul dans le grand espace videsous la lueur d’une lanterne pendue à une poutre, de loin attiraittellement le regard que son maître eut peur et, d’un légersifflement, le rappela près de lui.

Fou de joie, Kaboul bondit, les oreillescouchées et la queue tournoyante.

« Non… non… », reprit aussitôtM. Triphon. Et il répéta son geste sévère. Kaboul, interdit,se pétrifia. M. Triphon partit à vive allure.

En face du chemin d’accès à la fabrique, del’autre côté de la grand’rue, s’ouvrait une ruelle noire, entredeux pans de murs sombres. Quelques maisons ouvrières et tout desuite il fut dans les champs.

Il marchait aussi vite que ses jambespouvaient le porter, il avait des ailes. L’air piquant du soir luigonflait les poumons et sa fraîcheur le réconfortait. Il se sentaitvigoureux et brave. Il ne comprenait pas comment il avait puhésiter si longtemps. La route, pleine d’ornières, montait en pentedouce à travers les champs nus. Il avait peine à éviter les flaquesde boue et dut ralentir le pas. Soudain, il eut un sursaut ets’arrêta net, le cœur martelé de grands coups. Quelque chose avaitremué derrière lui, comme si on le suivait. M. Triphon étaitjeune et fort, mais nullement bravache, surtout le soir, dansl’obscurité et la solitude. Pris de peur, il fut sur le point defuir éperdument. Ses genoux fléchissaient, ses jambes se dérobaientsous lui. Brusquement il vit l’objet de sa terreur. C’était Kaboulqui, malgré la défense, l’avait suivi, par fidèle habitude. Ilétait là, petit et noir, vaguement visible dans la brume, comme ungnome, avec ses oreilles pointées, qui semblaient demander avecinstance d’être de la promenade. « Sale bête ! »gronda M. Triphon, furieux surtout d’avoir été effrayé pour sipeu. Il se baissa, ramassa une motte de terre et la lança, avec unjuron, vers le petit chien : Kaboul coucha ses oreilles etdisparut dans l’ombre.

M. Triphon poursuivit sa route. Ses yeuxs’habituaient peu à peu à l’obscurité ; et, à travers le voiledu brouillard, il vit vers la droite, au delà des champs, à peu dedistance, vaguement scintiller de petites lumières. C’était là,dans une de ces maisonnettes. De l’endroit où il se trouvait,impossible de reconnaître parmi les habitations celle des parentsde Sidonie, mais s’il avait coupé tout droit à travers champs,peut-être se serait-il trouvé devant sa porte. La tentation étaitviolente ; pourtant il résista. Il marcha jusqu’à la butte duvieux moulin, où le chemin bifurquait à angle aigu et passaitdevant les maisonnettes.

Son cœur battait nerveusement, à coupsprécipités. Oserait-il…, si près de chez elle ? Et queferait-il si quelqu’un le voyait, si par hasard une porte s’ouvraitjuste au moment où il passerait ! Il hésitait.

Machinalement, il gravit la butte du moulin ets’y arrêta un instant, immobile sous l’énorme carcasse avecl’ossature de ses ailes croisées, dont les extrémités se perdaientdans la ténèbre nébuleuse. Il tendait l’oreille, perplexe et agité.La face tournée vers le village, il y vit de loin clignoterquelques lumières. Il perçut le cahotement lourd d’une charrettesur le pavé et la danse tumultueuse des pilons dans lafabrique.

Il entendit aussi plus près, venant d’une desmaisonnettes, le ronron monotone d’une roue d’écoussoir. Peut-êtrele père de Sidonie, qui teillait encore du lin après sa journée detravail, afin de pourvoir à l’entretien de sa nombreuse famille,privée du salaire que Sidonie gagnait jadis à la fabrique. Unsentiment profond d’injustice et de remords le pénétra vivementdans ce pesant silence du soir d’hiver, au sein de cette morne etmélancolique solitude. La dure existence des pauvres gens luiapparut, et il sentit douloureusement sa part de culpabilité.C’était sa faute à lui. S’il avait laissé Sidonie en paix, son pèren’aurait pas eu à fournir ce rude labeur. Il se mordait les lèvresen y songeant et son désir de la revoir s’en aviva. Oui, ilirait ; il voulait savoir ! Et d’un pas décidé, ildescendit la butte du moulin, quand, pour la deuxième fois, unbruit mystérieux le fit tressauter d’angoisse. « Nom deDieu ! » ragea-t-il. C’était encore Kaboul…. Il se tenaitlà, au pied de la butte, à peine distinct dans la brume, immobileet les oreilles pointées.

M. Triphon frémissait de colère et enmême temps se sentait touché par une fidélité si tenace. Il compritl’inutilité de le renvoyer désormais et l’appela ; fou dejoie, le petit chien accourut et fit des cabrioles devant lui.Précédant son maître dans le chemin de terre, il avait l’air de leguider vers l’endroit où il désirait aller ; etM. Triphon le suivit, sans plus lutter ni hésiter.

Il se trouva bien vite près des petitesmaisons. La roue d’écoussoir ronflait plus fort, comme un bourdonpuissant ; et M. Triphon se rendit compte que le bruit nevenait pas de chez Sidonie, mais d’à côté. Ceci le consola un peuet il sentit moins lourdement le poids de sa faute. Il lui semblaqu’ils étaient moins pauvres et malheureux qu’il n’avait cru.

Il s’était arrêté, haletant d’émotion, dans lechemin sombre, devant la petite grille entr’ouverte. Immobile, ilregardait, écoutait. En des contours imprécis il voyait lamaisonnette, avec son pignon pointu, crépi à la chaux blanche.Devant, il y avait une haie basse et, derrière, un petitverger ; la porte d’entrée était sur le côté, entre deuxpetites fenêtres aux volets clos.

Il regardait, écoutait. Kaboul s’était arrêtéavec lui, satisfait et tranquille maintenant qu’il avait rejointson maître. Que faire ? Entrer ?

Passer ? La tentation était presquesurhumaine. Il se sentait attiré comme par des câbles et ses piedsrestaient cloués au sol. Des rais de lumière filtraient, comme desflèches d’or, par les fentes des volets et, à l’intérieur ilpercevait une vague rumeur de besogne ménagère.

Il écoutait, les sens tendus, un peu gêné parle ronflement intermittent de l’écoussoir à côté. Il croyaitentendre par intervalles un bruit monotone de petites bobinestombant sur du papier glacé. Oui, il entendait bien. C’était unbruit de bobines dentellières. Cela semblait ruisseler comme desgouttes de pluie sur une toiture de zinc, s’arrêter, recommencer.Parfois, en abondance, comme une ondée ; parfois, goutte àgoutte comme d’une gouttière percée. Il comprit que Sidonie et sessœurs étaient encore en plein travail. Comme le voisin à sa roued’écoussoir, elles peinaient sans relâche, et cette assiduité à labesogne, dans le silence du soir qui semblait plutôt inviter aurepos et au recueillement, le remplissait d’une sorte de vénérationcraintive pour l’existence digne et probe de ces humbles.

Il hésitait ; il n’osait pas aller plusloin. En lui pénétrait la conscience obscure qu’il n’avait pas ledroit de troubler leur quiétude.

De nouveau il se sentait le coupable, lemalfaiteur. Il recula de quelques pas, dans l’ombre brumeuse.L’émotion et la tristesse lui étreignaient le cœur, mais il sentitd’instinct qu’il ne pouvait rester là, qu’il fallait partir. Sur lapointe du pied, il s’en alla, précédé de Kaboul. Son cœur battitmoins fort ; ses poumons oppressés respirèrent. Il compritqu’il avait bien fait ; une paix légère descendit en son âme.Dans la petite grange du voisin, dont la porte était ouverte et oùune lampe fumeuse épandait une sorte de halo jaunâtre, il vit leteilleur, qui lui tournait le dos, se mouvoir avec diligence surles planches à bascule. L’homme était tout saupoudré de gris, commeun gros hanneton, la roue faisait un bruit de cheval qui s’ébroue,les palettes de bois hachaient menu les fibres, et dans leronflement continu le petit bonhomme fredonnait un bout de chanson,comme s’il travaillait uniquement par plaisir. Dans un coins’empilaient de larges écheveaux de lin teillé, comme des belleschevelures luisantes et blondes.

D’un pas pressé, M. Triphon retourna auvillage. Il se sentait rompu, comme après une dépense de forcesexcessive. Par la remise il rentra à la fabrique où les pilonsdansaient et bondissaient toujours ; et, à travers le jardinsombre, il regagna la maison, où Eleken s’apprêtait à mettre lecouvert pour le repas du soir. Sa mère rangeait sa corbeille àouvrage et prononça quelques paroles banales. M. de Beuleentra. Il n’avait pas l’air enjoué ; sa figure était gonfléeet rouge. Il parla un moment des affaires, sur un ton chagrin.Mme de Beule entreprit de le remonter ; maisl’optimisme de sa femme l’irritait : il était facile de voirtout en rose, quand on ne se sentait aucune responsabilité.Mme de Beule n’insista pas. Il ne s’occupa pas plus deson fils que si celui-ci n’eût pas existé.

Eleken entra et servit le souper. Ilsmangèrent en silence. Au loin, dans la fabrique, les pilonsbattirent encore quelques instants, puis la machine s’arrêtalentement, comme une chose qui expire. Lorsqu’il eut achevé sonrepas, M. de Beule prit son journal et s’installa près dufeu, dans son fauteuil. Muche se roula en boule à ses pieds ets’endormit.

Mme de Beule reprit sa corbeille àouvrage. M. Triphon n’avait plus rien à faire….

Auteurs::

Les cookies permettent de personnaliser contenu et annonces, d'offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d'analyser notre trafic. Plus d’informations

Les paramètres des cookies sur ce site sont définis sur « accepter les cookies » pour vous offrir la meilleure expérience de navigation possible. Si vous continuez à utiliser ce site sans changer vos paramètres de cookies ou si vous cliquez sur "Accepter" ci-dessous, vous consentez à cela.

Fermer