Don Juan

Chapitre 35AUX ABORDS DU LOGIS TURQUAND

En quelques minutes, les nobles rôdeursarrivèrent devant la maison de l’usurier – donc devant la grille del’hôtel d’Arronces. Le logis Turquand était silencieux et obscur.Et silencieuses, les ténèbres épandues sur Paris, sur le chemin dela Corderie, par cette nuit d’hiver. Une vraie nuit faite pour leslarrons, pour les rôdeurs, pour les détrousseurs. Le guet-apens seplaît à ces ambiances : au grand jour, le truand d’amour,l’assassin d’honneur cligne des yeux, et son ennui est grand d’êtreforcé à emprunter figure d’homme, – un masque pesant. Par les nuitsde ténèbre et de silence, il peut, en toute liberté, reprendre savraie figure, groin ou mufle, – et n’est-ce pas unsoulagement ? Il aurait fallu pouvoir, à ce moment, projeterun jet de lumière sur le mufle du roi FrançoisIer : le spectacle eût, sans doute, été assezcurieux, de cette face ordinairement blafarde, échauffée par lesvins, enflammée par les visions de rut violent, c’était un roi, unde ces braves rois auxquels l’histoire témoigne une maternelleindulgence en raison même de leur petites fredaines… Il y avaitpar-ci par-là, dans Paris, quelques pauvres serves qui pleuraient,mais les pleurs des serves sont un appoint à la gloire, àl’honneur, à la joie du maître – maître par la force du bras… oupar le pouvoir… ou par l’argent… selon les temps, selon les mœurs,selon les vocabulaires.

Essé et Sansac étaient calmes, insoucieux.

Loraydan vivait une minute d’horreur, et samain tourmentait la poignée de sa dague.

Le roi trépidait. Une sorte d’exaspérationnerveuse le redressait, lui donnait une illusion de jeunesse et deforce, et presque il souhaitait de pouvoir lui-même s’attaquer aucolosse gardien du logis Turquand, dénoncé par Loraydan. Il était àune de ces heures où le besoin de l’action, sous la forme quiplaira au hasard, doit à tout prix se satisfaire. Dans cesheures-là, un homme devient une brute ou un héros.

– Allons, dit-il, de sa même voix brèveet sèche, voici le logis Turquand : frappe,appelle !…

Loraydan vacilla. D’un geste impulsif il tirasa dague.

– C’est pour le truand du logis !songea François Ier qui vit très bien le geste.

C’était pour lui !… Le truand que lecomte de Loraydan allait abattre, c’était lui ! Une secondeencore, et l’Histoire eût eu à enregistrer un de ces actes qu’elleappelle des événements… un de ces millions de minuscules incidentsdont fourmille l’histoire de la pauvre humanité.

Oui, une seconde encore et Loraydan, à bout deforces, changeait le nom du joyeux compère chargé de veiller, commedit l’autre, de veiller sur les destinées de la France.

Loraydan ivre d’horreur, Loraydan fou dejalousie, Loraydan levait le bras… le roi saisit ce bras :

– Jour de Dieu, mes chers amis,murmura-t-il, ne voyez-vous pas qu’on nous guette ?

Loraydan eut le soupir de soulagementdu malheureux sur qui pèse de tout son poids quelque hideuxcauchemar, et qui se réveille à temps. On guettait le roi !Qui ? Où ? cela importait peu. Ce qui apparut énorme, cequi le remplit d’allégresse, ce fut l’incident lui-même – dixminutes gagnées, ou peut-être une heure… peut-être le roi obligé des’en aller !

 

D’un geste, François Ier désigna lagrille de l’hôtel d’Arronces contre laquelle se dessinait, confusemais visible, une silhouette d’homme immobile.

Les trois eurent le même mouvement pours’élancer sur l’importun.

Mais François Ier les arrêta d’unrude commandement. Et d’une voix bizarre, évocatrice desconvulsions de son âme, il gronda :

– C’est à moi ! Ceci meregarde !… Par l’enfer, voici la deuxième fois que je viens aulogis Turquand, et pour la deuxième fois, la grille de l’hôteld’Arronces… oui… là, comme la première fois… tu te rappelles,Loraydan ?… c’est l’hôtel d’Arronces qui…

Il bégayait. Les trois courtisans lui virentune figure qui les épouvanta.

– Cet homme… continua FrançoisIer.

Un éclair fantastique, un éblouissant etterrible éclair, illumina soudain l’esprit fuligineux de Loraydan,comme, par les sinistres nuits lourdes d’orage, quelque immensebalafre de feu éventre le ciel noir et, pour une seconde, illumineles vastes paysages tourmentés.

Cet homme !…

Loraydan haleta :

– Sire ! Sire ! C’est lemême !…

– Le même ?…

– CLOTHER DE PONTHUS !…

Et Loraydan, ivre de joie comme il avait étéivre de fureur, d’une grande lampée frénétique, aspira l’air froidde la nuit d’hiver. Et il hurla :

– JE VIENS DE CONDAMNER À MORT CLOTHER DEPONTHUS !

– Tu crois que c’est le même ?grogna François Ier.

Loraydan jeta un long regard sur la silhouetteimmobile. Il eût reconnu Clother dans une foule. Il l’eût reconnudans la tombe. La haine, quand elle est sincère, creuseprofondément le dessin de l’être haï dans la mémoire. PourLoraydan, aucune forme humaine ne pouvait être semblable à la formedéfinitive que Clother avait prise dans son esprit. Loraydan sedit :

– Ce n’est pas lui ! Non, non,ce n’est pas lui !… Et au roi :

– C’EST LUI, SIRE ! PAS DEDOUTE ! C’EST BIEN CLOTHER DE PONTHUS !…

François Ier mâchonna quelque juronrauque par quoi Notre-Dame, deux ou trois saints et unedemi-douzaine de diables, pêle-mêle, étaient appelés à larescousse. Puis il dit :

– Je veux me débarrasser une bonne foisde ce misérable espion. Ne bougez pas. J’y vais !

Et il tira sa dague.

– Sire, vous n’y pensez pas ! haletaSansac, réellement effrayé.

– Sire ! Sire ! supplia Essé.Ce bravo est peut-être adroit. Ciel ! Qu’arriverait-il,si…

– Sire, dit Loraydan, vous m’avez donnéle commandement de l’expédition !…

– C’est juste, dit FrançoisIer soudain calmé par l’effroi qu’il voyait à sescompagnons. Fais donc à ta guise, mais fais vite !…

– Essé, Sansac, vous gardez Sa Majesté.Quoi qu’il arrive, ne bougez pas, et me laissez faire !

Loraydan s’avança vers la grille de l’hôteld’Arronces, tandis que le roi, Sansac, Essé, d’un même mouvement,reculaient vers le logis Turquand. Loraydan avait la rapière aupoing.

– Monsieur, dit-il, vous nousgênez !

– Par le ciel ! fit l’inconnu dansun éclat de rire. C’est ce que j’allais vous dire !

Loraydan tressaillit.

Cette voix ! Oh ! Elle avait sontimbre spécial, caressant et ironique, avec on ne savait quoid’inquiétant, une voix fraîche et jeune, certes, et sonore, maisperversement railleuse et sceptique, le subtil parfum mortel d’unejolie fleur vénéneuse. Cette voix ! Loraydan sericana :

– Et ! par Dieu ! C’est celuiqui a tué le père de ma noble fiancée Léonor d’Ulloa ! C’estce digne Espagnol que je dois, moi, rechercher, provoquer ettuer : ordre du roi ! Ordre de l’empereur ! C’estdon Juan Tenorio !

En lui-même, Loraydan ricanait. Il éprouvaitla joie violente et mauvaise, cette joie qui défie le destinvaincu, la joie du joueur qui voit chaque coup de dé, avecpersistance, lui donner partie gagnée.

Méfie-toi, bon joueur ! Méfie-toi dupiège que peut-être, en ce moment, te tend le destin !

Loraydan ricanait, heureux comme jamais il nel’avait été.

Comment ! Vraiment ? C’était JuanTenorio qui était là ?… Vraiment ?… Parmi des milliers etdes milliers de gens que le hasard eût pu, là, en cette minute,amener devant lui, si on lui eût donné à choisir, il eût ardemmentsouhaité que ce fût justement Juan Tenorio… le seul qu’il eût pesé,jugé, compris… le seul capable de l’entendre, de lecomprendre, lui, là, en cette minute !…

ET C’ÉTAIT DON JUAN TENORIO !…

Juan Tenorio seul était capable de faire lesgestes qu’il fallait, de dire les mots qu’il fallait, ah ! lesgestes et les mots qu’il fallait pour condamner Clother dePonthus !

Et lorsque Loraydan eut reconnu don Juan, ilse cria :

– À NOUS DEUX, CLOTHER DEPONTHUS !…

Il faut des lignes d’écriture pour qu’il y aitentente entre celui qui lit et celui qui écrit, il en faut !Mais dans l’esprit de Loraydan, les lignes n’y étaient pas :deux ou trois brusques éclairs fauves, aveuglants. Don Juan Tenoriovenait à peine de parler que Loraydan reprenait :

– Veuillez nous céder la place. Nous vousen serons reconnaissants.

– Ma reconnaissance, à moi, sera sansbornes si vous consentez à vous en aller !

– Monsieur, nous sommes quatre, et vousêtes seul. En toute justice…

– En amour, il n’y a pas dejustice ! Fussiez-vous mille, mon droit vaudrait levôtre !

Loraydan s’amusait, se délectait. Il montraitl’exquise patience d’un gentilhomme de haute politesse. Don Juan,tout bonnement, commençait à s’échauffer. Loraydanpoursuivit :

– En ce cas, monsieur, laissez-moi vousdire que vous ignorez à qui vous avez affaire : il s’agit icid’un haut personnage…

– Fût-il plus haut qu’une sierrad’Espagne, et ce n’est pas peu dire, je me hausse à sa taille etn’en démords point.

– Monsieur, il s’agit d’un prince… amorçaLoraydan, sinistre et joyeux.

– Prince ? Ah ! vous me fendezl’âme, mon cher monsieur. Prince ? Ne le suis-je pas moi-mêmeen ce moment ? C’est ici la principauté de l’aventure, leduché de l’amour… Osez prétendre que sur ce terrain votre princeest plus duc ou plus prince que moi !

Don Juan se mit à rire et tira son épée.

François Ier fit deux pas etgronda :

– Assez !… Allez-vous-en !Partez, par l’enfer, ou je vous fais jeter au Temple toutproche !

– Ho ! fit don Juan. Si c’est letemple d’Éros, à qui je veux justement faire mes dévotions, je suistout prêt à m’y rendre. Mais qui êtes-vous, monsieur, vous qui meparlez sur un ton de roi ?

– Je suis le roi !…

À peine ces mots échappèrent-ils à FrançoisIer qu’il les regretta amèrement. Mais il ne savait pasquel incrédule, quel sceptique il avait devant lui. Don Juan necrut pas un instant qu’il parlait au roi de France. Seulement ilfut mortifié qu’on employât à son égard un aussi grossiersubterfuge pour le mettre en fuite. Et se redressant, tel un coq enbataille :

– Vous êtes le roi ? Le roiFrançois ? Et vous n’avez pas honte de le proclamer ?Vous, sire roi, vous, un homme marié ! père de famille !qui devriez être couché à cette heure en votre lit conjugal !Fi donc, sire roi ! Vous qui devez à vos sujets l’exemple del’abstinence, de la continence, de la décence, et de toutes lesvertus en excellence ! Dès que je verrai la reine, je luidénoncerai votre indigne conduite !

François Ier écumait. Essé etSansac demeuraient interdits. On ne sait où se fût arrêté le sermonde morale que don Juan Tenorio débitait avec le ton et l’aplombd’un moine prêcheur, si Amauri de Loraydan ne se fût jeté tout àcoup sur lui.

L’attaque fut si prompte que don Juan dut,d’un bond, se mettre hors d’atteinte.

– Par le ciel ! cria-t-il, ceci estindigne d’un gentilhomme.

Et il se mit en garde, la rapière au vent.Loraydan comprit que l’instant décisif était venu. Avec le couragede l’homme qui joue tout pour tout, il s’élança au risque d’êtrepercé de part en part, écarta violemment de la main l’épée de donJuan.

– Jour de Dieu ! cria FrançoisIer, ému par cette bravoure, prends garde,Loraydan !

– N’ayez pas peur, sire !…

Le roi, Essé et Sansac ne virent plus rienqu’un groupe indistinct hérissé de gestes forcenés et d’où venaientdes grognements… puis tout cela s’effaça dans la nuit… dans ladirection de la rue du Temple.

Une minute s’écoula.

Et soudain, Loraydan reparut.

Il essuyait sa rapière à un pan de sonmanteau… oui, oui : il essuyait sa rapière !… Loraydanfaisait toujours le geste qu’il faut. Avec lui, rien d’inutile – oule moins possible.

Le roi vit donc très bien le geste qu’ilfallait qu’il vît, et s’écria :

– Tu l’as tué !…

– Non. Mais il en tient. Il a pris lafuite dès que je l’eus touché, et il m’a échappé dans la nuit. Jecrois que, de sitôt, il n’osera revenir rôder dans le chemin de laCorderie.

– À moins qu’il n’y vienne tresser lacorde qui doit le pendre.

Les trois courtisans applaudirent d’un rirebruyant le bon mot du roi ; puis, Loraydan :

– En effet, sire : ce Clother dePonthus, tout gentilhomme qu’il puisse être, doit périr par lechanvre et non par l’acier, car il a insulté le roi.

– C’est vrai, dit Sansac. Il y alèse-majesté.

– Il y a haute trahison, dit Essé.

– Et tu dis, demanda FrançoisIer, qu’il se nomme Clother de Ponthus ?

Loraydan répondit :

– C’est bien son nom : Clother dePonthus.

Le roi François Ierdemanda :

– Ponthus ?… De quellefamille ?… Et tout aussitôt, il ajouta :

– De qui ce Clother est-ilfils ?…

… Il y eut un moment de silence. La nuitparut plus sombre. Il y avait de l’angoisse dans l’air… etcependant, Agnès de Sennecour ne se levait pas de sa tombe pourrépondre à la question du roi…

– Sire, dit Loraydan, Clother est fils dePhilippe, seigneur de Ponthus… la seigneurie de Ponthus est auxabords de Brantôme, près Périgueux.

– Philippe de Ponthus ? fit leroi.

Et il jeta un regard sombre vers l’hôteld’Arronces. Et il murmura un nom. Loraydan acheva :

– Philippe de Ponthus, oui, sire :ce Philippe est mort à la suite d’un duel qui a eu lieu dans leparc d’Arronces et où lui-même tua Maugency.

– Oui bien. Et où tu te battis, toi,contre ce Clother ?

– C’est vrai. J’eusse mieux fait de letuer ce matin-là. Mais lorsqu’il vit tomber son père, il me demandad’arrêter notre combat ; j’y consentis, je m’en repens.

– Non pas. Tu fus généreux, Loraydan.J’aime les gens généreux. La générosité dans le combat est unepreuve de courage. Elle est l’apanage de tout bon gentilhomme.Quant à cet insolent, demain, je donnerai l’ordre au prévôt de lesaisir et d’en faire prompte justice…

– Sire, dit Loraydan, si cela vous agrée,j’irai trouver M. de Croixmart, votre grand-prévôt, etlui fournirai tous les renseignements nécessaires touchant Clotherde Ponthus.

– Je le veux, dit FrançoisIer. Et maintenant, qu’on ne prononce plus devant moi cenom de Ponthus.

Loraydan fut frappé d’étonnement etd’inquiétude. Pourquoi le roi ne voulait-il plus qu’on prononçâtdevant lui le nom de Ponthus ? À cause de ce qui venait de sepasser ? Non, non. Ce ne pouvait être cela.

Pourquoi, pourquoi le roi de France nevoulait-il pas, entendre le nom de Ponthus ?

Pourquoi, en parlant, s’était-il tourné versl’hôtel d’Arronces ?

Pourquoi sa voix, en disant ces mots,était-elle devenue sourde, et si arrière, si triste ?…

Loraydan, Essé, Sansac s’étaient reculés dequelques pas, respectant cette rêverie soudaine du roi. Et FrançoisIer, tournant le dos au logis Turquand, s’était avancévers la grille d’Arronces.

Et si Loraydan avait pu approcher d’assez prèspour écouter ce que murmurait le roi, voici ce qu’il eûtentendu :

– Tu es morte, Agnès ! Morte depuissi longtemps. Et il a suffi de ce nom de Ponthus pour te fairerevivre. Et toujours, tu vis en mon âme, ô toi que j’ai tant aimée.Et je n’arrive pas à te faire mourir dans mon souvenir, ôAgnès ! Pourquoi, du moins, ah ! pourquoi ne m’as-tu paslaissé cet enfant dont j’attendais la venue avec tant d’heureuseimpatience ? Agnès, je te jure que toutes mes promesses je leseusse tenus : l’enfant eût été l’égal des enfants du roi…L’enfant est mort ! Il est mort, Agnès, et ceci est bienétrange : je n’arrive pas plus à oublier la mort de l’enfantque ta propre mort, Agnès ! Même aujourd’hui, je revoisPhilippe de Ponthus que tu m’envoyas. Je l’entends encore medire : « L’enfant est mort, sire, mort avec lamère !… »

Le roi se retourna vers ses trois compagnonsattentifs, muets, étonnés.

Quelques minutes, lentement, s’écoulèrent.

La tête baissée, François Iersongeait… Il songeait ceci :

– Oui, ce fut Philippe de Ponthus quim’annonça la mort de l’enfant. Ce Ponthus ne m’aimait guère. Il futmêlé à toute cette histoire et je ne pus jamais démêler son rôle…N’est-il pas étrange que son fils, à son tour, s’en vienne rôderautour de l’hôtel d’Arronces ?

Les trois courtisans l’entendirent quimurmurait d’indistinctes paroles qu’ils ne purent saisir. Le roidisait :

– N’y pensons plus. Par une heureusecoïncidence, le fils payera pour l’inquiétude et les soupçons quem’inspira le père. Voilà tout. Allons ! fit-ilbrusquement.

– Sire, s’empressa Sansac, nous reprenonsnotre plan contre le logis Turquand ?

Le roi tressaillit, revenu de très loin.

– Le logis Turquand ? fit-il enfrissonnant. Non, non. Pas ce soir… Jamais plus, peut-être !…Il fait très froid aux abords de l’hôtel d’Arronces… entrons,messieurs, rentrons au Louvre !…

Ne pensons plus au logis Turquand…

Loraydan étouffa un rugissement de joiefrénétique. Il renfonça sa dague au fourreau et leva vers le cielétoilé un regard fulgurant d’allégresse.

Une heure plus tard, le roi de France reposaiten son Louvre. Essé, Sansac et Loraydan, qui l’avaient escorté, seséparèrent alors et chacun d’eux reprit le chemin de son logis…Mais le roi, au dernier moment, avait pris Loraydan à part et luiavait dit :

– Je suis content de toi. Je t’ai promisune charge à la cour. Tu l’auras, et si belle que tes bons amis enseront malades. Songe donc à la conquérir par un dernier effort…Cette Léonor d’Ulloa… Il faut que tu l’épouses. Il le faut,Loraydan ! N’oublie pas ce que je t’ai dit : « Tuépouses la noble Espagnole, et c’est pour toi la fortune. Tu nel’épouses pas… et c’est la disgrâce, l’exil… ou un cachot. Va-t’enmaintenant, car je suis fatigué de tous ces soucis d’État… va, etsonge à m’obéir. »

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