Don Juan

Chapitre 38LA DUCHESSE

Don Juan demeura devant le portail de l’hôtelde Runes, regardant la Blonde s’en aller, silhouette d’une maladiveélégance qui semblait à peine toucher terre. Et elle, quand ellefut à dix pas, se retourna pour le voir encore… Voici ce qu’ellevit :

Le noble portail s’ouvrit, une litière,traînée par un vigoureux cheval noir caparaçonné de pourpre, unejolie litière avec des rideaux de soie pourpre frangés et armoriésd’or ; et dans le cadre de ces rideaux d’une chaude etsomptueuse couleur, se montrait une jeune dame, radieuse de sajeunesse fleurie en beauté, vêtue d’un adorable costume de satinbroché sur quoi les pierreries étincelaient ; son sourireexprimait le bonheur d’être riche et belle, l’allégresse d’êtreaimée, la joie de vivre. Dans le moment, donc, où la litièrefranchissait le portail, le cheval, soit qu’il eût pris peur, soitque quelque partie du harnachement mal ajusté l’eût blessé, se mità ruer, puis se cabra, renversa le laquais chamarré qui le tenaiten main, souffla, hennit, s’élança… La dame jeta un cri d’effroi,se renversa sur les coussins, cacha son visage dans ses mains.

Et voici encore ce que vit laribaude :

D’un bond qui révélait l’adresse et l’audace,la souplesse et la force, la plus puissante vitalité, don Juan sejetait à la tête du cheval, se cramponnait solidement aux harnais,et suspendu au-dessus de la chaussée, comprimait d’une main de ferles naseaux de l’animal qui, à demi étouffé, s’arrêta,s’abattit…

La Blonde, défaillante de terreur etd’admiration, eut un soupir qui traduisit et précisa soudain lesentiment éveillé en son âme naïve… Mais voici ce qu’elle vitalors :

La dame, aussitôt la litière arrêtée,s’élançait à terre ; la rude émotion éprouvée, par choc enretour, la faisait vaciller, elle pâlissait, ses yeux se fermaient,elle s’affaissait, elle allait tomber… le sauveur accourait… DonJuan la prenait, la soulevait, l’emportait dans ses bras robustes,et cette vision étrange et charmante s’évanouissait dans l’hôtel deRunes.

La ribaude se détourna, frissonna d’elle nesavait quelle douleur et s’en alla.

Il y eut grand remue-ménage dans l’hôtel, desgens affairés coururent de-ci de-là pour témoigner que la seulepossibilité de la catastrophe évitée les affolait, toute laséquelle des femmes et des suivantes parut éplorée. Don Juan marchadans un cortège de lamentations, de cris, de larmes, il suivit leflot, monta un large escalier, parcourut des appartements fastueux,refusa jusqu’au bout de se dessaisir de son merveilleux fardeau,malgré les objurgations aigres-douces d’une vieille gouvernante,et, parvenu enfin jusque dans la chambre même deMme la duchesse de Runes, déposa doucement dans unfauteuil la jeune femme évanouie, et tout aussitôt mit un genou surle tapis, puis s’inclinant sur la main qu’il saisissait la baisad’un long baiser qui fit tressaillir la jolie duchesse… elle ouvritles yeux et sourit.

– Relevez-vous, monsieur, dit-elle, etfaites-moi la grâce de m’apprendre à qui M. le duc de Runes,mon mari, devra la joie de me revoir vivante…

D’un coup d’œil, la spirituelle Parisienneavait jugé don Juan et que, peut-être, déjà, il attendait trop desa reconnaissance : d’un mot, elle lui enseignait que sapremière pensée allait à son mari. Don Juan avait l’oreille fine.Il entendit parfaitement. Mais il dédaignait les précautionsraisonnables, et comme à son ordinaire se jeta à corps perdu dansla bataille.

– Madame, dit-il, vous voyez devant vousdon Juan Tenorio, gentilhomme espagnol, de la noblesse de Séville,conduit à Paris par son heureuse destinée qui était de vousrencontrer, l’homme le plus fortuné du monde puisqu’il a eu lebonheur d’épargner peut-être une écorchure à ces mains adorables,l’homme aussi, le plus cruellement déçu, puisqu’il apprend àl’instant que celle qu’il adore appartient à un autre.

Et don Juan s’inclina en étouffant un longsoupir.

C’était du plus pur espagnol. Tenorio setrouvait en pleine algarade sévillane. Tout y était : etl’accident évité par sa prompte bravoure, et la belle jeune dameaux yeux encore un peu effrayés, et l’absence du mari, et ladéclaration traditionnelle incluse en une phrase alambiquée… enlui-même, don Juan regretta de n’avoir point amené quelquesguitaristes.

La duchesse de Runes considéra son sauveuravec un ébahissement amusé, puis :

– Mais… vous m’aimez donc,monsieur ?

Don Juan tressaillit de joie. Il n’eût pusouhaiter meilleure réplique à son rôle.

– En doutez-vous ? dit-il. À quoidonc m’a-t-il servi de me morfondre des jours et des jours à laporte de cet hôtel, de vous suivre de loin quand voussortiez ? Il y a une heure encore, lorsque ma constance meconduisit une fois de plus devant cette demeure, j’osais me direque, peut-être, vous aviez enfin daigné apercevoir le respectueuxadorateur qui souhaitait donner sa vie pour un sourire, pour unregard de vous. Je vois qu’il n’en est rien… vous m’apprenez quejamais vous n’avez jeté les yeux sur moi… que vous m’ignorez,madame, et vous me voyez cruellement puni de ma présomption. JuanTenorio, c’est ici la fin du plus beau rêve de ta vie : celleque tu aimes avec tout ce qu’il y a dans ton âme de forces d’amourignore ton existence et ton cœur, puisqu’elle te demande si tul’aimes !…

Le visage de la duchesse de Runes prit cetteexpression de douce gravité qui va si bien aux très jolies femmes,et, se levant, elle tendit sa main à don Juan qui la saisit avectransport.

– Seigneur Juan Tenorio, dit-elle,laissez-moi vous dire que vous avez fait mieux que d’éviter uneécorchure à mes mains. Au vrai, vous m’avez sauvé la vie, et pourcela, bravement et bellement risqué la vôtre. Adélaïde de Runescherchera et, je l’espère, trouvera l’occasion de vous prouver lasincère gratitude dont son cœur est pénétré. Ah ! monsieur, jefrémis à la seule pensée de l’affreuse douleur que la nouvelle dema mort eût apporté à mon bien-aimé duc, et je vous bénis de luiavoir épargné un chagrin qui l’eût tué lui-même…

Et dans le même moment, l’inévitable réactionvenant à se produire, la charmante jeune femme éclata en sanglots.Don Juan demeura interdit. Quoi ! La duchesse de Runes aimaitdonc son duc au point de ne voir dans sa propre mort que la douleurdont eût été frappé le cher mari ! Don Juan se vit tout petit.Il se jugea humilié. Il éprouva la plus furieuse jalousie contrecet homme aimé d’un tel amour par une femme qu’il aimait, lui,depuis dix minutes ! Il vit la duchesse lever les yeux vers unbeau portrait qui, par une coquetterie d’amour exclusif, setrouvait la seule œuvre d’art dont fût ornée cette chambre. Et,dans un costume de cour qui lui seyait à merveille, pourpoint desatin, court manteau de velours, toque à plume blanche, c’était lesouriant portrait d’un gentilhomme jeune et beau, avec unephysionomie de mâle franchise et d’humaine bonté, des yeux lumineuxd’intelligence, le digne époux de cette adorable Adélaïde de Runesqui pleurait doucement en le contemplant. Elle se tourna vers donJuan alors, et continua :

– Le duc de Runes, monsieur, vousaccueillera en frère, quand il saura ce qu’il vous doit. Enattendant qu’il revienne de Chantilly où il se trouve dansl’escorte française de Sa Majesté le roi des Espagnes, son hôtelvous est ouvert. Vous me feriez un infini plaisir en venant, dès cesoir, vous asseoir à ma table.

De cet amour proclamé par don Juan, pas unmot. Tenorio ne pouvait rester sous le coup d’une pareillehumiliation.

– Madame, dit-il, j’ose accepter laprécieuse invitation dont vous m’honorez. Je dois cela à mon pauvrecœur qui, si longtemps, a souffert loin de vous. J’ai si souventrêvé de vous approcher que je me dois à moi-même le dédommagementde pouvoir vous contempler pendant toute une heure en vous disantque je vous aime…

– Seigneur Tenorio, dit la duchesse, onvoit que vous êtes de la noblesse de Séville, la plus galante quisoit au monde. Certes, un Français qui m’eût aimé comme vousprétendez m’aimer, se fût cru, dans l’heure où il venait de mesauver la vie, et justement pour cela, obligé à ne pas me parler deson amour… Mais nos gentilshommes parisiens ont de ces timiditésque ne connaissent point les paladins d’outre-monts.

La leçon était dure ; la duchesse deRunes s’évertua à en atténuer la sévérité par la grâce du sourireet la légère ironie de la voix. Mais elle ignorait à quel obstinéelle avait affaire, et que don Juan professait qu’on doit toutbonnement répéter à une femme « Je vousaime » jusqu’à ce qu’elle ait entendu, et que le momentoù elle entendra viendra sûrement…

– Français ou Espagnol, dit-il, touttémoin de l’aventure vous eût sauvée par courage, par devoir degentilhomme : plus égoïste, moins digne de gratitude, c’estseulement par amour que don Juan Tenorio s’est jeté à la tête devotre cheval, heureux, madame, trop heureux s’il eût péri dansl’affaire, puisqu’il lui était réservé de succomber à la douleur den’être rien pour vous. Du moins me sera-t-il permis d’adoucirl’amertume de mon dernier soupir en attestant le ciel que je meursde vous avoir trop aimée…

Dans le moment où il parlait ainsi, don Juanimagina sa mort. Oui, il se dit vraiment expirer de douleur. Ils’entendit attester le ciel en prononçant le nom chéri d’Adélaïde,et l’amour, un véritable amour surgit en lui, et il pleura devraies larmes sur sa propre misère, et le regard chargé de ceslarmes qu’il leva alors sur la duchesse de Runes fut empreint d’untel désespoir qu’elle en fut toute troublée d’un sentiment fait decompassion et aussi de quelque vanité. Car, à en croire du moins lathéorie de don Juan, il n’y a pas de femme qui n’éprouve de lafierté à inspirer une passion capable d’aller jusqu’au trépas… lemalheur était que ce bon Tenorio n’était nullement mort sinon enimagination, et qu’il n’avait aucune envie de trépasser.

La preuve, c’est que, s’étant présenté le soirdu même jour à l’hôtel de Runes selon l’invitation qui lui en avaitété faite, il fit excellente figure à la table de la duchesse qu’ilémerveilla par son appétit, qu’il étourdit de sa verve et de sonentrain…

Quant à la Blonde, quant à la ribaude ducabaret du Bel-Argent,il va sans dire qu’il n’y pensaitplus.

Et Léonor ? Ah ! pour ce qui est deLéonor… mais nous verrons bien.

Adélaïde de Runes (de la branche cadette de lafamille de Runes) avait épousé son cousin germain Henri-François deRunes : c’était toute son histoire… c’était peu, c’étaitbeaucoup… c’était tout !

Élevés ensemble, Adélaïde et Françoiss’aimaient depuis… autant dire depuis toujours. Depuis deux ansque, sur dispense spéciale, ils avaient pu s’épouser, leur amoursincère, profond, n’avait fait que s’épanouir en charme et enfélicité. Ces deux êtres certainement destinés l’un à l’autre parune admirable concordance de dispositions naturelles et sociales,étaient sûrs de s’aimer toujours ; ils étaient pareils par labeauté, la jeunesse, les aspirations de l’âme, par la même finessed’esprit, la même distinction de goûts, la même éléganced’attitudes morales, la même vitalité de cœur. En vérité, chacund’eux était le parfait miroir où l’autre pouvait se contempler ets’étudier. On dit que ces ressemblances étonnantes sont presquetoujours génératrices d’ennui, de lassitudes prématurées. Laissonsdire les philosophes qui se feraient couper en huit plutôt que dene pas couper en quatre les fils d’or des destinées heureuses, etcontentons-nous d’admirer les beaux spectacles de la nature.Adélaïde et François s’adoraient. Vraiment oui, leur amour était del’adoration. La vie sans Adélaïde eût semblé un non-sens àFrançois ; la vie, sans François, n’eût pas été possible àAdélaïde…

Telle était la jeune femme chez qui don Juan,quinze jours durant, se présenta régulièrement chaque après-midi età la table de laquelle, par cinq fois en cette période, il fut reçuen sauveur, en ami, en frère.

Pour ses quinze visites journalières, don Juanchangea quinze fois d’habillement, et, à chaque nouvellemétamorphose, son costume fut un impeccable chef-d’œuvre de hautgoût, d’opulente simplicité.

Tenorio vivait toutes ses matinées à la grandefriperie de la Halle où il passait en revue, avec sa parfaitescience du vêtement et son coup d’œil infaillible, tout ce que lesboutiques les mieux achalandées pouvaient offrir de plus fastueux,de plus harmonieux et de plus seyant.

De même, il changea quinze fois de monture, età chaque fois, le cheval devant qui le suisse de l’hôtel de Runesouvrit le grand portail à deux battants, fut une bête de prix queplus d’un connaisseur admira au passage.

À chacune de ces visites, don Juan se fitsuivre de deux laquais des mieux équipés et parfaitementstylés : rien qu’à les voir, on devinait que le maître nepouvait être qu’un très haut seigneur.

Dès le premier jour, don Juan avait poussé lahardiesse jusqu’à offrir à la duchesse un beau diamant qui valaitbien cinq ou six mille livres, enchâssé dans une bague d’orcurieusement ouvrée. Il va sans dire qu’elle refusa tout net, etelle ajouta :

– Pardonnez-moi, seigneur Tenorio, maismonsieur le duc et moi, une fois pour toutes nous nous sommespromis de ne jamais porter de bijoux que ceux que nous nous serionsdonnés l’un à l’autre.

– Dès ce soir, donc, je jetterai cettepierre dans la Seine, riposta don Juan. Achetée pour vous, elle nesaurait plus convenir à nulle femme au monde…

Il dit… et, naturellement, garda la bague etle diamant qui, au lieu de descendre au fond de l’eau, s’enallèrent échouer, plus tard, chez quelque revendeur.

Don Juan dépensait sans compter. Mais, pareild’ailleurs à tous les prodigues, il savait calculer sa prodigalitémême. C’est ainsi que, choisissant un nouveau costume, il revendaità perte celui qu’il avait porté la veille, au fripier même quil’habillait de neuf. Pour les chevaux, il employait le mêmeprocédé.

Il résulta de là que, s’étant montré avecquinze habits différents, et pouvant passer pour posséder uneécurie de quinze chevaux, don Juan, au bout de l’aventure, setrouva possesseur d’un unique cheval et du costume qu’il portaitsur lui.

Il n’en fut pas moins établi aux yeux deM. et Mme Grégoire que Juan Tenorio était unseigneur d’une fabuleuse richesse. Plus que jamais, les hôtes de laDevinière furent persuadés qu’ils pouvaient à un tel personnage,ouvrir un crédit sans limites.

Quant aux deux laquais, don Juan les avaitloués pour un mois, laps de temps qu’il avait jugé très suffisantet largement compté pour arriver à la conclusion naturelle etfatale de l’aventure, c’est-à-dire, d’après lui, à la chute de lapauvre duchesse.

Malgré cette espèce d’ordre qu’il mettait àson désordre, et cette astucieuse lésinerie qu’il mettait à saprodigalité, don Juan n’en avait eu pas moins besoin d’uneimportante somme d’argent initiale pour entreprendre sa guerreamoureuse. Ce fut très simplement qu’il résolut ceproblème :

Le jour même où il sauva la duchesse de Runes,entre l’incident que nous avons conté et le dîner auquel il futconvié, il s’en alla, tout affairé, trouver le comte de Loraydanauquel il tint à peu près ce langage :

– Cher ami, vous souhaitez, pour le moinsavec autant d’ardeur que moi-même, que l’enlèvement de Léonord’Ulloa se fasse en toute célérité. Or, une telle entreprise ne vapas sans quelque dépense à laquelle je ne puis faire face, ayantoublié mon escarcelle à Séville. Si donc, d’une part, vous tenez,comme vous me l’avez dit, à ce que je vous débarrasse promptementde la fille du Commandeur, et si, d’autre part, ainsi que vous mel’avez également affirmé, votre bourse est à ma disposition,prêtez-moi sur l’heure les quelque vingt mille livres nécessaires ànotre commun bonheur.

Loraydan, excellent calculateur, trouvapeut-être la somme un peu forte, mais il n’en laissa rien paraîtreet s’exécuta de bonne grâce et « sur l’heure », commedisait Tenorio.

 

Nous arrivons au quinzième jour.

La bizarre jalousie que don Juan, dès lapremière minute, avait éprouvée contre le duc de Runes étaitdevenue une de ces bienheureuses haines d’autant plus tenaces etviolentes qu’elles sont sans motif. Tenorio était jaloux de Runes.Jaloux ? Mais pourquoi diable ? Adélaïde était-elle safemme, à lui, don Juan ? Lui avait-elle fait don de son amour,et Runes intervenait-il comme un importun larron qui, pour unesatisfaction passionnelle, s’en vient troubler le bonheurd’autrui ?

Don Juan n’était pas très éloigné de lecroire, ou, du moins, de le prétendre.

Le plus consciencieusement du monde, donc, ilhaïssait ce pauvre duc de Runes qu’il n’avait jamais vu. Runesétait aimé d’Adélaïde : cela suffisait.

Pendant ces quinze jours, sa passions’exaspéra, il en vint à aimer sincèrement Adélaïde, il en vint àse dire qu’il ne pouvait vivre sans elle… Le quinzième jour, aumatin, il reçut à la Devinière la visite du comte de Loraydan quilui dit en substance :

– L’heure de tenir votre parole estvenue. Voyant que vous aviez d’autres soucis en tête, j’ai moi-mêmetout préparé pour le départ de Léonor d’Ulloa. Des hommes, uncarrosse : tout est prêt. Demain soir, vers onze heures, lemoment sera propice. À vous d’agir. Au cas où vous resteriezinactif, mon cher seigneur, je croirais que vous vous êtes moqué demoi, et de Léonor, et du Commandeur, et du roi, de tous, c’esttrop !

– Trop ! Beaucoup trop !s’écria don Juan. Mais trop n’est pas encore assez. Si mon pauvreCorentin était là, il vous dirait que j’ai accoutumé de me moquerde Dieu et du diable et de moi-même. Pourtant nul ne pourra direque Juan Tenorio se soit moqué de sa propre parole d’honneur. Soyeztranquille. Votre colère, et celle de votre roi, et celle de tousles sbires de Paris, je m’en moque, cher seigneur. Mais parce queje vous l’ai promis, le départ de Léonor se fera demain, à l’heureque vous dites.

Et demeuré seul :

– Par le Dieu vivant, comment ai-je puoublier que j’aime Léonor ? Ah ! Léonor cruelle, il estbien vrai que mon cœur… Oui, mais j’aime Adélaïde. Si j’en crois cedigne comte, demain, je dois quitter Paris. Je n’ai donc plus quecette journée pour venir à bout d’Adélaïde. Eh bien, soit : cesoir, tout sera fini.

Le soir venu, il se rendit à l’hôtel de Runes,où il était attendu à la table de la duchesse.

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