Don Juan

Chapitre 11LE ROI

Entré dans la cour de son hôtel, le comte deLoraydan appela son valet qui accourut :

– Brisard, demain matin, tu te rendraschez maître Turquand, et aideras son serviteur à transporter icidix sacs. Sois armé : chacun de ces sacs contiendra dix millelivres en or…

Brisard s’inclina avec une stoïqueindifférence : quelle que fût la passagère opulence de sonmaître, il savait qu’il n’en aurait pas miette ; quelle quefût, d’ailleurs, la misère du comte, ses gages lui étaient payésavec une rigoureuse exactitude. Joie ou souffrance, confiance oucrainte, tout signe de sentiment lui était interdit. C’était unemachine à exécuter des ordres. Il était dressé sans qu’il lui fûtpermis de laisser seulement supposer qu’il était une machinepensante. Et l’était-il ?…

Raide et figée, d’une voix où il lui étaitdéfendu de mettre la moindre intonation, la machineannonça :

– Deux gentilshommes viennent d’arriver àl’instant, et attendent M. le comte dans la salle desarmes.

– Qui sont-ils ? demanda Loraydan. –Sansac et Essé, pensa-t-il. Ils sont bien pressés, les chersamis ! les dignes valets de ce rufian de roi !

– Ce sont, répondit placidement Brisard,ce sont M. de Maugency et M. le roi…

– Le roi !…

Le grand seigneur se rua, bondit, se précipitadans la salle où se trouvait son maître, avec toutes les marques dela surprise, de la confusion, de la joie, du bonheur, del’affection, du dévouement, s’élança vers François Ier,assis dans un grand fauteuil armorié, se prosterna à demi, et,emporté par la puissante émotion qui lui faisait oublier touteétiquette, d’un accent de sensibilité débordée de son cœur fidèle,suffoqué, il bégaya :

– Oh ! sire !… Oh !sire !… Jamais je ne me pardonnerai de n’avoir pas étélà !… Oh ! pardon, pardon ! J’ai osé parler sansêtre interrogé par mon roi !…

– Eh ! dit gaiement FrançoisIer, comprends donc qu’il n’y a pas de roi ici !…et tu es chez toi ?

– Chez vous, sire, je suis chezvous ! car tout ici vous appartient…

– Allons, c’est bien… dis bonjour àMaugency, puis tu me raconteras ton voyage.

Loraydan se jeta dans les bras de Maugency,gentilhomme très distingué de physionomie et d’allure, qui reçutassez froidement les démonstrations du comte.

François Ier était fort simplementvêtu d’un drap des Flandres de couleur sombre, qu’il portait avectoute l’élégance native des Valois. Il avait cette figure blafardeet fatiguée que lui donnaient les excès, mais au total, il semblaitjouir d’une bonne santé ; en tout cas,Mme Ferron n’avait pas encore paru dans cetteexistence ; le roi n’était pas encore cet être luttant contrel’effroyable et inguérissable mal qui devait l’emporter huit ansplus tard, tel que nous l’avons présenté dans un autre ouvrage.Quant à sa visite au comte de Loraydan, il était coutumier du fait.Souvent, il lui arrivait d’aller surprendre un de ses gentilshommesfavoris et de lui dire : « Allons courir les rues deParis »…

– Eh bien, qu’as-tu fait depuis tondépart ?

– Sire, dit Loraydan, ainsi que VotreMajesté m’avait fait l’honneur de me le demander, j’ai accompagnéjusqu’à Angoulême les princes et le connétable, mais je me suisattaché à la personne de M. d’Ulloa. À Angoulême, j’ai quittéle seigneur espagnol qui, avec l’escorte des princes, a continué saroute vers la Bidassoa. Rentré ce jourd’hui même, je me préparais àme rendre au Louvre… C’est tout, sire.

François Ier interrogea le comte duregard. Loraydan eut un geste évasif… Maugency se recula.

– Tu peux parler devant Roland, dit leroi en ramenant le gentilhomme d’un signe bienveillant.

– En ce cas, reprit Loraydan, selon lesinstructions que j’ai reçues de Votre Majesté, je dirai que j’aitout mis en œuvre pour gagner la confiance et même l’affection deM. le Commandeur d’Ulloa.

– As-tu réussi ? demanda vivementFrançois Ier.

– Au delà de mon espoir, sire. Et à telpoint que ce digne seigneur m’a proposé d’aller m’établir en sacommanderie de Séville. J’ai donc mis à profit cette estime quim’était témoignée pour essayer de décider M. d’Ulloa àintervenir auprès de Sa Majesté le roi des Espagnes dans le sensque vous m’aviez indiqué.

– As-tu traité la question duMilanais ?

– Oui, sire. Et tous les jours, j’aientretenu le Commandeur du grand désir de Votre Majesté de rentreren possession de ce duché. Selon vos ordres, je lui ai laisséentendre d’abord qu’une paix définitive ne serait qu’à ce prix, etensuite que votre royale reconnaissance serait sans bornes enversqui déciderait l’empereur à cet acte de justice.

– Eh bien ? fit le roi qui écoutaitavec une attention soutenue.

– Eh bien, sire, ces vieux hidalgos sontfins comme des renards. M. d’Ulloa ne m’a donné que desassurances générales, sans entrer dans le positif. Il m’a comblédes marques de son affection, mais n’a rien promis de précis…

Le roi se leva et commença dans la salle unepromenade agitée.

– Je lui ai donné l’hôtel d’Arronces,dit-il, je lui en ai expédié les lettres de donation. Mais je feraibien plus s’il veut parler à l’empereur avec la fermeté nécessaire.Il faut le décider, Loraydan, il le faut ! Je sais quelle estsa grande influence sur l’esprit de Charles. S’il le veutloyalement, le Milanais me reviendra. Le Milanais doit me revenir.Mon honneur y est engagé. Quoi ! Tu n’as pu obtenir unmot ?…

– Sire, dit Loraydan, vous m’aviez donnél’ordre de n’aller pas plus loin qu’Angoulême. Je crois que sij’étais resté huit jours de plus auprès de M. d’Ulloa,j’aurais fini par le décider.

– Rejoins-le, Loraydan, rejoins-le !Parle-lui ! Promets-lui ce qu’il voudra demander. J’ysouscris. Il faut que l’empereur soit prêt à me rendre le Milanaisquand il arrivera à Paris !

– Si Votre Majesté le veut, je repartiraidemain matin.

– Non ! repose-toi trois jours. Maispas plus. Puis, tu gagneras Poitiers et tu y attendras l’arrivée del’empereur. De Poitiers à Paris, tu auras tout le temps voulu pourachever ce que tu as commencé. Et songe que toi-même… je ne t’aijamais rien donné parce que je te sais riche…

– Oh ! sire, ma fortune ne dépassepas deux millions !… Mais elle m’est suffisante, et je nedemande à Votre Majesté que la gloire de la servir…

– Oui, je sais ton dévouement, tondésintéressement. Deux millions ! Je te savais riche, mais pasà ce point. N’importe, si tu réussis, Loraydan, je te donne, à lacour, la charge que tu demanderas, aussi importante qu’elle puisseêtre…

Le comte de Loraydan se courba, autant pourremercier que pour cacher sa joie terrible.

– La fortune ! rugit-il en lui-même.Est-ce enfin la fortune !… Les millions de Bérengère !…Une charge à la cour !… Je deviens l’un des rois de Paris…

– Donc, continua François Ier,tu repars dans trois jours, et vas t’embusquer à Poitiers pourachever la séduction de ce vieux fou. Ha ! ajouta-t-il enreprenant sa gaîté, il fallait voir, au Louvre, ses airseffarouchés, à cause de cette pauvre duchesse (Anne de Pisseleu,duchesse d’Étampes, maîtresse de François Ier. Le royaladultère était officiel et installé au Louvre. Nul n’y voyaitmatière à scandale)… n’est-ce pas, Maugency ?

– J’avoue, dit le gentilhomme, quel’attitude de M. d’Ulloa ne m’a pas donné à rire.

– Oh ! toi, tu es pour la vertu, ettu es de l’ancien temps. Soyons jeune, mort diable ! et vivonsla vie ! Tu vieillis, Maugency, tu vieillis… au fait, quel âgeas-tu ?

– Quarante-cinq ans, Sire : c’est dela jeunesse, puisque c’est l’âge même de Votre Majesté !

– Bon ! À ton compte, j’auraisquarante-cinq ans ? Ce n’est pas possible !… Mais voilàassez parlé de futiles affaires. Songeons un peu à la chosesérieuse entre toutes… au plaisir ! Je vous emmène tous lesdeux.

– Où allons-nous, sire ?

– Près d’ici. Et d’abord, à l’hôteld’Arronces. Depuis que je l’ai donné au Commandeur d’Ulloa,j’éprouve je ne sais quel désir de le revoir… j’y ai laissé un peude ma jeunesse… tu en étais, Maugency… tu te souviens ?

– Oui, sire. C’est là qu’est morte lapauvre Agnès de Sennecour…

– Allons ! dit brusquement leroi.

– À l’hôtel d’Arronces ! rêvaLoraydan. Je verrai la maison où dort Bérengère !…

Les trois gentilshommes sortirent de l’hôtelLoraydan. Le ciel était constellé et la nuit en était confusémentéclairée. Il n’était guère que neuf heures. Mais le chemin de laCorderie était désert…

Comme ils approchaient, ils virent deux hommesimmobiles, accotés à la grille que nous avons signalée.

– Deux truands ! dit le comte deLoraydan.

– Non, fit Maugency, de qui la vue étaitperçante, deux gentilshommes. L’un d’eux, à sa tournure, me paraîtjeune. L’autre peut avoir mon âge.

– Que font-ils là ? pensafurieusement Loraydan. Oui, je vois. L’un de ces deux misérablesest jeune. C’est pour Bérengère qu’il est venu ! Enfer !Qui sait si… Holà, messieurs !… cria-t-il.

Les deux inconnus tressaillirent et semblèrentapercevoir alors seulement les trois gentilshommes arrêtés àquelques pas de la grille.

– Que désirez-vous, messieurs ?demanda poliment le plus âgé.

– Nous désirons que vous vous enalliez ! répondit Loraydan.

– Oh !… Et pourquoi ?…

– Parce que vous nous gênez !

– Loraydan ! Loraydan ! murmuraMaugency.

Le comte frissonna. La jalousie le mordait aucœur. Un flot de sang monta à sa tête. L’insulte jaillit.

– Eh ! ne vois-tu pas que ce sontici deux nocturnes coupe-jarrets !

– Vous dites ? demanda une voixcinglante, et le plus jeune des inconnus se dressa devantLoraydan.

– Je dis, bégaya le comte, je dis qu’àdes drôles de votre espèce…

Il n’acheva pas. La main du jeune homme seleva, partit, s’abattit, le soufflet claqua. Au même instant, lesépées sortirent des fourreaux, Loraydan, râlant de convulsivesparoles de honte et de rage, l’autre, calme, ramassé, prêt à lariposte… Maugency, d’un geste, écarta les rapières, se plaça entredeux adversaires :

– Comte, je prends pour moi la moitié del’outrage, mais j’aime à voir au soleil le sang que je répands. Sices messieurs nous disent qui ils sont, demain matin, ici même…

– Oui ! oui ! Demainmatin ! Au grand jour ! gronda Loraydan. Si Bérengère leconnaît, songea-t-il, si elle l’aime… elle verra ! oui !elle verra comment meurent ceux qui se placent sur monchemin ! Malheur à lui ! Et malheur à elle !…

Le roi s’était reculé et assistait impassibleà cette scène. Maugency continua avec fermeté :

– Messieurs, je suis le baron Roland deMaugency, et voici le comte Amauri de Loraydan. Et vous ?

– Mon nom est Philippe de Ponthus, ditfroidement le plus âgé des inconnus, et voici mon fils :Clother, sire de Ponthus.

– Ponthus ? tressaillitMaugency.

– Ponthus. Je vous connais, Maugency. Etvous me connaissez. Tous deux, ici, jadis, mais pour des besognesdifférentes, nous nous rencontrâmes près de celle qui mourut en cethôtel. Il paraît que notre destinée était de nous battre encore auxabords de l’hôtel d’Arronces…

– Monsieur de Ponthus, laissons le passé.Je vous tiens pour un loyal gentilhomme. Il me suffira donc quevous acceptiez de vous trouver devant cette grille demainmatin.

– Nous acceptons !… Nous serons icià huit heures du matin… Cela vous convient-il ?

– L’heure est excellente. Je vous auraipour adversaire. Et mon ami Loraydan aura l’honneur de se mesureravec Monsieur votre fils. Nous aurons, n’est-ce pas, rapière etmiséricorde ?

– À merveille. Bonsoir, messieurs, et àdemain huit heures !

Philippe et Clother de Ponthus saluèrent et seretirèrent. Bientôt, leurs deux ombres s’évanouirent dans la nuit.Loraydan mâchonnait de sourdes insultes. Roland de Maugency,pensif, baissait la tête.

– Je ne savais pas, murmurait-il, je nesavais pas que Philippe de Ponthus eût un fils…

Le roi se rapprocha et le toucha à l’épaule.Maugency eut un violent sursaut.

– Voilà une rencontre, dit FrançoisIer en riant. N’est-ce pas ce Ponthus qui, un jour,derrière cet hôtel…

– Oui, sire… Il y eut coup fourré. Nousnous touchâmes et tombâmes ensemble. Il y a de cela vingt anspassé, continua Maugency rêveur. C’était la veille même de la mortd’Agnès de Sennecour…

Loraydan, tourné vers le logis Turquand qu’ilcontemplait ardemment et dont il se rapprochait peu à peu, neprêtait aucune attention à ces paroles et même ne les entendaitpas. Le roi était placé près de la grille, et d’une voixbouleversée par l’émotion :

– Voici donc l’hôtel d’Arronces !…Demeure bénie, combien douces furent les heures que je passai souston toit !… Vieux tilleuls, je vous reconnais, et il me sembleque je vois encore ma chère Agnès se promener lentement sous vosombrages. Ah ! jeunesse, ô ma jeunesse, où êtes-vous ?Heures de charme et de poésie, pourquoi, si tôt, vous êtes-vousenvolées ?… Hélas ! Je te regarde, antique hôtel, je teregarde avec les mêmes yeux que j’avais alors, et je ne vois plusqu’un fantôme blanc qui me dit : « Sire, vous m’aveztrompée, et j’en meurs ! »

– Les dernières paroles d’Agnès !murmura sourdement Maugency.

– Oui. Ses dernières paroles. Mais, cherMaugency, pouvais-je lui dire que j’étais le roi ?Réponds ! Qu’aurais-tu fait à ma place ? Devais-je doncmourir d’amour ou l’épouser ? Le roi de France ne pouvaitépouser Agnès de Sennecour. Il fallait donc bien que je me donnasseà elle pour un gentilhomme dont toute la fortune consistait en cethôtel d’Arronces. Ainsi, elle put m’écouter ! Ainsi, elle putme croire quand je lui jurais que je la conduirais auxautels ! Ainsi, elle put m’aimer !…

– Et quand elle apprit que vous étiez leroi, son cœur se brisa !… « Sire, vous m’avez trompée, etj’en meurs ! »

– Tais-toi, Maugency, tais-toi, ditFrançois Ier. C’est mon remords, j’y songe parfoisjusque dans nos fêtes du Louvre… C’est étrange… J’ai eu bien desmaîtresses. Quand il a fallu les quitter, les unes en ont ri,d’autres en sont mortes. C’est la loi, Maugency, la triste loi del’amour… Eh bien, tous ces souvenirs me laissent indifférent… maisje ne puis songer à Agnès sans me sentir frissonner…Pourquoi ?

François Ier appuya son frontbrûlant au fer de la grille, et à voix basse, murmura :

– Peut-être est-ce parce que la mortd’Agnès tua deux êtres… elle… et l’enfant qu’elle portait dans sonsein…

Une fois encore, Maugency tressaillitviolemment. Une fois encore, il songea :

– Je ne savais pas que Philippe dePonthus eût un fils !…

Le roi restait appuyé aux fers de la grille.Quelques larmes roulèrent sur ses joues. D’un accent assourdi, ilcontinuait :

– Cet enfant allait naître… Il s’enfallait de moins d’un mois… Avec quelle impatience j’attendais savenue !… Fille ou garçon, je l’eusse aimé… je l’aimaisdéjà !… Je lui eusse fait un sort royal, je l’eusse élevé auxmarches du trône… et Agnès m’eut pardonné mon mensonge… Ce fut unjour affreux que celui où je revins la voir après cette absence dequinze jours… Elle était dans son lit, mourante… Elle me ditqu’elle savait qui j’étais… « Sire, vous m’avez trompée, etj’en meurs ! » Le lendemain, elle n’était plus !…elle emportait avec elle dans la tombe cet enfant que j’eusse tantaimé !…

– Oh ! songea Maugency, enpâlissant. Qui m’envoie cette étrange pensée ?… Oh ! quiprouve que l’enfant n’est pas venu au monde avant la mort de lamère !… Oh ! il faut que demain, pas plus tard quedemain, je parle de cela au roi !… Je ne savais pas quePonthus eût un fils !… répéta-t-il pour la troisième fois.

Peu à peu, le roi s’était tourné vers le logisTurquand.

Loraydan, alors, se rapprocha de lui.

– Mes chers amis, reprit FrançoisIer, les roses croissent sur les tombes, la vie triomphede la mort… Depuis dix ans, c’est la quatrième fois que je viensici. Coïncidence voulue par le destin d’amour : c’est envenant pleurer sur le souvenir d’Agnès que j’ai vu celle qui,maintenant, occupe toutes mes pensées…

Loraydan tressaillit.

Maugency haussa imperceptiblement lesépaules.

– J’aime ! j’aime encore !J’aime comme jamais je n’ai aimé. Mes amis, mes chers amis, quandvous aurez vu cette beauté délicate, ce charme virginal, cettegrâce timide, vous comprendrez que j’aie donné mon cœur à celle quidort là… dans ce logis…

Loraydan chancela, frappé de vertige. Ilbalbutia :

– Quoi, sire !… Dans celogis !… Dans le logis Turquand !…

– Oui, dit François Ier d’unaccent passionné. C’est là !… Elle se nomme Bérengère…

Une effroyable imprécation retentit dans lecœur de Loraydan et vint expirer sur ses lèvres livides. Uninstant, il eut la vision de sa dague arrachée du fourreau etplantée dans la poitrine du roi.

– Cette perle fine est à moi !reprenait François Ier, gaiement. Pour la conquérir,j’ai un plan de bataille. Nous l’exécuterons à ton retour dePoitiers, Loraydan.

– À mon retour ! fit machinalementle comte, sans savoir ce qu’il disait.

– Oui. Pour ces amoureuses expéditions,il me faut de la tranquillité d’esprit. J’attendrai donc que tusois revenu. J’ai déjà gagné la femme qui veille sur cet ange. Il ya un barbon de père ; nous en viendrons à bout. Moi, vousdeux, Sansac et Essé ; nous serons cinq. D’ici là, Bérengèrem’aura remarqué, m’aura vu rôder sur ce chemin, j’aurai pu luiparler sans doute… Elle m’aimera peut-être…

Loraydan éclata de rire : ce futterrible…

– Elle vous aimera peut-être… mais… sielle ne vous aime pas ?…

– Je l’aime, moi ! Cela suffit. Sielle m’aime, elle me suivra de plein gré.

Loraydan sentait sa raison lui échapper. Ilfit un effort suprême et râla :

– Et si elle ne vous aime pas ?…

– Eh bien, je l’enlèverai ! Et jesuis sûr de réussir, puisque tu m’aideras, Loraydan !…

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