Du Vieillard qui se marie àcontretemps.
Un Homme ne songea point à se marier tantqu’il fut dans l’âge d’y penser. Pendant qu’il pouvait plaire,personne ne lui plut ; mais lorsque, devenu vieux, il se vit,par le nombre de ses ans, à charge à toutes les femmes, il vouluten prendre une. Enfin, comme il était presque décrépit, il fitchoix d’une jeune beauté. Le Barbon fit si bien valoir ses grandsbiens, et fit à la belle des avantages si considérables, qu’il lafit consentir à lui donner la main, et l’épousa, mais il ne tardaguère à s’en repentir. À peine eut-il prononcé le oui qu’ilreconnut la faute qu’il venait de faire. – Hélas,s’écriait-il tout glacé, devais-je m’embarrasser d’une chose quim’est à présent si inutile, moi qui n’ai jamais voulu m’en chargerdans un temps où elle me convenait ? –