Je dis non

Chapitre 4DANS LA CHAMBRE

Une femme d’âge mûr et d’aspect fortconvenable était assise au chevet du lit. Se levant poliment, elleadressa la parole à Émily avec un mélange de chagrin et deconfusion.

« Ce n’est pas ma faute, madame, simistress Rook vous reçoit dans l’état où elle est ; il m’estdéfendu de la contrarier. »

Et, se mettant de côté, elle laissa voirmistress Rook, le buste soutenu par de nombreux oreillers et latête cachée sous un voile.

Émily tressaillit d’effroi.

« La figure est-ellemutilée ? » demanda-t-elle.

Ce fut mistress Rook elle-même qui répondit.Sa voix était basse et faible, mais elle parlait toujours avec laprécipitation nerveuse qui avait frappé Alban Morris le jour oùelle lui avait demandé son chemin pour aller à Netherwoods.

« Non, mutilée n’est pas le mot ;mais, même sur son lit de mort, on peut bien avoir quelque soucid’être un peu présentable. Grâce à l’eau qu’on m’a jetée sottementà la figure, soi-disant pour me faire revenir, je suis à fairepeur, et je n’ai pas mes ustensiles de toilette sous la main pourme rafistoler. Veuillez excuser mon voile. »

Émily se rappela les joues fardées et lescheveux teints qui avaient attiré son attention lors de leurpremière rencontre. De toutes les faiblesses humaines, la vanitéest celle qui a la vie la plus dure ; la place qu’elleoccupait dans le cœur de la malade n’était pas même amoindrie parl’approche de la mort.

Au moment de sortir, la maîtresse de la maisons’arrêta.

« Que dirai-je au clergyman s’il seprésente ? »

Mistress Rook leva solennellement la main.

« Dites-lui qu’une pécheresse mourante vaexpier sa faute. Dites-lui que cette jeune dame m’a été envoyée parun décret de la Providence. Qu’aucune créature humaine ne sepermette de nous déranger ! »

Sa main retomba lourdement sur le lit.

« Sommes-nous bien seules ?demanda-t-elle à Émily.

– Toutes seules. Pourquoi vous êtes-vousécriée pendant que j’étais à la porte ?

– Non, vous ne devez pas me rappelerça ! dit mistress Rook. Il faut que je redevienne calme.Restez tranquille. Laissez-moi penser. »

En même temps qu’elle reprenait possessiond’elle-même, elle retrouvait à disserter longuement sur sa proprepersonne le plaisir qui la caractérisait.

« Vous m’excuserez, si je fais preuve desentiments religieux. Mes chers parents étaient des gensexemplaires, et j’ai été élevée avec grand soin. Êtes-vouspieuse ? Espérons-le. »

La mémoire d’Émily évoqua de nouveau le passé,l’époque où elle songeait à devenir le secrétaire de sir JervisRedwood et où mistress Rook était venue la chercher à la pension.La misérable créature avait parfaitement oublié à quelleintempérance de langage elle s’était abandonnée, après avoirabsorbé jusqu’à la dernière goutte une bouteille de l’excellent vinde miss Ladd. Tout comme elle professait maintenant la piété, elles’était vantée alors de ne plus croire à rien et avait affirmé queses opinions de libre-penseuse étaient le résultat logique etinévitable d’un mariage mal assorti. Mais, au moment du danger,elle reniait ses fanfaronnades. Écrasée sous la terreur de la mort,sa nature se montrait sous ses vraies couleurs. L’éducationpremière, insolemment raillée tant qu’avaient duré la force et lasanté, reprenait son empire. Mistress Rook parlait en termestouchants de son exemplaire famille ; elle exhibait avecostentation ses croyances religieuses, parce qu’elle gisait sur unlit d’agonie.

« Vous ai-je dit, reprit-elle, que jesuis une malheureuse pécheresse ? »

Émily se sentait à bout de patience.

« Dites cela au prêtre, et non à moi.

– Oh ! mais il faut que je le dise àtous, à vous surtout : je ne suis qu’une pécheresse !Laissez-moi vous en donner la preuve, poursuivit mistress Rook quisavourait le plaisir de la confession. J’avais l’habitude de boire,et, dame ! je n’avais plus ni frein ni règle quand les accèsme prenaient… Comme tous les gens gris, je bavardais à tort et àtravers. Nous avons pensé à ça, mon vieux et moi, lorsque sirJervis Redwood nous a pris à son service. Miss Redwood voulait nousinstaller dans une chambre voisine de la sienne. Il n’y fallait passonger : j’aurais pu parler de l’assassinat, et elle m’auraitentendue. Mais remarquez une chose bien curieuse : Quoi que jepusse dire si par hasard j’avais un verre ou deux de trop dans latête, pas un mot ayant rapport au portefeuille ne m’a jamaiséchappé. Vous me direz : « Qu’est-ce que vous ensavez ? » Ma chère, si ça m’était arrivé, je l’auraisappris par mon mari ; or il n’est pas plus avancé que vouslà-dessus. « Combien merveilleux les mouvements de l’âmehumaine ! » comme dit le poète, et « la boisson noiele souci », assure le proverbe. Mais la boisson peut-elle vousdélivrer de la peur ? Je crois que si j’avais lâché un seulmot du portefeuille, ça m’aurait dégrisée du coup. Qu’endites-vous ? N’est-ce pas bien étonnant ? »

Jusque-là Émily avait écouté en silence ceverbiage incohérent, dans l’espoir qu’elle y trouverait lesrenseignements qui pourraient être refusés à des questions directeset précises. Mais il lui était impossible de laisser tomber sans larelever l’allusion au portefeuille.

Cependant, comme elle voyait la maladehaletante et épuisée, elle lui donna le temps de se remettre et nel’interrogea qu’après une pause de quelques minutes.

« Ce portefeuille, savez-vous à qui ilappartenait ?

– Attendez, répondit mistress Rook.Chaque chose à son temps, c’est ma devise. Il ne faut pas que jecommence par le portefeuille. Pourquoi donc en ai-je parlé ?Est-ce que ce voile que j’ai sur la figure m’embrouillerait lesidées ? Je m’en vais l’ôter. Mais auparavant il faut que vousme promettiez solennellement de ne pas me regarder… Commentpourrais-je parler du meurtre – le meurtre fait partie de maconfession – avec cette dentelle qui me chatouilleindignement ?… Tournez-moi le dos. Là, merci !Maintenant, le voici enlevé. Ouf ! l’air rafraîchit, je saisce que je pense… Bonté divine ! je l’ai oublié, lui !… Etaprès la frayeur qu’il vient de me faire !… L’avez-vous vu…sur le palier ?

– De qui parlez-vous ? »

La voix faible de mistress Rook s’affaiblitencore.

« Venez plus près… Il faut se murmurercela à l’oreille. »

Elle poursuivit :

« De qui je parlais ? Mais duvoyageur qui dormait dans l’autre lit, du voyageur qui a égorgé lavictime ! Il a pris pour ça son propre rasoir ! Au petitmatin, quand je regardais par le carreau, il avait déjà décampé…Oh ! soyez sans crainte, je viens de dire à Rook d’avoir l’œilsur lui en bas. Vous ne pouvez vous imaginer à quel point mon mariest idiot ! Il prétend que je ne peux pas avoir reconnul’homme, puisque je ne l’ai pas vu. Il existe pourtant quelquechose comme les oreilles, à défaut des yeux. J’ai entendu,clairement entendu ! Non ! non ! je ne me trompepas. »

Émily sentit un frisson glacé la parcourir dela tête aux pieds.

« Qu’est-ce que vous avezentendu ?

– Sa voix. Je jurerais devant tous lesjuges de l’Angleterre de le reconnaître à sa voix. »

Émily s’était brusquement retournée ;muette d’horreur, elle contemplait la femme à qui elle devait unetelle révélation.

« Vous manquez à votre promesse !glapit mistress Rook ; jeune fille, vous osez manquer à votrepromesse ! »

D’un geste irrité, elle s’enveloppa de nouveaudu voile.

Mais si rapide qu’eût été l’apparition, la vuede sa figure avait suffi à remettre Émily d’une première et tropvive impression. Ces yeux égarés, rendus plus égarés encore par lestaches rouges mal essuyées qui marbraient les joues ; cescheveux en désordre, où de vilaines mèches grises tranchaient surcelles qui étaient plus solidement teintes, cet ensemble, qui eûtété grotesque en toute autre circonstance, ne fit cette fois querappeler à Émily l’avertissement de M. Rook ; il l’avaitprévenue de se tenir en garde contre ce que lui raconterait safemme.

La jeune fille s’éloigna du lit, toute fâchéecontre elle-même : pendant une minute sa confiance en Mirabelavait été ébranlée par les paroles d’une femme endémence !

« Veuillez me pardonner, dit-elle àmistress Rook ; ce n’est pas volontairement que je vous aimanqué de parole ; mais vous m’aviez fait peur. »

Mistress Rook se mit à pleurer.

« J’ai été une belle femme dans montemps ! je le serais encore si ces rustauds ne m’avaient pasabîmée ! Oh ! que je me sens faible ! Où est mapotion ? »

Il y avait une fiole sur la table et Émilyadministra à la malade la dose prescrite par l’étiquette.

« Je suis une personne extraordinaire,reprit mistress Rook subitement ranimée. Mon énergie a toujoursfait l’admiration de ceux qui me connaissent ; mais, en cemoment, j’ai l’esprit, comment dirai-je ?… un peu étourdi.Dieu ait pitié de ma pauvre âme ! Aidez-moi !

– Comment puis-je vous aider ?

– Je voudrais me souvenir. Il est arrivéquelque chose cet été quand nous causions ensemble à Netherwoods,quand cet impudent professeur laissait voir si insolemment qu’il mesoupçonnait. Seigneur ! en le voyant plus tard chez sirJervis, tout mon sang n’a fait qu’un tour ! Vous avez bien vu,n’est-ce pas, qu’il me soupçonnait ? Comment s’y est-il prisdéjà pour me mettre dedans ?

– Il vous a montré mon médaillon.

– Ah ! oui, s’écria mistress Rook,cet affreux souvenir d’anniversaire ! »

Elle garda un instant le silence, regardantÉmily d’un air de commisération.

« Ah ! pauvre innocente !reprit-elle, j’ai quelque chose de terrible à vousraconter. »

Les façons prétentieuses de cette femmecommençaient à lasser Émily.

« Ne me racontez rien, dit-elle ;j’en sais plus que vous ne supposez. Je sais tout ce que j’ignoraisquand vous avez tenu mon médaillon. »

Mistress Rook s’offensa d’être ainsiinterrompue.

« Si bien renseignée que vous soyez, il ya pourtant une chose que vous ne savez pas. Vous me demandiez toutà l’heure à qui appartenait le portefeuille ? À votre père, niplus ni moins !… Qu’est-ce que vous avez ? Vouspleurez ? »

Émily pensait à son père. Ce portefeuilleétait un présent d’elle, le dernier qu’elle lui eût fait.

« Est-il perdu ? demanda-t-elletristement.

– Non, il n’est pas perdu. Vous en aurezdes nouvelles tout à l’heure. Allons ! séchez vos yeux, vousallez entendre parler de choses intéressantes, de choses d’amour.Il s’agit de mes amours à moi, ma chère. Pourquoi pas ? Je nesuis pas la première jolie femme, liée à un vieux mari, qui aitpris un amant.

– Eh ! malheureuse, quem’importe !

– Il vous importe énormément,impertinente que vous êtes ! Mon amant ne valait pas mieux quele reste des hommes. Il aimait à parier aux courses, et il perdait.Il s’en ouvrit à moi le jour de l’arrivée de votre père :« Si je ne trouve pas d’argent pour payer mes dettes, jepartirai pour l’Amérique et ce sera un éternel adieu. »J’étais folle, je l’adorais et ça me brisait le cœur de l’entendreparler d’adieux. Je lui dis : « Au cas où je vousprocurerais, et au delà, l’argent qu’il vous faut, m’emmènerez-vouspartout où vous irez ? » Naturellement, il m’a réponduoui. Puisque vous êtes au courant des faits, je suppose que vousconnaissez l’enquête faite par le coroner et le jury dans notrevieille maison ? Quels idiots ! Ils ont cru que jedormais pendant la nuit du meurtre ! Je n’avais pas fermé lesyeux. J’étais si malheureuse, si tentée !

– Tentée ? par quoi ?

– Croyez-vous donc que j’avais del’argent de reste ? Ce qui me tentait, c’était le portefeuillede votre père. Je l’avais vu ouvert, il était plein debanknotes ! Quelle puissance invincible que l’amour !L’avez-vous éprouvé vous-même ? »

L’indignation d’Émily ne put se contenir.

« N’avez-vous aucun sentiment de pudeur,même sur votre lit de mort ? »

Mistress Rook, oubliant complètement sa piété,retrouva toute son effronterie native.

« Soyez tranquille, petite tête chaude,votre tour viendra, et alors vous verrez, vous m’en direz desnouvelles ! Mais c’est vrai que je m’écarte de mon sujet, jene me mets pas en harmonie avec la gravité de la situation. Àpropos, avez-vous remarqué la pureté de mon langage ? Je doiscela à ma mère, une femme très distinguée, qui s’était mariéeau-dessous de son rang. Mon grand-père maternel était un gentleman.Où en étais-je ?… Ah ! m’y voici. Il y a un moment,pendant cette affreuse nuit, où il ne m’a plus été possible derester au lit. Le portefeuille ! je ne pensais qu’à cediabolique portefeuille bourré de banknotes. Mon mari dormait commeune souche. Je pris une chaise et je grimpai dessus pour regarderpar le carreau placé au-dessus de la porte. Votre père n’était pascouché. Il se promenait de long en large… Quoi ?… vousdites ?… S’il était agité ?… Je n’y ai pas faitattention. Je ne sais pas non plus si l’autre voyageur étaitéveillé ou endormi. Je ne voyais rien, rien que le portefeuille, àmoitié caché par l’oreiller. Votre père se promenait toujours. Jeme dis : Il faut attendre qu’il soit fatigué, et je reviendraiguigner le portefeuille… »

Elle s’interrompit.

« Où est le vin ? Le docteur a ditque je pouvais prendre un verre de vin, si j’en avaisenvie. »

Émily découvrit la bouteille de vin et luidonna ce qu’elle réclamait. Sa main rencontra la main de mistressRock, elle eut un rapide frisson de dégoût.

Le vin avait rendu quelque force à lamalade.

« Plusieurs fois je me suis levée commeça, reprit-elle, et toujours le cœur me manquait. Le petit jour estvenu. Je ne me rappelle plus très bien ce que j’ai faitalors ; mais il me semble que j’ai encore regrimpé sur machaise. »

Elle fut prise d’un tremblement convulsif etarracha son voile. Elle criait d’une voix lamentable :

« Seigneur ! Seigneur ! ayezpitié de moi ! je ne suis qu’une pécheresse ! Venez ici,dit-elle à Émily. Où êtes-vous ? Mais, non, je n’ose pas direce que j’ai fait. Quand on est possédé du démon, il n’y a rien,rien dont on ne soit capable ! Où ai-je trouvé le couraged’ouvrir la porte ? Où ai-je trouvé le courage d’entrer ?Toute autre femme aurait perdu la raison en se regardant les doigtsqui avaient tiré le portefeuille de dessous l’oreiller, et en lesvoyant tachés de sang !…

Émily sentit la tête lui tourner. Toutechancelante elle alla jusqu’à la porte ; elle n’avait plusqu’une idée : s’enfuir de cette chambre maudite.

« Attendez ! lui cria mistress Rook,j’ai volé, je n’ai pas assassiné ! La porte de la cour étaitgrande ouverte et l’autre voyageur avait disparu quand j’ai regardépour la dernière fois par le carreau. Revenez !revenez ! »

Émily promenait autour d’elle des yeuxégarés.

« Je n’ai pas la force de m’approcher devous, dit-elle à mistress Rook d’une voix faible.

– Venez cependant assez près pourregarder ceci. »

La malade dégrafa sa robe de chambre et fitpasser un ruban par-dessus sa tête. Le portefeuille était attachéau ruban.

Elle le prit à la main.

« C’est le portefeuille de votre père,dit-elle. Refuserez-vous le portefeuille de votrepère ? »

Pendant une seconde, une seconde seulement,Émily lutta contre sa répugnance. Puis le souvenir des mainschéries qui avaient touché cette relique ramena la fille dévouéeprès de l’odieuse femme. Ses yeux s’attachèrent presque tendrementsur le portefeuille. Avant de reposer sur un sein criminel, ilavait appartenu à son père. Désormais cette mémoire si chère étaittout ce qui lui restait au monde.

La jeune fille prit le portefeuille.

« Ouvrez-le, » dit mistressRook.

Il s’y trouvait deux banknotes de cinq livreschacune.

« Les siennes ? demanda Émily.

– Non, les miennes ; le peu que j’aipu épargner pour restituer ce que j’avais dérobé.

– Oh ! s’écria Émily, il y a donc,après tout, quelque chose d’honnête chez cette femme.

– Il n’y a rien d’honnête chez cettefemme ! répondit mistress Rook avec désespoir, il n’y a rienque de la peur ! peur de l’enfer maintenant, peur duportefeuille jadis ! Deux fois j’ai tenté de le détruire, deuxfois il est venu me rappeler qu’il fallait penser au salut de monâme. Je l’ai d’abord jeté dans le feu, il a rebondi contre lesbarreaux de la grille et est revenu rouler à mes pieds. Je suissortie et je l’ai lancé au fonds du puits. Dès le premier seaud’eau que j’ai tiré, le portefeuille flottait à la surface. Àpartir de ce moment, j’ai essayé d’économiser…« Restitution ! Expiation ! » je vous dis quece portefeuille avait une langue, et que jour et nuit il me criaitces mots-là aux oreilles. »

Elle s’arrêta ; le souffle lui manquait.Puis elle se mit à se frapper la poitrine.

« Je l’avais caché là afin que personnene pût le voir, afin que personne ne pût me le dérober.Superstition ?… ce n’est que de la superstition ?… Jevais vous dire une chose. Un de ces jours, vous vous apercevrez quevous devenez aussi superstitieuse que moi, si vous avez le cœurtranspercé comme l’a été le mien. Il m’a abandonnée ! L’hommepour qui j’avais encouru la honte m’a abandonnée le jour où je luiavais remis l’argent du vol. Il en soupçonna l’origine et, comme unlâche qu’il était, il mit à l’abri sa précieuse peau, me laissant àla merci de la justice si tout se découvrait. Comme châtiment, cen’est pas mal réussi. Qu’en dites-vous ? N’ai-je passouffert ? N’ai-je pas expié ?… Ah ! soyezchrétienne ! Dites que vous me pardonnez !

– Je vous pardonne.

– Dites que vous prierez pour moi.

– Je vous le promets.

– Ah ! cela me console !Merci ! J’ai tout dit maintenant. Allez-vous-en si vousvoulez. »

Émily la regarda d’un air suppliant.

« Ne me renvoyez pas ne sachant rien deplus sur le meurtre que lorsque je suis entrée. N’avez-vousréellement pas un seul indice que vous puissiez mecommuniquer ?

– Je vous répète que je vous ai tout dit.Quant au misérable qui s’est échappé à la première lueur du matin,allez, vous le retrouverez en bas. »

Une voix moqueuse se fit entendre de l’autrecôté de la porte.

« Pourquoi ne parlez-vous pas encore plushaut, ma brave femme ? »

Mistress Rook avait tressailli.

« Ah ! ce n’est que ledocteur ! » dit-elle.

Elle croisa ses mains sur sa poitrine ensoupirant longuement.

« À présent, je n’ai plus besoin de lui,je n’ai plus besoin de médecin ; j’ai fait ma paix avec moncréateur. Je suis en état de grâce, prête à mourir, prête à monterau ciel ! Allez-vous-en ! allez-vous-en ! »

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