La Bataille invisible – Aventures effroyables de M. Herbert de Renich – Tome II

Chapitre 22OÙ SE TROUVAIT LE CAPITAINE HYX ET COMMENT IL ME FUT ORDONNÉ DE LEJOINDRE

Après un soupir déchirant, je dis au majordomede répondre à la personne qui m’attendait que je serais auprèsd’elle dans cinq minutes.

Le majordome salua et sortit. « Ils ne melaisseront donc pas une nuit de tranquillité !m’exclamai-je.

– Si l’on peut appeler ça une nuit ! fitle docteur. Car, si je ne me trompe, celle-ci est déjà fortavancée !… Bonsoir, cher Herbert de Renich !… »

Et il se glissa sous les couvertures. J’enaurais pleuré.

« Dites donc, fit-il, avant des’endormir… puisque vous avez rendez-vous au château de la Goya,renseignez-vous donc sur le point de savoir qui l’habite en cemoment et s’il y a longtemps qu’on a réentendu parler d’un certainvon Kessel, qui y faisait de courts séjours de temps à autre, aucommencement de la guerre…

– L’amiral von Treischke ! m’exclamai-je…mais il est là !… Et c’est lui certainement qui me faitdemander ! »

Du coup, le docteur ne dormait plus. Ils’était relevé sur son coude et me regardait avec un air d’effroivraiment comique.

« Êtes-vous sûr de ce que vousdites-là ?

– Si j’en suis sûr ! mais j’ai vu le vonTreischke cette nuit, sans qu’il s’en doute ! »

Je ne dis ni où, ni comment ; monaventure dans le souterrain où les Boches entassaient leurs trésorsme rendait d’une prudence extrême.

« Diable ! diable !… Et vousallez le voir !… Eh bien, tant mieux ! tant mieux !…Si vous voulez m’en croire, vous ne perdrez pas une seconde !Courez auprès de lui et dites-lui qu’il quitte le pays au plusvite ! au plus vite !

– Ah ! vraiment ! fis-je en crispantmes poings rageurs. Encore cette commission qui m’a si bien réussiune première fois !…

– Mais elle ne vous a pas si mal réussi,puisque vous êtes parvenu à soustraire le von Treischke à lapoursuite de l’Irlandais !… et que, grâce à ce contretemps,nous avons pu éviter bien des malheurs !…

– C’est une combinaison qui vous a peut-êtreréussi à vous, mais qui ne m’a pas réussi à moi ! Veuillez lecroire ! Si vous croyez que c’est une existence pour un jeunehomme neutre que celle qui consiste à échapper au capitaine Hyxpour devenir le prisonnier de l’amiral von Treischke !…

– Vous n’avez jamais aimé votreAmalia !… » grogna le docteur avec mépris. Et il retombasur son oreiller.

Je me précipitai sur ma couche et le secouaid’importance. Il se laissa faire du reste, tant l’émotion de merevoir, l’abus du skydam et de la cocaïne l’avaient renduinoffensif… et je m’exclamai :

« Moi ! ne pas aimer Amalia !Mais chacun de mes pas, mais tous les soupirs que j’exhale !…toutes les imaginations que j’enfante !… tout, tout, serapporte à Amalia et à son salut !… Et si je vais au châteaude la Goya à une heure pareille, vous laissant un lit dont j’aiautant besoin que vous, sachez donc que c’est encore pourelle !… car j’ai découvert une autre façon de sauverAmalia que de faire fuir son mari !… une façon qui, enmême temps qu’elle sera le salut de cette femme adorée, rendra, ilfaut l’espérer, la raison au capitaine Hyx et l’empêchera decommettre ses derniers crimes !…

– Eh bien ! si vous avez une façon commeça ! s’écria le docteur en brandissant sa petite fiole decocaïne… usez-en, usez-en au plus vite ! car il est grandtemps, je vous le jure !

– Eh bien ! mon cher Médéric Eristal,dans cette affaire, vous pouvez m’aider mieux que quiconque,repris-je avec force et un enthousiasme soudain destiné àgalvaniser cette nature molle ; je suis sûr du triomphe, vousentendez, si je parviens à joindre le capitaine Hyx et à avoir unentretien de cinq minutes avec lui !… Or, voyez monmalheur ; non seulement, jusqu’ici, je n’ai pu approcher delui, mais encore on m’a retourné les lettres (dont une à votreadresse) que j’avais adressées aux îles Ciès. Et maintenant, jugezde ma joie quand je vous ai aperçu dans cette chambre !…« Le voilà, me suis-je écrié en moi-même, le voilà l’homme quiva me sauver de mon cruel embarras et nous sauver tous en faisantma commission au capitaine Hyx !… » Dès le matin, cherdocteur, il faut que vous alliez le trouver, notrecapitaine, et cela sans perdre une minute, sans perdre uneseconde ! Moi aussi, je suis pressé !…

– Vous êtes fou ! déclara benoîtement ledocteur !… Je n’ai plus rien à faire avec le capitaineHyx ! Je l’ai déclaré urbi et orbi ! Je neconnais plus cet homme !… Je ne retournerai plus jamais auprèsde lui !… Je l’ai quitté hier matin pour toujours !… Jesuis libre désormais, et je puis dormir tranquille !… Voilàpourquoi, quand vous m’avez vu dans cette chambre, mon cher Herbertde Renich, vous avez aperçu un visage aussi rayonnant !… Ne medemandez plus rien qui ait un rapport quelconque avec le capitaineHyx !… »

Je l’aurais étranglé, mais vraiment il n’étaitpas en état de se défendre et c’eût été un lâche assassinat.

Il était retombé sur mon oreiller etsemblait commencer à en apprécier sérieusement la douceur. Lemajordome était revenu frapper à ma porte.

« Tout de suite, jedescends ! » Mais je m’étais retourné sur Médéric Eristalet l’arrêtai encore sur le seuil de l’abîme de sommeil dans lequelil se laissait si voluptueusement glisser.

« Vous trahissez le capitaine Hyx !lui jetai-je dans le nez. Ce que vous faites-là esthorrible !…

– Pas aussi horrible que ce que prépare lecapitaine Hyx », soupira-t-il tranquillement.

Je le secouai encore :

« Avez-vous réfléchi qu’abandonner lecapitaine Hyx dans un pareil moment, c’est trahir aussi votrecause, celle des alliés, pour laquelle il lutte, pour laquelle il adonné sa fortune, pour laquelle il veut ravir aux Boches les deuxmilliards d’or des galions de Vigo ?… Sans lui, ces milliardsauraient pris déjà le chemin de Berlin ! C’est moi qui vous ledis !…

– Et je te crois ! » grognagentiment le docteur. (Il n’avait plus aucune force de réaction etfermait les paupières comme un gros bébé de lait qui n’écoute mêmeplus chanter sa nourrice. J’avais beau le secouer c’était comme sije le berçais… Enfin, il parvint encore à dire (en s’y reprenant àplusieurs fois…) :

« Cher Herbert !… Le capitaine Hyxest un homme étonnant, étonnant, que j’adore !… Mais moi, jen’ai rien, ou à peu près rien à faire avec la bataille de Vigo,cher Herbert !… Moi, je suis le docteur intime duVengeur !… Et la vie est devenue tout à faitimpossible à bord du Vengeur ! Croyez-en un bravehomme qui a beaucoup sommeil !… Il y a, à bord, des révoltespresque tous les jours ! L’Irlandais a été obligé de faire desexemples… Il y a eu de terribles punitions !… Depuis le crimeboche du Lot-et-Garonne, je vous ai dit qu’on ne pouvaitplus tenir les Anges des Eaux !… ni le capitaine Hyxlui-même, qui a voué à toute la bocherie une haine qui lui faitplanter des couteaux dans les murs de sa chambre !… J’aivu ça, moi ! j’ai vu ça ! Et cependant, il ne veut seréjouir tout à fait dans le sang que lorsqu’il aura pris l’amiralvon Treischke… Mais ses hommes ont trop attendu !…

« Ils veulent la femme à défaut del’homme pour se réjouir dans le sang !… Et ils veulentqu’on leur livre tous les Boches prisonniers !… Et je croisbien que, pour les faire patienter, il a bien fallu leur enabandonner quelques-uns, ce matin !… Je sais ! Jesais qu’en ce qui concerne Amalia, le capitaine Hyx a encore troisjours !… Il a obtenu cela de ses hommes !« Trois jours, leur dit le capitaine Hyx, et je vous donnele von Treischke ! »Eh bien, moi, je n’ai pas vouluattendre ces trois jours-là, car au bout de ces trois jours-là…qu’ils aient ou non le von Treischke, ce qui va se passern’a de nom dans aucune langue humaine !… Voilà pourquoi j’aipris mes cliques et mes claques… J’ai voulu, en partant, embrasserle capitaine Hyx, car je l’ai beaucoup aimé, mais il m’amordu ! Voilà où nous en sommes !… C’est comme jevous le dis… Bonsoir !… cher Herbert deRenich !… »

Il ronflait maintenant… et comme on frappaitencore à la porte, je m’arrachai d’abord une poignée de cheveux,donnai un coup de pied à Potaje, qui alla rouler jusqu’au bout dela chambre avec un vacarme à réveiller tout l’hôtel.

« Je descends !… Jedescends !… »

Un bruit de trompe d’auto, bruit qui appelaitvotre serviteur avec impatience, me fit aller à la fenêtre… Sous lalanterne de l’hôtel, je reconnus au volant de la torpédo l’hommequi levait la tête vers ma fenêtre.

C’était le personnage qui commandait lamanœuvre dans le chaland noir, le herr leutnant quej’avais vu, la nuit même, dans les caves mystérieuses de la Goya,s’entretenir avec Fritz et le von Treischke !…

« Je descends ! » lui jetai-je.Mais avant de descendre je pris dans mes bras Potaje, quipleurait !

« Potaje, lui dis-je, mon bon petitPotaje, pardonne-moi, je suis énervé et il y a de quoi !…

– Ah ! le señor peut compter surmoi !… Je ne pense qu’à elle !… Et je seraisdéjà près d’elle avec mes petits outils pour les barreaux de lafenêtre… si j’avais trouvé les petits outils qu’il faut !…Mais je les aurai demain matin dès l’ouverture des boutiques, je lejure !

– J’avais pensé, Potaje, que tu avais cesoutils-là ordinairement sur toi !…

– Autrefois, oui !… Mais depuis que donRamon m’a appris à vivre en mendiant comme un honnête homme, je lesai donnés à de pauvres garçons qui en sont encore réduits pourvivre à travailler la nuit avec ces outils-là, mon bon monsieurHerbert !…

– Tu es un grand cœur, Potaje !…Écoute-moi ! Je vais à la Goya… Je ne sais quand j’enreviendrai, mais toi ne t’occupe pas de moi… Ne t’occupe qued’elle !… Tu me ferais plaisir si, en revenant, tu m’apprenaisque tu l’as fait sortir de sa cage !

– On fera l’impossible et le reste !Adieu, señor ! »

La trompe avait repris sa musique…

Une minute plus tard, je sautais dans l’auto.L’homme me demanda si j’étais bien M. Herbert de Renich. Jerépondis en le saluant. Il se présenta comme le neveu de vonKessel, Limbourgeois et rentier pour me servir !

Je hochai la tête et m’assis à son côté :toutes ces simagrées étaient bien inutiles avec moi, mais cesgens-là ne sont heureux que lorsqu’ils ont l’air de dissimulerquelque chose ou de tromper quelqu’un, même quand ça n’est pasnécessaire…

Nous prenions par le plus court, c’est-à-direque nous passions par les petites rues que j’avais déjà traverséesà pied avec Potaje pour nous rendre à l’hôtel. Et ainsi nousarrivâmes au carrefour du bar de Santiago-de-Compostelle !

Or, le bar, qui avait été fermé sur nostalons, était réouvert. Il y avait là-dedans de la lumière etjoyeuse compagnie. Nous ne fîmes que glisser devant lui ; maisquelle ne fut pas ma stupéfaction en apercevant, dans un coupd’œil, dans un simple rapide coup d’œil, perché sur un hauttabouret et buvant un sacré cocktail avec ce sacré Jim, ce sacrémidship lui-même !…

Il fut un temps (qui n’était pas loin) où jeme serais réjoui d’apercevoir cette sympathique figure, car je meserais dit : « Ah ! ah ! voilà un homme qui vam’aider à joindre le capitaine Hyx ! » Mais, après maconversation dernière avec le docteur, je pensai que le midship(qui buvait si joyeusement avec Jim) devait, lui aussi, avoir lâchéle capitaine Hyx !… L’épouvante faisait fuir tous ceux qui lepouvaient du Vengeur !… Ah ! oui ! il étaittemps d’en finir !… Les dernières paroles endormies de MédéricEristal m’étaient restées dans l’oreille et j’en frissonnaisencore !…

Le Boche ne m’adressa point la parole duranttout le trajet. Et pendant que l’auto contournait l’anse deSan-Francisco, coupait la pointe del Castro et descendait au longde la baie de la Goya, je me rappelais certaine autre promenade enauto qui avait conduit, certain soir, par le même cheminexactement, la jolie cigarière de Vigo à cette chambre tragique quiétait devenue la prison de la dame voilée !

Était-ce le hasard qui faisait se rejoindreles deux drames en cet endroit sauvage ?

Où était Dolorès en ce moment ? Ledocteur ne me l’avait point dit !

Et surtout (me demandai-je tout au fond demoi-même) où était le fiancé de Dolorès ? Que faisaitGabriel ?… Qu’avait-il fait depuis ma dernièreconfidence ?… Cherchait-il encore le von Treischke, qu’ilavait juré de découper en morceaux, le cherchait-il toujours aufond des mers ? Le poursuivait-il sur son chalutier jusqu’aucreux des mystérieuses baies où il pouvait croire quel’U-… avait trouvé un refuge passager ? Perdait-il untemps précieux à laisser traîner ses filets de guerre dansl’espérance de ramener, quelque jour, sur le pont de son navire, lefameux monstre des mers, terreur de la côte, von Treischke leHideux ?…

Qui donc, du capitaine Hyx ou de Gabriel,tomberait le premier le héraut de von Tirpitz, celui qui portait lemot d’horreur boche sur tous les océans ?…

Holà ! Seigneur ! Gabriel est unenfant, un trop petit enfant pour que votre juste courroux l’aitarmé du juste glaive !

Et moi, j’aurai fait ma confidence en vain. Etd’avoir encore été trop bavard, inutilement, il pourra mecuire un jour. Cela, pas plus que le reste, ne serait fait, ausurplus, pour m’étonner !…

Entre les deux tours, la porte, l’antiqueporte du château de la Goya, s’est ouverte pour nous laisserpasser.

Certes ! on ne m’accorde pas le temps dedonner une date précise à ces vieilles pierres ni d’entasser desréflexions d’ordre architectural.

Je suis conduit, sans plus de discours ni depolitesse, au fond d’un bureau sombre, éclairé par une étroitemeurtrière le jour, et par une méchante lampe la nuit. Comme il nefait pas encore tout à fait jour et comme il ne fait plus tout àfait nuit, le jour de la meurtrière est à peine naissant et lalueur de la lampe est déjà mourante ; et là-dedans il résulte,pour le visage de von Treischke et pour celui de Fritz vonHarschfeld, derrière lui, une vilaine couleur, mi-verdâtre,mi-jaunâtre, qui n’ajoute à la beauté ni de l’un ni de l’autre.

« Herbert de Renich, me dit vonTreischke, nous ne sommes pas contents de vous !

– Ah ! » fis-je… et je n’en dispoint plus long, par prudence. J’aurais bien été tenté de répondrequelque chose dans ce genre :

« Si vous croyez, Messieurs, que, de moncôté, j’ai lieu d’être satisfait de la façon dont vous noustraitez, moi et ma vieille mère »… mais, outre qu’ils nem’auraient point laissé achever ma phrase, j’aurais fait preuve àleurs yeux d’un certain esprit de révolte qu’il ne me convenaitpoint de leur montrer dans le moment.

Ils m’expliquèrent assez rudement que j’auraisdû venir faire mon rapport au château de la Goya, sitôt mon retourdes îles Ciès, et qu’ils ne comprenaient point la nécessité où jeles avais mis de m’envoyer chercher !…

Je leur répondis très humblement (ôhypocrisie ! prête-moi tout ta force sournoise jusqu’au jourproche où j’aurai, moi aussi, mon otage, et où je pourrai parler enmaître à mon tour !), je leur répondis donc que n’ayant pu,pour beaucoup de raisons, mener à bien mon voyage aux îles Ciès, jen’avais point cru absolument urgent de les mettre au courant de monéchec !… Et je leur narrai mes aventures de la nuit, moins,vous pensez bien, tout ce qui se rapportait au château de laGoya.

« Nous avons pensé qu’il vous serait, eneffet, très difficile d’aborder les îles Ciès, déclara d’un tonpéremptoire le von Treischke, mais nous nous en sommes consolés ennous disant que la chose avait peu d’importance maintenant, attenduque vous n’aviez aucune chance de trouver, en ce moment, aux îlesCiès, le personnage en question !

– Les instructions que vous m’avez faitparvenir portaient cependant qu’il devait s’y trouver !…interrompis-je.

– Oui… cela était exact au moment où cesinstructions furent rédigées… mais maintenant ça ne l’estplus !… Non ! ce n’est plus là que vous trouverez lecapitaine Hyx !

– Et où donc, amiral ?… »

Von Treischke prit la lampe, me fit signe dele suivre et me conduisit tout contre la muraille où s’étalait uneimmense carte hydrographique de la baie de Vigo. Son doigt allatrouver l’endroit que sur la carte de ma chambre, à l’hôtel, ledoigt de l’excellent docteur était allé chercher, le point en faceduquel on avait écrit ici, à l’encre rouge, cote six mètresquatre-vingt-cinq !…

« Ici ! c’est ici que vous letrouverez !… fit entendre la voix, qui me parut formidable, devon Treischke !… Là !… Le personnage estlà !… »

J’avais compris ! Misère de ma vie !j’avais compris ! Mais je fis cependant celui qui n’avait pucomprendre ! Et, pendant qu’une sueur glacée me recouvrait levisage :

« Que signifie ceci ?… balbutiai-je…amiral ! amiral !… Ceci est une carte hydrographique… Ceschiffres indiquent la hauteur des eaux à cette cote…

– Cette cote, monsieur, marque en effet que lasonde rencontre le roc à six mètres quatre-vingt-cinq au-dessousdes plus basses eaux, et c’est là, c’est bien là qu’est lepersonnage, à six mètres quatre-vingt-cinq au-dessous de lamer !… et c’est là que vous me ferez le plaisir d’allerle chercher ! »

Il est probable que j’avais des yeux hagards,car von Treischke me pria de reprendre mes esprits et de montrermoins d’affolement dans un moment où il avait le plus besoin de monsang-froid.

« Qu’un autre, dit-il, s’étonne de lacommission, passe ! Mais vous, Herbert de Renich… vous quiavez voyagé avec le capitaine Hyx, comment pouvez-vous être surprisd’aller au-devant de lui sous la mer !… Vous n’en êtes pas àsavoir ce que c’est qu’un scaphandrier !… Ne craignez rien, onvous donnera le scaphandre qu’il faudra !… Et le derniermodèle encore !… Et voici monsieur (von Treischke désignaitalors son soi-disant neveu)… voici monsieur qui se fera un plaisirde vous accompagner, le plus loin possible…

– Mais quand ? quand ?…m’écriai-je hors de moi.

– Mais tout de suite, monsieur, tout desuite ! »

Je me laissai tomber, comme étourdi, dans unfauteuil. Certaines paroles du docteur me sonnaient alors auxoreilles de furieuses cloches : La bataille bat sonplein !…

On m’envoyait chercher le capitaine Hyx àla cote six mètres quatre-vingt-cinq, pendant que la bataillebattait son plein au fond de la baie de Vigo !…

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