LE COUTEAU SUR LA NUQUE AGATHA CHRISTIE

En réalité, je ne comprenais pas bien. Il me semblait toutefois que Poirot était loin de m’adresser un compliment. Mais lui-même rectifia mon impression.

— Je me suis mal exprimé, s’empressa-t-il d’ajouter. Vous possédez, mon cher ami, la pénétration psychologique d’un criminel dont je manque totalement. Vous me montrez ce qu’il désire me faire croire…

— L’esprit de pénétration… oui, peut-être n’en suis-je point dépourvu.

Tout en fumant une de ses minuscules cigarettes, il me regardait avec bonté.

— Cher Hastings, murmura-t-il. J’éprouve une sincère affection pour vous.

Fort content, mais un peu embarrassé, je me hâtai d’aborder un autre sujet.

— Voyons, dis-je, ne perdons pas de vue notre enquête.

— Eh bien ?

Poirot rejeta la tête en arrière et ses petits yeux se rétrécirent.

— Je me pose certaines questions, ajouta-t-il.

— Naturellement, dis-je. Qui a tué lord Edgware ?

Poirot secoua la tête avec énergie.

— Non ! Non ! cette question est prématurée. Vous ressemblez au lecteur d’un roman policier qui, dès le début, veut connaître le coupable, et accuse tous les personnages du livre sans rime ni raison. Une fois, dans un cas exceptionnel, je me suis laissé aller à ce procédé et, ma foi, j’ai assez bien réussi. Je vous raconterai cette histoire un de ces jours. En attendant… de quoi parlions-nous ?

— Des questions que vous vous posiez, répondis-je sèchement.

— Parfaitement, me répondit-il. Nous avons déjà discuté la première : pourquoi lord Edgware a-t-il changé d’idée au sujet du divorce ? Deux suggestions se présentent à mon esprit. Vous connaissez l’une d’elles.

« Voici la seconde question que je me pose : Qu’est devenue la lettre ? Qui avait intérêt à ce que lord Edgware et sa femme demeurassent liés par le mariage ?

« Troisième question : comment interpréter l’expression que vous avez surprise sur ses traits hier matin, au moment de quitter le salon-bibliothèque ? Êtes-vous sûr que ce n’était pas un effet de votre imagination ?

— Non, je vous assure que je ne me suis pas trompé.

— Bien, ce fait reste donc à expliquer. Ma quatrième question concerne les lunettes. Carlotta Adams, pas plus que Jane Wilkinson, ne portait de verres. Alors, pourquoi ces lunettes dans le sac de Carlotta ?

« Nous en arrivons à la cinquième question : Pourquoi a-t-on voulu savoir si Jane Wilkinson était à Chiswick, et qui a téléphoné ?

« Voilà, mon ami, les questions qui harcèlent mon esprit.

— Il en existe plusieurs autres, dis-je.

— Lesquelles ?

— Qui a incité Carlotta à monter cette mystification ? Où se trouvait-elle avant et après dix heures du soir ? Qui est ce mystérieux « D. » qui lui a donné la boîte en or ?

— Vos questions, mon ami, n’offrent qu’un intérêt secondaire. Ce sont là de simples détails. Tandis que mes questions à moi sont des questions d’ordre psychologique. Les petites cellules grises du cerveau…

À tout prix, je devais l’interrompre ; j’en avais assez des petites cellules grises.

— Poirot, vous parliez d’une visite à faire ce soir.

— C’est vrai. Je vais téléphoner pour savoir si on peut me recevoir.

Il s’éloigna et revint au bout de quelques minutes.

— Tout va bien. Accompagnez-moi.

— Où allons-nous ?

— Chez sir Montagu Corner, à Chiswick. Je désirerais en savoir plus long sur ce fameux coup de téléphone.

CHAPITRE XV

SIR MONTAGU CORNER

Il était près de dix heures lorsque nous arrivâmes chez sir Montagu Corner, à Chiswick, au bord de la Tamise. La maison, magnifique, se dressait au fond d’un parc. On nous introduisit dans un vestibule lambrissé. À notre droite, par une porte ouverte, nous aperçûmes la salle à manger, avec sa longue table cirée, éclairée par des bougies.

Le maître d’hôtel nous fit monter le grand escalier jusqu’au premier étage et nous pria d’entrer dans une longue pièce prenant vue sur la Tamise et qui avait un air vaguement mystérieux avec ses lampes soigneusement voilées. Dans un coin, devant une fenêtre ouverte, quatre personnes étaient assises autour d’une table de bridge. À notre entrée, l’une de ces personnes se leva et s’avança vers nous.

— Enchanté de faire votre connaissance, monsieur Poirot.

J’examinai avec curiosité le maître de céans. Il avait le type tout à fait israélite avec de petits yeux noirs pétillants d’intelligence. Il était de très courte taille ; ses manières dénotaient une certaine affectation.

— Permettez-moi de vous présenter mes amis : Mr. et Mrs. Widburn.

— Nous nous connaissons déjà, annonça Mr. Widburn.

— Et Mr Ross.

Ross était un jeune homme blond d’environ vingt-deux ans, au visage aimable.

— Je vous dérange dans votre jeu. Mille excuses, dit Poirot.

— Pas du tout. Nous n’avons pas encore commencé. Veuillez accepter une tasse de café, monsieur.

Poirot refusa, mais accepta un verre de vieux brandy.

Sir Montagu se mit à discourir.

Il nous parla d’estampes japonaises, de laques chinoises, de tapis persans, des impressionnistes français, de la musique moderne et des théories d’Einstein.

Puis il se renversa dans son fauteuil, le visage souriant, satisfait de sa petite conférence.

— Sir Montagu, lui dit Poirot, je ne veux pas abuser plus longtemps de votre complaisance et j’arrive à l’objet de ma visite.

Sir Montagu étendit la main.

— Rien ne presse. Le temps est infini.

— C’est du moins l’impression que donne cette maison, soupira Mrs. Widburn. On s’y trouve si bien !

— Je ne vivrais pas à Londres pour un million de livres sterling ! déclara sir Montagu. Ici, on respire cette paisible atmosphère de jadis qui, à notre époque troublée, tend, hélas ! de plus en plus à disparaître.

— Parler de crime dans une telle ambiance me semble impardonnable, commença Poirot.

— Pas du tout, dit sir Montagu. Un crime peut être une œuvre d’art, et un détective un artiste. Il ne s’agit pas, bien entendu, des policiers. Un inspecteur est venu ici aujourd’hui. Drôle d’individu ! Figurez-vous qu’il n’avait jamais entendu parler de Benvenuto Cellini.

— Peut-être est-il venu se renseigner au sujet de Jane Wilkinson ? interrogea Mrs. Widburn, pleine de curiosité.

— Cette personne peut, en tout cas, se féliciter d’avoir assisté à votre dîner, hier soir, observa Poirot.

— Je m’en doute. Je l’ai invitée en raison de sa beauté et de son talent, et dans l’espoir de lui être utile. Elle désirait prendre elle-même la direction d’un théâtre. Il paraît que j’étais destiné à lui rendre un tout autre service.

— Jane est née sous une heureuse étoile, dit Mrs. Widburn. Elle désirait se débarrasser d’Edgware et le voilà qui est mort, lui évitant les soucis du divorce. Désormais, elle pourra épouser le jeune duc de Merton. Du moins, on le dit.

— Elle m’a laissé une impression favorable, observa sir Montagu. Elle a émis plusieurs remarques très intelligentes sur l’art grec.

Je souris, en me représentant Jane répondant par des « oui » et des « non » et des « c’est merveilleux », aux observations de sir Montagu. Il suffisait sans doute d’écouter avec attention ce qu’il disait pour être classé parmi les gens intelligents.

— Toujours est-il qu’Edgware était un drôle de sire. Il s’était créé pas mal d’ennemis.

— Est-il vrai, monsieur Poirot, qu’on lui a enfoncé un canif à la base du crâne ? demanda Mrs. Widburn.

— Parfaitement vrai, madame. Le coup a été porté avec une netteté et une précision quasi scientifiques. Maintenant, venons-en à l’objet de ma visite. Lady Edgware fut appelée au téléphone durant le dîner. Je voudrais recueillir quelques renseignements à ce sujet. Voudriez-vous me permettre d’interroger vos domestiques ?

— Certainement. Ross, sonnez, je vous prie.

Le maître d’hôtel parut aussitôt. C’était un homme de belle taille, à l’âge moyen, à l’allure très digne.

Sir Montagu lui expliqua ce qu’on attendait de lui. Le maître d’hôtel se tourna vers Poirot.

— Qui a répondu à la sonnerie du téléphone ? demanda Poirot.

— Moi-même, monsieur. Le téléphone se trouve dans un petit cabinet au fond du vestibule.

— La personne qui appelait a-t-elle demandé à parler à lady Edgware ou à Jane Wilkinson ?

— À lady Edgware, monsieur.

— Qu’est-ce qui a été dit exactement ?

Le serviteur réfléchit un moment.

— Autant que je me rappelle, monsieur, j’ai dit : « Allô ! » Puis une voix me demanda si c’était bien Chiswick 43434. Je répondis oui. On me pria de garder la ligne. Une autre voix s’enquit également si c’était Chiswick 43434, et, comme je répondais affirmativement, elle ajouta : « Lady Edgware est-elle là ? » Je l’informai que lady Edgware dînait dans la maison. La voix reprit : « Je voudrais lui parler, s’il vous plaît. » J’allai informer Sa Seigneurie qu’on la priait de venir au téléphone. Elle se leva et je la conduisis à l’appareil.

— Et ensuite ?

— La dame prit le récepteur et prononça : « Allô ! Qui parle ? » Puis, quelques instants après : « Oui… très bien. Lady Edgware est à l’appareil. » J’allais m’éloigner, lorsque Sa Seigneurie me rappela et m’apprit que la communication avait été coupée. Elle me dit que son interlocutrice avait éclaté de rire et raccroché le récepteur. Sa Seigneurie me demanda si cette personne avait donné son nom. Je lui répondis que non. Voilà tout ce qui s’est passé, monsieur.

Poirot fronça le sourcil.

— Croyez-vous réellement que le coup de téléphone ait quelque chose à voir avec l’assassinat, monsieur Poirot ? demanda Mrs. Widburn.

— Impossible de rien affirmer, madame. C’est une coïncidence plutôt curieuse.

— Les gens vous appellent parfois histoire de se divertir. On m’a déjà joué ce tour-là.

— C’est encore possible, madame.

De nouveau, Poirot s’adressa au maître d’hôtel.

— Était-ce une voix d’homme ou de femme qui appelait de l’autre bout du fil ?

— Une voix de femme, je crois monsieur.

— Quel genre de voix… basse ou aiguë ?

— Basse, monsieur… lente et très distincte. Je puis me tromper, mais on eût dit une personne étrangère, car elle roulait les « r ».

— C’était probablement un Écossais, Donald, dit en riant Mrs. Widburn à Ross.

Ross éclata de rire.

— Ce ne peut être moi, j’étais à table.

— Reconnaîtriez-vous cette voix si vous l’entendiez de nouveau ? demanda Poirot au domestique.

Celui-ci hésita.

— Je ne pourrais l’affirmer, monsieur. Néanmoins, je crois que oui.

— Merci.

Le serviteur s’inclina et sortit, toujours digne.

Sir Montagu Corner nous persuada de demeurer pour jouer une partie de bridge. Je m’excusai, les enjeux me paraissant excessifs. Le jeune Ross eut l’air soulagé de céder sa place à Poirot. Lui et moi regardâmes jouer.

À la fin de la soirée, Poirot et sir Montagu empochaient un gain fort appréciable.

Ayant remercié notre hôte, nous prîmes congé. Ross sortit avec nous.

La nuit était splendide et nous décidâmes de marcher un peu avant de prendre un taxi.

— Quel drôle de petit bonhomme ! dit Poirot commentant notre visite.

— Un petit bonhomme très riche, répondit Ross avec conviction. Il semble s’intéresser à moi. J’espère que cette fantaisie lui durera. Avec l’appui d’un homme aussi puissant, on fait son chemin dans la vie.

— Vous êtes acteur, monsieur Ross ?

Ross répondit oui. Il parut affligé que son nom ne nous l’eût pas fait reconnaître immédiatement. Il venait d’obtenir un grand succès d’estime dans quelque sombre tragédie traduite du russe.

Poirot lui demanda :

— Vous connaissiez sans doute Carlotta Adams ?

— Non. J’ai appris sa mort par les journaux de ce soir : absorption d’une trop forte dose de drogue ! Effrayante manie qu’ont les jeunes actrices.

— Oui, c’est bien triste, surtout qu’elle ne manquait pas de talent. L’avez-vous vue dans ses sketches ?

— Non. Cette sorte de chose ne me passionne guère. Le public en raffole pour l’instant, mais cette vogue ne durera pas.

— Ah ! fit Poirot. Voici un taxi.

Il leva sa canne et fit signe au chauffeur.

— Moi, je continue à pied jusqu’à Hammersmith, annonça Ross. Le métro me ramènera directement chez moi.

Soudain, il éclata d’un rire nerveux.

— Je pense à ce dîner d’hier soir.

— Hein ?

— Nous étions treize à table. Un invité a fait faux bond à la dernière minute et on n’a remarqué notre nombre qu’à la fin du repas.

— Et qui a quitté la table le premier ? lui demandai-je.

De nouveau, il eut un petit rire bizarre.

— Moi, répondit-il.

CHAPITRE XVI

DISCUSSIONS

En arrivant à l’hôtel, nous trouvâmes Japp qui nous attendait.

— Avant d’aller me coucher, j’ai voulu venir bavarder un peu avec vous, nous dit-il.

— Cela va bien ? demanda Poirot.

— Pas trop bien, si vous tenez à le savoir. Pouvez-vous m’aider de vos lumières, monsieur Poirot ?

— Quel point dois-je éclairer ?

— Monsieur Poirot, je voudrais particulièrement savoir votre opinion sur la présence de la même femme en deux endroits différents.

— Tiens !… J’allais précisément vous poser la même question. Connaissez-vous Carlotta Adams ?

— J’ai entendu prononcer ce nom-là, mais je ne saurais dire où.

Poirot lui fournit les éclaircissements nécessaires et lui dit les conclusions auxquelles nous étions arrivés.

— Ma foi, c’est peut-être elle, en effet, dit Japp. Les vêtements, le chapeau, les gants… et la perruque blonde. Monsieur Poirot, vous êtes inégalable ! Toutefois, j’estime que vous exagérez un brin. Rien ne prouve qu’on ait tué Carlotta Adams. Carlotta Adams est coupable de l’assassinat, aucun doute là-dessus. Mais je découvre d’autres interprétations à son geste. Elle est allée voir lord Edgware pour son propre compte… peut-être pour le faire chanter, puisqu’elle avait fait allusion à une grosse somme qui devait lui revenir. Une querelle s’est élevée entre eux. Elle l’a tué. Une fois rentrée chez elle, affolée par ce crime commis sans préméditation, elle a pris une forte dose de véronal.

— Cette explication vous suffit ?

— Bien sûr, il reste maints détails que nous ignorons encore. Toutefois, cette version me paraît bonne. Je prétends, d’autre part, que le déguisement et le crime sont deux faits totalement étrangers l’un à l’autre. Je n’y vois qu’une curieuse coïncidence !

Poirot ne partageait pas cet avis, je le savais. Cependant, il répondit sans se compromettre :

— Oui, c’est possible !

— Et que pensez-vous de cette troisième solution ? La farce du déguisement était innocente en soi, mais quelqu’un en a eu vent et s’en est servi pour perpétrer le crime ? Hein, cette idée n’est pas mauvaise ? Pourtant, je préfère la première. Quel lien existait-il entre la jeune artiste et le lord, nous l’apprendrons plus tard.

Poirot parla de la lettre écrite par Carlotta à sa sœur d’Amérique et Japp opina que cette lettre pouvait être d’un grand secours.

— Je vais m’en occuper immédiatement, déclara-t-il, prenant une note sur son calepin.

— Plus j’y songe, et plus j’incline à accuser cette femme, ajouta-t-il. Quant au capitaine Marsh, le lord actuel, il a un alibi. Invité des Dortheimer, de riches juifs de Grosvenor Square, il a passé la soirée à l’Opéra. J’ai vérifié. Il a dîné en leur compagnie avant le théâtre et ensuite ils ont soupé au restaurant Sobranis. Et voilà.

— Et miss Geraldine ?

— Vous voulez parler de la fille de lord Edgware. Elle était également sortie. Elle dîna chez des gens nommés Carthew West, qui la conduisirent au théâtre et la ramenèrent chez elle vers minuit moins le quart. La secrétaire de lord Edgware me semble une femme capable et honnête. Mais il y a le maître d’hôtel. Celui-là ne me plaît guère. Il y a quelque chose de louche dans la façon dont il est entré au service de lord Edgware. Je l’étudie sous tous les angles, mais jusqu’ici je ne lui découvre aucun motif de tuer son maître.

— Pas de faits nouveaux ? lui demanda Poirot.

— Si. Il est bien difficile de juger de leur importance. D’abord, la clef de lord Edgware manque.

— La clef de la porte d’entrée ?

— Oui.

— Cela semble intéressant.

— Comme je viens de le dire, ce fait présente une grande importance ou pas la moindre. Autre chose : lord Edgware avait touché un chèque hier – oh ! pas une très grosse somme – une centaine de livres. En prévision de son voyage à Paris, il s’était fait remettre de l’argent français. Eh bien, cette somme a disparu.

— Qui vous l’a dit ?

— Miss Carroll. Elle-même a encaissé le chèque. Et j’ai constaté que les billets n’y étaient plus.

— Où étaient-ils hier soir ?

— Miss Carroll l’ignore. Elle les a remis à lord Edgware vers le milieu de l’après-midi. À ce moment-là, lord Edgware travaillait dans son cabinet. Il a pris l’enveloppe de la banque renfermant les billets et l’a posée près de lui sur la table.

— Cela complique les choses, observa Poirot.

— Ou bien les simplifie. À propos… la blessure…

— Eh bien ?

— Le docteur ne croit pas qu’elle ait été faite avec un canif ordinaire, mais avec une lame très effilée et d’une forme spéciale.

Poirot eut l’air songeur.

— Le nouveau lord Edgware, reprit Japp, insiste sur sa plaisanterie, qui n’est pourtant pas très drôle. Il s’amuse beaucoup de se voir soupçonner de meurtre. N’est-ce pas bizarre ?

— Oui, dit Poirot.

— La mort de son oncle est pour lui providentielle, ajouta l’inspecteur. Le voilà maintenant dans cette demeure somptueuse.

— Où habitait-il avant ?

— Martin Street, une rue qui donne dans Saint-George’s Road, un quartier peu reluisant.

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