Le Coup d’état de Chéri-Bibi

XXI – OÙ NOUS REPRENONS CONTACT AVECD’ANCIENNES CONNAISSANCES

Dans le couloir, Cravely fut arrêté par l’unde ses agents qui venait lui faire un rapport. Il prit encore letemps de lui donner des ordres à porter au chef descontre-manifestants : « Dites bien qu’il fassecrier : À mort les assassins ! Vive leSubdamoun ! » et qu’il y ait bagarre jusqu’à la place oùvous ferez donner les « hurleurs ».

– Qu’est-ce qu’ils crierontceux-là ? demanda l’agent.

– « Vive le comité de l’Hôtel deVille ! »

– Compris ! fit l’homme qui savaitque son chef venait de quitter Coudry, lequel commençait à tournersa politique du côté de la Commune !

Cravely, alors descendit ; mais ilchercha en vain le personnage qui l’intéressait tant…

Il s’adressa à un gérant qui n’était ni plusni moins que l’ancien valet de chambre de Lavobourg. L’ex-larbinavait été rejeté dans la limonade par le malheur des temps. Maisl’homme ne put lui donner aucun renseignement utile.

– Je remonte au premier, lui dit Cravely.Quand vous apercevrez Papa Cacahuètes, vous lui direz où jesuis.

– Entendu, chef !

Cravely ne se gênait pas avec ce gérant quiétait « de la boîte » et qui avait échappé au sort de sonmaître, en donnant sur celui-ci tous les détails que le comité desurveillance et la Sûreté lui avaient demandés et même ceux qu’onne lui demandait pas.

Quand Cravely fut remonté, le gérant laissatomber sa serviette et, en la ramassant, dit à un client d’aspectétrange, dont la coupe de cheveux, la barbe, la casquette et toutela mise rappelaient d’assez près le type étudiant révolutionnairerusse et qui paraissait assoupi sur une table où traînaient lesrestes d’un frugal déjeuner :

– Salade !

– Hein ! fit le client entressaillant et en soulevant ses paupières appesanties derrière degrosses besicles de myope.

– Salade, répéta le gérant,« Papa » va venir ! Il a rendez-vous avec ledab de la Surtaille !

Le client fit un mouvement comme pours’enfuir.

– Restez donc ! lui dit le gérant,en débarrassant le couvert, je vous assure que monsieur n’est pasrembroquable (reconnaissable) !

– Oh ! est-ce qu’on sait jamais aveclui ? murmura l’autre. Enfin, on verra bien ! c’est uncoup à tenter ! Ah ! si seulement lablanchisseuse pouvait venir ! Qu’est-ce qu’ellefait ? Elle a plus d’une demi-heure de retard !

– Les rues sont difficiles en cemoment ! Tenez ! la voilà !

En effet, au fond du café, une porte quidonnait sur une rue de derrière venait de s’ouvrir, et une petiteouvrière blanchisseuse, coiffée d’un bonnet sur une tignasse noireadmirable, portant au bras un énorme panier, faisait son entrée ettraversait rapidement l’extrémité de la salle, pour descendre unescalier qui se perdait dans le sous-sol.

Le gérant s’était éloigné un instant ; ilrevint bientôt en disant à son client :

« On demande monsieur autéléphone. »

Le client se leva et descendit à son tour ausous-sol. Mais, sur le chemin qui conduisait aux cabinestéléphoniques, une porte s’entrouvrit, l’homme la poussa et lareferma. Il se trouvait dans une petite pièce qui servait dedébarras pour le linge et où se réglaient à l’ordinaire les comptesdes blanchisseuses. Il embrassa celle qu’il avait devantlui :

– J’ai cru que tu ne viendrais jamais,Véra !

– Sais-tu que tu es admirablementmaquillé, dit la baronne. Si tu ne m’avais pas parlé je ne t’auraisjamais reconnu !

– Tant mieux, fit Askof, Papa n’est pasloin !

– Non ! s’exclama-t-elle, déjàagitée.

Mais son mari la calma :

– Oh ! il ne m’a pas vu, il n’estpas encore arrivé ; il vient pour Cravely qui l’attend encabinet particulier, et je pense bien, comme toi, qu’il ne mereconnaîtrait pas !

– Oui, mais il me reconnaîtrait, moi, ditla femme.

– Ça n’est pas sûr ! mais ne perdonspas de temps. Ta dernière lettre me faisait espérer…

– Justement, c’estpeut-être ce soir que je vais lui porter son linge !

– Tu as donc enfin l’adresse de l’endroitoù elle se cache ?

– Non, pas encore ! Mais il faudrabien que la patronne me la donne… La marquise doit en êtreà sa dernière chemise…

– Es-tu sûre qu’il s’agit bien de lamarquise du Touchais ?

– Eh ! parbleu, oui ! « lapatronne » connaît bien son linge, peut-être… il y a desannées qu’elle la blanchit…

– Ah ! si nous connaissions saretraite ; ce serait un fameux coup, tu sais ! Si nousavions la belle Cécily entre les mains etMlle de la Morlière, nous pourrions exiger ducoup tout ce que nous voudrions de Papa Cacahuètes.

– En attendant ? demanda Véra…

– En attendant, ça ne va pas trop mal.On se détache de lui ! J’en ai, en ce moment, dixdans la main, tu entends ! Dix fameux, qui en avaient laterreur, comme moi… eh bien, je leur ai parlé ! je leur aifait comprendre que ça ne pouvait pas durer comme ça ! etqu’il fallait profiter du chambardement de tout pour nousdébarrasser de cet ogre qui nous mange. Et, ma foi, ils l’ont« plaqué » eux aussi ! Avec nos onze peurs, nousallons peut-être bien faire une force avec laquelle Papa Cacahuètesdevra bientôt compter ! d’autant plus qu’il est un peu affolé,tu sais le bonhomme, depuis son coup d’État à la manque ! Çalui a fichu un coup !

« D’abord il s’était installé avec sagarde dans la cour de l’hôtel à Versailles. Il était arrivé à fairedistribuer à ses “poteaux” des cartes de civisme qui venaient duclub de l’Arsenal. Avec ces cartes-là, il faisait ce qu’il voulait.C’est ainsi qu’il s’était fait donner la garde de la belle Sonia etde Lavobourg, par Pagès lui-même.

« Son but était évidemment de faireévader la belle Sonia et de livrer Lavobourg qui avait trahi leSubdamoun trop tard pour que les révolutionnaires lui enmontrassent beaucoup de reconnaissance !

« Or, il est arrivé que, préoccupéuniquement du sort du Subdamoun qui venait d’être arrêté, “papa”oublia de donner des ordres en conséquence à ses “poteaux”, etquand il revint retrouver ses “hurons”, comme il les appelle,ceux-ci avaient rendu à la fois la belle Sonia et Lavobourg à labande de Pagès, qui était revenue les leur chercher…

« C’est ainsi que Sonia et Lavobourg ontété envoyés tout de suite à la Conciergerie, où le Subdamoun, lui,ne fut transféré que dans la nuit… Je te dis que “papa” ne saitplus où donner de la tête !

– Nous ne viendrons jamais à bout de cemonstre ! soupira Véra.

– Allons donc ! Que le cher petitJacques éternue dans le son et il ne restera plus rien de Ch.B. !

Le baron d’Askof allait prononcer le nom, maisd’avoir seulement osé commencer à souffler la première syllabe decela… il pâlit et s’arrêta.

À ce moment, la porte s’ouvrit tout doucement,tout doucement…

Et le faux étudiant russe et la fausseblanchisseuse reculèrent épouvantés.

Le père Cacahuètes, lui-même, venait d’entreret refermait la porte aussi doucement qu’il l’avait ouverte.

– Pardon, excuse, la compagnie, fit-ild’une voix presque éteinte, mais monsieur et madame la baronne mepardonneront certainement mon indiscrétion quand ils sauront ce quim’amène…

Jamais il n’était apparu aussi misérable,aussi pitoyable. Ses épaules s’étaient encore courbées et sa tête,lamentable, pendait sur sa poitrine comme si les vertèbrescervicales avaient perdu ta force de la soutenir, ballottait, étaitagitée de droite et de gauche d’un mouvement nerveux, incessant,qui forçait à détourner le regard tant le spectacle en étaitpénible.

Véra avait reculé jusqu’à la muraille. Elle nebougea plus, hypnotisée par la mauvaise bête surgie au milieu deson chemin.

Quant à Askof, il eut un grondement, unerévolte rapide de sa solide mâchoire, une injure entre les dents,au mauvais sort qui le faisait toujours le jouet du monstre.

Enfin, le petit vieux soupira :

– Monsieur le baron ! pardonnez-moi…Il faut que je prenne le temps de me remettre… J’ai tant couru…Figurez-vous que je craignais de vous manquer… vous et madame labaronne… et comme vous m’êtes tous deux infiniment sympathiques, jene me le serais jamais pardonné…

– Trêve de plaisanterie,« papa », coupa court Askof d’une voix blanche… Commentavez-vous su que nous devions nous voir ici ? Déjà ilsoupçonnait l’ex-larbin de Lavobourg de l’avoir vendu.

– Eh ! gloussa le vieillard !eh ! eh ! nous avons la même blanchisseuse…Eh ! eh ! eh ! une petite blanchisseuse de la rueaux Phoques, mes enfants… qui blanchit tous mes amis, tous les amisdu père Cacahuètes… Maison bien tenue… n’est-ce pas, monenfant ? fit-il à Véra.

Askof eut un râle d’admiration à l’adresse dubandit-roi.

Il pensait : « Mêmeça ! »… Il avait même ça ; leur blanchisseuse !et quand, pour eux, il s’était agi de fuir après la fâcheusehistoire du coup d’État, quand ils avaient voulu échapper à la foisaux griffes du nouveau gouvernement et à celles de Chéri-Bibi,c’était la blanchisseuse de Mme la baronne,laquelle était la blanchisseuse de Chéri-Bibi (la blanchisseusede Chéri-Bibi !) qui avait offert ses bons offices, quiavait fourni un déguisement à Véra et qui avait gardé Véra chezelle comme une petite ouvrière repasseuse… en attendant des tempsmeilleurs, et… et les ordres de Chéri-Bibi !

Pendant ce temps-là, lui, le baron, dans lesfaubourgs, se faisait passer pour un communiste russe avec quelquesamis traîtres comme lui au marchand de cacahuètes… Ah !bien ! encore une association secrète dont Chéri-Bibi avaitbien dû rire… Askof aurait parié maintenant que le père Zim, lepatron du bouchon artistique plein de vieux tableaux et debric-à-brac qui les accueillait, les nourrissait et leur donnait àboire, était encore un homme de Chéri-Bibi… Mais Chéri-Bibi nes’occupait, pour le moment, que de la baronne.

– Madame la baronne, tout à l’heure vousallez rentrer au magasin, vos courses faites. Vous pénétrerez dansle bureau de la patronne ; cette chère dame vous attend dansle petit cabinet où elle range ses livres de comptes ; ellevous attend à la fenêtre… j’aime mieux vous en prévenir tout desuite pour que vous ne soyez pas trop surprise en arrivant ;elle vous attend pendue à la fenêtre !

La « petite blanchisseuse », à cemot, commença à basculer de sa chaise, mais la patte formidable deChéri-Bibi la remit en place.

– Sur son petit pupitre, la patronne alaissé une petite lettre où elle dit adieu à son petit ami… Pourtout le monde, cette chère dame sera morte d’amour ! Morted’amour à son âge… elle avait cinquante-deux ans ! mais il n’ya pas d’âge pour les braves ! ni pour les imbéciles !Nous qui sommes malins, madame, nous savons de quoi cette pauvrefemme est morte ! Il n’y a pour cela qu’à regarder sa langue.Quand vous entrerez dans le petit cabinet de la blanchisseuse,regardez la langue de la blanchisseuse pendue à la fenêtre… Cettelangue est d’une longueur ! madame la baronne,Mme la blanchisseuse, votre patronne, est morted’avoir eu la langue trop longue !

Véra était prête à s’évanouir.

Askof intervint pâle et solennel, car ilvoyait Chéri-Bibi les tuant comme des chiens tous les deux, à laseule idée que la baronne et lui pouvaient soupçonner le lieu de laretraite de Cécily ; Askof jugeait que jamais encore il n’yavait eu une minute aussi grave entre ce maudit marchand decacahuètes, la baronne et lui…

– Et maintenant, parlons de cette chosepour laquelle je, suis venu vous déranger, mon cher Askof. Vousallez m’aider à sortir le Subdamoun de sa prison !

– Et que faut-il faire pour cela ?demanda Askof en enfonçant ses ongles dans sa main tremblanted’impuissance.

– Que faudra-t-il faire pour le fairesortir de sa prison ? répéta le vieillard, en caressant sesénormes mains, eh ! bien, mais, pour cela, monsieur, il voussuffira d’y entrer !

– Comment voulez-vous que j’entre à laConciergerie ? demanda Askof.

– La tête de mon mari est mise àprix ! On le recherche partout ! gémit la blanchisseuse.On le reconnaîtra tout de suite. Vous voulez donc le perdre ?S’il en est ainsi, dites-le donc ! et assez de noustorturer !

– Comme vous l’aimez ! fitChéri-Bibi, le plus sérieusement du monde. Mais, moi aussi, jel’aime… je l’aime parce que j’ai besoin de lui. Aussi,rassurez-vous, je vous le ramènerai, mort ouvivant !

– Ah ! mon Dieu !pleura Véra.

– Enfin, je ferai ce que je pourrai, etvous savez que le père Cacahuètes peut tout ce qu’il veut !surtout quand on fait exactement ce qu’il ordonne… et si vousvoulez m’en croire, chère madame, vous allez dire tout de suite aurevoir à votre époux… et retourner rue aux Phoques, sans tourner latête ! Mais, vous m’entendez bien ? Sans tourner latête ! Quoi qu’il arrive ! Quoi que vous entendiez !et quoi que l’on vous dise ! Il n’arrivera que ce qui doitarriver, pour notre bonheur à tous, ma petitebaronne !

Chéri-Bibi entr’ouvrit la porte… Elle partitlentement avec sa corbeille de linge au bras ! Des larmescoulaient sur ses joues… Elle voulut parler… mais elle n’en eut pasla force. Du reste, la porte se refermait sur elle.

Chéri-Bibi allait reprendre sa conversationquand le bruit d’une altercation se fit entendre au fond ducouloir… il y eut un piétinement, un tumulte de voix et tout à coupun cri strident : « Ne sorspas ! »

Askof voulut se jeter sur la porte, maisChéri-Bibi lui barra le passage :

– Tu entends pourtant bien qu’elle tecrie de ne pas sortir !

– Qu’y a-t-il ? que sepasse-t-il ? fit-il haletant.

– Je vais te le dire, répliqua l’autrerudement ; mais tu vois combien il est difficile de travailleravec des femmes ! Je lui ai ordonné de passer son chemin, quoiqu’elle vît, quoi qu’elle entendît ! La première chose qu’ellefait en sortant d’ici, c’est de crier ! La sotte !

– Mais pourquoi a-t-elle crié ?

– Parce qu’elle a vu le couloir pleind’agents qui viennent te chercher !

– Hein ?

– Ne t’émeus pas ! Ils n’entrerontici que lorsque j’en sortirai ; il est entendu qu’on ne doitpas troubler notre entretien ! Comprends donc que si je suisforcé de te livrer à Cravely, il y va entièrement de ta faute etfais-en ton mea culpa !

« J’avais la confiance de Cravely,continua Chéri-Bibi, tu as tout fait pour l’ébranler, toi et tesamis… Tu lui as si bien fait dire qu’il eût à se méfier du pèreCacahuètes, qu’il hésite maintenant à marcher complètement avecmoi ! Et je n’ai jamais eu autant besoin de lui, depuis que le“petit” est en prison ! Mon cher, je ne retrouverai toutela confiance de Cravely qu’en lui faisant cadeau d’Askof !As-tu compris, mon ami ?

Oui, Askof avait compris !

– Tu me livres ! s’écria-t-il.

– C’est pour mieux te sauver, monenfant ! toi et le Subdamoun ! Tu penses bien que tu vasme servir là-bas ! et crois-tu que c’est un coup de maître,ça. Je répare en une fois, mettons tes inconséquences, je te lesfais expier et, par conséquent, je n’ai plus à te les reprocher… Jesauve le Subdamoun (et toi par-dessus le marché, ça va de soi)…enfin, je reconquiers toute la confiance de Cravely !Allons ! baron d’Askof, vous devriez me féliciter ! Etmaintenant, adieu ! et compte sur moi !

La rage et l’impuissance où il était de lasoulager livrèrent quelques secondes Askof à des mouvements aussiinconscients que désordonnés. Mais, quand il eut bien montré sur saface ravagée la haine atroce qu’il nourrissait pour Chéri-Bibi etsa fureur d’avoir à risquer sa propre tête pour sauver celle d’unfrère qu’il aurait conduit, avec joie, au supplice, il dutcependant s’incliner. C’est-à-dire qu’il s’effondra.

–… Comment communiquerons-nous à laConciergerie ? demanda-t-il dans un souffle.

– Par l’inspecteur des prisons, un amiintime, délégué du comité central de surveillance !

– Non ! grogna Askof qui necomprenait plus, l’inspecteur des prisons, délégué du comitécentral de surveillance, est ton ami, et tu as besoin de moi pourenlever Subdamoun de la Conciergerie !

– Espèce de niais ! Mon ami n’estpas encore nommé à son poste !

– Et quand le sera-t-il ?

– Cravely ne le fera nommer quelorsque je lui aurai livré le baron d’Askof ! As-tu compris,mon ami ?

… Oh ! Oh ! Oh ! C’esttout ce que put dire Askof… Décidément, le dab étaittoujours le dab ! il n’y avait pas à lutter aveclui.

– Allons ! allons ! tout ce quetu voudras ! fit-il, je suis à toi ! Fais-moi arrêterquand tu voudras !

Chéri-Bibi lança un coup de sifflet… puis,ramassant son baril, il ouvrit la porte et s’en alla.

Au fond du couloir, il y avait vingt agentsqui s’emparèrent d’Askof, lequel ne fit aucune résistance et subit,résigné, l’étreinte des menottes.

Il fut traîné au milieu de la salle.

À une porte de la rue, un taxi l’attendaitdans lequel on le jeta et qui prit aussitôt le chemin de laConciergerie…

Dans l’escalier qui conduisait aux cabinetsparticuliers du premier étage, le marchand de cacahuètes suivait unhomme radieux.

L’homme radieux ouvrit une porte et poussa lemarchand dans une petite pièce où, sur une table, se trouvait toutce qu’il fallait pour écrire. Le marchand avait une feuille à lamain :

– Il me faut signer ça tout desuite !

– Tout ce que vous voudrez, PapaCacahuètes, obtempéra Cravely… mais êtes-vous sûr que le complotsoit si redoutable ?

– Eh ! toute la Conciergerie enest ! Il s’agit pour les prisonniers d’assassiner leursgardiens… on doit leur apporter des armes !

– Et si on transférait le Subdamoun dansun autre local !

– Gardez-vous en bien ! Il ne fautrien laisser paraître… et nous aurons bientôt tout le fond dusac ! Seulement, il me faut un inspecteur des prisonsabsolument sûr !

– Vous me répondez de celui-là ?Qu’est-ce qu’il faudra que je dise à Coudry quand je lui demanderaid’appliquer le sceau du Comité sur la nomination !

– Que c’est absolument urgent ! etque l’homme est cet Hilaire, secrétaire du club de l’Arsenal, qui,avec une douzaine d’amis, a retenu prisonnier à VersaillesLavobourg et la belle Sonia, dans une salle d’hôtel.

– Ah ! très bien !parfait ! Du reste, il fera tout ce que je voudrai, quandj’irai lui annoncer la prise d’Askof !

Et Cravely signa.

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